Bienvenue à l'ILEE, l'Institut de la Vie, de la Terre et de l'Environnement de l'Université de Namur, qui s'engage à répondre aux questions environnementales urgentes. 

Nous réunissons une équipe d'experts issus de divers horizons et disciplines pour travailler en collaboration en utilisant des technologies innovantes et des méthodes scientifiques rigoureuses afin d'apporter des contributions significatives au domaine des sciences de l'environnement.
 

Notre institut se consacre à l'avancement de la recherche fondamentale et appliquée en vue d'une meilleure compréhension des processus sous-jacents qui régulent la vie sur terre, à la caractérisation des pressions anthropogéniques sur l'environnement et vice versa, et à la recherche d'alternatives durables pour gérer les ressources naturelles, réduire la pollution, conserver et restaurer la biodiversité. 

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Actualités

Comprendre pour mieux protéger : un projet de recherche conjoint FNRS-FRQ novateur sur le béluga du Saint-Laurent

Durable
ODD 14 - Vie aquatique
Biodiversité
Biologie

Un projet déposé par le Laboratoire de Physiologie Évolutive et Adaptative (LEAP) du professeur Frédéric Silvestre de l’Université de Namur a été classé parmi les 6 meilleurs projets de recherche financés par le FNRS et le Fonds de recherche du Québec (FRQ) pour une collaboration scientifique entre la Wallonie et le Québec.  Le but ? Comprendre l'impact des activités humaines sur les bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent (ESL) à l’aide d’approches interdisciplinaires pour permettre d’améliorer les stratégies de conservation de cette espèce menacée.

Beluga-LEAP

Le béluga (Delphinapterus leucas) de l'estuaire du Saint-Laurent (ESL) au Québec (Canada) vit dans un écosystème marin fortement impacté par les activités humaines et ne montre aucun signe de rétablissement depuis plusieurs décennies. Aussi appelé baleine blanche ou dauphin blanc, le béluga a une espérance de vie aux alentours des 70 ans. On constate notamment des maladies infectieuses et une augmentation de la mortalité post-partum chez les femelles, mais les causes exactes restent indéterminées.  Cependant, l'exposition aux contaminants serait l'une des causes de l'augmentation de la mortalité précoce observée ces dernières années. 

Une des principales limites à l'évaluation de la santé des individus de cette population en relation avec l'exposition aux contaminants est l'absence de méthode permettant de déterminer l'âge des bélugas vivants de l'ESL.

Jusqu’ici, la méthode la plus fiable pour déterminer leur âge était de compter les stries de croissance à l’intérieur de leurs dents. Autant dire que cette technique ne s’applique qu’aux bélugas morts…  L’expertise des chercheurs namurois du Laboratoire de Physiologie Évolutive et Adaptative (LEAP) du Professeur Frédéric Silvestre va permettre le développement ’une nouvelle « horloge épigénétique » et de l’utiliser pour estimer l'âge des bélugas vivants, ce qui permettra en fin de compte d'améliorer les stratégies de conservation afin d'aider cette population menacée à se rétablir.

Frédéric Sylvestre

Une horloge épigénétique pour déterminer l’âge des bélugas

Le projet s'intitule : « Une horloge épigénétique pour estimer l'âge des bélugas du Saint-Laurent et son impact sur l'accumulation de contaminants, le stress et la santé de cette population menacée ».

L’épigénétique, c’est l'étude des changements dans l'activité des gènes, n'impliquant pas de modification de la séquence d'ADN et pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. L’un des éléments «régulateurs» de l’expression des gènes st la méthylation: un groupement chimique qui vient se fixer à certains endroits sur le brin d’ADN pour favoriser ou limiter l’expression des gènes. Depuis quelques décennies, on a découvert que la méthylation changeait de manière prévisible au cours du vieillissement, selon un schéma qu’on nomme «horloge épigénétique». Une fois cette horloge établie pour une population d’individus donnée, il est donc possible de déduire l’âge d’un individu en cherchant la présence ou l’absence de méthylation sur l’ADN. Il suffit pour cela de quelques cellules, par exemple des cellules de peau.

