L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.

Les recherches de l’Institut mettent l’emphase sur les domaines d’importance critique tels que l’environnement, l’économie, la politique, la mobilité, le droit, la justice, la cohésion sociale, le développement, l’éducation, la protection contre la vulnérabilité, etc.

Logo de l'Institut Transitions

L’Institut Transitions favorise des recherches collaboratives interdisciplinaires et transversales autour de thèmes plutôt qu’autour de disciplines, grâce à une combinaison de méthodes, de concepts et de théories.

Grâce à leurs expertises reconnues aux niveaux national et international (F.R.S.-FNRS, Union européenne, État fédéral, Région wallonne, etc.), les membres de l’Institut Transitions développent des projets de recherche « fondamentale » mais également des projets « recherches-action » au service de la société.

Les pôles et centres de recherche

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Actualités

Le Master de spécialisation en management et économie du développement durable : un programme ancré dans les enjeux contemporains

Économie
Durable
Gestion

Depuis plus de 30 ans, le Département horaire décalé de la Faculté d’Economie Management Communication et sciencesPo (EMCP) de l’Université de Namur accompagne les adultes en reprise d’études dans l’acquisition de nouvelles compétences. En 2023, le Département a ouvert un programme inédit : le Master de spécialisation en management et économie du développement durable. Une formation d’un an qui répond aux défis environnementaux et sociétaux en formant des professionnels pour accompagner la transition écologique et économique. 

petite-pousse

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius de mars 2025.

C’était il y a quatre ans que l’idée d’un tel programme a émergé. Le contexte était alors marqué par la dégradation de la biodiversité et les bouleversements climatiques. Jean-Yves Gnabo, professeur à la Faculté EMCP, ancien directeur du Département HD (2020-2023) et directeur du programme, explique : « Nous avons pris le temps de réfléchir aux mutations sociétales et aux besoins en formation qu’elles génèrent. Il est apparu comme une évidence qu’il fallait accompagner les acteurs du changement, qu’ils soient issus du secteur public, du privé ou encore sous le statut indépendant. Notre positionnement en horaire décalé nous permet donc de les toucher directement. » 

Pensé pour s’adapter aux contraintes des adultes en reprise d’études, le programme propose des cours en soirée et le samedi matin, combinant enseignement en présentiel et à distance. L’objectif : permettre aux étudiants de concilier vie professionnelle, familiale et formation. De plus, un encadrement personnalisé est prévu avec des séances d’exercices, un coaching individuel et une coordinatrice pédagogique dédiée. Le programme offre aux étudiants les clés pour décrypter les évolutions majeures au sein des différentes strates de l’économie, leur permettant d’adopter des stratégies plus éclairées et durables.

Une pédagogie innovante et ancrée dans la réalité du terrain

Le Master de spécialisation se distingue par sa volonté de concilier excellence académique et ancrage opérationnel. Dès la conception du programme, l’objectif était clair. « Nous avons cherché à trouver un équilibre entre la rigueur académique et l’application concrète des savoirs. Nos intervenants sont issus à la fois du monde universitaire et du terrain, garantissant une approche multidimensionnelle des problématiques abordées », précise Jean-Yves Gnabo. 

Cette volonté se traduit notamment par :

  • Un enseignement hybride.
  • Des classes inversées (s'exercer en cours et étudier chez soi) et mises en situation réelles, favorisant l’implication active des étudiants.
  • Un mémoire de fin d’études avec des axes originaux.

