L'informatique au service du bien-être collectif et du développement personnel.
La Faculté d'informatique a pour vision celle d'un monde dans lequel l'usage intensif et croissant de l'informatique est orienté vers le bien-être collectif et le développement personnel. Sa mission est de contribuer à cette orientation au travers de la formation, la recherche scientifique et le service à la société.
Les études
Choisir d'étudier l'informatique c'est vous garantir un accès immédiat à un métier passionnant aux multiples facettes. Au travers d'une d'offre d'enseignement complète – bachelier, masters, master de spécialisation et doctorat – la Faculté d'informatique vous offre une formation de qualité basée sur la rigueur scientifique et l'esprit critique, tout en insistant sur l'interdisciplinarité et la responsabilité sociétale.

La recherche
La Faculté d'informatique a pour mission d'assurer une recherche scientifique de pointe, ouverte à la création et à l'intégration des connaissances qui nourrit l'enseignement, l'innovation technologique et le débat de société.

Service à la société
La Faculté d'informatique contribue au développement de notre environnement social, économique, technologique et politique par la diffusion des connaissances et le conseil tant au niveau régional, national et international. Par la synergie entre chercheurs et industriels, par la mise à disposition de savoir et de savoir-faire, elle participe à de nombreuses missions de service à la société.

International
L’ouverture de la Faculté d’informatique à l’international est fondamentale pour le développement de ses activités d’enseignement et de recherche.

Organisation
La Faculté d'informatique s'est organisée afin de pouvoir gérer ses missions de manière optimale. Elle compte une centaine de membres au service de l'enseignement, de la recherche et du service à la société.
Le mot du Doyen
L'informatique est une clé de compréhension, de progrès et de responsabilité face aux défis et aux enjeux de notre société.

Animation
Une série d’événements et d’acteurs gravitent autour de la Faculté d’informatique.

À la une
Actualités

Enseigner l’esprit critique
Enseigner l’esprit critique
Art du doute fécond, l’esprit critique s’apprend et s’entretient. Face à la surcharge d’information et au déploiement de l’intelligence artificielle, il est plus que jamais nécessaire pour les étudiants de développer cette faculté tout au long de leur cursus. À l’UNamur, cette nécessité pédagogique se veut protéiforme.

Toute pensée qui se forme dans notre conscience est influencée à la fois par des contraintes externes – argument d’autorité, dogmatisme – mais aussi par des contraintes internes – opinions, émotions, suggestions. Faire preuve d’esprit critique est donc toujours d’abord un exercice réflexif, comme l’illustrait déjà Socrate. « À travers la maïeutique, l’art du dialogue, Socrate cherchait à remettre en question ses propres opinions. Il disait : la seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien », rappelle Sabina Tortorella, chercheuse en philosophie politique à l’UNamur. À partir de l’époque des Lumières, cet art de la mise en doute (étymologiquement, « critiquer », qui vient du grec, signifie « discerner ») se conçoit aussi comme la possibilité de faire usage public de la raison. « Dans la conception de Kant, la critique comporte une dimension d’émancipation », développe Sabina Tortorella. « Elle consiste à sortir d’un état de tutelle, par ailleurs souvent très commode... » Avec Kant émerge aussi l’idée qu’il ne faut pas seulement se méfier du dogmatisme ou de ses émotions, mais de ses propres raisonnements : c’est la raison même qui fait l’objet de la critique. Bien sûr, cette disposition critique n’est pas la responsabilité des seuls individus : elle exige des institutions qui autorisent et encouragent le débat, la discussion, la confrontation. « L’esprit critique est une attitude, un éthos qui ne peut pas se développer dans n’importe quel contexte », souligne Sabina Tortorella. « C’est pourquoi renforcer l’esprit critique demande d’abord de renforcer les institutions démocratiques. »
Proportionner sa confiance
« L’esprit critique pourrait être défini comme la faculté de proportionner correctement la confiance qu’on accorde à certains discours en fonction de leur qualité intrinsèque », commente Olivier Sartenaer, chargé de cours en philosophie des sciences à l'UNamur.

« Autrement dit, si l’on est critique, on doit accorder beaucoup de confiance aux discours fiables et peu ou pas de confiance à ceux qui sont peu fiables. Par exemple, le platisme, qui considère que la terre est plate, peut être considéré comme une théorie peu fiable. Y croire beaucoup, c’est donc faire preuve de peu d’esprit critique. » Paradoxalement, la pensée complotiste revendique pourtant avec virulence son caractère critique, alors que, comme le souligne Sabina Tortorella, « l’esprit critique n’est pas le scepticisme radical. » Cette faculté de proportionner adéquatement sa confiance ne peut d’ailleurs être assimilée à la notion d’intelligence. « Cela relève aussi de dispositions psychosociales », souligne Olivier Sartenaer. « On sait par exemple que le climatoscepticisme est le fait de gens plutôt conservateurs. Concernant des cas extrêmes comme le platisme, on retrouve souvent une souffrance psychosociale, une forme de marginalité. Adhérer au platisme, c’est alors trouver une communauté, un sentiment d’appartenance. Si l’on était dans une société moins violente, plus bienveillante, il y aurait probablement moins d’adhésion à ces théories. »
Un privilège qui oblige
Car la possibilité d’exercer son esprit critique est aussi une forme de privilège. « La faculté de discernement demande du temps et de l’énergie : c’est un travail qui met en jeu des dispositifs cognitifs assez coûteux », poursuit Olivier Sartenaer. « Tout le monde est capable d’avoir de l’esprit critique, mais s’asseoir et avoir le temps de penser est un luxe inouï », rappelle de son côté Géraldine Mathieu, professeure à la Faculté de droit de l’UNamur. Un luxe qui, selon elle, oblige à une forme d’engagement. « L’esprit critique, c’est aussi critiquer la norme, la loi, la jurisprudence et la combattre quand elle ne nous paraît pas juste », souligne la spécialiste du droit de la jeunesse. « Mon message aux étudiants est de leur faire comprendre qu’ils peuvent faire évoluer les choses. Cela suppose donc une forme de courage. »
En ce sens, Géraldine Mathieu estime que l’université doit aujourd’hui se réinventer. « Nous ne pouvons plus former des étudiants qui soient de purs théoriciens. » Dans cette optique, elle propose donc à ses étudiants de découvrir les enjeux liés au droit de la jeunesse via le service-learning (apprentissage par le service), une alternative aux travaux valorisée par des crédits. 70 % d’entre eux choisissent aujourd’hui cette option.

« Si je leur apprends les textes, je ne leur apprends rien ou presque. Le service-learning, lui, requiert à la fois de s’engager socialement, de réfléchir de manière critique, mais aussi de se comprendre soi-même et de comprendre la société. » Que ce soit aux côtés des Mena accompagnés par la Croix-Rouge, dans des pouponnières, des IPPJ, des maisons de quartier ou dans les services pédiatriques des hôpitaux, les étudiants peuvent ainsi développer leur esprit critique à partir de réalités de terrain hétérogènes et complexes. « Cela leur permet aussi de se rendre compte dès le départ si le métier leur convient. Car la réalité est souvent très dure », commente l’enseignante.
Déluge épistémique
De tout temps, l’exercice de l’esprit critique a exigé un apprentissage, une discipline, un engagement. Mais aujourd’hui, la surcharge informationnelle fait émerger de nouvelles difficultés. « On parle parfois d’"epistemic flooding" ou de "déluge épistémique" », explique Olivier Sartenaer. « Il y aurait simplement trop d’informations qui nous parviennent pour qu’on puisse les intégrer en faisant preuve d’esprit critique. » Sélectionner ses sources est donc une première étape essentielle. « Les étudiants doivent apprendre à ne pas foncer tête baissée sur les ressources », explique Élodie Mercy, bibliothécaire au sein du groupe formation de la BUMP (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin). « C’est pourquoi on leur apprend à interroger les sources, à identifier les bonnes méthodologies, à trier l’information. » Marie-France Juchert, directrice de la BUMP, estime de son côté que sortir de l’université sans posséder ces compétences serait un véritable « échec ». « Aujourd’hui, les métiers évoluent », souligne-t-elle. « Il faut être capable de se former tout au long de la vie. Savoir se documenter est donc indispensable. »
D’autant que l’émergence de l’intelligence artificielle a compliqué davantage encore le rapport aux sources. Katrien Beuls, professeure en intelligence artificielle à l’UNamur, estime ainsi que ChatGPT fait peser sur l’esprit critique des menaces inédites. Loin des discours rassurants de certains confrères, elle rappelle que la majorité des étudiants – et des citoyens – ignorent le fonctionnement des LLM (Large Language Model), qui ne sont en aucune manière des moteurs de recherche, mais des systèmes statistiques appliqués à la linguistique. « ChatGPT ne fait que deviner les mots qui suivent », rappelle-t-elle. « Il n’y a aucune base de connaissance derrière.
Or, les étudiants pensent que c’est le nouveau Google ! » Pour Katrien Beuls, il est donc urgent de renforcer « les connaissances de base », sans lesquelles il est impossible d’exercer son esprit critique face aux IA. « Les étudiants me disent qu’ils utilisent ChatGPT simplement pour brainstormer... mais justement : former des pensées par soi-même, être créatif est la chose la plus difficile ! »

