Bienvenue à l'ILEE, l'Institut de la Vie, de la Terre et de l'Environnement de l'Université de Namur, qui s'engage à répondre aux questions environnementales urgentes. 

Nous réunissons une équipe d'experts issus de divers horizons et disciplines pour travailler en collaboration en utilisant des technologies innovantes et des méthodes scientifiques rigoureuses afin d'apporter des contributions significatives au domaine des sciences de l'environnement.
 

Notre institut se consacre à l'avancement de la recherche fondamentale et appliquée en vue d'une meilleure compréhension des processus sous-jacents qui régulent la vie sur terre, à la caractérisation des pressions anthropogéniques sur l'environnement et vice versa, et à la recherche d'alternatives durables pour gérer les ressources naturelles, réduire la pollution, conserver et restaurer la biodiversité. 

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Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien

Histoire
Biologie

Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Loup UNamur

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle). 

Les enjeux de cette recherche ? 

  • Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions, 
  • Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines, 
  • Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.

Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.

Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats. 

Certificat oreille

Les principaux résultats de cette analyse :

  • Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
  • Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
  • Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
  • Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
  • Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
  • Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.
Image
Julie Duchêne

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine 

Julie Duchêne Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH

Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.

Envie d'en savoir plus ?

Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »  

Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"

Pour aller plus loin …

Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé

L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.

  • Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
  • Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
  • Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
  • Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
  • Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
  • L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.

Une étude qui se prolonge en exposition

La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à : 

A propos de Julie Duchêne

Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE). 

L’UNamur et le blob à bord de la Station spatiale internationale avec l’astronaute belge Raphaël Liegéois

Biologie
Physique
Espace
UNIVERSEH

Les trois expériences scientifiques belges sélectionnées pour être menées à bord de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la mission de l’astronaute Raphaël Liégeois en 2026 viennent d’être dévoilées par le service public de la Politique scientifique fédérale (Belspo). L’une d’elles est portée par une équipe de l’UNamur pour une expérience à la croisée de la biologie et de la physique visant à analyser la résistance du « blob », un organisme unicellulaire atypique.  

Physarum polycephalum

Les trois expériences scientifiques ont été sélectionnées parmi 29 projets pour "leur valeur scientifique, leur faisabilité technique et leur compatibilité budgétaire », précise le service public de la Politique scientifique fédérale (Belspo).

Historiquement, la Belgique a bâti une expertise et une influence notables au sein de l’Agence spatiale européenne (ESA). L’UNamur se trouve aujourd’hui au cœur d’une expérience qui sera déployée lors du séjour de l’astronaute belge Raphaël Liegéois à bord de l’ISS en 2026. Le projet BeBlob, mené à l’interface de la biologie et de la physique, vise à étudier Physarum polycephalum, communément appelé « blob ». 

Les propriétés étonnantes du blob

Cet organisme unicellulaire atypique, n’appartenant ni aux plantes, ni aux champignons, ni aux animaux, fascine les scientifiques autant que le grand public. « Bien que dépourvu de système nerveux, le blob est capable de résoudre des problèmes complexes, comme trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe, et d’apprendre de son environnement », explique Boris Hespeels.

Physarum polycephalum

Boris Hespeels est chercheur au sein de l’institut ILEE et porteur du projet Beblob aux côtés d’Anne-Catherine Heuskin, chercheuse au sein de l’institut Narilis. « Nous nous intéressons aussi à ses étonnantes capacités à se dessécher complètement et à survivre à des stress extrêmes, notamment le vide spatial, les températures extrêmes ou encore de fortes doses de radiation provoquant des dommages massifs de l’ADN », poursuivent les deux chercheurs namurois. 

Développement d’un vaisseau miniaturisé pour le blob

Forts de leur expérience acquise lors de précédentes missions à bord de l’ISS avec d’autres modèles biologiques, les équipes de l’UNamur ont mis au point un nouveau « vaisseau » miniaturisé permettant d’emporter différents échantillons de blob. Sur orbite, l’astronaute réhydratera les échantillons, qui devront alors s’adapter à leur nouvel environnement. Les objectifs sont doubles : d’une part, évaluer les effets de l’environnement orbital sur le métabolisme du blob ; d’autre part, étudier la réparation de l’ADN dans des échantillons préalablement irradiés sur Terre par des doses massives. Les scientifiques analyseront la manière dont cet organisme répare son génome en microgravité et détermineront si ce processus est modifié par le vol spatial.

