Contexte

En décembre 2022, ChatGPT est lancé auprès du grand public. Après un relativement bon accueil à ses débuts, il est aujourd’hui largement et quotidiennement utilisé par les étudiant·e·s du supérieur et les élèves du secondaire, à côté d’autres applications d’intelligence artificielle générative (IAG). Que ce soit pour demander des explications sur la matière d’un cours, pour anticiper de potentielles questions d’examen, pour chercher des sources, pour aider à reformuler un texte, voire pour rédiger ou faire le travail, les usages se développent et se diversifient, considérés comme meilleurs ou pires selon les points de vue. Ils interrogent en même temps les cadres de l’enseignement actuels : le rôle de l’enseignant·e, voire son métier, sa relation aux apprenant·e·s, le rapport au savoir, les compétences à acquérir, les consignes pour les travaux et l’évaluation en général, la pédagogie et le processus d’apprentissage, etc.

Assez rapidement, des initiatives ont été mises en place et de nouveaux cadres ont été élaborés dans les établissements d’enseignement pour découvrir le potentiel de l’IAG à différents niveaux : pour l’apprentissage, pour la conception de cours et de supports, ou encore pour la réalisation d’évaluations.

L’édition 2026 du SETT donne une large place à ces retours d’expérience ainsi qu’aux réflexions que ce bouleversement génère. Étant donné la place qu’occupe la thématique de l’intelligence artificielle (IA) dans les préoccupations des enseignant·e·s aujourd’hui, il est important de prendre connaissance des expériences concrètes par des observations menées sur le terrain et d’analyser les discours sur ces transformations, qu’ils soient alarmistes ou fantasmant un futur inéluctable.

Pour démêler ce qui est de l’ordre de la réalité ou du fantasme et questionner les discours sur les transformations des cadres de l’enseignement portées par l’intelligence artificielle, le Pré-SETT invite ses contributeur·rice·s à s’interroger tant sur la portée de ces discours que sur le potentiel de transformation des IA. Les contributions s'inscritont dans au moins l’un des axes de questionnement suivants, sans exclure d’autres thèmes possibles :

  1. Les discours sur les usages de l’IA dans l’enseignement, leurs origines, les acteurs qui les soutiennent, leurs intentions, etc.
  2. Les usages de l’IA par les enseignant·e·s et/ou les étudiant·e·s et la manière dont ils prennent place, s’opposent, détournent ou renforcent les cadres de l’enseignement actuels.
  3. Les perspectives d’évolution de l’enseignement et de l’apprentissage portées par l’IA, et les tensions entre ces évolutions et les cadres actuels.

Participation gratuite mais inscription obligatoire

Programme du 28 janvier 2026

Partie 1 - Lieu : BN01 - Rempart de la Vierge, 2 - 5000 Namur

8h30-9h – Accueil

9h-9h15 – Mot d’introduction

9h15-10h45 – Session 1: “Discours institutionnels et juridiques sur l’IA en éducation”

  • Élise DEFREYNE (UNamur) - “Le droit à l’éducation numérique et la formation à l’intelligence artificielle dans les discours de la Commission européenne”
  • Mathieu BÉGIN, Frédéric LEPAGE et Jacob PERREAULT (Université de Sherbrooke) - “Une analyse réaliste critique des discours ministériels, institutionnels et professionnels concernant l’intégration de l’intelligence artificielle générative (IAg) en enseignement au primaire et au secondaire en Belgique, en France et au Québec”
  • Bruno DUPONT (KUleuven), Damien HANSEN (Université Libre de Bruxelles), Pierre-Yves HOULMONT (Haute École Albert Jacquard) et Isabel RIVAS GINEL (University College Dublin) – “La part des imaginaires de l’IA dans les décisions des institutions d’enseignement”

10h45-11h – Pause-café

11h-12h30 – Session 2: “Reconfigurations de la relation professeur-élève à l’ère de l'IA”