Katrien Beuls alerte surtout sur la menace que les LLM font peser sur les compétences rédactionnelles. « Aujourd’hui, tous les étudiants utilisent ChatGPT. Il est donc devenu impossible de demander des travaux écrits... Or apprendre à écrire nourrit l’esprit critique. C’est quelque chose de très difficile – tout le monde le sait ! – et qui doit être entraîné presque chaque jour. À l’école, on n’utilise pas de calculatrice avant de maîtriser les bases du calcul ou de correcteur orthographique avant de bien maîtriser la langue... Cela devrait être pareil pour l’écriture. »
Pour autant, comme le souligne Olivier Sartenaer, penser que les jeunes, parce que biberonnés aux réseaux sociaux, auraient abdiqué leurs capacités critiques est sans fondement. C’est d’ailleurs ce qu’a encore montré le dernier « baromètre de l’esprit critique ».[1] « La formation des jeunes comprend aujourd’hui l’éducation aux médias, ce qui a tendance à les rendre plus critiques : en matière de "fake news", ce sont d’ailleurs souvent les personnes plus âgées qui tombent dans le panneau... », relève le philosophe. Par ailleurs, pour OIivier Sartenaer, la sensibilité accrue des jeunes aux questions de discriminations est précisément une preuve de l’excellente santé de leur esprit critique. « Ne pas accepter des choses injustes au nom de l’argument autorité est bel et bien une manifestation de l’esprit critique... même si c’est parfois déroutant et inconfortable pour les enseignants », conclut-il.
[1] https://www.universcience.fr/fr/esprit-critique/barometre-esprit-critique-2025
71% des 15-24 ans estiment par exemple que les scientifiques suivent des règles éthiques strictes (contre 62% chez les 18 ans et +), 69% que ce sont les mieux placés dans leur domaine pour savoir ce qui est bon pour les citoyens (contre 57%), 62% estiment que la science est la seule source fiable de savoir (contre 53%), 66% que les scientifiques sont indépendants (contre 53%). Mais ils craignent en revanche davantage le pouvoir détenu par les scientifiques, qui peut les rendre dangereux (73% contre 65%).
La théorie du raisonnement motivé
Dans sa conférence-spectacle « L’instant critique », un seul en scène élaboré dans le cadre de sa thèse de doctorat, Régis Falque, chercheur à la faculté EMCP (Économie Management Communication sciencesPo) de l’UNamur, entreprend de « faire vivre de manière expérientielle des moments d’esprit critique et des expériences sociales avec le public ». Accessible dès la quatrième secondaire, ce dispositif pédagogique explore comment « l’esprit critique relève à la fois de compétences comme la capacité à reconnaître un argument, à évaluer un raisonnement, à mener des recherches, mais aussi de dispositions comme l’ouverture d’esprit et l’empathie », résume Régis Falque. Une combinaison qui forme ce qu’on appelle « la vertu intellectuelle ». Vertu que personne ne peut se prévaloir de posséder une fois pour toutes... Face à des sujets « idéologiquement chaud » (vaccination, pseudosciences...), notre avis peut en effet influencer l’activation de nos compétences critiques. C’est ce qu’on appelle la théorie du raisonnement motivé. « Confronté à un sujet sur lequel il a une posture idéologique, même un individu avec un prix Nobel peut ne pas activer ses compétences liées à l’esprit critique ou plus dramatique encore, activer ses compétences dans le seul but de justifier son point de vue sur le sujet », souligne Régis Falque. Manière de rappeler qu’il n’existe pas de « professionnel de l’esprit critique » et que la vertu intellectuelle ne va jamais sans une forme de modestie.

Esprit critique et pédagogie immersive
Pour stimuler l’esprit critique de ses étudiants, Mélanie Latiers, enseignante au sein de la Faculté des Sciences économiques, sociales et de gestion de l’UNamur, utilise la pédagogie immersive. « Dès les premières semaines de cours, on emmène les étudiants deux jours en dehors de l’université pour travailler le processus créatif et la construction de leur projet. » Après le handicap et la précarité, les étudiants sont cette année invités à travailler autour du développement durable. L’objectif ? Partir de connaissances sensibles plutôt que théoriques pour mettre au point des projets davantage connectés aux problématiques. « La première année, la réalité virtuelle a permis aux étudiants de se plonger dans le quotidien d’un travailleur en situation de handicap (trouble de l’autisme, handicap visuel, etc.) », explique Mélanie Latiers. « Lorsque nous avons travaillé sur la précarité, nous avons utilisé une installation artistique "A mile in my shoes", qui, à partir de leur paire de chaussures, faisait entendre l’histoire de personnes en difficulté. » Une approche qui vise à « dézoomer de ses préconceptions » pour renouer dans un second temps avec une posture « plus scientifique ». « Grâce à cette approche, les étudiants se sentent davantage acteurs, moins impuissants par rapport à ces enjeux », résume l’enseignante.
Cet article est tiré de la rubrique "Enjeux" du magazine Omalius #35 (Juillet 2025).


Comment bien se préparer à l’université ?
Comment bien se préparer à l’université ?
Passer du secondaire à l’enseignement supérieur, c’est se lancer dans une aventure enthousiasmante qui peut aussi susciter quelques interrogations. Comment gérer la transition entre l’enseignement secondaire et l’université ? Comment se familiariser avec un nouvel environnement et de nouvelles méthodes de travail ?
À partir du 18 août, l’Université de Namur accueille les futurs étudiants de première année pour les cours préparatoires. Un coup de pouce précieux pour bien démarrer son bachelier.

Pour chaque bac, une préparation sur mesure
Spécialement conçus pour chaque programme de bachelier, les cours préparatoires permettent aux futurs étudiants de consolider les connaissances acquises dans des matières clés de l’enseignement secondaire pour aborder leur première année universitaire dans les meilleures conditions.
Durant les vacances d’été, deux semaines sont ainsi consacrées au renforcement des connaissances, mais aussi à une familiarisation avec les méthodes d’apprentissage et de travail propres à l’université.
« Les cours préparatoires sont pensés pour préparer les étudiants au programme dans lequel ils s’inscrivent », explique Michel Bosquet, responsable d’Info études, le service qui organise les cours préparatoires. « Les modules sont conçus par des enseignants impliqués dans les programmes de première année de bachelier de la section concernée. Ils sont en lien avec des matières telles que les sciences, les mathématiques, les langues, voire les lettres dans certains cas. Sans anticiper la matière de première année, ces modules ciblent les compétences et connaissances qui sont préalablement nécessaires pour aborder sereinement les études. Les contenus varient donc selon les sections, afin de répondre au mieux aux exigences propres à chaque bachelier ».
Des journées bien remplies
De 8h30 à 16h30, les futurs étudiants emplissent les auditoires et les salles de cours de l’université.
Cours théoriques, séances d’exercices en petits groupes, ateliers de méthodologie, échanges de questions-réponses… Accompagnés de leurs précieux syllabi — les supports de cours pour toute la période des sessions préparatoires — les participants révisent les modules choisis, s’entraînent et s’encouragent dans une atmosphère dynamique et conviviale.

