Composé de chercheurs en linguistique et en littérature, l'Institut du Langage, du Texte et de la Transmédialité (NaLTT) constitue un espace interdisciplinaire de recherches diachroniques et synchroniques portant sur les pratiques communicatives verbales et multimodales qui se manifestent dans, sont formées et/ou régulées par la culture et la société.
Points forts
NaLTT réunit des chercheurs spécialisés dans l’étude des attitudes, des contacts et des conflits linguistiques, de la politique et de la planification linguistiques, du discours rapporté et de l’expression du point de vue, ainsi que dans l’étude de la multimodalité. L’analyse linguistique des langues signées sur des données de corpus constitue l’une des originalités de NaLTT au sein du LSFB Lab.
Dans le domaine littéraire, NaLTT fédère les travaux de spécialistes des biographies littéraires, de la théorie de la littérature, de la littérature du Moyen Âge, de la littérature missionnaire, de l’édition de textes, de la sociologie de la littérature et de la théorie de la traduction.
NaLTT propose aux doctorants un environnement de recherche stimulant et convivial. Il se veut un incitant pour le développement des collaborations entre chercheurs juniors et seniors et un espace de formation (continue) à la recherche.
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Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement.

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée.

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme
Articulation des ressources autour de 4 axes
- Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
- Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
- Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire.
- Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs.
Perspectives
Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar.
L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement.

MOSI, du mot au signe : un outil bilingue d’aide à la lecture, du français à la langue des signes de Belgique francophone (LSFB)
MOSI, du mot au signe : un outil bilingue d’aide à la lecture, du français à la langue des signes de Belgique francophone (LSFB)
Obtenir instantanément la traduction en langue des signes (LSFB) d’un mot écrit en français : voilà ce que permet MOSI (Du mot au signe). Ce nouvel outil est le fruit d’une collaboration entre l’Université de Namur, l’asbl École et Surdité et l’asbl LSFB, soutenue par la Fondation Roi Baudouin.

La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) s’est dotée de plusieurs ressources ces dernières années. Un dictionnaire, développé et enrichi depuis 2010 par l’association LSFB asbl (https://dico.lsfb.be/). Un dictionnaire bilingue contextuel, développé à l’Université de Namur à partir des données de recherche du LSFB-Lab et mis en ligne en 2022 (https://dico.corpus-lsfb.be/) . Aujourd’hui, MOSI porte ces deux ressources à portée de clic de l’utilisateur, tout en permettant à la communauté des signeurs de contribuer à l’enrichissement des données.
Fonctionnalités de MOSI
Depuis un navigateur web, un lecteur pourra désormais mettre un mot en surbrillance et voir apparaitre une vidéo avec le signe correspondant. Il sera également possible d’effectuer des recherches manuelles dans la base de données qui compte actuellement plus de 7 000 signes. Les locuteurs de la langue des signes pourront alimenter cette ressource en proposant de nouveaux signes. MOSI se conçoit donc comme un outil bilingue (français – LSFB) et collaboratif ; il est à la fois un site et une extension web.
MOSI est accessible gratuitement : https://www.mot-signe.be/
Issu des recherches menées au sein de l’Université de Namur (LSFB-Lab et l’institut NaDI), de l’association LSFB asbl et du partenariat tissé entre l’UNamur et Ecole et Surdité depuis maintenant 25 ans, MOSI sera particulièrement utile pour les élèves, les adultes, les familles, les enseignants, les logopèdes, les interprètes et toutes les personnes œuvrant dans le domaine de la surdité. La phase de test a démontré l’engouement des 40 utilisateurs inscrits qui ont effectué 30 000 recherches et ont enregistré 500 signes.
Historique des recherches linguistiques sur la LSFB
Les recherches linguistiques sur la LSFB ont débuté en 2000 à l’Université de Namur, de façon pionnière en Belgique francophone. Depuis, une équipe s’est développée, le Laboratoire de langue des signes de Belgique francophone (ou LSFB-Lab). Plusieurs collaborations fructueuses entre le LSFB-Lab et la Faculté d’informatique de l’UNamur ont permis de réaliser des projets ambitieux, comme celui du dictionnaire bilingue et contextuel : un dictionnaire qui s’interroge tant en français qu’en LSFB, via une webcam, et qui donne accès à des traductions illustrées d’exemples en contexte, extraits de conversations réelles.
Un travail d’équipe, collaboratif
L’origine de MOSI, ce sont les besoins des élèves et des enseignants des classes bilingues de Sainte-Marie à Namur. Une enseignante, Magaly Ghesquière, ayant connaissance des ressources disponibles, a eu l’idée de les rendre plus accessibles aux élèves et aux enseignants. Une première version de l’outil a été développée par deux étudiants de la Faculté d’informatique (Innocent Ye et Babacar Sow). Ensuite, c’est une collaboration entre des informaticiens membres du centre PreCISE et du laboratoire HuMaLearn de l’UNamur (Jérôme Fink, Pierre Poitier, Benoît Frénay, Anthony Cleve), le LSFB-Lab (Sibylle Fonzé, Laurence Meurant et Bruno Sonnemans), les enseignants d’École et Surdité (guidés par Magaly Ghesquière et Sibylle Fonzé), et l’association LSFB asbl (Bruno Sonnemans) qui a mené à la version aboutie de l’outil.
Laurence Meurant, responsable du LSFB-Lab et directrice de l’insitut Naltt
« La recherche sur la langue des signes et la communauté des sourds et malentendants ne peuvent se développer que conjointement. La communauté inspire la recherche, fait confiance aux chercheurs et participe à la collecte de données de qualités. En retour, la recherche se doit de faire profiter au plus grand nombre de ses travaux, notamment pour favoriser le bilinguisme entre la langue des signes et la langue majoritaire environnante. »