Le mémoire est concrètement le fruit d’une symbiose entre terrain et dimension universitaire. Ainsi, les étudiants peuvent choisir différentes filières. Le professeur Auguste Debroise, encadrant des mémoires, précise : « Trois possibilités sont données aux étudiants : un mémoire terrain, un mémoire recherche et un mémoire entrepreneurial. La première est une formule où des entreprises, des organisations ou des pouvoirs publics vont faire émerger des problématiques rencontrées sur le terrain. Une fois les demandes formulées, nous les soumettons aux étudiants qui en choisissent une en fonction de leurs affinités. Nous pensons que c’est vraiment un moyen de leur offrir une expérience directe de terrain et d’avoir accès à des données réelles, tout en traitant les problématiques avec des concepts plus théoriques et un esprit analytique. La deuxième filière est plus scientifique avec une orientation de recherche classique. On propose donc aux étudiants qui ont un peu plus de sensibilité avec l’approche scientifique de réaliser leur mémoire sur base d’ouvrages sur le sujet. Enfin, la troisième possibilité consiste à laisser aux étudiants qui ont une fibre entrepreneuriale l’opportunité de développer leur projet ou de le mettre en pratique s’il est déjà fortement développé. Ainsi, ils confronteront leur projet ancré dans le réel avec des outils académiques universitaires pour voir à quels besoins réels ils répondent et pour essayer de prendre du recul par rapport à leur projet entrepreneurial et ainsi, développer une pensée critique et réflexive », explique Auguste Debroise.

De même, le séminaire « Transition écologique » est un exemple concret de la ligne de conduite de la formation. En effet, « ce séminaire est basé sur un partage d’expériences avec des intervenants de très haut niveau. Nous avons par exemple accueilli Catharina Sikow-Magny, ancienne directrice de la transition écologique à la Commission européenne », partage Jean-Yves Gnabo. Par ailleurs, d’autres initiatives enrichissantes sont tenues dans le cadre de la formation. C’est le cas notamment du séminaire « Regards croisés », qui reflète une certaine transdisciplinarité grâce à l’exploration des enjeux économiques et environnementaux à travers les regards d’une sociologue, d’une philosophe et d’un politologue. Aussi, des cours importants tels que « Fondement des politiques de l’environnement » et « Évaluation des ressources et des politiques environnementales » sont donnés par le professeur Ludovic Bequet, docteur en économie. 

Enfin, le master s’enrichit d’une collaboration avec l’Université du Littoral Côte d’Opale, à Boulogne-sur-Mer, forte d’une expérience de plus de vingt ans dans l’enseignement des transitions économiques et écologiques. « Ce partenariat nous permet de bénéficier de l’expertise de cette université, tout en offrant à nos étudiants une vision plus large des enjeux. Nous avons mis en place un système de partage de cours, où nos étudiants accèdent à des enseignements ciblés dispensés par ses experts, et vice versa », explique Jean-Yves Gnabo.

Un programme évolutif pour rester en phase avec les défis de demain

Au regard des évolutions rapides des enjeux environnementaux et économiques, le Master s’appuie sur un comité de suivi réunissant universitaires et acteurs de terrain. Ce « board » a pour mission d’assurer une veille constante et d’ajuster le programme en fonction des nouvelles problématiques. « Nous avons mis en place des mécanismes permettant de maintenir une formation en prise directe avec la réalité. De plus, l’implication de nombreux experts, qu’ils soient issus d’organisations internationales, d’entreprises ou du monde académique, garantit une approche toujours pertinente et actualisée. Nous avons à peu près une vingtaine d’intervenants, avec des profils comme celui de Géraldine Thiry, Directrice de la Banque Nationale de Belgique, à des profils purement universitaires », partage Jean-Yves Gnabo.

Avec ce nouveau programme, l’UNamur pose les bases d’une formation clé pour répondre aux défis contemporains. Le Master de spécialisation en management et économie du développement durable se positionne comme un tremplin pour que ses étudiants deviennent des acteurs du changement, armés d’outils solides et d’une vision éclairée du monde en transition. « Ce programme s’adresse à celles et ceux qui veulent non seulement comprendre les défis de notre époque, mais surtout y répondre concrètement. Nous formons les acteurs de la transition, en leur donnant les moyens de décrypter les mutations à l’œuvre et d’agir efficacement au sein de leurs organisations. Notre défi aujourd’hui, c’est acquérir davantage de visibilité », conclut Jean-Yves Gnabo. 

Le saviez-vous ?

L’UNamur possède une renommée internationale en économie et gestion, particulièrement dans les domaines du développement durable. Les instituts de recherche DeFIPP et Transitions, reconnus à l’international, étudient d’ailleurs les répercussions de la transition sur la nature et nos sociétés, avec une approche interdisciplinaire.