Zoom sur le module de méthodologie du travail universitaire
Organisé sous forme de séances interactives et pratiques, le module de « Méthodologie du travail universitaire » accompagne les participants dans le développement de stratégies d’apprentissage adaptées à leur future formation : prise de notes, gestion du temps de travail, mémorisation de quantités importantes de matières, identification des attentes des enseignants, outils d’études…
« Ce module transversal constitue une introduction aux cours de méthodologie proposés durant l’année. Le suivre dès les cours préparatoires permet d’anticiper une partie du travail et de réfléchir à sa manière d’étudier », précise Michel Bosquet.
Zoom sur le module de chimie
Parmi les modules clés organisés en sciences, le module de chimie s’adresse aux futurs étudiants de biologie, chimie, géographie, géologie, pharmacie, sciences biomédicales et médecine vétérinaire et alterne entre révisions théoriques et séances d’exercices.
« Les cours préparatoires sont l’occasion, pour les futurs étudiants, de rencontrer le professeur qu’ils retrouveront en première année. Cela leur permet de se familiariser avec sa manière d’être, de découvrir comment il enseigne et de déjà bénéficier de quelques conseils utiles. Ils rencontrent également des assistants avec lesquels ils travailleront, par la suite, lors des séances d’exercices. Les futurs étudiants peuvent ainsi se rendre compte de la dynamique propre aux cours en auditoire, mais aussi de celle, différente, qui s’installe dans les plus petits groupes encadrés par les assistants » explique Diane Baillieul, Vice-Doyenne de la Faculté des sciences et coordinatrice pédagogique au sein de la Cellule didactique de Chimie.
« Lorsque j’ai été engagée comme coordinatrice pédagogique, je partageais mon temps entre la Cellule didactique de chimie et l’enseignement de la chimie en 5e et 6e secondaire. Cette expérience m'a permis d'agir directement en connaissance de cause sur l'aide à la transition secondaire-université.
Le syllabus des cours préparatoires de chimie a été élaboré en collaboration avec ma collègue Mme Isabelle Ravet et avec la contribution de plusieurs enseignants du secondaire, en tenant compte des réalités du terrain et des référentiels en vigueur.
Les futurs étudiants sont souvent surpris de revoir des notions de 3e et 4e secondaire plutôt que celles de 5e et 6e, perçues comme plus concrètes. Ce choix repose sur deux raisons : d’une part, ces bases ont été vues plus tôt et sont souvent oubliées ; d’autre part, c’est précisément sur ces notions que débute le cours en première année. Les revoir permet donc aux futurs étudiants d’être plus rapidement à l’aise. Ce sont ces fondements qui servent de point de départ dans l’enseignement universitaire ».
Des rencontres et des découvertes
Au-delà des révisions, les cours préparatoires offrent une véritable immersion dans la vie universitaire. C’est l’occasion pour les futurs étudiants de faire connaissance avec de nouveaux amis et de découvrir l’environnement qui les accueillera.
Michel Bosquet nous explique : « On constate souvent que les étudiants qui ont suivi les cours préparatoires gardent, tout au long de l’année, des contacts avec les personnes rencontrées dans ce cadre-là. Dans un groupe de 20 à 25 personnes, il est plus facile de nouer des liens que dans un auditoire qui peut en compter 300 ou 400. Avoir déjà fait connaissance avec d’autres étudiants permet aussi de s’intégrer de manière plus sympa qu’en début d’année académique où tout s’enchaîne très vite. C’est donc une belle opportunité de se créer un réseau et d’avoir un soutien dès le départ ».
Durant la session, une visite guidée de deux heures permet d’explorer le site universitaire et la Faculté choisie : campus, amphithéâtres, laboratoires, bibliothèques, locaux de séminaires… Accompagnés par des étudiants, les participants reçoivent des informations utiles sur les études, les services, les infrastructures et les activités extra-académiques.
À la fin de la période des cours préparatoires, les participants peuvent écouter et poser leurs questions à des étudiants plus expérimentés qui témoignent et donnent leurs impressions sur l’année écoulée et sur les facteurs qui, selon leur expérience, ont contribué à leur réussite ou à leurs difficultés. « C’est une véritable opportunité car ce type de rencontre est rarement organisé en cours d’année », souligne Michel Bosquet.
C’est ensuite le temps de la détente. Les futurs étudiants sont invités par l’Assemblée générale des étudiants à participer au traditionnel barbecue de bienvenue puis à une première soirée dansante. Une belle manière de se familiariser avec l’atmosphère dynamique et conviviale de la vie étudiante avant la rentrée.
« Entrer à l’université, ce n’est pas seulement découvrir une nouvelle matière, c’est aussi apprendre à gérer tout ce qui l’entoure au quotidien. Nouer des amitiés, s’intégrer, participer aux activités extra-académiques ou sorties estudiantines … tout cela fait pleinement partie de l’aventure universitaire. Les cours prépas offrent un avant-goût de cette réalité et c’est vraiment une expérience à vivre, aussi pour aborder la rentrée plus sereinement », conclut Diane Baillieul.
Une validation de son choix d’études
Les cours préparatoires peuvent jouer un rôle déterminant dans la confirmation — ou la remise en question — du choix d’études des participants.
Lorsqu’un futur étudiant se sent perdu dans la matière ou en difficulté face au rythme et aux exigences de l’enseignement universitaire, c’est souvent le signe qu’une réflexion s’impose. Loin d’être un échec, cette prise de conscience est une opportunité précieuse pour réévaluer son orientation avant la rentrée. En cas de doute, un contact avec un conseiller en information et en orientation peut être pris pour explorer d’autres pistes ou affiner son projet personnel.
Envie de vous préparer avec nous ?
Découvrez la session de cours préparatoires de votre futur bachelier et prenez une longueur d’avance pour commencer l’année en confiance !

« Lorsqu’un étudiant est motivé par son choix d’orientation, il est essentiel qu’il dispose des outils nécessaires pour concrétiser son projet. Afin de faciliter la transition entre l’enseignement secondaire et l’université, l’UNamur propose un ensemble de dispositifs d’accompagnement à la réussite, dont les sessions préparatoires constituent la première étape.
Bien entamer l’année académique est fondamental : tout ce qui peut être mis en place en amont de la rentrée représente un véritable atout pour aborder sereinement cette nouvelle phase, éviter le stress et prévenir le découragement. Démarrer dans de bonnes conditions poursuit un double objectif : favoriser le bien-être personnel et permettre une progression confiante dans son parcours universitaire. »
Diane Baillieul
Vice-Doyenne de la Faculté des sciences et coordinatrice pédagogique au sein de la Cellule didactique de Chimie

L’UNamur présente à la sixième édition du SETT
L’UNamur présente à la sixième édition du SETT
Les 23 et 24 janvier 2025, des experts de l’UNamur étaient présents au salon SETT (School Education Transformation Technology) pour sa sixième édition. Un rendez-vous incontournable du numérique dans l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, dédié aux directeurs, enseignants et conseillers technico-pédagogiques.

Organisé en partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’UNamur, le SETT est reconnu comme journées de formation interréseaux par l’Institut interréseaux de la Formation Professionnelle Continue (IFPC). L'objectif de ce salon : réunir les acteurs de l'éducation autour des dernières avancées numériques et pédagogiques. Selon Julie Henry, responsable du Comité scientifique de l’UNamur et experte en éducation au numérique, “le SETT est un espace clé pour la diffusion et l’impact de nos recherches et une occasion unique de partager des connaissances, de confronter nos travaux à la réalité du terrain et d’influencer les pratiques pédagogiques à grande échelle. Depuis sa création, le SETT est un lieu de dialogue et de veille stratégique et permet d’échanger sur les défis et opportunités du numérique dans l’enseignement, un enjeu central pour l’évolution des pratiques pédagogiques”. Julie Henry ajoute : “Le numérique est aujourd’hui une compétence essentielle pour tout citoyen. Il ne s’agit pas seulement de maîtriser des outils, mais de développer une culture numérique qui intègre la pensée critique et une compréhension des enjeux sociétaux, économiques et environnementaux liés aux technologies. Dès lors, le SETT, un espace de réflexion collective est essentiel pour anticiper les transformations à venir et accompagner les acteurs et actrices de l’éducation dans ces changements".
Du fondamental au supérieur, le SETT offre une variété d'ateliers, de causeries et de conférences. Au programme de ces deux journées, des conférences autour des STE(A)M, de l'Intelligence Artificielle, du jeu vidéo, de l'éducation critique au numérique… Trois grandes thématiques en lien avec l’enseignement et les nouvelles technologies étaient abordées par les experts de l’UNamur :
- le numérique au service des apprenants/enseignants
- l’éducation aux médias numériques
- l’éducation aux STEM
Focus sur quelques témoignages de nos chercheurs.
Montrer "Black Mirror" pour éduquer au numérique ?
Peut-on utiliser Black Mirror pour éduquer au numérique ? Cette série, connue pour ses récits sombres sur la technologie et ses impacts sur la société, offre une base de discussions sur les enjeux du numérique. Dans cette conférence, Benoît Vanderose et Anthony Simonofski, professeurs à l’Université de Namur, revenaient sur l’utilité de l’efficacité du podcast comme outil pédagogique, sa possible utilisation dans les classes, et les grands thèmes qu’il est possible d’aborder via ce canal.
Accueillir la complexité à bras ouverts : changement de paradigme pour l’apprentissage de la programmation
Depuis des années, l’apprentissage de l’informatique se fait par une approche bottom-up : commençant par les bases de la programmation, via des exercices simples, vers des concepts plus avancés de travail en équipe, orienté objet, gestion de version, test, etc. Néanmoins, cette approche peut paraître discutable au vu des résultats mitigés, notamment dans l’apprentissage des bonnes pratiques de l’orienté objet. Ce problème pourrait être dû au fait que l’on repousse sans cesse la complexité à plus tard plutôt que l’accueillir comme un élément intrinsèque et d’apprendre à la gérer au plus tôt.
Dans ce café-causerie, Benoît Vanderose et Xavier Devroey, professeurs à l’UNamur, proposaient de discuter d’une nouvelle approche de l’apprentissage de la programmation, basée sur les bonnes pratiques de développement en place dans l’industrie, notamment, le fait de penser les cas de test avant de programmer. Le but étant de penser le programme en termes de ses comportements au lieu de directement s’atteler à la manière algorithmique de résoudre le problème.
Les intelligences artificielles génératives et l’enseignement : et maintenant ?
Initialement prévu pour donner une conférence au SETT, Michaël Lobet, professeur à l'UNamur n’a malheureusement pas pu y assister en raison d’un empêchement de santé. Néanmoins, il a tenu à partager son point de vue sur l'importance de participer à un tel salon. “On parle de 3e (voire 4e) révolution industrielle avec l'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Des évènements récents comme le covid ou l'avènement de l'IA ont eu beaucoup d'impact sur notre société et, de facto, sur l'enseignement. Bien qu'il ne soit pas nouveau, l'enjeu de la formation au numérique reste primordial pour éviter d’aggraver les fractures sociales. A travers ma conférence, mon message aurait été de faire le point sur l'impact de l'IA/IA générative sur l'enseignement. Je reste convaincu qu'il est nécessaire de former le corps enseignant à cette nouvelle technologie, à l'utiliser de manière critique et responsable, innovante également. Nos institutions doivent pouvoir délivrer des messages clairs pour accompagner les enseignants utilisateurs dans ce défi”, explique Michaël Lobet.
Présentation d’un lexique collaboratif pour la Langue des Signes Francophone de Belgique (LSFB)
Les langues des signes émergent naturellement dans les communautés sourdes à travers le monde. L’ASBL Ecole et Surdité active au sein de l’école Sainte Marie à Namur travaille pour proposer des cours bilingues Français / Langue des Signes Francophone de Belgique (LSFB) pour le primaire et le secondaire. C’est en coopération avec eux, que Laurence Meurant et son équipe au sein de l'Institut de recherche NaLTT de l'UNamur a créé un lexique collaboratif permettant à la communauté sourde de consulter et proposer du vocabulaire en LSFB de manière autonome. Cette présentation de Magaly Ghesquière et Jérôme Fink, tous deux professeurs à l’UNamur, revenait sur les sources de cette collaboration et proposait un retour d’expérience sur l’outil développé et son futur.