Implications et applications potentielles

Ces travaux devraient permettre d’identifier des acteurs clés de la protection et de la réparation cellulaire en conditions extrêmes. Associés aux nombreuses expériences menées à l’UNamur, ils pourraient à terme déboucher sur la mise au point de nouvelles molécules capables de protéger les astronautes, de préserver des échantillons biologiques fragiles ou encore de limiter les effets secondaires des radiothérapies en protégeant les cellules saines des patients.

Image
Boris Hespeels

Malgré la récente médiatisation –polémique – des vols touristiques, l’espace demeure aujourd’hui, et le restera probablement pour les années à venir, un environnement difficilement accessible et hostile à la présence humaine. La Station spatiale internationale (ISS), assemblée au début des années 2000, a été conçue comme un immense laboratoire permettant non seulement d’étudier des phénomènes impossibles à reproduire sur Terre, mais aussi d’analyser l’impact de la microgravité et de l’exposition aux radiations cosmiques sur le vivant. Pour préparer l’avenir de l’exploration, qui passera par de nouvelles stations orbitales, un retour durable sur la Lune et, à terme, l’installation de l’homme sur Mars, l’étude de l’adaptation du vivant et la protection des astronautes constituent une priorité pour les agences spatiales. Parallèlement, la recherche fondamentale s’intéresse toujours à l’origine de la vie et à la possibilité de son existence ailleurs dans l’Univers.

Boris Hespeels Chercheur en biologie au sein de l'Institut ILEE

Sensibiliser les plus jeunes et susciter des vocations

Enfin, le projet BeBlob s’inscrit dans la vocation de l’UNamur de diffuser la science au plus grand nombre. Un volet didactique et pédagogique accompagnera ainsi l’expérience : Physarum polycephalum sera introduit dans les écoles pour mettre en valeur la recherche, l’aventure humaine vécue par l’astronaute belge au sein de l’ISS, et pour susciter des vocations scientifiques grâce à la combinaison inspirante entre exploration spatiale et propriétés extraordinaires de cet organisme.

Station spatiale internationale (ISS)

Mission spatiale 2026

Découvrez les autres expériences scientifiques sélectionnées pour être menées à bord de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la mission de l’astronaute Raphaël Liégeois en 2026

 

 

Un projet SPP Politique scientifique fédérale (BELSPO-Belgian Science Policy Office), avec le soutien de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Logos ESA - Belspo

UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity) s’inscrit dans le cadre de l’initiative «Universités européennes», promue par la Commission européenne. Elle ambitionne de développer un espace pour relever les défis sociétaux, sociaux et environnementaux découlant de la politique spatiale européenne.

Une nouvelle étude révèle que les anxiolytiques perturbent la migration des saumons

Biologie
Durable
ODD 14 - Vie aquatique
ODD 6 - Eau propre et assainissement
Santé

Une équipe de recherche internationale dirigée par l'Université suédoise des sciences agricoles a découvert comment la pollution pharmaceutique modifie le comportement et les schémas de migration du saumon de l'Atlantique. Le professeur Eli Thoré, du Département de biologie et de l'institut de recherche ILEE de l'Université de Namur, a contribué à cette étude de terrain inédite, qui vient d'être publiée dans « Science ».

Adult salmon - Credit Jorgen Wiklund

Crédit image | Jörgen Wiklund

Contrairement aux études précédentes menées en laboratoire, cette expérience à grande échelle s'est déroulée dans une rivière suédoise et a combiné une exposition pharmaceutique réaliste avec une télémétrie de pointe pour suivre le comportement de 279 saumons juvéniles (smolts) au cours de leur migration vers la mer. Les saumons ont été exposés soit à l'anxiolytique clobazam (une benzodiazépine), soit à un analgésique courant, soit aux deux, soit à aucun des deux. Les médicaments ont été administrés au moyen d'implants à libération lente, à des doses reproduisant les concentrations mesurées précédemment chez les poissons sauvages des rivières polluées.

Les chercheurs ont constaté que les saumons exposés au clobazam franchissaient les barrières migratoires de deux à huit fois plus vite que les autres groupes. Étonnamment, une proportion plus élevée - plus du double - de ces poissons a atteint la mer en vie. Mais s'agit-il d'une bonne nouvelle ?