L’équipe internationale et interdisciplinaire

Une équipe de scientifiques de haut niveau issus des deux régions est impliquée.

  • Pr Frédéric Silvestre et Dr Alice Dennis – UNamur, Belgique
  • Dr Krishna Das – ULiège, Belgique
  • Dr Jonathan Verreault – Université du Québec à Montréal, Canada
  • Dr Stéphane Lair – Université de Montréal, Canada
  • Dr Magali Houde – Environnement et changement climatique Canada
  • Dr Véronique Lesage – Pêche et océans Canada
  • Dr Robert Michaud – Groupe de recherche et d’enseignement sur les mammifères marins (GREMM), Québec, Canada

L’expertise namuroise pour préserver la biodiversité

L’équipe de chercheurs validera cette nouvelle méthode et étudiera le lien avec l'accumulation de contaminants, le stress physiologique et la santé globale de cette population menacée, en comparant la population du ESL à une population plus saine de bélugas de l'Arctique canadien. 

En résumé, cette recherche vise à mieux comprendre comment l'âge biologique, tel que mesuré par l'horloge épigénétique, influence la vulnérabilité des bélugas aux facteurs de stress environnementaux et à leur santé. 

Ce projet abordera des questions de recherche fondamentales jamais explorées auparavant chez les bélugas, 

Un nouveau doctorant rejoindra l’équipe namuroise, sous la direction de Frédéric Silvestre et travaillera en collaboration avec la chercheuse Justine Bélik sur la base de l'EpiClock qu’elle a développé pour le rivulus des mangroves. 

Avecun projet sur le rivulus des mangroves en Floride et au Belize, et celui sur les populations de poissons et d'invertébrés dans les montagnes équatoriennes, il s'agit du troisième projet scientifique utilisant l’expertise des chercheurs namurois en épigénétique écologique chez les animaux sauvages pour aider à préserver la biodiversité.

FNRS – La liberté de chercher

Recherche collaborative F.R.S.-FNRS – FRQ (Fédération Wallonie-Bruxelles – Québec)

Le F.R.S.-FNRS a lancé des appels PINT-Bilat-P pour des projets de recherche bilatéraux avec le Fonds de Recherche du Québec. Ces appels s’inscrivent dans le cadre d’une volonté de développer des partenariats stratégiques. Ce programme bilatéral de recherche a pour but de créer un effet de levier pour l’excellence scientifique et d’amener les chercheurs et chercheuses de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Québec à développer des projets de recherche conjoints novateurs. 

Le Département de biologie de l’UNamur contribue à la sauvegarde d’un troupeau de mouflons grâce à son expertise en génétique

Biologie
Sciences
Durable

Une recherche peu banale a récemment mobilisé des équipes du Département de biologie de l’UNamur. Des analyses génétiques réalisées par l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) ont en effet pu confirmer le statut de protection d’un troupeau de mouflons sauvages installé à Gesves, et ainsi souligner l’importance de leur sauvetage. 

Mouflon

Ces derniers mois, la commune de Gesves, en province de Namur, était confrontée à la présence d’un troupeau de mouflons, des moutons sauvages reconnaissables à leurs impressionnantes cornes en spirales. À l’origine de celui-ci : un mâle et une femelle probablement échappés d’une chasse privée, qui se sont installés et reproduits dans les prairies de cette commune rurale en 2019, jusqu’à former un véritable troupeau de 17 individus en 2024.

Si ces ovins ont gagné l’affection des habitants, les agriculteurs locaux déploraient quant à eux les dommages causés à leurs cultures. Leurs plaintes ont abouti en août 2024 à une autorisation de destruction émanant du Département Nature et Forêt (DNF). Plusieurs individus ont également été abattus pendant la période de chasse. 

Mouflons Gesves

Une opération de sauvetage complexe

Touchés par le sort réservé à ces animaux, une poignée de riverains a mené depuis le mois de janvier une véritable opération de sauvetage des sept mouflons encore présents sur les prairies. La manœuvre s’annonçait pour le moins complexe : il fallait, d’une part, réunir les autorisations officielles nécessaires à la capture et au transport des mouflons dans un lieu adapté et, d’autre part, mettre en place une infrastructure pour les capturer.