A travers de telles interventions, Julie Henry affirme que “depuis la première édition, l’Université de Namur reste investie dans la qualité du programme via la chaire Educonum (Faculté d'informatique) et ses membres. Participer – en tant qu’intervenant, exposant ou simple visiteur – permet de prolonger cet engagement et de contribuer activement à l’évolution de l’éducation numérique. L’UNamur, notamment à travers la chaire Educonum, réaffirme ainsi son engagement dans la recherche et l’innovation en éducation numérique, au service d’un enseignement plus efficace, inclusif et adapté aux enjeux d’aujourd’hui et de demain”.
Le saviez-vous ?
L'UNamur propose deux certificats et une formation dans le domaine du numérique et participe à un certificat coordonné par une autre institution.

25 ans d’informatique en horaire décalé : répondre à un besoin sociétal toujours d’actualité
25 ans d’informatique en horaire décalé : répondre à un besoin sociétal toujours d’actualité
Comment faire face au bug de l’an 2000 ? Comment assurer le passage à une monnaie unique en Europe, l’euro ? Nous sommes à la fin des années 1990 et le besoin de main-d’œuvre en informatique se fait plus que jamais sentir pour répondre aux besoins grandissants de l’industrie informatique. C’est dans ce contexte que l’UNamur et sa Faculté d’informatique vont faire preuve d’audace et de proactivité en développant une nouvelle filière : une formation en horaire décalé menant à un diplôme de master en sciences informatiques. Vingt-cinq ans plus tard, l’intérêt pour cette formation et sa nécessité sociétale sont plus que jamais d’actualité.

Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius de juin 2024.
« Comment quatre petits chiffres -2000- étaient capables de mettre le monde entier en état d’ébullition, où chaque entreprise, de la plus petite à la plus grande, se demandait si son système informatique allait supporter le passage à minuit du XX au XXe siècle ? Ça peut paraitre un peu démesuré aujourd’hui, mais à l’époque à la fin des années 90, cela occupait tous les esprits. La demande pour adapter les programmes informatiques à ce passage était gigantesque. Et en parallèle, la perspective du passage à l’euro créait là aussi des besoins nouveaux dans les dispositifs informatiques. Jamais le besoin de talents en informatique ne s’était fait tant ressentir », se souvient le Professeur Jean-Marie Jacquet, enseignant dans le programme à horaire décalé dès la première année. Spontanément, sous la houlette du professeur Jean Fichefet, la Faculté d’informatique, fait preuve de proactivité et demande l’habilitation pour organiser une formation en horaire décalé en sciences informatiques.
L’UNamur est alors la première université belge francophone à émettre le souhait d’occuper ce terrain prometteur. « Face à ces enjeux sociétaux, nous avions conscience que de nombreuses personnes avaient la volonté soit d’enrichir leur formation en informatique de type court soit de réorienter leur carrière vers l’informatique. Proposer une formation conciliable avec une vie professionnelle et familiale, démontrait toute sa pertinence », ajoute Jean-Marie Jacquet. Rapidement, la faculté obtient ainsi le feu vert pour organiser cette formation en horaire décalé. Une année préparatoire et les deux années de licences composent alors le programme de la formation qui voit le jour en septembre 1998. Les premières années sont dispensées dans des locaux à Charleroi, avant de regagner les locaux namurois en 2010.
Une pédagogie adaptée à un public d’adultes
La réputation de l’enseignement de l’informatique de la faculté namuroise en formation de jour contribue au succès immédiat de celle en horaire décalé. « Dès le lancement de la formation, nous comptabilisions une centaine d’étudiants inscrits », souligne Jean-Marie Jacquet. Parmi ces derniers se trouvaient des personnes ayant déjà une formation de type court en informatique, mais aussi des étudiants au profil professionnel plutôt éloigné des ordinateurs, ou des logiciels de programmation. « Nous avons par exemple accueilli des personnes provenant des soins de santé, des enseignants, des économistes, etc. », précise Jean-Marie Jacquet. Dès ses débuts et encore aujourd’hui, le programme en HD se distingue en proposant une pédagogie active et adaptée à un public d’adultes. Les principes pédagogiques reposent sur une interaction constante entre concepts théoriques et mise en pratique de la théorie. De nombreux exemples et exercices font appel à l’expérience professionnelle des étudiants.
Du Décret « Bologne » aux besoins actuels et futurs
Depuis sa création, le programme n’a cessé de faire l’objet d’évolutions, et en particulier lors du passage au décret de Bologne, en 2004, réorganisant les formations en enseignement supérieur. « C’est à partir de là que nous avons pu proposer un cursus complet, composé de trois années de baccalauréat et d’une année de master. À noter que la valorisation d’acquis et notamment d’expériences professionnelles permet à la majorité des étudiants de réduire substantiellement ces 4 années avant d’obtenir un titre universitaire de 2e cycle ».
25 ans après sa création, l'intérêt pour la formation et sa nécessité sociétale, émanant tant des étudiants que de l'industrie informatique, n'ont pas diminué. En mai dernier, c’est entouré de nombreux anciens étudiants et étudiantes, mais aussi d’acteurs majeurs de l’informatique (Agoria, Agence du numérique, etc.) que la formation a joyeusement célébré ses 25 ans d’existence, tout en rêvant déjà à son 50e anniversaire « La demande en informaticiens ne va pas faiblir. Il reste de nombreux enjeux sociétaux dans ce domaine à relever : le déploiement de l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la numérisation croissante de notre société pour n’en citer que quelques-uns », conclut Jean-Marie Jacquet. « Le domaine reste passionnant, en constante évolution et au cœur de nombreuses préoccupations. On resigne pour 25 ans. Au moins ! ».
Noëlle Joris
Témoignage de Samuel Hanoteau, un ancien étudiant
« Ces études m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. J'avais un graduat en informatique de gestion obtenu en 2000. Visant un poste en interne dans le secteur public, où j'exerçais déjà en tant qu'externe, j'ai décidé de suivre le Master en horaire décalé de 2010 à 2012. Ce qui m'a le plus surpris a été mon intérêt et mon investissement dans ces études. Lors de mon graduat, je visais la réussite avec un minimum d'effort.