« À première vue, il peut s'agir d'un effet positif », déclare le professeur Eli Thoré, qui a contribué à l'analyse des données, à l'interprétation et à la publication de l'étude. « Mais de tels changements de comportement peuvent entraîner des coûts cachés. En se déplaçant plus rapidement, les poissons peuvent prendre plus de risques ou utiliser l'énergie de manière moins efficace, ce qui pourrait compromettre leurs chances de survivre au voyage de retour pour frayer. Sans parler des répercussions que cela pourrait avoir sur d'autres espèces et sur l'écosystème dans son ensemble ».

Des expériences complémentaires en laboratoire ont montré que les saumons exposés au clobazam se comportaient moins socialement et ne parvenaient pas à se regrouper étroitement lorsqu'ils étaient confrontés à un brochet prédateur. La formation de bancs est une stratégie clé de lutte contre les prédateurs chez les poissons, et la perte de ce type de comportement peut accroître la vulnérabilité à l'état sauvage.

Salmon-Eli Thoré - Credit Michael Bertram
Credit | Michael Bertram

C'est la première fois que les effets comportementaux de médicaments psychiatriques sont testés à grande échelle sur des poissons migrateurs dans leur habitat naturel. Le professeur Thoré a participé au projet lors de ses recherches postdoctorales à l'Université suédoise des sciences agricoles (SLU) et reste activement impliqué dans la collaboration aujourd'hui.

« Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un partenariat à long terme entre l'UNamur et la SLU », explique-t-il. « Nous travaillons ensemble sur plusieurs projets afin de mieux comprendre comment les polluants pharmaceutiques affectent le comportement et l'écologie des animaux sauvages, et comment nous pouvons atténuer ces effets. C'est une collaboration productive, et je la vois évoluer vers un lien structurel à long terme entre nos institutions ».

Un problème mondial avec une pertinence locale

Des résidus pharmaceutiques tels que le clobazam sont fréquemment détectés dans les rivières européennes, y compris dans les cours d'eau belges. Une étude mondiale réalisée en 2022 a révélé qu'une rivière sur quatre dans le monde contient des concentrations pharmaceutiques considérées comme dangereuses pour la vie aquatique. Les rivières de Bruxelles ont été classées parmi les 20 % les plus contaminées.

 « Les médicaments comme le clobazam sont conçus pour agir sur le cerveau à faible dose, et il en va de même lorsqu'ils sont absorbés par les poissons », explique le professeur Thoré. «n Nos résultats montrent que même de très faibles concentrations, pertinentes pour l'environnement, peuvent modifier la migration et le comportement d'une espèce importante sur le plan écologique, économique et culturel, comme le saumon. »

Il ajoute : « Le saumon vit également en Belgique, notamment dans la Meuse. Dans le cadre du projet ORION, une initiative Interreg lancée il y a quelques mois seulement et réunissant des partenaires de Wallonie, de Flandre et de France, nous utilisons maintenant le saumon comme espèce sentinelle pour étudier l'influence des polluants sur la santé de la Meuse et de ses habitants. Ce que nous avons observé en Suède est tout à fait pertinent chez nous ».

Logo interreg ORION

Comme il l'a expliqué dans une interview accordée à De Standaard : 

Image
Picture of Eli Thoré

Cette recherche souligne la nécessité d'une réglementation appropriée des émissions pharmaceutiques et de technologies efficaces de traitement des eaux usées, et pourrait encourager le développement de médicaments plus écologiques et plus respectueux de l'environnement. 

Eli Thoré Professeur au Département de biologie et chercheur au sein de l'Institut ILEE

Mini-bio - Prof. Eli Thoré

Eli Thoré est professeur au Département de biologie et expert en comportement animal et en recherche sur la pollution environnementale à l'Université de Namur (Belgique), où il dirige le Laboratoire de Biodynamique Adaptative (LAB), qui fait partie de l'Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE). Il est également membre de l'Institut Life, Earth and Environment (ILEE). Son équipe adopte une approche intégrative pour comprendre comment les animaux réagissent aux changements environnementaux, en particulier ceux induits par l'activité humaine, y compris la pollution pharmaceutique. En se concentrant sur le comportement animal ainsi que sur ses mécanismes sous-jacents et ses conséquences écologiques plus larges - et en reliant ces différentes échelles - son équipe s'efforce de faire progresser les connaissances scientifiques et de contribuer à des écosystèmes prospères qui peuvent catalyser le développement durable.