Un enclos muni d’une caméra de surveillance et d’un système de fermeture automatisé a alors été installé par une entreprise spécialisée. Après des mois d’un travail d’approche patient et millimétré, les mouflons ont pu être capturés en douceur le 24 mai dernier et transférés au Domaine des Grottes de Han, prêt à les accueillir. 

Mouflons Gesves

Origine des mouflons : l’ADN à la rescousse

En parallèle de cette initiative, les riverains mobilisés – parmi lesquels Nathalie Kirschvink, vétérinaire et professeure à la Faculté de médecine de l’UNamur – ont sollicité l’expertise des laboratoires de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur pour éclaircir une question déterminante : l’origine des mouflons. En effet, dans nos régions, les mouflons sont considérés comme du gibier et donc chassables, tandis que les mouflons issus de certaines lignées bénéficient d’une protection.

Nathalie Kirschvink a donc confié des échantillons frais composés de poils et d’excréments à Alice Dennis, professeure et chercheuse à l’URBE. Le séquençage de l’ADN contenu dans ces échantillons a permis à Alice Dennis et au technicien Jérôme Lambert d’identifier des liens de parenté entre les mouflons de Gesves et ceux issus d’une lignée corse, dont le génome avait déjà été décrit dans la littérature scientifique. 

Image
Alice Dennis

Cette identification repose sur la phylogénie, une méthode utilisée dans les sciences du vivant permettant de reconstituer au travers d’un arbre phylogénétique les relations évolutives entre des espèces et ainsi retracer leurs origines et leurs liens de parenté.

Alice Dennis Professeure et chercheuse à l'Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE)

De la cellule aux écosystèmes : plonger dans l’infiniment petit pour protéger le vivant

Cette expertise est au cœur des recherches de l’URBE, qui utilise les outils de l’écologie moléculaire pour étudier aussi bien la physiologie d’organismes (comme les escargots pour Alice Dennis) que leurs interactions avec leur environnement. La méthodologie utilisée peut s’appliquer à des cas très concrets et locaux, comme celui des mouflons de Gesves mais, plus largement, servir à une meilleure compréhension de la diversité génétique entre espèces dans une optique de sauvegarde de la biodiversité.

Image
Portrait de Frédéric Silvestre

L’URBE s’oriente de plus en plus vers l’écologie moléculaire, une discipline qui explore, via la génétique, la capacité d’adaptation des espèces aux changements environnementaux. En effet, plus une population est diversifiée au niveau génétique, au mieux elle a la capacité à s’adapter aux perturbations de son environnement. Il s’agit de questionnements essentiels en termes de conservation des espèces, à l’heure où la biodiversité connaît une crise sans précédent. 

Frédéric Silvestre Directeur du Département de biologie de l’UNamur et membre de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE)

En savoir plus sur l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive

Deux chercheurs en biologie récompensés par le Fonds Adrien Bauchau

Biologie
Durable

Le Professeur Eli Thoré et Justine Bélik viennent d’être récompensés par le Fonds Adrien Bauchau (FAB).  Créé à la mémoire du fondateur du Département de biologie de l'UNamur, le FAB promeut, depuis 1989, l’excellence de la formation et de la recherche dans le domaine des sciences de la vie.

Fonds Adrien Bauchau - Eli Thoré et Justine Bélik

Les actions régulières du FAB dans le contexte universitaire belge sont l’attribution de bourses, de prix, de subsides, l’organisation d’une chaire, la contribution à l’organisation de colloques, d’écoles doctorales ou de journées d’études.  Il collabore avec un réseau de partenaires belges et étrangers : personnes, associations publiques et privées, institutions et entreprises.