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).

cover-omalius-mars-2025

Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur

Institution
Sciences humaines et sociales
ODD 4 - Éducation de qualité

A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement. 

Logo SHS Impulse

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée. 

Image
Laurence Meurant

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme 

Laurence Meurant Maitre de recherche F.R.S.-FNRS, Professeure de linguistique, Présidente de l’institut NaLTT et membre du comité de gestion de SHS Impulse.

Articulation des ressources autour de 4 axes

  • Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
  • Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
  • Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire. 
  • Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs. 

Perspectives

Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar. 

L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement. 

Prendre en compte la réalité familiale des membres parlementaires : un enjeu de taille pour l'avenir

Sciences politiques
Vulnérabilités économiques et sociales
Durable
ODD 5 - Égalité entre les sexes
ODD 8 - Travail décent et croissance économique
ODD 16 - Paix, justice et institutions efficaces

La conciliation entre vie familiale et carrière politique au sein du Parlement européen pose des défis majeurs, en particulier pour les députés ayant de jeunes enfants. C'est ce que démontre Elena Frech, chercheuse à l'Université de Namur, dans ses recherches récentes sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle au sein des institutions européennes. 

Elena Frech, chercheuse de l'UNamur

Selon Elena Frech, membre de l’Institut de recherche Transitions et du Département des sciences sociales, politiques et de la communication (Faculté EMCP), le manque de membres du Parlement européen parents, et en particulier de mères et de jeunes parents, a un impact direct sur les décisions politiques. "Les parents voient le monde différemment et, s'il y a moins de parents au Parlement, cela affectera inévitablement la politique et les décisions prises", explique-t-elle dans une interview accordée à EUobserver

La chercheuse met en lumière les difficultés rencontrées par les députés européens pour concilier leur mandat et leur vie de famille. Entre les longues heures de travail, les déplacements entre Strasbourg, Bruxelles et leur circonscription, ainsi que l'absence d'un congé parental formel, de nombreuses élues et élus sont contraints de réduire ou d'interrompre leur carrière politique. "L'absence d'une politique de congé parental, combinée à un emploi du temps exigeant, a poussé certains députés à ne pas se représenter aux élections de 2024", ajoute Elena Frech.  

Le Parlement européen ne prévoit actuellement ni congé de maternité ni congé de paternité pour ses membres. Selon Elena Frech, cette absence de reconnaissance officielle du congé parental accentue la pression sur les députés européens parents. "Leur parti perd une voix, car les parents en congé ne peuvent être remplacés pour le vote. La pression pour revenir est donc très forte" (EUobserver). 

Un débat essentiel pour l'avenir des institutions européennes

Les recherches d'Elena Frech mettent en évidence un problème structurel au sein des institutions européennes, qui limite la diversité et la représentation des parents, en particulier des femmes, au sein du Parlement européen. Son travail pose une question fondamentale : comment adapter les règlements internes pour mieux prendre en compte la réalité des familles des députés ? Un enjeu de taille pour l'avenir de la démocratie européenne. 

Crédits : les passages d’interview de cet article sont issus d'une interview d'Elena Frech réalisée par EUobserver.  

Source de l’article EUobserver : Bonneyrat, S. (2025). Is the EU Parliament still letting down female MEPs with children? EUobserver. 

Retrouvez les études scientifiques sur lesquelles est basé l’article de l’EUobserver : 

Frech, Elena and Sophie Kopsch. 2024. "Beyond Rhetoric: The European Parliament as a Workplace for Parents and Current Reform Debates", Politics and Governance 12.  

Frech, Elena. 2024. Mothers, parliamentarians, leaders: career factors influencing women’s representation in the European Parliament – a case study of German parliamentarians. European Politics and Society, 1–19. 