Magali Ghesquière, Coordinatrice pédagogique pour l'ASBL école et surdité
« Malgré les progrès réalisés, l’enseignement bilingue français-langue des signes manque encore cruellement de ressources et d’outils tant pour les élèves que pour leurs enseignants. En réunissant les acteurs de la communauté signante au sens large : chercheurs, enseignants, interprètes et tous les locuteurs de la LSFB, le projet MOSI offre l’espoir d’une réponse concrète. C’est une avancée citoyenne à la fois généreuse et collaborative. »
En savoir plus sur le LSFB-Lab et ses recherches :

Une mission exploratoire pour tisser des liens avec le Sénégal
Une mission exploratoire pour tisser des liens avec le Sénégal
Une délégation de l’Université de Namur a participé à une mission exploratoire à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, au Sénégal. L’objectif : découvrir les recherches menées sur le terrain, rencontrer les chercheurs de l’UCAD et initier de futures collaborations entre les deux institutions.

Dix membres du corps académique et scientifique de l’UNamur, accompagnés par le Service des relations internationales et de l’ONG FUCID, le Forum Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement, ont participé à une mission exploratoire co-organisée avec l’UCAD. Cette mission s’inscrivait dans la volonté de l’université de renforcer les partenariats avec le Sud, en favorisant les échanges, en sensibilisant les chercheurs aux enjeux du Sud global et en faisant émerger de nouveaux projets.
Pendant une semaine, plusieurs activités ont été organisées pour permettre aux membres de la délégation de découvrir l’université sénégalaise : visite de l’UCAD et découverte de ses enjeux, échanges autour du concept « One Health », rencontres entre chercheurs, visite de terrain et moment de clôture en présence de partenaires institutionnels.
Catherine Linard, professeure à la Faculté des sciences, faisait partie de la délégation namuroise « Se rendre sur place et échanger avec nos collègues sénégalais est très important. Cela nous permet de découvrir la richesse de leurs recherches, dans des domaines souvent directement connectés aux réalités du terrain », explique-t-elle.
Depuis 2015, Catherine Linard collabore avec l’UCAD, notamment dans le cadre d’un projet de recherche et développement soutenu par l’ARES. « De cette première collaboration sont nées de nombreuses dynamiques. Plusieurs doctorants sénégalais sont venus en Belgique pour poursuivre leurs recherches. Et inversement, une de mes doctorante belge, Camille Morlighem, qui travaille sur la création de cartes de risque de malaria au Sénégal, a pu bénéficier de bourses de mobilité pour des séjours de recherche à l’UCAD. Nous avons également établi des échanges d’enseignement : je me suis rendue à Dakar pour donner une semaine de formation aux doctorants en géographie, et une collègue géographe de la santé, Aminata Niang Diène, vient chaque année en Belgique pour intervenir dans un de mes cours de master », poursuit la professeure.
Les participants
La délégation rassemblait des profils issus de plusieurs facultés de l’UNamur et de services :
- Francesca Cecchet, Faculté des sciences, présidente de l’Institut de recherche NISM (Namur Institute of Structured Matter) et membre de l’Institut de recherche (NaRILIS Namur Research Institute for Life Sciences)
- Laurent Houssiau, Faculté des sciences et membre de l’Institut de recherche NISM (Namur Institute of Structured Matter)
- Charles Nicaise, Faculté de médecine et président de l’Institut de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences)
- Denis Saint-Amand, Faculté de philosophie et de lettres et membre de l’Institut de recherche NaLTT (Namur Institute of Language, Text and Transmediality)
- Laurent Ravez, Facultés de médecine et des sciences et membre des Instituts de recherche NaRILiS (Namur Research Institute for Life Sciences) et EsPhiN (Espace Philosophique de Namur)
- Anne Vermeyen, membre de la Cellule bien-être animal
- Flora Musuamba, Faculté de médecine et membre de l’Institut de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences)
- Florence Georges, Faculté de droit et membre de l’Institut de recherche NaDI (Namur Digital Institute)
- Nathanaël Laurent, Faculté des sciences et membre de l’Institut de recherche EsPhiN (Espace Philosophique de Namur)
- Catherine Linard, Faculté des sciences et membre des Instituts de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences) et ILEE (Institute of Life-Earth-Environment)
- Rita Rixen, directrice de la FUCID, le Forum universitaire pour la coopération internationale au développement
- Amélie Schnock, membre du Service des relations internationales
L’Université de Namur à l’international
Engagée dans la coopération internationale et au développement, l’Université de Namur entretient de nombreuses collaborations avec plusieurs institutions dans le monde entier. Ces collaborations se réalisent à travers des projets de recherche, des missions d’enseignement ou de formation, ou encore des formations d'étudiants dans le cadre de l'offre d'enseignement de l'UNamur ou dans le cadre de stages de courte durée, notamment de recherche.