Aide financière à un·e jeune académique ou post-doctorat

En concertation avec le Département de biologie de l’Université de Namur, le Fonds Adrien Bauchau a attribué pour la première fois une aide financière d'un montant de 25 000 euros destinée à soutenir un·e jeune professeur·e ou post-doctorat en biologie de l’institution dans les premières étapes de sa carrière professionnelle.  

En mai 2025, le Conseil d ‘Administration du FAB a attribué cette aide au Professeur Eli Thoré, académique au sein de l'Unité de Recherche Environnementale et Evolutive (URBE) pour le développement de ses travaux.

Ses travaux portent sur :

  • L’étude des effets individuels et interactifs des produits chimiques synthétiques, de la lumière artificielle et de l'augmentation de la température sur les performances et le bien-être des poissons.
  • Les impacts écologiques de la pollution pharmaceutique et lumineuse dans les eaux belges et suédoises.
  • Les impacts jour-nuit des mélanges de médicaments sur l'anguille européenne menacée.

Sur la photo : Eli Thoré et André Van den Bogaert, Président du FAB.

 Eli Thoré recevant son prix des mains d’André Van den Bogaert, Président du Fonds Adrien Bauchau (mai 2025)

Bourse Bauchau Congrès

La Bourse 2025 a été attribuée à Justine Bélik, dont le promoteur de thèse est le Professeur Frédéric Silvestre pour sa participation au 3e congrès international EPIMAR 2025 "Epigenetics in marine and aquatic research", organisé fin mai 2025 à Barcelone, en Espagne. 

La bourse est destinée à un·e jeune chercheur·e pour permettre sa participation à un congrès à l’étranger. Le montant accordé est fonction du coût de cette participation ; il peut atteindre 750€. 

Au cours d’un séminaire organisé par l’Institut ILEE en juin 2025, Justine Bélik a également présenté ses recherches en cours sur le vieillissement épigénétique du Kryptolebias marmoratus, une espèce de vertébrés caractérisée par l’autofécondation. 

Légende de l’image : Justine Bélik, Séminaire ILEE

Justine Bélik, Séminaire ILEE (juin 2025)

L’UNamur et les recherches en biologie

Le Département de biologie mène une recherche scientifique internationale de pointe. Celle-ci se répartit entre 5 unités de recherche abordant des thématiques variées : la biologie cellulaire (URBC), la microbiologie (URBM) ou encore la méthodologie et la didactique (UMDB). Les deux chercheurs récompensés font partie de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) et sont membres de l'Institute of Life, Earth and Environment (ILEE), qui s'engage à répondre aux questions environnementales urgentes. 

Le Professeur Frédéric Silvestre, promoteur de thèse de Justine Bélik, dirige le Laboratoire de Physiologie Evolutive et Adaptative (LEAP).  Ce laboratoire étudie les impacts des changements environnementaux sur les organismes aquatiques à différents niveaux, sous l’angle de la physiologie intégrative. 

Le Professeur Eli Thoré dirige le Laboratoire de Biodynamique Adaptative (LAB). Il utilise une approche intégrative pour comprendre comment les animaux réagissent aux changements environnementaux, en particulier ceux induits par l’activité humaine dans l’espace et dans le temps.

Les études en biologie à l’UNamur

Le Département de biologie de l’UNamur vous offre une formation scientifique de pointe, moderne, diversifiée, et ouverte à l’international. De la cellule à l’écosystème, la biologie étudie toutes les formes de vie. Elle est essentielle pour comprendre les questions sociétales complexes qui touchent à l’environnement, à la santé et au développement durable. 

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien

Histoire
Biologie

Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Loup UNamur

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle). 

Les enjeux de cette recherche ? 

  • Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions, 
  • Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines, 
  • Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.

Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.

Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats. 

Certificat oreille

Les principaux résultats de cette analyse :

  • Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
  • Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
  • Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
  • Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
  • Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
  • Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.
Image
Julie Duchêne

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine 

Julie Duchêne Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH

Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.

Envie d'en savoir plus ?

Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »  

Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"

Pour aller plus loin …

Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé

L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.

  • Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
  • Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
  • Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
  • Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
  • Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
  • L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.

Une étude qui se prolonge en exposition

La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à : 

A propos de Julie Duchêne

Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE). 