Appels FNRS 2024 : Pour penser le travail après l’âge légal de la retraite

Vulnérabilités économiques et sociales
Sociologie
Durable
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 8 - Travail décent et croissance économique

Nathalie Burnay, professeure en Faculté EMCP et membre de l’Institut TRANSITIONS, vient d’obtenir un financement PDR du F.R.S-FNRS pour son projet BRIDGE-EXT. En collaboration avec la Haute Ecole de Travail social de Lausanne, elle s’intéressera aux situations et aux raisons qui contribuent à la poursuite de l’activité professionnelles après l’âge légal de la retraite. 

Photo de Nathalie Burnay avec les logos FNRS et Institut TRANSITIONS

A l’heure où les différents gouvernements tentent de nous faire travailler jusqu’à 67 ans, certains travailleurs continuent à travailler après l’âge légal de la retraite.

Le projet BRIDGE-EXT, financé par l’outil PDR du F.R.S-FNRS, vise à mieux comprendre ces situations professionnelles en questionnant à la fois les raisons individuelles et relationnelles qui contribuent à la poursuite de l’activité professionnelle, mais aussi les dynamiques structurelles qui y participent. C’est pour cette dernière raison que les chercheurs ont mis au point un partenariat avec des collègues de suisse romande, sous la supervision de la Prof. Valérie Hugentobler de la Haute Ecole de Travail social de Lausanne (HETSL/HES-SO). 

L’intérêt de cette collaboration repose sur la compréhension du travail post-retraite selon des contextes politiques différenciés où les systèmes de retraite sont à la fois assez comparables, mais aussi très différents. Comment dès lors appréhender ce travail, qui pose à la fois la question des choix de vie, mais aussi des contraintes, notamment financières, qui pèsent sur les individus aujourd’hui ? 

L’équipe de recherche sera composée de sociologues et anthropologues spécialistes des questions de vieillissement au travail. C’est Amélie Pierre qui sera engagée à l’UNamur pour travailler ces questions, au cœur de l’actualité. 

Mini CV

Nathalie Burnay est sociologue et professeure ordinaire à l’Université de Namur (Faculté EMCP). Elle travaille depuis de nombreuses années sur l’analyse des fins de carrière et du vieillissement au travail dans une perspective d’ouverture disciplinaire et interdisciplinaire. Elle aborde ainsi ces problématiques à partir d’une analyse des politiques sociales, de l’évolution des conditions de travail et des transformations normatives du monde contemporain.

Photo de Nathalie Burnay

Depuis quelques années, son horizon scientifique s’est ouvert aux questions liées aux transmissions, parcours de vie et temporalités ainsi qu'à la sociologie des émotions. 

Elle est également membre de l’Institut TRANSITIONS – Pôle Transitions et âges de la vie.  Ce pôle étudie la manière dont ces parcours de vie se recomposent en fonction de nouvelles contraintes du social et impératifs normatifs. Il met ainsi l’accent sur la fragilité des populations à tout âge de la vie et également sur les répercussions des dispositifs et mesures politiques sur la construction des parcours de vie.  Il rassemble des chercheuses et chercheurs venus d’horizons disciplinaires différents qui analysent à la fois les transformations normatives qui affectent les parcours de vie et les transitions des âges de la vie.

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

Logo FNRS

Le Master de spécialisation en management et économie du développement durable : un programme ancré dans les enjeux contemporains

Économie
Durable
Gestion

Depuis plus de 30 ans, le Département horaire décalé de la Faculté d’Economie Management Communication et sciencesPo (EMCP) de l’Université de Namur accompagne les adultes en reprise d’études dans l’acquisition de nouvelles compétences. En 2023, le Département a ouvert un programme inédit : le Master de spécialisation en management et économie du développement durable. Une formation d’un an qui répond aux défis environnementaux et sociétaux en formant des professionnels pour accompagner la transition écologique et économique. 

petite-pousse

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius de mars 2025.