  • Christelle DEVOS, Mariane FRENAY et Pascal VANGRUNDERBEECK (UCLouvain) - “Rédaction de travaux écrits en contexte universitaire : la confiance mutuelle à l’épreuve de l’IAG”
  • Anne-Sophie COLLARD, Sophie PONDEVILLE et Stéphanie WEYNANTS (UNamur) - “Comment les intelligences artificielles génératives conduisent à repenser les travaux produits par les étudiants”
  • Leïla EL ALLOUCHE (Université Côte d’Azur) - “La machine comme révélateur du rapport au savoir : le professeur-documentaliste et la recomposition des cadres de l’enseignement à l’ère de l’IA”

12h30-13h30 – Lunch (lieu: BN02)

Partie 2 - Lieu : Quai 22, rue du Séminaire, 22 - 5000 Namur

13h30-15h – Session 3: “Chabots pédagogiques et réponses générées par IA: approches critiques”

  • Miguël DHYNE, Jean-Roch MEURISSE, Laurence DUMORTIER et Michaël LOBET (UNamur) - “Un IA-score pour objectiver la performance des chatbots pédagogiques”
  • Julie HENRY (UNamur) - “Repenser l’autonomie étudiante à l’ère de l’intelligence artificielle générative : le cas du projet GenAI4Students”
  • Sara LAHLALI (UNamur) - “Former les étudiants à l’analyse des réponses générées par IA : une approche didactique en physique”

15h-15h15 – Pause-café

15h15-16h45 – Session 4: “Imaginaires et approches théoriques de l’IA”

  • Nina DEMOUSTIER (UNamur) - “La fiction audiovisuelle comme support à l’éducation à la citoyenneté numérique en classe”
  • Nathanaël FRIANT (ULB) - “Larges modèles de langage et emballement de la performativité dans l'enseignement supérieur”
  • Dominique MORENO (Université de Bourgogne) - “L’IA médiateur de la connaissance : quels enjeux pour l’individuation et la transindividuation ?”

16h45-17h – Pause-café

17h-18h – Keynote - Alexandre LEPAGE (Université de Laval)

"Au-delà de la classe : que dit l’engouement pour l’IA en éducation sur notre vision de l’école ? Résultats et perspectives de recherche sur l’acceptabilité sociale de l’IA en éducation, les systèmes de valeurs, et l’automatisation du travail enseignant”. 

Cette communication visera à élargir les questionnements des acteurs et actrices scolaires sur l’intelligence artificielle (IA) en éducation tout en proposant un cadre de réflexion combinant sociologie de l’éducation, didactique et technologie éducative. Elle proposera de s’intéresser aux transformations scolaires véhiculées par le déploiement d’outils d’IA, qu’elles soient activement recherchées ou engendrées de manière involontaire. Les résultats de deux recherches seront présentés, la première portant sur l’acceptabilité sociale de six types d’usages de l’IA en éducation en interaction avec les systèmes de valeurs individuels et la vision de ce que devrait être l’école. La seconde porte sur le potentiel d’automatisation du travail enseignant avec l’IA en s’appuyant sur un référentiel de compétences enseignantes (celui du Québec). Au-delà des questions didactiques qui animent les échanges sur la façon d’utiliser l’IA pour soutenir le processus d’apprentissage, il devient essentiel de revisiter ou réaffirmer les finalités des systèmes scolaires de manière à prendre des décisions réfléchies quant à l’avenir de l’éducation au-delà du technosolutionnisme.

Programme du 29 janvier 2026

10h-11h45 – Table-ronde : “Transformer l’enseignement à l’ère de l’IA générative”

Alexandre LEPAGE (Université de Laval), Mathieu BÉGIN (Université de Sherbrooke), Christelle DEVOS (UCLouvain), Leïla EL ALLOUCHE (Université Côte d’Azur), Nathanaël FRIANT (ULB) et Dominique MORENO (Université de Bourgogne).

Lieu : Namur Expo - Avenue Sergent Vrithoff, 2 - 5000 Namur