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NaLTT
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NaLTT
Deux chercheurs de l'Institut du Langage, du Texte et de la Transmédialité (NaLTT) viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.Composé de chercheurs en linguistique et en littérature, l'Institut NaLTT constitue un espace interdisciplinaire de recherches diachroniques et synchroniques portant sur les pratiques communicatives verbales et multimodales qui se manifestent dans, sont formées et/ou régulées par la culture et la société.

L’institut comprend quatre centres de recherche : Pluri-LL, le Centre Nerval, l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa) et le Laboratoire de langue des signes de Belgique francophone (LSFB-Lab).
Deux chercheurs de NaLTT viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.
Le projet de recherche (PDR) « DiVa LSFB » de Laurence Meurant
On estime que 72 millions de personnes à travers le monde utilisent une langue des signes. Les 150 langues signées recensées à ce jour (The Ethnologue) sont issues de la dynamique sociolinguistique des différentes communautés de sourds, de leur histoire et de leur interaction avec la société dans son ensemble.
Comme toutes les langues, les langues signées évoluent et varient. Des variations liées notamment à l'âge, à la région, au genre, au profil linguistique et éducatif des signeurs et signeuses sont attestées dans l'utilisation de la plupart des langues signées. La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) ne fait pas exception. Par exemple, aux anciens internats pour sourds établis à Bruxelles et en Wallonie correspondent encore aujourd'hui des variantes régionales. Si la langue des signes des aînés montre des traces du contexte contraignant de l’enseignement oraliste et de la déconsidération des langues signées à l’époque de leur scolarité, la langue des plus jeunes est teintée de nombreux emprunts à la langue des signes américaine (ASL) ou aux signes internationaux, symboles d’ouverture et de mobilité. De plus en plus, les signeurs et signeuses de la LSFB soulignent la divergence linguistique entre les variétés de LSFB liées à l'âge et à la région.
Le Projet de recherche (PDR) « DiVa LSFB – Distance linguistique et variation en langue des signes de Belgique francophone : une analyse par méthodes mixtes » a pour objectif de comprendre ce phénomène de distance linguistique et de variation au sein de la LSFB d’aujourd’hui. Il vise à fournir une analyse multidimensionnelle de ce phénomène complexe qui soit la plus représentative possible des écosystèmes sociaux dans lesquels vivent les personnes sourdes. Peut-on repérer des profils générationnels ou régionaux à partir de l’analyse des usages de la LSFB ? Quelles caractéristiques linguistiques et quelles stratégies favorisent ou entravent l'intercompréhension entre les jeunes signeurs et leurs aînés ? Quelles sont les idées et croyances que les signeurs ont sur le degré et les raisons des variations en LSFB, et sur les éléments qui favorisent ou entravent l'intercompréhension ? Et dans leurs pratiques quotidiennes, comment manient-ils l'interaction avec les signeurs et signeuses plus jeunes ou plus âgées et avec ceux qui utilisent d'autres variétés régionales que la leur ? Pour répondre à ces questions, l’équipe utilisera une combinaison entre des données de corpus, des données expérimentales sur l'intercompréhension entre signeurs, ainsi que des données de type ethnolinguistique.
Amandine le Maire a réalisé sa thèse à la Heriot-Watt University (Edinburgh) dans le cadre de du projet Mobile Deaf (ERC, sous la direction du Pr. A. Kusters). Après avoir coordonné le Certificat interuniversitaire LSFB-français en 2023-2024, Amandine rejoint le LSFB-Lab dans le cadre de « DiVa LSFB » et devient la première post-doctorante sourde impliquée dans la recherche sur la LSFB, sa langue maternelle.
Elle travaillera en étroite collaboration avec Sibylle Fonzé, Bruno Sonnemans et Laurence Meurant. Ce projet s’inscrit dans une collaboration plus large avec les Pr. Mieke Van Herreweghe (Universiteit Gent), Myriam Vermeerbergen (KULeuven) et Jeroen Darquennes (UNamur, NaLTT) sur l’étude du changement linguistique dans les langues des signes de Belgique.
Cette collaboration se concrétise de manière parfaitement synchronisée dans le projet Changing signs & signs of change : hoe variatie en taalcontact de taalverandering in Vlaamse Gebarentaal in hand werken qui vient d’être sélectionné comme « Senior onderzoekproject » par le FWO – équivalent du FNRS pour la Flandre.
Mini CV
Laurence Meurant est linguiste, Chercheuse qualifiée du F.R.S.-FNRS à l’Université de Namur et présidente de l’Institut NaLTT. Elle dirige le Laboratoire de Langue des signes de Belgique francophone (LSFB-Lab) où elle développe les premières études discursives sur la LSFB et sur la comparaison entre français et LSFB.