C’était il y a quatre ans que l’idée d’un tel programme a émergé. Le contexte était alors marqué par la dégradation de la biodiversité et les bouleversements climatiques. Jean-Yves Gnabo, professeur à la Faculté EMCP, ancien directeur du Département HD (2020-2023) et directeur du programme, explique : « Nous avons pris le temps de réfléchir aux mutations sociétales et aux besoins en formation qu’elles génèrent. Il est apparu comme une évidence qu’il fallait accompagner les acteurs du changement, qu’ils soient issus du secteur public, du privé ou encore sous le statut indépendant. Notre positionnement en horaire décalé nous permet donc de les toucher directement. » 

Pensé pour s’adapter aux contraintes des adultes en reprise d’études, le programme propose des cours en soirée et le samedi matin, combinant enseignement en présentiel et à distance. L’objectif : permettre aux étudiants de concilier vie professionnelle, familiale et formation. De plus, un encadrement personnalisé est prévu avec des séances d’exercices, un coaching individuel et une coordinatrice pédagogique dédiée. Le programme offre aux étudiants les clés pour décrypter les évolutions majeures au sein des différentes strates de l’économie, leur permettant d’adopter des stratégies plus éclairées et durables.

Une pédagogie innovante et ancrée dans la réalité du terrain

Le Master de spécialisation se distingue par sa volonté de concilier excellence académique et ancrage opérationnel. Dès la conception du programme, l’objectif était clair. « Nous avons cherché à trouver un équilibre entre la rigueur académique et l’application concrète des savoirs. Nos intervenants sont issus à la fois du monde universitaire et du terrain, garantissant une approche multidimensionnelle des problématiques abordées », précise Jean-Yves Gnabo. 

Cette volonté se traduit notamment par :

  • Un enseignement hybride.
  • Des classes inversées (s'exercer en cours et étudier chez soi) et mises en situation réelles, favorisant l’implication active des étudiants.
  • Un mémoire de fin d’études avec des axes originaux.

Le mémoire est concrètement le fruit d’une symbiose entre terrain et dimension universitaire. Ainsi, les étudiants peuvent choisir différentes filières. Le professeur Auguste Debroise, encadrant des mémoires, précise : « Trois possibilités sont données aux étudiants : un mémoire terrain, un mémoire recherche et un mémoire entrepreneurial. La première est une formule où des entreprises, des organisations ou des pouvoirs publics vont faire émerger des problématiques rencontrées sur le terrain. Une fois les demandes formulées, nous les soumettons aux étudiants qui en choisissent une en fonction de leurs affinités. Nous pensons que c’est vraiment un moyen de leur offrir une expérience directe de terrain et d’avoir accès à des données réelles, tout en traitant les problématiques avec des concepts plus théoriques et un esprit analytique. La deuxième filière est plus scientifique avec une orientation de recherche classique. On propose donc aux étudiants qui ont un peu plus de sensibilité avec l’approche scientifique de réaliser leur mémoire sur base d’ouvrages sur le sujet. Enfin, la troisième possibilité consiste à laisser aux étudiants qui ont une fibre entrepreneuriale l’opportunité de développer leur projet ou de le mettre en pratique s’il est déjà fortement développé. Ainsi, ils confronteront leur projet ancré dans le réel avec des outils académiques universitaires pour voir à quels besoins réels ils répondent et pour essayer de prendre du recul par rapport à leur projet entrepreneurial et ainsi, développer une pensée critique et réflexive », explique Auguste Debroise.

De même, le séminaire « Transition écologique » est un exemple concret de la ligne de conduite de la formation. En effet, « ce séminaire est basé sur un partage d’expériences avec des intervenants de très haut niveau. Nous avons par exemple accueilli Catharina Sikow-Magny, ancienne directrice de la transition écologique à la Commission européenne », partage Jean-Yves Gnabo. Par ailleurs, d’autres initiatives enrichissantes sont tenues dans le cadre de la formation. C’est le cas notamment du séminaire « Regards croisés », qui reflète une certaine transdisciplinarité grâce à l’exploration des enjeux économiques et environnementaux à travers les regards d’une sociologue, d’une philosophe et d’un politologue. Aussi, des cours importants tels que « Fondement des politiques de l’environnement » et « Évaluation des ressources et des politiques environnementales » sont donnés par le professeur Ludovic Bequet, docteur en économie. 