Comprendre pour mieux protéger : un projet de recherche conjoint FNRS-FRQ novateur sur le béluga du Saint-Laurent

Durable
ODD 14 - Vie aquatique
Biodiversité
Biologie

Un projet déposé par le Laboratoire de Physiologie Évolutive et Adaptative (LEAP) du professeur Frédéric Silvestre de l’Université de Namur a été classé parmi les 6 meilleurs projets de recherche financés par le FNRS et le Fonds de recherche du Québec (FRQ) pour une collaboration scientifique entre la Wallonie et le Québec.  Le but ? Comprendre l'impact des activités humaines sur les bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent (ESL) à l’aide d’approches interdisciplinaires pour permettre d’améliorer les stratégies de conservation de cette espèce menacée.

Beluga-LEAP

Le béluga (Delphinapterus leucas) de l'estuaire du Saint-Laurent (ESL) au Québec (Canada) vit dans un écosystème marin fortement impacté par les activités humaines et ne montre aucun signe de rétablissement depuis plusieurs décennies. Aussi appelé baleine blanche ou dauphin blanc, le béluga a une espérance de vie aux alentours des 70 ans. On constate notamment des maladies infectieuses et une augmentation de la mortalité post-partum chez les femelles, mais les causes exactes restent indéterminées.  Cependant, l'exposition aux contaminants serait l'une des causes de l'augmentation de la mortalité précoce observée ces dernières années. 

Une des principales limites à l'évaluation de la santé des individus de cette population en relation avec l'exposition aux contaminants est l'absence de méthode permettant de déterminer l'âge des bélugas vivants de l'ESL.

Jusqu’ici, la méthode la plus fiable pour déterminer leur âge était de compter les stries de croissance à l’intérieur de leurs dents. Autant dire que cette technique ne s’applique qu’aux bélugas morts…  L’expertise des chercheurs namurois du Laboratoire de Physiologie Évolutive et Adaptative (LEAP) du Professeur Frédéric Silvestre va permettre le développement ’une nouvelle « horloge épigénétique » et de l’utiliser pour estimer l'âge des bélugas vivants, ce qui permettra en fin de compte d'améliorer les stratégies de conservation afin d'aider cette population menacée à se rétablir.

Frédéric Sylvestre

Une horloge épigénétique pour déterminer l’âge des bélugas

Le projet s'intitule : « Une horloge épigénétique pour estimer l'âge des bélugas du Saint-Laurent et son impact sur l'accumulation de contaminants, le stress et la santé de cette population menacée ».

L’épigénétique, c’est l'étude des changements dans l'activité des gènes, n'impliquant pas de modification de la séquence d'ADN et pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. L’un des éléments «régulateurs» de l’expression des gènes st la méthylation: un groupement chimique qui vient se fixer à certains endroits sur le brin d’ADN pour favoriser ou limiter l’expression des gènes. Depuis quelques décennies, on a découvert que la méthylation changeait de manière prévisible au cours du vieillissement, selon un schéma qu’on nomme «horloge épigénétique». Une fois cette horloge établie pour une population d’individus donnée, il est donc possible de déduire l’âge d’un individu en cherchant la présence ou l’absence de méthylation sur l’ADN. Il suffit pour cela de quelques cellules, par exemple des cellules de peau.

L’équipe internationale et interdisciplinaire

Une équipe de scientifiques de haut niveau issus des deux régions est impliquée.

  • Pr Frédéric Silvestre et Dr Alice Dennis – UNamur, Belgique
  • Dr Krishna Das – ULiège, Belgique
  • Dr Jonathan Verreault – Université du Québec à Montréal, Canada
  • Dr Stéphane Lair – Université de Montréal, Canada
  • Dr Magali Houde – Environnement et changement climatique Canada
  • Dr Véronique Lesage – Pêche et océans Canada
  • Dr Robert Michaud – Groupe de recherche et d’enseignement sur les mammifères marins (GREMM), Québec, Canada

L’expertise namuroise pour préserver la biodiversité

L’équipe de chercheurs validera cette nouvelle méthode et étudiera le lien avec l'accumulation de contaminants, le stress physiologique et la santé globale de cette population menacée, en comparant la population du ESL à une population plus saine de bélugas de l'Arctique canadien. 