En partenariat avec la Faculté d’Informatique (les équipes des Professeurs Anthony Cleve, Benoît Frénay et Bruno Dumas), elle a initié le développement d’outils numériques au service du bilinguisme et de la visibilité de la LSFB.
Le Fonds Namur Université est l'interface de l'Université de Namur pour sa récolte de fonds de mécénat, dons et sponsoring. Grâce au soutien des donateurs, le projet de dictionnaire bilingue LSBF-français a pu voir le jour.
Découvrir Laurence Meurant au travers de l’émission Les Visages de la recherche, FNRS-LN24 - L. Meurant (janvier 2025) :

Le Crédit de Recherche (CDR) « La poésie sur les murs » de Denis Saint-Amand
Ce projet prend pour point de départ le fait que l’acclimatation de la poésie à la communication publicitaire a contribué à renforcer son inscription urbaine, de sorte qu’elle apparaît aujourd’hui fréquemment sur les murs de nos villes, souvent par le biais de citations fragmentaires et de vers isolés. Il invite à prendre ces écrits au sérieux et à interroger les formes, usages et fonctions de l’inscription poétique dans l’espace urbain contemporain.
Il s’agira de distinguer inscriptions autorisées (fresques de commande, poésie de vitrine et autres installations pensées en collaboration avec les pouvoirs publics) et écrits “sauvages” (spontanés, bruts, éphémères).
Du côté des écrits autorisés, on retrouve notamment des citations d’œuvres canoniques, mais aussi des œuvres inédites participant de la production d’auteurs légitimés, réalisées pour orner des bâtiments publics — ce qui soulève une série de questions : la poésie est-elle réduite dans ce cas-là à une simple fonction décorative ? Quels textes/extraits et quels lieux d’inscription sont choisis ? Quelles formes sont privilégiées ? S’agit-il de miser sur des formules fonctionnant comme maximes ou proverbes « inspirants » ou « feel-good », sur des extraits emblématiques visant à entretenir un patrimoine commun ? Faut-il tenir ces productions pour la manifestation d’un « capitalisme artiste » lénifiant ou peut-on les tenir pour des médiations permettant de rendre la poésie visible et tenir lieu de premier contact et d’incitation à la découverte de textes complexes ? Comment l’exposition du texte est-elle pensée matériellement (typographie, couleurs, articulation à des illustrations, etc.) ?
Du côté des écrits sauvages, ne reposant pas sur des commandes et ne bénéficiant pas d’autorisation, ce sont d’autres formes et conceptions de la poésie qui sont activées, de slogans lyriques en mots d’ordre ironiques et de calembours en aphorismes absurdes. Ces énoncés relèvent d’une parole vive vaguement perturbatrice du quotidien en ce qu’elle apporte des saillances, du jeu, de l’incongru, qu’elle dé-routinise.
Il ne s’agira pour autant pas de surjouer l’écart entre écrits poétiques institutionnels et sauvages : il est frappant d’observer la multiplication d’écrits misant sur un imaginaire de l’illégalité et de la contestation tout en rendant possible leur transfert vers d’autres supports, plus institués et, surtout, potentiellement plus vendeurs — de sorte que c’est aussi la gentrification(*) des écritures sauvages qu’il s’agira d’étudier dans ce cadre.
(*)Gentrification : Processus par lequel la population d'un quartier populaire fait place à une couche sociale plus aisée.
Mini CV
Denis Saint-Amand est professeur à la Faculté de philosophie et lettres et membre de l’Institut NaLTT. En 2020, il obtenait un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) du F.R.S – FNRS, qui lui a permis de fonder L’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa).

Cet observatoire est dévolu à la façon dont la littérature se construit aussi hors du livre, à travers des objets et des canaux alternatifs, qui nourrissent et dynamisent parfois le monde des lettres, mais peuvent tout autant évoluer à nette distance de ce dernier.
Nombreuses sont les productions extra-livresques qui exploitent les ressources de la communication littéraire : l’album manuscrit, le livre d’or, le tract, la banderole, le graffiti, les documents artisanaux bricolés par les surréalistes et par les situationnistes, le journal ronéotypé, le fanzine ou, bien entendu, l’écran, parmi de multiples exemples, sont de ces supports de l’écrit accueillant des productions hybrides faisant place au lyrisme, à la fiction ou à l’expérimentation formelle.
C’est à ces productions qu’est dédié l’Observatoire des Littératures Sauvages, dont les membres, issus de disciplines diverses, s’emploient à étudier les articulations de ces pratiques littéraires au monde social.
Prochains évènements
Chaire Francqui internationale 2024-2025 - Multilingualism and language learning. Challenges & Opportunities
Cette Chaire Franqui internationale 2024-2025 est une initiative conjointe de la VUB, de l'Université de Gand et de l'Université de Namur. Le titulaire de la Chaire est le Prof. Dr. Jean-Marc Dewaele. Il sera présent à l’UNamur pour une série de conférences entre le 19 février et le 2 avril 2025. Une conférence grand public intitulée « Comment élever des enfants à devenir multilingues » aura lieu le 11 mars 2025.
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FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur
A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement.