Alors que lors de ce master en horaire décalé, je me suis vraiment intéressé au contenu de tous les cours, probablement grâce à l'expérience du métier acquise précédemment. Grâce à cette formation en horaire décalé, j'ai obtenu le poste que je visais quelque temps après l'obtention de mon Master.
Chose que je ne pressentais pas au début de ces études, elles m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. Après ces études, et encore maintenant, j'ai l'impression que si je décide de me lancer dans quelque chose, je vais y arriver, quel que soit le domaine ».
Les études en informatique à l’UNamur
Découvrez l’ensemble de la formation en informatique à l’UNamur.
Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).


Enseigner l’esprit critique
Enseigner l’esprit critique
Art du doute fécond, l’esprit critique s’apprend et s’entretient. Face à la surcharge d’information et au déploiement de l’intelligence artificielle, il est plus que jamais nécessaire pour les étudiants de développer cette faculté tout au long de leur cursus. À l’UNamur, cette nécessité pédagogique se veut protéiforme.

Toute pensée qui se forme dans notre conscience est influencée à la fois par des contraintes externes – argument d’autorité, dogmatisme – mais aussi par des contraintes internes – opinions, émotions, suggestions. Faire preuve d’esprit critique est donc toujours d’abord un exercice réflexif, comme l’illustrait déjà Socrate. « À travers la maïeutique, l’art du dialogue, Socrate cherchait à remettre en question ses propres opinions. Il disait : la seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien », rappelle Sabina Tortorella, chercheuse en philosophie politique à l’UNamur. À partir de l’époque des Lumières, cet art de la mise en doute (étymologiquement, « critiquer », qui vient du grec, signifie « discerner ») se conçoit aussi comme la possibilité de faire usage public de la raison. « Dans la conception de Kant, la critique comporte une dimension d’émancipation », développe Sabina Tortorella. « Elle consiste à sortir d’un état de tutelle, par ailleurs souvent très commode... » Avec Kant émerge aussi l’idée qu’il ne faut pas seulement se méfier du dogmatisme ou de ses émotions, mais de ses propres raisonnements : c’est la raison même qui fait l’objet de la critique. Bien sûr, cette disposition critique n’est pas la responsabilité des seuls individus : elle exige des institutions qui autorisent et encouragent le débat, la discussion, la confrontation. « L’esprit critique est une attitude, un éthos qui ne peut pas se développer dans n’importe quel contexte », souligne Sabina Tortorella. « C’est pourquoi renforcer l’esprit critique demande d’abord de renforcer les institutions démocratiques. »
Proportionner sa confiance
« L’esprit critique pourrait être défini comme la faculté de proportionner correctement la confiance qu’on accorde à certains discours en fonction de leur qualité intrinsèque », commente Olivier Sartenaer, chargé de cours en philosophie des sciences à l'UNamur.

« Autrement dit, si l’on est critique, on doit accorder beaucoup de confiance aux discours fiables et peu ou pas de confiance à ceux qui sont peu fiables. Par exemple, le platisme, qui considère que la terre est plate, peut être considéré comme une théorie peu fiable. Y croire beaucoup, c’est donc faire preuve de peu d’esprit critique. » Paradoxalement, la pensée complotiste revendique pourtant avec virulence son caractère critique, alors que, comme le souligne Sabina Tortorella, « l’esprit critique n’est pas le scepticisme radical. » Cette faculté de proportionner adéquatement sa confiance ne peut d’ailleurs être assimilée à la notion d’intelligence. « Cela relève aussi de dispositions psychosociales », souligne Olivier Sartenaer. « On sait par exemple que le climatoscepticisme est le fait de gens plutôt conservateurs. Concernant des cas extrêmes comme le platisme, on retrouve souvent une souffrance psychosociale, une forme de marginalité. Adhérer au platisme, c’est alors trouver une communauté, un sentiment d’appartenance. Si l’on était dans une société moins violente, plus bienveillante, il y aurait probablement moins d’adhésion à ces théories. »
Un privilège qui oblige
Car la possibilité d’exercer son esprit critique est aussi une forme de privilège. « La faculté de discernement demande du temps et de l’énergie : c’est un travail qui met en jeu des dispositifs cognitifs assez coûteux », poursuit Olivier Sartenaer. « Tout le monde est capable d’avoir de l’esprit critique, mais s’asseoir et avoir le temps de penser est un luxe inouï », rappelle de son côté Géraldine Mathieu, professeure à la Faculté de droit de l’UNamur. Un luxe qui, selon elle, oblige à une forme d’engagement. « L’esprit critique, c’est aussi critiquer la norme, la loi, la jurisprudence et la combattre quand elle ne nous paraît pas juste », souligne la spécialiste du droit de la jeunesse. « Mon message aux étudiants est de leur faire comprendre qu’ils peuvent faire évoluer les choses. Cela suppose donc une forme de courage. »
En ce sens, Géraldine Mathieu estime que l’université doit aujourd’hui se réinventer. « Nous ne pouvons plus former des étudiants qui soient de purs théoriciens. » Dans cette optique, elle propose donc à ses étudiants de découvrir les enjeux liés au droit de la jeunesse via le service-learning (apprentissage par le service), une alternative aux travaux valorisée par des crédits. 70 % d’entre eux choisissent aujourd’hui cette option.

« Si je leur apprends les textes, je ne leur apprends rien ou presque. Le service-learning, lui, requiert à la fois de s’engager socialement, de réfléchir de manière critique, mais aussi de se comprendre soi-même et de comprendre la société. » Que ce soit aux côtés des Mena accompagnés par la Croix-Rouge, dans des pouponnières, des IPPJ, des maisons de quartier ou dans les services pédiatriques des hôpitaux, les étudiants peuvent ainsi développer leur esprit critique à partir de réalités de terrain hétérogènes et complexes. « Cela leur permet aussi de se rendre compte dès le départ si le métier leur convient. Car la réalité est souvent très dure », commente l’enseignante.
Déluge épistémique
De tout temps, l’exercice de l’esprit critique a exigé un apprentissage, une discipline, un engagement. Mais aujourd’hui, la surcharge informationnelle fait émerger de nouvelles difficultés. « On parle parfois d’"epistemic flooding" ou de "déluge épistémique" », explique Olivier Sartenaer. « Il y aurait simplement trop d’informations qui nous parviennent pour qu’on puisse les intégrer en faisant preuve d’esprit critique. » Sélectionner ses sources est donc une première étape essentielle. « Les étudiants doivent apprendre à ne pas foncer tête baissée sur les ressources », explique Élodie Mercy, bibliothécaire au sein du groupe formation de la BUMP (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin). « C’est pourquoi on leur apprend à interroger les sources, à identifier les bonnes méthodologies, à trier l’information. » Marie-France Juchert, directrice de la BUMP, estime de son côté que sortir de l’université sans posséder ces compétences serait un véritable « échec ». « Aujourd’hui, les métiers évoluent », souligne-t-elle. « Il faut être capable de se former tout au long de la vie. Savoir se documenter est donc indispensable. »
D’autant que l’émergence de l’intelligence artificielle a compliqué davantage encore le rapport aux sources. Katrien Beuls, professeure en intelligence artificielle à l’UNamur, estime ainsi que ChatGPT fait peser sur l’esprit critique des menaces inédites. Loin des discours rassurants de certains confrères, elle rappelle que la majorité des étudiants – et des citoyens – ignorent le fonctionnement des LLM (Large Language Model), qui ne sont en aucune manière des moteurs de recherche, mais des systèmes statistiques appliqués à la linguistique. « ChatGPT ne fait que deviner les mots qui suivent », rappelle-t-elle. « Il n’y a aucune base de connaissance derrière.
Or, les étudiants pensent que c’est le nouveau Google ! » Pour Katrien Beuls, il est donc urgent de renforcer « les connaissances de base », sans lesquelles il est impossible d’exercer son esprit critique face aux IA. « Les étudiants me disent qu’ils utilisent ChatGPT simplement pour brainstormer... mais justement : former des pensées par soi-même, être créatif est la chose la plus difficile ! »