En résumé, cette recherche vise à mieux comprendre comment l'âge biologique, tel que mesuré par l'horloge épigénétique, influence la vulnérabilité des bélugas aux facteurs de stress environnementaux et à leur santé. 

Ce projet abordera des questions de recherche fondamentales jamais explorées auparavant chez les bélugas, 

Un nouveau doctorant rejoindra l’équipe namuroise, sous la direction de Frédéric Silvestre et travaillera en collaboration avec la chercheuse Justine Bélik sur la base de l'EpiClock qu’elle a développé pour le rivulus des mangroves. 

Avecun projet sur le rivulus des mangroves en Floride et au Belize, et celui sur les populations de poissons et d'invertébrés dans les montagnes équatoriennes, il s'agit du troisième projet scientifique utilisant l’expertise des chercheurs namurois en épigénétique écologique chez les animaux sauvages pour aider à préserver la biodiversité.

FNRS – La liberté de chercher

Recherche collaborative F.R.S.-FNRS – FRQ (Fédération Wallonie-Bruxelles – Québec)

Le F.R.S.-FNRS a lancé des appels PINT-Bilat-P pour des projets de recherche bilatéraux avec le Fonds de Recherche du Québec. Ces appels s’inscrivent dans le cadre d’une volonté de développer des partenariats stratégiques. Ce programme bilatéral de recherche a pour but de créer un effet de levier pour l’excellence scientifique et d’amener les chercheurs et chercheuses de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Québec à développer des projets de recherche conjoints novateurs. 

Le Département de biologie de l’UNamur contribue à la sauvegarde d’un troupeau de mouflons grâce à son expertise en génétique

Biologie
Sciences
Durable

Une recherche peu banale a récemment mobilisé des équipes du Département de biologie de l’UNamur. Des analyses génétiques réalisées par l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) ont en effet pu confirmer le statut de protection d’un troupeau de mouflons sauvages installé à Gesves, et ainsi souligner l’importance de leur sauvetage. 

Mouflon

Ces derniers mois, la commune de Gesves, en province de Namur, était confrontée à la présence d’un troupeau de mouflons, des moutons sauvages reconnaissables à leurs impressionnantes cornes en spirales. À l’origine de celui-ci : un mâle et une femelle probablement échappés d’une chasse privée, qui se sont installés et reproduits dans les prairies de cette commune rurale en 2019, jusqu’à former un véritable troupeau de 17 individus en 2024.

Si ces ovins ont gagné l’affection des habitants, les agriculteurs locaux déploraient quant à eux les dommages causés à leurs cultures. Leurs plaintes ont abouti en août 2024 à une autorisation de destruction émanant du Département Nature et Forêt (DNF). Plusieurs individus ont également été abattus pendant la période de chasse. 

Mouflons Gesves

Une opération de sauvetage complexe

Touchés par le sort réservé à ces animaux, une poignée de riverains a mené depuis le mois de janvier une véritable opération de sauvetage des sept mouflons encore présents sur les prairies. La manœuvre s’annonçait pour le moins complexe : il fallait, d’une part, réunir les autorisations officielles nécessaires à la capture et au transport des mouflons dans un lieu adapté et, d’autre part, mettre en place une infrastructure pour les capturer.

Un enclos muni d’une caméra de surveillance et d’un système de fermeture automatisé a alors été installé par une entreprise spécialisée. Après des mois d’un travail d’approche patient et millimétré, les mouflons ont pu être capturés en douceur le 24 mai dernier et transférés au Domaine des Grottes de Han, prêt à les accueillir. 

Mouflons Gesves

Origine des mouflons : l’ADN à la rescousse

En parallèle de cette initiative, les riverains mobilisés – parmi lesquels Nathalie Kirschvink, vétérinaire et professeure à la Faculté de médecine de l’UNamur – ont sollicité l’expertise des laboratoires de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur pour éclaircir une question déterminante : l’origine des mouflons. En effet, dans nos régions, les mouflons sont considérés comme du gibier et donc chassables, tandis que les mouflons issus de certaines lignées bénéficient d’une protection.