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée.

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme
Articulation des ressources autour de 4 axes
- Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
- Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
- Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire.
- Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs.
Perspectives
Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar.
L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement.

MOSI, du mot au signe : un outil bilingue d’aide à la lecture, du français à la langue des signes de Belgique francophone (LSFB)
MOSI, du mot au signe : un outil bilingue d’aide à la lecture, du français à la langue des signes de Belgique francophone (LSFB)
Obtenir instantanément la traduction en langue des signes (LSFB) d’un mot écrit en français : voilà ce que permet MOSI (Du mot au signe). Ce nouvel outil est le fruit d’une collaboration entre l’Université de Namur, l’asbl École et Surdité et l’asbl LSFB, soutenue par la Fondation Roi Baudouin.

La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) s’est dotée de plusieurs ressources ces dernières années. Un dictionnaire, développé et enrichi depuis 2010 par l’association LSFB asbl (https://dico.lsfb.be/). Un dictionnaire bilingue contextuel, développé à l’Université de Namur à partir des données de recherche du LSFB-Lab et mis en ligne en 2022 (https://dico.corpus-lsfb.be/) . Aujourd’hui, MOSI porte ces deux ressources à portée de clic de l’utilisateur, tout en permettant à la communauté des signeurs de contribuer à l’enrichissement des données.
Fonctionnalités de MOSI
Depuis un navigateur web, un lecteur pourra désormais mettre un mot en surbrillance et voir apparaitre une vidéo avec le signe correspondant. Il sera également possible d’effectuer des recherches manuelles dans la base de données qui compte actuellement plus de 7 000 signes. Les locuteurs de la langue des signes pourront alimenter cette ressource en proposant de nouveaux signes. MOSI se conçoit donc comme un outil bilingue (français – LSFB) et collaboratif ; il est à la fois un site et une extension web.
MOSI est accessible gratuitement : https://www.mot-signe.be/
Issu des recherches menées au sein de l’Université de Namur (LSFB-Lab et l’institut NaDI), de l’association LSFB asbl et du partenariat tissé entre l’UNamur et Ecole et Surdité depuis maintenant 25 ans, MOSI sera particulièrement utile pour les élèves, les adultes, les familles, les enseignants, les logopèdes, les interprètes et toutes les personnes œuvrant dans le domaine de la surdité. La phase de test a démontré l’engouement des 40 utilisateurs inscrits qui ont effectué 30 000 recherches et ont enregistré 500 signes.
Historique des recherches linguistiques sur la LSFB
Les recherches linguistiques sur la LSFB ont débuté en 2000 à l’Université de Namur, de façon pionnière en Belgique francophone. Depuis, une équipe s’est développée, le Laboratoire de langue des signes de Belgique francophone (ou LSFB-Lab). Plusieurs collaborations fructueuses entre le LSFB-Lab et la Faculté d’informatique de l’UNamur ont permis de réaliser des projets ambitieux, comme celui du dictionnaire bilingue et contextuel : un dictionnaire qui s’interroge tant en français qu’en LSFB, via une webcam, et qui donne accès à des traductions illustrées d’exemples en contexte, extraits de conversations réelles.
Un travail d’équipe, collaboratif
L’origine de MOSI, ce sont les besoins des élèves et des enseignants des classes bilingues de Sainte-Marie à Namur. Une enseignante, Magaly Ghesquière, ayant connaissance des ressources disponibles, a eu l’idée de les rendre plus accessibles aux élèves et aux enseignants. Une première version de l’outil a été développée par deux étudiants de la Faculté d’informatique (Innocent Ye et Babacar Sow). Ensuite, c’est une collaboration entre des informaticiens membres du centre PreCISE et du laboratoire HuMaLearn de l’UNamur (Jérôme Fink, Pierre Poitier, Benoît Frénay, Anthony Cleve), le LSFB-Lab (Sibylle Fonzé, Laurence Meurant et Bruno Sonnemans), les enseignants d’École et Surdité (guidés par Magaly Ghesquière et Sibylle Fonzé), et l’association LSFB asbl (Bruno Sonnemans) qui a mené à la version aboutie de l’outil.
Laurence Meurant, responsable du LSFB-Lab et directrice de l’insitut Naltt
« La recherche sur la langue des signes et la communauté des sourds et malentendants ne peuvent se développer que conjointement. La communauté inspire la recherche, fait confiance aux chercheurs et participe à la collecte de données de qualités. En retour, la recherche se doit de faire profiter au plus grand nombre de ses travaux, notamment pour favoriser le bilinguisme entre la langue des signes et la langue majoritaire environnante. »

