Il est dans la nature du droit de travailler dans le temps long. Mais lorsque l'objet même de ce droit est par essence mouvant et en constante évolution, il est parfois difficile de garder le rythme. 

"La technologie évolue très rapidement, et c'est pour cette raison que tous les cours donnés durant ce Master de spécialisation en Droit du Numérique sont en lien avec les recherches que nous menons ici au CRIDS (cf. encadré), éclaire Élise Degrave, Professeur de Droit et directrice du Master. Tous les professeurs donnent des cours en lien avec leur thématique de recherche, et ces derniers évoluent au gré des résultats que nous obtenons et partageons avec les étudiants."

D'une durée d'un an, accessible aux titulaires d'un premier Master sur dossier, ce Master de spécialisation couvre un large programme : commerce, communications, vie privée, propriété intellectuelle, gouvernance internationale, information, intelligence artificielle… 

"Le Master est dense, avec un panel de cours très à jour, qui nous donne véritablement une vision à 360° de nos futurs métiers, estime Emma Belot, fraîchement diplômée et déjà embauchée dans un cabinet d'avocat. Cela se voit dès que nous entrons dans le monde du travail, et en particulier dans le domaine technique. On ne peut pas se revendiquer spécialiste du droit des nouvelles technologies sans comprendre la technologie dont on parle. Or cette dernière compte pour une large part de notre formation, en lien avec la faculté d'informatique."

En plus des cours théoriques, les étudiants peuvent également compter sur une pédagogie dont la Rectrice Annick Castiaux a souligné le caractère innovant. "Outre le stage en immersion professionnelle, les étudiants participent au Namur Legal Lab, qui prodigue des conseils juridiques aux start-up, ainsi qu'à un séminaire qui les forme à travailler en équipe, a-t-elle déclaré.

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Photo d'Annick Castiaux

Il est important que ce Master soit toujours en évolution pour rester à la pointe par rapport aux enjeux de société liés au numérique.

Annick Castiaux Rectrice de l'Université de Namur

Des enjeux dont les responsables du Master ont pleinement conscience, eux qui s'attachent à former des juristes très attentifs aux garde-fous nécessaires au fonctionnement d'une société libérale et démocratique.

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Elise DEGRAVE

A nos yeux, un juriste est un professionnel qui anticipe les problèmes pour les éviter par la suite. Nos étudiants sont formés dans cette optique. En étant capable de discuter en amont avec un technicien dont ils comprennent les problèmes, ils peuvent ainsi montrer que prendre en compte les garde-fous juridiques dès le départ permet d'éviter une perte de temps et d'argent importante, plutôt que de déconstruire les outils par la suite parce qu'ils ne respectent pas la législation.

Élise Degrave Professeur de Droit et directrice du Master de spécialisation en Droit du Numérique

La Ministre Vanessa Matz a, quant à elle, souligné l'importance pour la Belgique et l'Europe de former des experts capables de répondre à ces problématiques pressantes. "Contrôler l'exploitation des données personnelles, protéger le droit d'auteur face à l'utilisation de l'intelligence artificielle générative, ou encore réguler les plateformes et les GAFAM ne sont pas des questions théoriques, estime-t-elle. Elles exigent un équilibre délicat entre progrès et éthique, et ce sera aux nouveaux diplômés du Master d'y répondre en écrivant les futures règles du jeu."

Le Centre de Recherche Information, Droit et Société (CRIDS)

Le Master de Spécialisation en Droit du Numérique dépend du CRIDS, le Centre de Recherche Information, Droit et Société. Fondé en 1979, et dirigé aujourd'hui par le Pr Hervé Jacquemin et co-dirigé par le chercheur Jean-Marc Van Gyseghem, il s'agit d'un centre de recherche interdisciplinaire qui mène des recherches de pointe dans des domaines comme les communications numériques, la vie privée, la propriété intellectuelle, la cybersécurité ou encore la gouvernance des algorithmes, le e-commerce ou le e-gouvernement.