Nathalie Kirschvink a donc confié des échantillons frais composés de poils et d’excréments à Alice Dennis, professeure et chercheuse à l’URBE. Le séquençage de l’ADN contenu dans ces échantillons a permis à Alice Dennis et au technicien Jérôme Lambert d’identifier des liens de parenté entre les mouflons de Gesves et ceux issus d’une lignée corse, dont le génome avait déjà été décrit dans la littérature scientifique. 

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Alice Dennis

Cette identification repose sur la phylogénie, une méthode utilisée dans les sciences du vivant permettant de reconstituer au travers d’un arbre phylogénétique les relations évolutives entre des espèces et ainsi retracer leurs origines et leurs liens de parenté.

Alice Dennis Professeure et chercheuse à l'Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE)

De la cellule aux écosystèmes : plonger dans l’infiniment petit pour protéger le vivant

Cette expertise est au cœur des recherches de l’URBE, qui utilise les outils de l’écologie moléculaire pour étudier aussi bien la physiologie d’organismes (comme les escargots pour Alice Dennis) que leurs interactions avec leur environnement. La méthodologie utilisée peut s’appliquer à des cas très concrets et locaux, comme celui des mouflons de Gesves mais, plus largement, servir à une meilleure compréhension de la diversité génétique entre espèces dans une optique de sauvegarde de la biodiversité.

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Portrait de Frédéric Silvestre

L’URBE s’oriente de plus en plus vers l’écologie moléculaire, une discipline qui explore, via la génétique, la capacité d’adaptation des espèces aux changements environnementaux. En effet, plus une population est diversifiée au niveau génétique, au mieux elle a la capacité à s’adapter aux perturbations de son environnement. Il s’agit de questionnements essentiels en termes de conservation des espèces, à l’heure où la biodiversité connaît une crise sans précédent. 

Frédéric Silvestre Directeur du Département de biologie de l’UNamur et membre de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE)

En savoir plus sur l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive

Deux chercheurs en biologie récompensés par le Fonds Adrien Bauchau

Biologie
Durable

Le Professeur Eli Thoré et Justine Bélik viennent d’être récompensés par le Fonds Adrien Bauchau (FAB).  Créé à la mémoire du fondateur du Département de biologie de l'UNamur, le FAB promeut, depuis 1989, l’excellence de la formation et de la recherche dans le domaine des sciences de la vie.

Fonds Adrien Bauchau - Eli Thoré et Justine Bélik

Les actions régulières du FAB dans le contexte universitaire belge sont l’attribution de bourses, de prix, de subsides, l’organisation d’une chaire, la contribution à l’organisation de colloques, d’écoles doctorales ou de journées d’études.  Il collabore avec un réseau de partenaires belges et étrangers : personnes, associations publiques et privées, institutions et entreprises.

Aide financière à un·e jeune académique ou post-doctorat

En concertation avec le Département de biologie de l’Université de Namur, le Fonds Adrien Bauchau a attribué pour la première fois une aide financière d'un montant de 25 000 euros destinée à soutenir un·e jeune professeur·e ou post-doctorat en biologie de l’institution dans les premières étapes de sa carrière professionnelle.  

En mai 2025, le Conseil d ‘Administration du FAB a attribué cette aide au Professeur Eli Thoré, académique au sein de l'Unité de Recherche Environnementale et Evolutive (URBE) pour le développement de ses travaux.

Ses travaux portent sur :

  • L’étude des effets individuels et interactifs des produits chimiques synthétiques, de la lumière artificielle et de l'augmentation de la température sur les performances et le bien-être des poissons.
  • Les impacts écologiques de la pollution pharmaceutique et lumineuse dans les eaux belges et suédoises.
  • Les impacts jour-nuit des mélanges de médicaments sur l'anguille européenne menacée.