Enfin, le master s’enrichit d’une collaboration avec l’Université du Littoral Côte d’Opale, à Boulogne-sur-Mer, forte d’une expérience de plus de vingt ans dans l’enseignement des transitions économiques et écologiques. « Ce partenariat nous permet de bénéficier de l’expertise de cette université, tout en offrant à nos étudiants une vision plus large des enjeux. Nous avons mis en place un système de partage de cours, où nos étudiants accèdent à des enseignements ciblés dispensés par ses experts, et vice versa », explique Jean-Yves Gnabo.

Un programme évolutif pour rester en phase avec les défis de demain

Au regard des évolutions rapides des enjeux environnementaux et économiques, le Master s’appuie sur un comité de suivi réunissant universitaires et acteurs de terrain. Ce « board » a pour mission d’assurer une veille constante et d’ajuster le programme en fonction des nouvelles problématiques. « Nous avons mis en place des mécanismes permettant de maintenir une formation en prise directe avec la réalité. De plus, l’implication de nombreux experts, qu’ils soient issus d’organisations internationales, d’entreprises ou du monde académique, garantit une approche toujours pertinente et actualisée. Nous avons à peu près une vingtaine d’intervenants, avec des profils comme celui de Géraldine Thiry, Directrice de la Banque Nationale de Belgique, à des profils purement universitaires », partage Jean-Yves Gnabo.

Avec ce nouveau programme, l’UNamur pose les bases d’une formation clé pour répondre aux défis contemporains. Le Master de spécialisation en management et économie du développement durable se positionne comme un tremplin pour que ses étudiants deviennent des acteurs du changement, armés d’outils solides et d’une vision éclairée du monde en transition. « Ce programme s’adresse à celles et ceux qui veulent non seulement comprendre les défis de notre époque, mais surtout y répondre concrètement. Nous formons les acteurs de la transition, en leur donnant les moyens de décrypter les mutations à l’œuvre et d’agir efficacement au sein de leurs organisations. Notre défi aujourd’hui, c’est acquérir davantage de visibilité », conclut Jean-Yves Gnabo. 

Le saviez-vous ?

L’UNamur possède une renommée internationale en économie et gestion, particulièrement dans les domaines du développement durable. Les instituts de recherche DeFIPP et Transitions, reconnus à l’international, étudient d’ailleurs les répercussions de la transition sur la nature et nos sociétés, avec une approche interdisciplinaire.

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).

cover-omalius-mars-2025

Un nouvel élan pour les sciences humaines et sociales à l’UNamur

Institution
Sciences humaines et sociales
ODD 4 - Éducation de qualité

A l’UNamur une nouvelle plateforme dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) voit le jour. Objectif ? Offrir aux chercheuses et chercheurs en SHS, un soutien méthodologique adapté à leurs besoins et renforcer l’excellence en SHS à l’UNamur. Cette plateforme, SHS Impulse, fournira divers services tels qu’un apport financier pour des formations, de la consultance, des accès à des ressources, ou encore des achats de logiciels en cofinancement. 

Logo SHS Impulse

Qu’elles portent sur la linguistique, l’économie, la politique, le développement durable, le droit, l’histoire, les sciences de l’éducation, la littérature, ou encore la traduction, les recherches en sciences humaines et sociales sont autant éclectiques que riches et primordiales pour aborder les enjeux de la société. A l’UNamur sur les onze instituts de recherches que compte l’institution, sept sont directement concernés par la recherche en SHS. Si une forte complémentarité dans ces domaines de recherche est observée, une meilleure mutualisation des moyens, un partage et un accès plus aisé à certains services, ressources, ou supports permettent de soutenir et de renforcer l’excellence de la recherche en SHS à l’UNamur. C’est dans cette optique que la plateforme SHS impulse vient d’être créée. 

Image
Laurence Meurant

Nous sommes partis des besoins des chercheurs en SHS pour établir quatre axes développés au sein de cette plateforme 

Laurence Meurant Maitre de recherche F.R.S.-FNRS, Professeure de linguistique, Présidente de l’institut NaLTT et membre du comité de gestion de SHS Impulse.