Katrien Beuls alerte surtout sur la menace que les LLM font peser sur les compétences rédactionnelles. « Aujourd’hui, tous les étudiants utilisent ChatGPT. Il est donc devenu impossible de demander des travaux écrits... Or apprendre à écrire nourrit l’esprit critique. C’est quelque chose de très difficile – tout le monde le sait ! – et qui doit être entraîné presque chaque jour. À l’école, on n’utilise pas de calculatrice avant de maîtriser les bases du calcul ou de correcteur orthographique avant de bien maîtriser la langue... Cela devrait être pareil pour l’écriture. »
Pour autant, comme le souligne Olivier Sartenaer, penser que les jeunes, parce que biberonnés aux réseaux sociaux, auraient abdiqué leurs capacités critiques est sans fondement. C’est d’ailleurs ce qu’a encore montré le dernier « baromètre de l’esprit critique ».[1] « La formation des jeunes comprend aujourd’hui l’éducation aux médias, ce qui a tendance à les rendre plus critiques : en matière de "fake news", ce sont d’ailleurs souvent les personnes plus âgées qui tombent dans le panneau... », relève le philosophe. Par ailleurs, pour OIivier Sartenaer, la sensibilité accrue des jeunes aux questions de discriminations est précisément une preuve de l’excellente santé de leur esprit critique. « Ne pas accepter des choses injustes au nom de l’argument autorité est bel et bien une manifestation de l’esprit critique... même si c’est parfois déroutant et inconfortable pour les enseignants », conclut-il.
[1] https://www.universcience.fr/fr/esprit-critique/barometre-esprit-critique-2025
71% des 15-24 ans estiment par exemple que les scientifiques suivent des règles éthiques strictes (contre 62% chez les 18 ans et +), 69% que ce sont les mieux placés dans leur domaine pour savoir ce qui est bon pour les citoyens (contre 57%), 62% estiment que la science est la seule source fiable de savoir (contre 53%), 66% que les scientifiques sont indépendants (contre 53%). Mais ils craignent en revanche davantage le pouvoir détenu par les scientifiques, qui peut les rendre dangereux (73% contre 65%).
La théorie du raisonnement motivé
Dans sa conférence-spectacle « L’instant critique », un seul en scène élaboré dans le cadre de sa thèse de doctorat, Régis Falque, chercheur à la faculté EMCP (Économie Management Communication sciencesPo) de l’UNamur, entreprend de « faire vivre de manière expérientielle des moments d’esprit critique et des expériences sociales avec le public ». Accessible dès la quatrième secondaire, ce dispositif pédagogique explore comment « l’esprit critique relève à la fois de compétences comme la capacité à reconnaître un argument, à évaluer un raisonnement, à mener des recherches, mais aussi de dispositions comme l’ouverture d’esprit et l’empathie », résume Régis Falque. Une combinaison qui forme ce qu’on appelle « la vertu intellectuelle ». Vertu que personne ne peut se prévaloir de posséder une fois pour toutes... Face à des sujets « idéologiquement chaud » (vaccination, pseudosciences...), notre avis peut en effet influencer l’activation de nos compétences critiques. C’est ce qu’on appelle la théorie du raisonnement motivé. « Confronté à un sujet sur lequel il a une posture idéologique, même un individu avec un prix Nobel peut ne pas activer ses compétences liées à l’esprit critique ou plus dramatique encore, activer ses compétences dans le seul but de justifier son point de vue sur le sujet », souligne Régis Falque. Manière de rappeler qu’il n’existe pas de « professionnel de l’esprit critique » et que la vertu intellectuelle ne va jamais sans une forme de modestie.

Esprit critique et pédagogie immersive
Pour stimuler l’esprit critique de ses étudiants, Mélanie Latiers, enseignante au sein de la Faculté des Sciences économiques, sociales et de gestion de l’UNamur, utilise la pédagogie immersive. « Dès les premières semaines de cours, on emmène les étudiants deux jours en dehors de l’université pour travailler le processus créatif et la construction de leur projet. » Après le handicap et la précarité, les étudiants sont cette année invités à travailler autour du développement durable. L’objectif ? Partir de connaissances sensibles plutôt que théoriques pour mettre au point des projets davantage connectés aux problématiques. « La première année, la réalité virtuelle a permis aux étudiants de se plonger dans le quotidien d’un travailleur en situation de handicap (trouble de l’autisme, handicap visuel, etc.) », explique Mélanie Latiers. « Lorsque nous avons travaillé sur la précarité, nous avons utilisé une installation artistique "A mile in my shoes", qui, à partir de leur paire de chaussures, faisait entendre l’histoire de personnes en difficulté. » Une approche qui vise à « dézoomer de ses préconceptions » pour renouer dans un second temps avec une posture « plus scientifique ». « Grâce à cette approche, les étudiants se sentent davantage acteurs, moins impuissants par rapport à ces enjeux », résume l’enseignante.
Cet article est tiré de la rubrique "Enjeux" du magazine Omalius #35 (Juillet 2025).


Comment bien se préparer à l’université ?
Comment bien se préparer à l’université ?
Passer du secondaire à l’enseignement supérieur, c’est se lancer dans une aventure enthousiasmante qui peut aussi susciter quelques interrogations. Comment gérer la transition entre l’enseignement secondaire et l’université ? Comment se familiariser avec un nouvel environnement et de nouvelles méthodes de travail ?
À partir du 18 août, l’Université de Namur accueille les futurs étudiants de première année pour les cours préparatoires. Un coup de pouce précieux pour bien démarrer son bachelier.

Pour chaque bac, une préparation sur mesure
Spécialement conçus pour chaque programme de bachelier, les cours préparatoires permettent aux futurs étudiants de consolider les connaissances acquises dans des matières clés de l’enseignement secondaire pour aborder leur première année universitaire dans les meilleures conditions.
Durant les vacances d’été, deux semaines sont ainsi consacrées au renforcement des connaissances, mais aussi à une familiarisation avec les méthodes d’apprentissage et de travail propres à l’université.
« Les cours préparatoires sont pensés pour préparer les étudiants au programme dans lequel ils s’inscrivent », explique Michel Bosquet, responsable d’Info études, le service qui organise les cours préparatoires. « Les modules sont conçus par des enseignants impliqués dans les programmes de première année de bachelier de la section concernée. Ils sont en lien avec des matières telles que les sciences, les mathématiques, les langues, voire les lettres dans certains cas. Sans anticiper la matière de première année, ces modules ciblent les compétences et connaissances qui sont préalablement nécessaires pour aborder sereinement les études. Les contenus varient donc selon les sections, afin de répondre au mieux aux exigences propres à chaque bachelier ».
Des journées bien remplies
De 8h30 à 16h30, les futurs étudiants emplissent les auditoires et les salles de cours de l’université.
Cours théoriques, séances d’exercices en petits groupes, ateliers de méthodologie, échanges de questions-réponses… Accompagnés de leurs précieux syllabi — les supports de cours pour toute la période des sessions préparatoires — les participants révisent les modules choisis, s’entraînent et s’encouragent dans une atmosphère dynamique et conviviale.