Sur la photo : Eli Thoré et André Van den Bogaert, Président du FAB.

 Eli Thoré recevant son prix des mains d’André Van den Bogaert, Président du Fonds Adrien Bauchau (mai 2025)

Bourse Bauchau Congrès

La Bourse 2025 a été attribuée à Justine Bélik, dont le promoteur de thèse est le Professeur Frédéric Silvestre pour sa participation au 3e congrès international EPIMAR 2025 "Epigenetics in marine and aquatic research", organisé fin mai 2025 à Barcelone, en Espagne. 

La bourse est destinée à un·e jeune chercheur·e pour permettre sa participation à un congrès à l’étranger. Le montant accordé est fonction du coût de cette participation ; il peut atteindre 750€. 

Au cours d’un séminaire organisé par l’Institut ILEE en juin 2025, Justine Bélik a également présenté ses recherches en cours sur le vieillissement épigénétique du Kryptolebias marmoratus, une espèce de vertébrés caractérisée par l’autofécondation. 

Légende de l’image : Justine Bélik, Séminaire ILEE

Justine Bélik, Séminaire ILEE (juin 2025)

L’UNamur et les recherches en biologie

Le Département de biologie mène une recherche scientifique internationale de pointe. Celle-ci se répartit entre 5 unités de recherche abordant des thématiques variées : la biologie cellulaire (URBC), la microbiologie (URBM) ou encore la méthodologie et la didactique (UMDB). Les deux chercheurs récompensés font partie de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) et sont membres de l'Institute of Life, Earth and Environment (ILEE), qui s'engage à répondre aux questions environnementales urgentes. 

Le Professeur Frédéric Silvestre, promoteur de thèse de Justine Bélik, dirige le Laboratoire de Physiologie Evolutive et Adaptative (LEAP).  Ce laboratoire étudie les impacts des changements environnementaux sur les organismes aquatiques à différents niveaux, sous l’angle de la physiologie intégrative. 

Le Professeur Eli Thoré dirige le Laboratoire de Biodynamique Adaptative (LAB). Il utilise une approche intégrative pour comprendre comment les animaux réagissent aux changements environnementaux, en particulier ceux induits par l’activité humaine dans l’espace et dans le temps.

Les études en biologie à l’UNamur

Le Département de biologie de l’UNamur vous offre une formation scientifique de pointe, moderne, diversifiée, et ouverte à l’international. De la cellule à l’écosystème, la biologie étudie toutes les formes de vie. Elle est essentielle pour comprendre les questions sociétales complexes qui touchent à l’environnement, à la santé et au développement durable. 

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien

Histoire
Biologie

Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Loup UNamur

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle). 

Les enjeux de cette recherche ? 

  • Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions, 
  • Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines, 
  • Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.

Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.

Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats. 

Certificat oreille

Les principaux résultats de cette analyse :

  • Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
  • Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
  • Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
  • Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
  • Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
  • Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.
Image
Julie Duchêne

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine 

Julie Duchêne Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH

Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.

Envie d'en savoir plus ?

Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »  

Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"

Pour aller plus loin …

Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé

L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.

  • Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
  • Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
  • Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
  • Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
  • Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
  • L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.

Une étude qui se prolonge en exposition

La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à : 

A propos de Julie Duchêne

Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE). 

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Événements

  • 06
  • 09

Fish Physiology in support of Sustainable Aquaculture

Congrès / Colloque / Conférence
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-
Faculté des sciences Institute ILEE

Fish Physiology in support of Sustainable Aquaculture

Biologie
Durable
ODD 12 - Consommation et production responsables
ODD 14 - Vie aquatique
6
09:00 - 9
17:00
Université de Namur - rue de Bruxelles, 61 - 5000 Namur
Personne de contact :  Kestemont Patrick

Save the date !

Fish physiology in support to sustainable aquaculture conference

Deadlines

  • Opening of abstract submissions and registrations: 15 September 2025
  • Deadline to submit indicative title and summary: 30 November 2025
  • Deadline for final abstract submissions: 01 May 2026
  • Early bird registration deadline: 01 March 2026
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