Articulation des ressources autour de 4 axes

  • Axe 1 – Soutien à l’acquisition de base de données, ressources documentaires et logiciels
  • Axe 2 - Subvention de formations de pointe pour l’utilisation de méthodes spécialisées
  • Axe 3 - Cofinancement de l’accès à la plateforme SMCS "Support en Méthodologie et Calcul Statistique" de l’UCLouvain, grâce à un partenariat interuniversitaire. 
  • Axe 4 - Mise en place d’un espace SHS, contenant un laboratoire pour la passation d’expériences et des outils de travail partagés favorisant les échanges entre chercheurs. 

Perspectives

Cette initiative, lancée en janvier 2025, répond aux défis spécifiques rencontrés par les chercheurs en SHS. L’objectif à long terme est de pérenniser et d'élargir les services. « Nous allons aussi engager un chercheur expert en analyse méthodologique en SHS qui pourra informer des méthodologies innovantes et encadrer la conception méthodologique des projets de recherche », souligne Sandrine Biémar, vice-doyenne de la Faculté des Sciences de l'Education et de la Formation de l'UNamur, membre de l’institut IRDENA et du comité de gestion de SHS Impulse. « Le souhait est aussi de soutenir le réseautage entre les chercheurs en SHS de l’UNamur et d’être un levier pour la mise ne place de projet interdisciplinaire », ajoute Sandrine Biémar. 

L’équipe de gestion de la plateforme est formée par les représentants des différents instituts SHS de l'université et veille à une gestion efficace des ressources. L'impact de la plateforme sera évalué pendant sa phase initiale (2025-2027), ce qui permettra de définir les stratégies pour sa pérennisation et son développement. 

Prendre en compte la réalité familiale des membres parlementaires : un enjeu de taille pour l'avenir

Sciences politiques
Vulnérabilités économiques et sociales
Durable
ODD 5 - Égalité entre les sexes
ODD 8 - Travail décent et croissance économique
ODD 16 - Paix, justice et institutions efficaces

La conciliation entre vie familiale et carrière politique au sein du Parlement européen pose des défis majeurs, en particulier pour les députés ayant de jeunes enfants. C'est ce que démontre Elena Frech, chercheuse à l'Université de Namur, dans ses recherches récentes sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle au sein des institutions européennes. 

Elena Frech, chercheuse de l'UNamur

Selon Elena Frech, membre de l’Institut de recherche Transitions et du Département des sciences sociales, politiques et de la communication (Faculté EMCP), le manque de membres du Parlement européen parents, et en particulier de mères et de jeunes parents, a un impact direct sur les décisions politiques. "Les parents voient le monde différemment et, s'il y a moins de parents au Parlement, cela affectera inévitablement la politique et les décisions prises", explique-t-elle dans une interview accordée à EUobserver

La chercheuse met en lumière les difficultés rencontrées par les députés européens pour concilier leur mandat et leur vie de famille. Entre les longues heures de travail, les déplacements entre Strasbourg, Bruxelles et leur circonscription, ainsi que l'absence d'un congé parental formel, de nombreuses élues et élus sont contraints de réduire ou d'interrompre leur carrière politique. "L'absence d'une politique de congé parental, combinée à un emploi du temps exigeant, a poussé certains députés à ne pas se représenter aux élections de 2024", ajoute Elena Frech.  

Le Parlement européen ne prévoit actuellement ni congé de maternité ni congé de paternité pour ses membres. Selon Elena Frech, cette absence de reconnaissance officielle du congé parental accentue la pression sur les députés européens parents. "Leur parti perd une voix, car les parents en congé ne peuvent être remplacés pour le vote. La pression pour revenir est donc très forte" (EUobserver). 

Un débat essentiel pour l'avenir des institutions européennes

Les recherches d'Elena Frech mettent en évidence un problème structurel au sein des institutions européennes, qui limite la diversité et la représentation des parents, en particulier des femmes, au sein du Parlement européen. Son travail pose une question fondamentale : comment adapter les règlements internes pour mieux prendre en compte la réalité des familles des députés ? Un enjeu de taille pour l'avenir de la démocratie européenne. 