Zoom sur le module de méthodologie du travail universitaire
Organisé sous forme de séances interactives et pratiques, le module de « Méthodologie du travail universitaire » accompagne les participants dans le développement de stratégies d’apprentissage adaptées à leur future formation : prise de notes, gestion du temps de travail, mémorisation de quantités importantes de matières, identification des attentes des enseignants, outils d’études…
« Ce module transversal constitue une introduction aux cours de méthodologie proposés durant l’année. Le suivre dès les cours préparatoires permet d’anticiper une partie du travail et de réfléchir à sa manière d’étudier », précise Michel Bosquet.
Zoom sur le module de chimie
Parmi les modules clés organisés en sciences, le module de chimie s’adresse aux futurs étudiants de biologie, chimie, géographie, géologie, pharmacie, sciences biomédicales et médecine vétérinaire et alterne entre révisions théoriques et séances d’exercices.
« Les cours préparatoires sont l’occasion, pour les futurs étudiants, de rencontrer le professeur qu’ils retrouveront en première année. Cela leur permet de se familiariser avec sa manière d’être, de découvrir comment il enseigne et de déjà bénéficier de quelques conseils utiles. Ils rencontrent également des assistants avec lesquels ils travailleront, par la suite, lors des séances d’exercices. Les futurs étudiants peuvent ainsi se rendre compte de la dynamique propre aux cours en auditoire, mais aussi de celle, différente, qui s’installe dans les plus petits groupes encadrés par les assistants » explique Diane Baillieul, Vice-Doyenne de la Faculté des sciences et coordinatrice pédagogique au sein de la Cellule didactique de Chimie.
« Lorsque j’ai été engagée comme coordinatrice pédagogique, je partageais mon temps entre la Cellule didactique de chimie et l’enseignement de la chimie en 5e et 6e secondaire. Cette expérience m'a permis d'agir directement en connaissance de cause sur l'aide à la transition secondaire-université.
Le syllabus des cours préparatoires de chimie a été élaboré en collaboration avec ma collègue Mme Isabelle Ravet et avec la contribution de plusieurs enseignants du secondaire, en tenant compte des réalités du terrain et des référentiels en vigueur.
Les futurs étudiants sont souvent surpris de revoir des notions de 3e et 4e secondaire plutôt que celles de 5e et 6e, perçues comme plus concrètes. Ce choix repose sur deux raisons : d’une part, ces bases ont été vues plus tôt et sont souvent oubliées ; d’autre part, c’est précisément sur ces notions que débute le cours en première année. Les revoir permet donc aux futurs étudiants d’être plus rapidement à l’aise. Ce sont ces fondements qui servent de point de départ dans l’enseignement universitaire ».
Des rencontres et des découvertes
Au-delà des révisions, les cours préparatoires offrent une véritable immersion dans la vie universitaire. C’est l’occasion pour les futurs étudiants de faire connaissance avec de nouveaux amis et de découvrir l’environnement qui les accueillera.
Michel Bosquet nous explique : « On constate souvent que les étudiants qui ont suivi les cours préparatoires gardent, tout au long de l’année, des contacts avec les personnes rencontrées dans ce cadre-là. Dans un groupe de 20 à 25 personnes, il est plus facile de nouer des liens que dans un auditoire qui peut en compter 300 ou 400. Avoir déjà fait connaissance avec d’autres étudiants permet aussi de s’intégrer de manière plus sympa qu’en début d’année académique où tout s’enchaîne très vite. C’est donc une belle opportunité de se créer un réseau et d’avoir un soutien dès le départ ».
Durant la session, une visite guidée de deux heures permet d’explorer le site universitaire et la Faculté choisie : campus, amphithéâtres, laboratoires, bibliothèques, locaux de séminaires… Accompagnés par des étudiants, les participants reçoivent des informations utiles sur les études, les services, les infrastructures et les activités extra-académiques.
À la fin de la période des cours préparatoires, les participants peuvent écouter et poser leurs questions à des étudiants plus expérimentés qui témoignent et donnent leurs impressions sur l’année écoulée et sur les facteurs qui, selon leur expérience, ont contribué à leur réussite ou à leurs difficultés. « C’est une véritable opportunité car ce type de rencontre est rarement organisé en cours d’année », souligne Michel Bosquet.
C’est ensuite le temps de la détente. Les futurs étudiants sont invités par l’Assemblée générale des étudiants à participer au traditionnel barbecue de bienvenue puis à une première soirée dansante. Une belle manière de se familiariser avec l’atmosphère dynamique et conviviale de la vie étudiante avant la rentrée.
« Entrer à l’université, ce n’est pas seulement découvrir une nouvelle matière, c’est aussi apprendre à gérer tout ce qui l’entoure au quotidien. Nouer des amitiés, s’intégrer, participer aux activités extra-académiques ou sorties estudiantines … tout cela fait pleinement partie de l’aventure universitaire. Les cours prépas offrent un avant-goût de cette réalité et c’est vraiment une expérience à vivre, aussi pour aborder la rentrée plus sereinement », conclut Diane Baillieul.
Une validation de son choix d’études
Les cours préparatoires peuvent jouer un rôle déterminant dans la confirmation — ou la remise en question — du choix d’études des participants.
Lorsqu’un futur étudiant se sent perdu dans la matière ou en difficulté face au rythme et aux exigences de l’enseignement universitaire, c’est souvent le signe qu’une réflexion s’impose. Loin d’être un échec, cette prise de conscience est une opportunité précieuse pour réévaluer son orientation avant la rentrée. En cas de doute, un contact avec un conseiller en information et en orientation peut être pris pour explorer d’autres pistes ou affiner son projet personnel.
Envie de vous préparer avec nous ?
Découvrez la session de cours préparatoires de votre futur bachelier et prenez une longueur d’avance pour commencer l’année en confiance !

« Lorsqu’un étudiant est motivé par son choix d’orientation, il est essentiel qu’il dispose des outils nécessaires pour concrétiser son projet. Afin de faciliter la transition entre l’enseignement secondaire et l’université, l’UNamur propose un ensemble de dispositifs d’accompagnement à la réussite, dont les sessions préparatoires constituent la première étape.
Bien entamer l’année académique est fondamental : tout ce qui peut être mis en place en amont de la rentrée représente un véritable atout pour aborder sereinement cette nouvelle phase, éviter le stress et prévenir le découragement. Démarrer dans de bonnes conditions poursuit un double objectif : favoriser le bien-être personnel et permettre une progression confiante dans son parcours universitaire. »
Diane Baillieul
Vice-Doyenne de la Faculté des sciences et coordinatrice pédagogique au sein de la Cellule didactique de Chimie

L’UNamur présente à la sixième édition du SETT
L’UNamur présente à la sixième édition du SETT
Les 23 et 24 janvier 2025, des experts de l’UNamur étaient présents au salon SETT (School Education Transformation Technology) pour sa sixième édition. Un rendez-vous incontournable du numérique dans l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, dédié aux directeurs, enseignants et conseillers technico-pédagogiques.

Organisé en partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’UNamur, le SETT est reconnu comme journées de formation interréseaux par l’Institut interréseaux de la Formation Professionnelle Continue (IFPC). L'objectif de ce salon : réunir les acteurs de l'éducation autour des dernières avancées numériques et pédagogiques. Selon Julie Henry, responsable du Comité scientifique de l’UNamur et experte en éducation au numérique, “le SETT est un espace clé pour la diffusion et l’impact de nos recherches et une occasion unique de partager des connaissances, de confronter nos travaux à la réalité du terrain et d’influencer les pratiques pédagogiques à grande échelle. Depuis sa création, le SETT est un lieu de dialogue et de veille stratégique et permet d’échanger sur les défis et opportunités du numérique dans l’enseignement, un enjeu central pour l’évolution des pratiques pédagogiques”. Julie Henry ajoute : “Le numérique est aujourd’hui une compétence essentielle pour tout citoyen. Il ne s’agit pas seulement de maîtriser des outils, mais de développer une culture numérique qui intègre la pensée critique et une compréhension des enjeux sociétaux, économiques et environnementaux liés aux technologies. Dès lors, le SETT, un espace de réflexion collective est essentiel pour anticiper les transformations à venir et accompagner les acteurs et actrices de l’éducation dans ces changements".
Du fondamental au supérieur, le SETT offre une variété d'ateliers, de causeries et de conférences. Au programme de ces deux journées, des conférences autour des STE(A)M, de l'Intelligence Artificielle, du jeu vidéo, de l'éducation critique au numérique… Trois grandes thématiques en lien avec l’enseignement et les nouvelles technologies étaient abordées par les experts de l’UNamur :
- le numérique au service des apprenants/enseignants
- l’éducation aux médias numériques
- l’éducation aux STEM
Focus sur quelques témoignages de nos chercheurs.
Montrer "Black Mirror" pour éduquer au numérique ?
Peut-on utiliser Black Mirror pour éduquer au numérique ? Cette série, connue pour ses récits sombres sur la technologie et ses impacts sur la société, offre une base de discussions sur les enjeux du numérique. Dans cette conférence, Benoît Vanderose et Anthony Simonofski, professeurs à l’Université de Namur, revenaient sur l’utilité de l’efficacité du podcast comme outil pédagogique, sa possible utilisation dans les classes, et les grands thèmes qu’il est possible d’aborder via ce canal.
Accueillir la complexité à bras ouverts : changement de paradigme pour l’apprentissage de la programmation
Depuis des années, l’apprentissage de l’informatique se fait par une approche bottom-up : commençant par les bases de la programmation, via des exercices simples, vers des concepts plus avancés de travail en équipe, orienté objet, gestion de version, test, etc. Néanmoins, cette approche peut paraître discutable au vu des résultats mitigés, notamment dans l’apprentissage des bonnes pratiques de l’orienté objet. Ce problème pourrait être dû au fait que l’on repousse sans cesse la complexité à plus tard plutôt que l’accueillir comme un élément intrinsèque et d’apprendre à la gérer au plus tôt.
Dans ce café-causerie, Benoît Vanderose et Xavier Devroey, professeurs à l’UNamur, proposaient de discuter d’une nouvelle approche de l’apprentissage de la programmation, basée sur les bonnes pratiques de développement en place dans l’industrie, notamment, le fait de penser les cas de test avant de programmer. Le but étant de penser le programme en termes de ses comportements au lieu de directement s’atteler à la manière algorithmique de résoudre le problème.
Les intelligences artificielles génératives et l’enseignement : et maintenant ?
Initialement prévu pour donner une conférence au SETT, Michaël Lobet, professeur à l'UNamur n’a malheureusement pas pu y assister en raison d’un empêchement de santé. Néanmoins, il a tenu à partager son point de vue sur l'importance de participer à un tel salon. “On parle de 3e (voire 4e) révolution industrielle avec l'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Des évènements récents comme le covid ou l'avènement de l'IA ont eu beaucoup d'impact sur notre société et, de facto, sur l'enseignement. Bien qu'il ne soit pas nouveau, l'enjeu de la formation au numérique reste primordial pour éviter d’aggraver les fractures sociales. A travers ma conférence, mon message aurait été de faire le point sur l'impact de l'IA/IA générative sur l'enseignement. Je reste convaincu qu'il est nécessaire de former le corps enseignant à cette nouvelle technologie, à l'utiliser de manière critique et responsable, innovante également. Nos institutions doivent pouvoir délivrer des messages clairs pour accompagner les enseignants utilisateurs dans ce défi”, explique Michaël Lobet.
Présentation d’un lexique collaboratif pour la Langue des Signes Francophone de Belgique (LSFB)
Les langues des signes émergent naturellement dans les communautés sourdes à travers le monde. L’ASBL Ecole et Surdité active au sein de l’école Sainte Marie à Namur travaille pour proposer des cours bilingues Français / Langue des Signes Francophone de Belgique (LSFB) pour le primaire et le secondaire. C’est en coopération avec eux, que Laurence Meurant et son équipe au sein de l'Institut de recherche NaLTT de l'UNamur a créé un lexique collaboratif permettant à la communauté sourde de consulter et proposer du vocabulaire en LSFB de manière autonome. Cette présentation de Magaly Ghesquière et Jérôme Fink, tous deux professeurs à l’UNamur, revenait sur les sources de cette collaboration et proposait un retour d’expérience sur l’outil développé et son futur.