Magali Ghesquière, Coordinatrice pédagogique pour l'ASBL école et surdité
« Malgré les progrès réalisés, l’enseignement bilingue français-langue des signes manque encore cruellement de ressources et d’outils tant pour les élèves que pour leurs enseignants. En réunissant les acteurs de la communauté signante au sens large : chercheurs, enseignants, interprètes et tous les locuteurs de la LSFB, le projet MOSI offre l’espoir d’une réponse concrète. C’est une avancée citoyenne à la fois généreuse et collaborative. »
En savoir plus sur le LSFB-Lab et ses recherches :

Une mission exploratoire pour tisser des liens avec le Sénégal
Une mission exploratoire pour tisser des liens avec le Sénégal
Une délégation de l’Université de Namur a participé à une mission exploratoire à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, au Sénégal. L’objectif : découvrir les recherches menées sur le terrain, rencontrer les chercheurs de l’UCAD et initier de futures collaborations entre les deux institutions.

Dix membres du corps académique et scientifique de l’UNamur, accompagnés par le Service des relations internationales et de l’ONG FUCID, le Forum Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement, ont participé à une mission exploratoire co-organisée avec l’UCAD. Cette mission s’inscrivait dans la volonté de l’université de renforcer les partenariats avec le Sud, en favorisant les échanges, en sensibilisant les chercheurs aux enjeux du Sud global et en faisant émerger de nouveaux projets.
Pendant une semaine, plusieurs activités ont été organisées pour permettre aux membres de la délégation de découvrir l’université sénégalaise : visite de l’UCAD et découverte de ses enjeux, échanges autour du concept « One Health », rencontres entre chercheurs, visite de terrain et moment de clôture en présence de partenaires institutionnels.
Catherine Linard, professeure à la Faculté des sciences, faisait partie de la délégation namuroise « Se rendre sur place et échanger avec nos collègues sénégalais est très important. Cela nous permet de découvrir la richesse de leurs recherches, dans des domaines souvent directement connectés aux réalités du terrain », explique-t-elle.
Depuis 2015, Catherine Linard collabore avec l’UCAD, notamment dans le cadre d’un projet de recherche et développement soutenu par l’ARES. « De cette première collaboration sont nées de nombreuses dynamiques. Plusieurs doctorants sénégalais sont venus en Belgique pour poursuivre leurs recherches. Et inversement, une de mes doctorante belge, Camille Morlighem, qui travaille sur la création de cartes de risque de malaria au Sénégal, a pu bénéficier de bourses de mobilité pour des séjours de recherche à l’UCAD. Nous avons également établi des échanges d’enseignement : je me suis rendue à Dakar pour donner une semaine de formation aux doctorants en géographie, et une collègue géographe de la santé, Aminata Niang Diène, vient chaque année en Belgique pour intervenir dans un de mes cours de master », poursuit la professeure.
Les participants
La délégation rassemblait des profils issus de plusieurs facultés de l’UNamur et de services :
- Francesca Cecchet, Faculté des sciences, présidente de l’Institut de recherche NISM (Namur Institute of Structured Matter) et membre de l’Institut de recherche (NaRILIS Namur Research Institute for Life Sciences)
- Laurent Houssiau, Faculté des sciences et membre de l’Institut de recherche NISM (Namur Institute of Structured Matter)
- Charles Nicaise, Faculté de médecine et président de l’Institut de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences)
- Denis Saint-Amand, Faculté de philosophie et de lettres et membre de l’Institut de recherche NaLTT (Namur Institute of Language, Text and Transmediality)
- Laurent Ravez, Facultés de médecine et des sciences et membre des Instituts de recherche NaRILiS (Namur Research Institute for Life Sciences) et EsPhiN (Espace Philosophique de Namur)
- Anne Vermeyen, membre de la Cellule bien-être animal
- Flora Musuamba, Faculté de médecine et membre de l’Institut de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences)
- Florence Georges, Faculté de droit et membre de l’Institut de recherche NaDI (Namur Digital Institute)
- Nathanaël Laurent, Faculté des sciences et membre de l’Institut de recherche EsPhiN (Espace Philosophique de Namur)
- Catherine Linard, Faculté des sciences et membre des Instituts de recherche NaRILIS (Namur Research Institute for Life Sciences) et ILEE (Institute of Life-Earth-Environment)
- Rita Rixen, directrice de la FUCID, le Forum universitaire pour la coopération internationale au développement
- Amélie Schnock, membre du Service des relations internationales
L’Université de Namur à l’international
Engagée dans la coopération internationale et au développement, l’Université de Namur entretient de nombreuses collaborations avec plusieurs institutions dans le monde entier. Ces collaborations se réalisent à travers des projets de recherche, des missions d’enseignement ou de formation, ou encore des formations d'étudiants dans le cadre de l'offre d'enseignement de l'UNamur ou dans le cadre de stages de courte durée, notamment de recherche.

Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NaLTT
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NaLTT
Deux chercheurs de l'Institut du Langage, du Texte et de la Transmédialité (NaLTT) viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.Composé de chercheurs en linguistique et en littérature, l'Institut NaLTT constitue un espace interdisciplinaire de recherches diachroniques et synchroniques portant sur les pratiques communicatives verbales et multimodales qui se manifestent dans, sont formées et/ou régulées par la culture et la société.