Crédits : les passages d’interview de cet article sont issus d'une interview d'Elena Frech réalisée par EUobserver.  

Source de l’article EUobserver : Bonneyrat, S. (2025). Is the EU Parliament still letting down female MEPs with children? EUobserver. 

Retrouvez les études scientifiques sur lesquelles est basé l’article de l’EUobserver : 

Frech, Elena and Sophie Kopsch. 2024. "Beyond Rhetoric: The European Parliament as a Workplace for Parents and Current Reform Debates", Politics and Governance 12.  

Frech, Elena. 2024. Mothers, parliamentarians, leaders: career factors influencing women’s representation in the European Parliament – a case study of German parliamentarians. European Politics and Society, 1–19. 

Appels FNRS 2024 : Pour penser le travail après l’âge légal de la retraite

Vulnérabilités économiques et sociales
Sociologie
Durable
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 8 - Travail décent et croissance économique

Nathalie Burnay, professeure en Faculté EMCP et membre de l’Institut TRANSITIONS, vient d’obtenir un financement PDR du F.R.S-FNRS pour son projet BRIDGE-EXT. En collaboration avec la Haute Ecole de Travail social de Lausanne, elle s’intéressera aux situations et aux raisons qui contribuent à la poursuite de l’activité professionnelles après l’âge légal de la retraite. 

Photo de Nathalie Burnay avec les logos FNRS et Institut TRANSITIONS

A l’heure où les différents gouvernements tentent de nous faire travailler jusqu’à 67 ans, certains travailleurs continuent à travailler après l’âge légal de la retraite.

Le projet BRIDGE-EXT, financé par l’outil PDR du F.R.S-FNRS, vise à mieux comprendre ces situations professionnelles en questionnant à la fois les raisons individuelles et relationnelles qui contribuent à la poursuite de l’activité professionnelle, mais aussi les dynamiques structurelles qui y participent. C’est pour cette dernière raison que les chercheurs ont mis au point un partenariat avec des collègues de suisse romande, sous la supervision de la Prof. Valérie Hugentobler de la Haute Ecole de Travail social de Lausanne (HETSL/HES-SO). 

L’intérêt de cette collaboration repose sur la compréhension du travail post-retraite selon des contextes politiques différenciés où les systèmes de retraite sont à la fois assez comparables, mais aussi très différents. Comment dès lors appréhender ce travail, qui pose à la fois la question des choix de vie, mais aussi des contraintes, notamment financières, qui pèsent sur les individus aujourd’hui ? 

L’équipe de recherche sera composée de sociologues et anthropologues spécialistes des questions de vieillissement au travail. C’est Amélie Pierre qui sera engagée à l’UNamur pour travailler ces questions, au cœur de l’actualité. 

Mini CV

Nathalie Burnay est sociologue et professeure ordinaire à l’Université de Namur (Faculté EMCP). Elle travaille depuis de nombreuses années sur l’analyse des fins de carrière et du vieillissement au travail dans une perspective d’ouverture disciplinaire et interdisciplinaire. Elle aborde ainsi ces problématiques à partir d’une analyse des politiques sociales, de l’évolution des conditions de travail et des transformations normatives du monde contemporain.

Photo de Nathalie Burnay

Depuis quelques années, son horizon scientifique s’est ouvert aux questions liées aux transmissions, parcours de vie et temporalités ainsi qu'à la sociologie des émotions. 

Elle est également membre de l’Institut TRANSITIONS – Pôle Transitions et âges de la vie.  Ce pôle étudie la manière dont ces parcours de vie se recomposent en fonction de nouvelles contraintes du social et impératifs normatifs. Il met ainsi l’accent sur la fragilité des populations à tout âge de la vie et également sur les répercussions des dispositifs et mesures politiques sur la construction des parcours de vie.  Il rassemble des chercheuses et chercheurs venus d’horizons disciplinaires différents qui analysent à la fois les transformations normatives qui affectent les parcours de vie et les transitions des âges de la vie.

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

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