A travers de telles interventions, Julie Henry affirme que “depuis la première édition, l’Université de Namur reste investie dans la qualité du programme via la chaire Educonum (Faculté d'informatique) et ses membres. Participer – en tant qu’intervenant, exposant ou simple visiteur – permet de prolonger cet engagement et de contribuer activement à l’évolution de l’éducation numérique. L’UNamur, notamment à travers la chaire Educonum, réaffirme ainsi son engagement dans la recherche et l’innovation en éducation numérique, au service d’un enseignement plus efficace, inclusif et adapté aux enjeux d’aujourd’hui et de demain”.
Le saviez-vous ?
L'UNamur propose deux certificats et une formation dans le domaine du numérique et participe à un certificat coordonné par une autre institution.

25 ans d’informatique en horaire décalé : répondre à un besoin sociétal toujours d’actualité
25 ans d’informatique en horaire décalé : répondre à un besoin sociétal toujours d’actualité
Comment faire face au bug de l’an 2000 ? Comment assurer le passage à une monnaie unique en Europe, l’euro ? Nous sommes à la fin des années 1990 et le besoin de main-d’œuvre en informatique se fait plus que jamais sentir pour répondre aux besoins grandissants de l’industrie informatique. C’est dans ce contexte que l’UNamur et sa Faculté d’informatique vont faire preuve d’audace et de proactivité en développant une nouvelle filière : une formation en horaire décalé menant à un diplôme de master en sciences informatiques. Vingt-cinq ans plus tard, l’intérêt pour cette formation et sa nécessité sociétale sont plus que jamais d’actualité.

Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius de juin 2024.
« Comment quatre petits chiffres -2000- étaient capables de mettre le monde entier en état d’ébullition, où chaque entreprise, de la plus petite à la plus grande, se demandait si son système informatique allait supporter le passage à minuit du XX au XXe siècle ? Ça peut paraitre un peu démesuré aujourd’hui, mais à l’époque à la fin des années 90, cela occupait tous les esprits. La demande pour adapter les programmes informatiques à ce passage était gigantesque. Et en parallèle, la perspective du passage à l’euro créait là aussi des besoins nouveaux dans les dispositifs informatiques. Jamais le besoin de talents en informatique ne s’était fait tant ressentir », se souvient le Professeur Jean-Marie Jacquet, enseignant dans le programme à horaire décalé dès la première année. Spontanément, sous la houlette du professeur Jean Fichefet, la Faculté d’informatique, fait preuve de proactivité et demande l’habilitation pour organiser une formation en horaire décalé en sciences informatiques.
L’UNamur est alors la première université belge francophone à émettre le souhait d’occuper ce terrain prometteur. « Face à ces enjeux sociétaux, nous avions conscience que de nombreuses personnes avaient la volonté soit d’enrichir leur formation en informatique de type court soit de réorienter leur carrière vers l’informatique. Proposer une formation conciliable avec une vie professionnelle et familiale, démontrait toute sa pertinence », ajoute Jean-Marie Jacquet. Rapidement, la faculté obtient ainsi le feu vert pour organiser cette formation en horaire décalé. Une année préparatoire et les deux années de licences composent alors le programme de la formation qui voit le jour en septembre 1998. Les premières années sont dispensées dans des locaux à Charleroi, avant de regagner les locaux namurois en 2010.
Une pédagogie adaptée à un public d’adultes
La réputation de l’enseignement de l’informatique de la faculté namuroise en formation de jour contribue au succès immédiat de celle en horaire décalé. « Dès le lancement de la formation, nous comptabilisions une centaine d’étudiants inscrits », souligne Jean-Marie Jacquet. Parmi ces derniers se trouvaient des personnes ayant déjà une formation de type court en informatique, mais aussi des étudiants au profil professionnel plutôt éloigné des ordinateurs, ou des logiciels de programmation. « Nous avons par exemple accueilli des personnes provenant des soins de santé, des enseignants, des économistes, etc. », précise Jean-Marie Jacquet. Dès ses débuts et encore aujourd’hui, le programme en HD se distingue en proposant une pédagogie active et adaptée à un public d’adultes. Les principes pédagogiques reposent sur une interaction constante entre concepts théoriques et mise en pratique de la théorie. De nombreux exemples et exercices font appel à l’expérience professionnelle des étudiants.
Du Décret « Bologne » aux besoins actuels et futurs
Depuis sa création, le programme n’a cessé de faire l’objet d’évolutions, et en particulier lors du passage au décret de Bologne, en 2004, réorganisant les formations en enseignement supérieur. « C’est à partir de là que nous avons pu proposer un cursus complet, composé de trois années de baccalauréat et d’une année de master. À noter que la valorisation d’acquis et notamment d’expériences professionnelles permet à la majorité des étudiants de réduire substantiellement ces 4 années avant d’obtenir un titre universitaire de 2e cycle ».
25 ans après sa création, l'intérêt pour la formation et sa nécessité sociétale, émanant tant des étudiants que de l'industrie informatique, n'ont pas diminué. En mai dernier, c’est entouré de nombreux anciens étudiants et étudiantes, mais aussi d’acteurs majeurs de l’informatique (Agoria, Agence du numérique, etc.) que la formation a joyeusement célébré ses 25 ans d’existence, tout en rêvant déjà à son 50e anniversaire « La demande en informaticiens ne va pas faiblir. Il reste de nombreux enjeux sociétaux dans ce domaine à relever : le déploiement de l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la numérisation croissante de notre société pour n’en citer que quelques-uns », conclut Jean-Marie Jacquet. « Le domaine reste passionnant, en constante évolution et au cœur de nombreuses préoccupations. On resigne pour 25 ans. Au moins ! ».
Noëlle Joris
Témoignage de Samuel Hanoteau, un ancien étudiant
« Ces études m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. J'avais un graduat en informatique de gestion obtenu en 2000. Visant un poste en interne dans le secteur public, où j'exerçais déjà en tant qu'externe, j'ai décidé de suivre le Master en horaire décalé de 2010 à 2012. Ce qui m'a le plus surpris a été mon intérêt et mon investissement dans ces études. Lors de mon graduat, je visais la réussite avec un minimum d'effort.

Alors que lors de ce master en horaire décalé, je me suis vraiment intéressé au contenu de tous les cours, probablement grâce à l'expérience du métier acquise précédemment. Grâce à cette formation en horaire décalé, j'ai obtenu le poste que je visais quelque temps après l'obtention de mon Master.
Chose que je ne pressentais pas au début de ces études, elles m'ont permis de gagner fortement confiance en mes capacités. Après ces études, et encore maintenant, j'ai l'impression que si je décide de me lancer dans quelque chose, je vais y arriver, quel que soit le domaine ».
Les études en informatique à l’UNamur
Découvrez l’ensemble de la formation en informatique à l’UNamur.
Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).

Événements
Rentrée étudiante 2025-2026
Au programme pour tous et toutes
09h00 | Accueil
09h30 | Cérémonie d'accueil des nouveaux étudiants
11h00 | Célébration de la rentrée à la Cathédrale Saint-Aubain (Place Saint-Aubain - 5000 Namur) puis accueil des étudiants par les Cercles.