L’institut comprend quatre centres de recherche : Pluri-LL, le Centre Nerval, l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa) et le Laboratoire de langue des signes de Belgique francophone (LSFB-Lab).
Deux chercheurs de NaLTT viennent d’obtenir des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.
Le projet de recherche (PDR) « DiVa LSFB » de Laurence Meurant
On estime que 72 millions de personnes à travers le monde utilisent une langue des signes. Les 150 langues signées recensées à ce jour (The Ethnologue) sont issues de la dynamique sociolinguistique des différentes communautés de sourds, de leur histoire et de leur interaction avec la société dans son ensemble.
Comme toutes les langues, les langues signées évoluent et varient. Des variations liées notamment à l'âge, à la région, au genre, au profil linguistique et éducatif des signeurs et signeuses sont attestées dans l'utilisation de la plupart des langues signées. La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) ne fait pas exception. Par exemple, aux anciens internats pour sourds établis à Bruxelles et en Wallonie correspondent encore aujourd'hui des variantes régionales. Si la langue des signes des aînés montre des traces du contexte contraignant de l’enseignement oraliste et de la déconsidération des langues signées à l’époque de leur scolarité, la langue des plus jeunes est teintée de nombreux emprunts à la langue des signes américaine (ASL) ou aux signes internationaux, symboles d’ouverture et de mobilité. De plus en plus, les signeurs et signeuses de la LSFB soulignent la divergence linguistique entre les variétés de LSFB liées à l'âge et à la région.
Le Projet de recherche (PDR) « DiVa LSFB – Distance linguistique et variation en langue des signes de Belgique francophone : une analyse par méthodes mixtes » a pour objectif de comprendre ce phénomène de distance linguistique et de variation au sein de la LSFB d’aujourd’hui. Il vise à fournir une analyse multidimensionnelle de ce phénomène complexe qui soit la plus représentative possible des écosystèmes sociaux dans lesquels vivent les personnes sourdes. Peut-on repérer des profils générationnels ou régionaux à partir de l’analyse des usages de la LSFB ? Quelles caractéristiques linguistiques et quelles stratégies favorisent ou entravent l'intercompréhension entre les jeunes signeurs et leurs aînés ? Quelles sont les idées et croyances que les signeurs ont sur le degré et les raisons des variations en LSFB, et sur les éléments qui favorisent ou entravent l'intercompréhension ? Et dans leurs pratiques quotidiennes, comment manient-ils l'interaction avec les signeurs et signeuses plus jeunes ou plus âgées et avec ceux qui utilisent d'autres variétés régionales que la leur ? Pour répondre à ces questions, l’équipe utilisera une combinaison entre des données de corpus, des données expérimentales sur l'intercompréhension entre signeurs, ainsi que des données de type ethnolinguistique.
Amandine le Maire a réalisé sa thèse à la Heriot-Watt University (Edinburgh) dans le cadre de du projet Mobile Deaf (ERC, sous la direction du Pr. A. Kusters). Après avoir coordonné le Certificat interuniversitaire LSFB-français en 2023-2024, Amandine rejoint le LSFB-Lab dans le cadre de « DiVa LSFB » et devient la première post-doctorante sourde impliquée dans la recherche sur la LSFB, sa langue maternelle.
Elle travaillera en étroite collaboration avec Sibylle Fonzé, Bruno Sonnemans et Laurence Meurant. Ce projet s’inscrit dans une collaboration plus large avec les Pr. Mieke Van Herreweghe (Universiteit Gent), Myriam Vermeerbergen (KULeuven) et Jeroen Darquennes (UNamur, NaLTT) sur l’étude du changement linguistique dans les langues des signes de Belgique.
Cette collaboration se concrétise de manière parfaitement synchronisée dans le projet Changing signs & signs of change : hoe variatie en taalcontact de taalverandering in Vlaamse Gebarentaal in hand werken qui vient d’être sélectionné comme « Senior onderzoekproject » par le FWO – équivalent du FNRS pour la Flandre.
Mini CV
Laurence Meurant est linguiste, Chercheuse qualifiée du F.R.S.-FNRS à l’Université de Namur et présidente de l’Institut NaLTT. Elle dirige le Laboratoire de Langue des signes de Belgique francophone (LSFB-Lab) où elle développe les premières études discursives sur la LSFB et sur la comparaison entre français et LSFB.

