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Quels sont les secrets de la motivation des doctorants ?

Olivier Klein (ULB) et Benoît Galand (UCL), qui ont mené le programme "Research on PhD" (ROPe) sur les motivations des doctorants, ont présenté les résultats finaux de l'étude ce 11 septembre 2018 à l'UCL. Le tout était appuyé par des présentations de doctorants, des témoignages variés (ancienne doctorante et association d'aide aux doctorants), suivi d'une table ronde.

Il n'y a pas de secrets. Pour persévérer dans la thèse (comme dans tous les projets), il faut se sentir compétent et se voir avancer. Les sentiments d'autonomie, d'affiliation et de compétence augmentent l'engagement du doctorant, ce que l'on peut traduire par ces phrases:

  • "Ma thèse m'intéresse"
  • "Je suis heureux(se) d'aller travailler"
  • "Je suis motivé(e)"
  • "Je n'ai pas vu le temps passé au travail"
  • "Je suis curieux(se) de savoir la suite"

 

Ces perceptions de soi dépendent directement de l'environnement dans lequel se trouve le/la doctorant(e) et plus précisément de la qualité de l'accompagnement offert par le/la promoteur(trice). Existe-t-il une recette miracle pour motiver le doctorant? On ne le sait pas, mais les ingrédients suivants sont importants :

  • 3/5 d'implication : signe de respect et d'estime du travail, se traduit par "ton travail est suffisamment avancé pour que tu le diffuses"
  • 2/5 d'autonomie : le travail indépendant est encouragé, se traduit par "je corrige dès que tu as une version écrite de l'article"
  • 1/5 de structure : objectifs clairs, se traduit par "tu as deux mois pour écrire un article"

Qui sont les doctorants qui abandonnent ?

Il y a plus souvent des femmes (63.2 %) que des hommes (59.4 %) qui arrêtent leur doctorat. Les chiffres sont effrayants dans les deux cas, puisqu'un doctorant sur deux quasiment ne finira pas sa thèse. Dans notre cocktail, l'ingrédient principal est l'implication. Les doctorantes ont besoin d'être très impliquées dans leur projet pour s'engager et se sentir reconnues.

La structure est fondamentale pour persévérer pour les deux sexes. Pour augmenter la motivation des doctorantes, il est important de favoriser leur autonomie et de leur faire confiance. Cet aspect est sans doute vrai aussi pour les hommes, mais l'étude ne le montre pas. Selon Robin Wallast, qui a conduit cette recherche, les hommes expriment moins facilement leurs émotions négatives que les femmes, ce qui corrobore ses résultats.

Il existe cinq profils de doctorants : ceux qui se sentent impliqués, autonomes et compétents (auto-déterminé), le profil inverse (hétéro-déterminé) et les trois profils restants qui sont faibles dans une des trois dimensions mentionnées pour le profil auto-déterminé.

Le profil le plus à risque est sans conteste l'hétéro-déterminé, pour qui les doutes et l'envie d'abandon sont les plus marqués. Le second groupe le plus à risque est celui à la compétence faible, dont la perception est essentiellement féminine (70.4 %). Le sentiment de progression est faible et l'épuisement important. Le troisième groupe est celui de l'autonomie faible, reflet d'un manque d'autonomie laissé par le promoteur et donc une difficulté à s'approprier le sujet qui diminue l'implication du doctorant.

 

Solutions

Les solutions dépendent du moment, du contexte et de la personne. Alors comment agir sur tous ? En prêtant attention aux signes d'épuisement (négatif) et en renforçant le sentiment de progression (positif).

En amont, voici les actions à prendre : organiser des relais sur la prévention et le  bien-être, les donner des informations sur le parcours, informer sur les facteurs de risques et sur la protection, indiquer les personnes ressources. En cours de thèse, il s'agira de repérer les PhDs en situation difficile et fournir des pistes d'écoute et d'actions comme celles que nous allons développer.

Tout ne repose pas sur le promoteur ! Il faut miser sur le comité d'accompagnement (qui se réunit une fois par an à l'UNamur pour rappel), instituer un système de mentorat et former les promoteurs à l'accompagnement du personnel et la gestion d'une équipe (cf le midi des promoteurs sur la motivation organisé à l'UNamur dans le cadre de l'Euraxess day le 21 juin 2018).

D'autres solutions existent, comme les lieux d'échanges, de discussions, les groupes de partage ... Faut-il encore vous convaincre de l'utilité des midis des doctorants qui réunissent entre 8 et 15 doctorants une fois par mois sur des thèmes variés ? Signalons aussi les entretiens individuels accessibles à tous pour (ré)apprendre à gérer son temps, ses priorités et ses projets de recherche.

Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez en parler ou avoir plus d'informations, envoyez un mail à .

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