Lire l'article scientifique publié dans Science: Pharmaceutical pollution influences river-to-sea migration in Atlantic salmon (Salmo salar)

Un four pour reproduire des processus magmatiques des roches de Mars

Géologie
UNIVERSEH

Max Collinet, professeur de géologie à la Faculté des sciences et chercheur au sein de l’Institute of Life, Earth and Environment (ILEE), vient d’obtenir un financement équipement (EQP) du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.  

Photo de Max Collinet, logo FNRS et ILEE

Les roches qui composent la croûte des planètes présentent une grande diversité de compositions chimiques et minéralogiques. Ces roches proviennent pour la plupart du refroidissement lent de magmas issus de la fusion d’autres roches situées plus en profondeur (ce que l’on nomme le manteau).

Entre leur source et la surface, les magmas subissent des transformations continues, car des cristaux se forment et se séparent, modifiant progressivement leur composition. Il est théoriquement possible d’utiliser les roches de surface pour en déduire la composition de l’intérieur des planètes. Cela nécessite cependant une compréhension détaillée des processus magmatiques, qui peuvent être partiellement reproduits en laboratoire.

 

Le financement obtenu sera utilisé pour acquérir un four capable d’atteindre des températures allant jusqu’à 1600 °C, afin d’étudier les équilibres chimiques entre les magmas et les différents cristaux qui s’y forment.

Lame mince de météorite martienne (shergottite)
Lame mince de météorite martienne (shergottite) : basalte à olivine (grands cristaux colorés), une roche formée par la cristallisation d’un magma originaire du manteau à la surface de Mars qui a ensuite été éjectée par un impact.

Deux objectifs

Le premier objectif est de contraindre les processus magmatiques à l’origine de roches vieilles de plus de 3,5 milliards d’années, analysées par le rover Perseverance sur Mars. Cela devrait permettre d’identifier la nature des roches du manteau en profondeur mais aussi de mieux comprendre comment la croûte martienne, dans son ensemble, s’est formée.

Le second objectif est d’étudier des processus magmatiques encore plus anciens, actifs il y a plus de 4,5 milliards d’années, à une époque où les planètes étaient toujours en cours de formation et n’avaient pas encore atteint leur taille finale. À cette époque, le système solaire était peuplé de petites planètes miniatures, les planétésimaux, dont la très grande majorité a été incorporée par les planètes, alors en pleine croissance. Certains fragments de ces planétésimaux ont survécu et forment ce que l’on appelle aujourd’hui les astéroïdes.

Image
Photo de Max Collinet

Nous pouvons également étudier les météorites provenant de ces planétésimaux et reproduire les processus magmatiques qui en sont à l’origine, afin de comprendre pourquoi les planètes du système solaire sont couvertes de roches aux compositions si variées.

Max Collinet Professeur de géologie, Faculté des sciences et Institut ILEE

Max Collinet - Mini CV

Max Collinet a rejoint l’Université de Namur en septembre 2023.  Il apporte une expertise unique en pétrologie magmatique et géologie planétaire. Ayant exploré les roches martiennes à travers l'étude de météorites, il a également examiné les météorites d'astéroïdes au MIT de Boston. À l’UNamur, il a l'ambition de développer un laboratoire de pétrologie expérimentale et de collaborer avec des physiciens. 

Photos de Max Collinet

Engagé dans le programme UNIVERSEH, Max Collinet se positionne comme une figure clé dans le domaine géologique et spatial.

Pour aller plus loin, lire notre article précédent : Comprendre les roches de Mars tombées sur la Terre : portrait d’un géologue avec la tête dans les étoiles

L’institut ILEE - Institute of Life, Earth and Environment

L'Institut de la Vie, de la Terre et de l'Environnement de l'Université de Namur réunit une équipe d'experts issus de divers horizons et disciplines pour travailler en collaboration en utilisant des technologies innovantes et des méthodes scientifiques rigoureuses afin d'apporter des contributions significatives au domaine des sciences de l'environnement.  Les chercheurs collaborent dans des recherches interdisciplinaires autour de 5 domaines de recherche.

Logo institut de recherche ilee

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement. 

Logo FNRS

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien

Histoire
Biologie

Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Loup UNamur

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle). 

Les enjeux de cette recherche ? 

  • Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions, 
  • Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines, 
  • Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.

Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.

Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats. 

Certificat oreille

Les principaux résultats de cette analyse :

  • Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
  • Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
  • Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
  • Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
  • Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
  • Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.
Image
Julie Duchêne

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine 

Julie Duchêne Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH

Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.