En partenariat avec la Faculté d’Informatique (les équipes des Professeurs Anthony Cleve, Benoît Frénay et Bruno Dumas), elle a initié le développement d’outils numériques au service du bilinguisme et de la visibilité de la LSFB.
Le Fonds Namur Université est l'interface de l'Université de Namur pour sa récolte de fonds de mécénat, dons et sponsoring. Grâce au soutien des donateurs, le projet de dictionnaire bilingue LSBF-français a pu voir le jour.
Découvrir Laurence Meurant au travers de l’émission Les Visages de la recherche, FNRS-LN24 - L. Meurant (janvier 2025) :

Le Crédit de Recherche (CDR) « La poésie sur les murs » de Denis Saint-Amand
Ce projet prend pour point de départ le fait que l’acclimatation de la poésie à la communication publicitaire a contribué à renforcer son inscription urbaine, de sorte qu’elle apparaît aujourd’hui fréquemment sur les murs de nos villes, souvent par le biais de citations fragmentaires et de vers isolés. Il invite à prendre ces écrits au sérieux et à interroger les formes, usages et fonctions de l’inscription poétique dans l’espace urbain contemporain.
Il s’agira de distinguer inscriptions autorisées (fresques de commande, poésie de vitrine et autres installations pensées en collaboration avec les pouvoirs publics) et écrits “sauvages” (spontanés, bruts, éphémères).
Du côté des écrits autorisés, on retrouve notamment des citations d’œuvres canoniques, mais aussi des œuvres inédites participant de la production d’auteurs légitimés, réalisées pour orner des bâtiments publics — ce qui soulève une série de questions : la poésie est-elle réduite dans ce cas-là à une simple fonction décorative ? Quels textes/extraits et quels lieux d’inscription sont choisis ? Quelles formes sont privilégiées ? S’agit-il de miser sur des formules fonctionnant comme maximes ou proverbes « inspirants » ou « feel-good », sur des extraits emblématiques visant à entretenir un patrimoine commun ? Faut-il tenir ces productions pour la manifestation d’un « capitalisme artiste » lénifiant ou peut-on les tenir pour des médiations permettant de rendre la poésie visible et tenir lieu de premier contact et d’incitation à la découverte de textes complexes ? Comment l’exposition du texte est-elle pensée matériellement (typographie, couleurs, articulation à des illustrations, etc.) ?
Du côté des écrits sauvages, ne reposant pas sur des commandes et ne bénéficiant pas d’autorisation, ce sont d’autres formes et conceptions de la poésie qui sont activées, de slogans lyriques en mots d’ordre ironiques et de calembours en aphorismes absurdes. Ces énoncés relèvent d’une parole vive vaguement perturbatrice du quotidien en ce qu’elle apporte des saillances, du jeu, de l’incongru, qu’elle dé-routinise.
Il ne s’agira pour autant pas de surjouer l’écart entre écrits poétiques institutionnels et sauvages : il est frappant d’observer la multiplication d’écrits misant sur un imaginaire de l’illégalité et de la contestation tout en rendant possible leur transfert vers d’autres supports, plus institués et, surtout, potentiellement plus vendeurs — de sorte que c’est aussi la gentrification(*) des écritures sauvages qu’il s’agira d’étudier dans ce cadre.
(*)Gentrification : Processus par lequel la population d'un quartier populaire fait place à une couche sociale plus aisée.
Mini CV
Denis Saint-Amand est professeur à la Faculté de philosophie et lettres et membre de l’Institut NaLTT. En 2020, il obtenait un prestigieux Mandat d’Impulsion Scientifique (MIS) du F.R.S – FNRS, qui lui a permis de fonder L’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa).

Cet observatoire est dévolu à la façon dont la littérature se construit aussi hors du livre, à travers des objets et des canaux alternatifs, qui nourrissent et dynamisent parfois le monde des lettres, mais peuvent tout autant évoluer à nette distance de ce dernier.
Nombreuses sont les productions extra-livresques qui exploitent les ressources de la communication littéraire : l’album manuscrit, le livre d’or, le tract, la banderole, le graffiti, les documents artisanaux bricolés par les surréalistes et par les situationnistes, le journal ronéotypé, le fanzine ou, bien entendu, l’écran, parmi de multiples exemples, sont de ces supports de l’écrit accueillant des productions hybrides faisant place au lyrisme, à la fiction ou à l’expérimentation formelle.
C’est à ces productions qu’est dédié l’Observatoire des Littératures Sauvages, dont les membres, issus de disciplines diverses, s’emploient à étudier les articulations de ces pratiques littéraires au monde social.
Prochains évènements
Chaire Francqui internationale 2024-2025 - Multilingualism and language learning. Challenges & Opportunities
Cette Chaire Franqui internationale 2024-2025 est une initiative conjointe de la VUB, de l'Université de Gand et de l'Université de Namur. Le titulaire de la Chaire est le Prof. Dr. Jean-Marc Dewaele. Il sera présent à l’UNamur pour une série de conférences entre le 19 février et le 2 avril 2025. Une conférence grand public intitulée « Comment élever des enfants à devenir multilingues » aura lieu le 11 mars 2025.
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FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.
Les thématiques de recherche
- Pratiques langagières, politique et planification linguistiques en contexte multilingue
- Propriétés structurelles et discursives des constructions linguistiques et des variétés linguistiques
- Multilinguisme et apprentissage d’une langue
- Traduction et hétérolinguisme comme manifestations du contact linguistique et du transfert interculturel
- Littérature, société et transmédialité
- Pratiques et concepts littéraires à travers les temps et les espaces
Contact
Pour toute question : info.naltt@unamur.be