La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) s’est dotée de plusieurs ressources ces dernières années. Un dictionnaire, développé et enrichi depuis 2010 par l’association LSFB asbl (https://dico.lsfb.be/). Un dictionnaire bilingue contextuel, développé à l’Université de Namur à partir des données de recherche du LSFB-Lab et mis en ligne en 2022 (https://dico.corpus-lsfb.be/) . Aujourd’hui, MOSI porte ces deux ressources à portée de clic de l’utilisateur, tout en permettant à la communauté des signeurs de contribuer à l’enrichissement des données.

Fonctionnalités de MOSI

Depuis un navigateur web, un lecteur pourra désormais mettre un mot en surbrillance et voir apparaitre une vidéo avec le signe correspondant.  Il sera également possible d’effectuer des recherches manuelles dans la base de données qui compte actuellement plus de 7 000 signes. Les locuteurs de la langue des signes pourront alimenter cette ressource en proposant de nouveaux signes. MOSI se conçoit donc comme un outil bilingue (français – LSFB) et collaboratif ; il est à la fois un site et une extension web.

MOSI est accessible gratuitement : https://www.mot-signe.be/

Issu des recherches menées au sein de l’Université de Namur (LSFB-Lab et l’institut NaDI), de l’association LSFB asbl et du partenariat tissé entre l’UNamur et Ecole et Surdité depuis maintenant 25 ans, MOSI sera particulièrement utile pour les élèves, les adultes, les familles, les enseignants, les logopèdes, les interprètes et toutes les personnes œuvrant dans le domaine de la surdité. La phase de test a démontré l’engouement des 40 utilisateurs inscrits qui ont effectué 30 000 recherches et ont enregistré 500 signes. 

Historique des recherches linguistiques sur la LSFB

Les recherches linguistiques sur la LSFB ont débuté en 2000 à l’Université de Namur, de façon pionnière en Belgique francophone. Depuis, une équipe s’est développée, le Laboratoire de langue des signes de Belgique francophone (ou LSFB-Lab). Plusieurs collaborations fructueuses entre le LSFB-Lab et la Faculté d’informatique de l’UNamur ont permis de réaliser des projets ambitieux, comme celui du dictionnaire bilingue et contextuel : un dictionnaire qui s’interroge tant en français qu’en LSFB, via une webcam, et qui donne accès à des traductions illustrées d’exemples en contexte, extraits de conversations réelles. 

Un travail d’équipe, collaboratif

L’origine de MOSI, ce sont les besoins des élèves et des enseignants des classes bilingues de Sainte-Marie à Namur. Une enseignante, Magaly Ghesquière, ayant connaissance des ressources disponibles, a eu l’idée de les rendre plus accessibles aux élèves et aux enseignants. Une première version de l’outil a été développée par deux étudiants de la Faculté d’informatique (Innocent Ye et Babacar Sow). Ensuite, c’est une collaboration entre des informaticiens membres du centre PreCISE  et du laboratoire HuMaLearn de l’UNamur (Jérôme Fink, Pierre Poitier, Benoît Frénay, Anthony Cleve), le LSFB-Lab (Sibylle Fonzé, Laurence Meurant et Bruno Sonnemans), les enseignants d’École et Surdité (guidés par Magaly Ghesquière et Sibylle Fonzé), et l’association LSFB asbl (Bruno Sonnemans) qui a mené à la version aboutie de l’outil. 

Laurence Meurant, responsable du LSFB-Lab et directrice de l’insitut Naltt

« La recherche sur la langue des signes et la communauté des sourds et malentendants ne peuvent se développer que conjointement. La communauté inspire la recherche, fait confiance aux chercheurs et participe à la collecte de données de qualités. En retour, la recherche se doit de faire profiter au plus grand nombre de ses travaux, notamment pour favoriser le bilinguisme entre la langue des signes et la langue majoritaire environnante. » 

Laurence Meurant

Magali Ghesquière, Coordinatrice pédagogique pour l'ASBL école et surdité

« Malgré les progrès réalisés, l’enseignement bilingue français-langue des signes manque encore cruellement de ressources et d’outils tant pour les élèves que pour leurs enseignants. En réunissant les acteurs de la communauté signante au sens large : chercheurs, enseignants, interprètes et tous les locuteurs de la LSFB, le projet MOSI offre l’espoir d’une réponse concrète. C’est une avancée citoyenne à la fois généreuse et collaborative. »

En savoir plus sur le LSFB-Lab et ses recherches :