Envie d'en savoir plus ?

Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »  

Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"

Pour aller plus loin …

Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé

L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.

  • Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
  • Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
  • Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
  • Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
  • Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
  • L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.

Une étude qui se prolonge en exposition

La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à : 

A propos de Julie Duchêne

Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE). 

L’UNamur et le blob à bord de la Station spatiale internationale avec l’astronaute belge Raphaël Liegéois

Biologie
Physique
Espace
UNIVERSEH

Les trois expériences scientifiques belges sélectionnées pour être menées à bord de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la mission de l’astronaute Raphaël Liégeois en 2026 viennent d’être dévoilées par le service public de la Politique scientifique fédérale (Belspo). L’une d’elles est portée par une équipe de l’UNamur pour une expérience à la croisée de la biologie et de la physique visant à analyser la résistance du « blob », un organisme unicellulaire atypique.  

Physarum polycephalum

Les trois expériences scientifiques ont été sélectionnées parmi 29 projets pour "leur valeur scientifique, leur faisabilité technique et leur compatibilité budgétaire », précise le service public de la Politique scientifique fédérale (Belspo).

Historiquement, la Belgique a bâti une expertise et une influence notables au sein de l’Agence spatiale européenne (ESA). L’UNamur se trouve aujourd’hui au cœur d’une expérience qui sera déployée lors du séjour de l’astronaute belge Raphaël Liegéois à bord de l’ISS en 2026. Le projet BeBlob, mené à l’interface de la biologie et de la physique, vise à étudier Physarum polycephalum, communément appelé « blob ». 

Les propriétés étonnantes du blob

Cet organisme unicellulaire atypique, n’appartenant ni aux plantes, ni aux champignons, ni aux animaux, fascine les scientifiques autant que le grand public. « Bien que dépourvu de système nerveux, le blob est capable de résoudre des problèmes complexes, comme trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe, et d’apprendre de son environnement », explique Boris Hespeels.

Physarum polycephalum

Boris Hespeels est chercheur au sein de l’institut ILEE et porteur du projet Beblob aux côtés d’Anne-Catherine Heuskin, chercheuse au sein de l’institut Narilis. « Nous nous intéressons aussi à ses étonnantes capacités à se dessécher complètement et à survivre à des stress extrêmes, notamment le vide spatial, les températures extrêmes ou encore de fortes doses de radiation provoquant des dommages massifs de l’ADN », poursuivent les deux chercheurs namurois. 

Développement d’un vaisseau miniaturisé pour le blob

Forts de leur expérience acquise lors de précédentes missions à bord de l’ISS avec d’autres modèles biologiques, les équipes de l’UNamur ont mis au point un nouveau « vaisseau » miniaturisé permettant d’emporter différents échantillons de blob. Sur orbite, l’astronaute réhydratera les échantillons, qui devront alors s’adapter à leur nouvel environnement. Les objectifs sont doubles : d’une part, évaluer les effets de l’environnement orbital sur le métabolisme du blob ; d’autre part, étudier la réparation de l’ADN dans des échantillons préalablement irradiés sur Terre par des doses massives. Les scientifiques analyseront la manière dont cet organisme répare son génome en microgravité et détermineront si ce processus est modifié par le vol spatial.

Implications et applications potentielles

Ces travaux devraient permettre d’identifier des acteurs clés de la protection et de la réparation cellulaire en conditions extrêmes. Associés aux nombreuses expériences menées à l’UNamur, ils pourraient à terme déboucher sur la mise au point de nouvelles molécules capables de protéger les astronautes, de préserver des échantillons biologiques fragiles ou encore de limiter les effets secondaires des radiothérapies en protégeant les cellules saines des patients.

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Boris Hespeels

Malgré la récente médiatisation –polémique – des vols touristiques, l’espace demeure aujourd’hui, et le restera probablement pour les années à venir, un environnement difficilement accessible et hostile à la présence humaine. La Station spatiale internationale (ISS), assemblée au début des années 2000, a été conçue comme un immense laboratoire permettant non seulement d’étudier des phénomènes impossibles à reproduire sur Terre, mais aussi d’analyser l’impact de la microgravité et de l’exposition aux radiations cosmiques sur le vivant. Pour préparer l’avenir de l’exploration, qui passera par de nouvelles stations orbitales, un retour durable sur la Lune et, à terme, l’installation de l’homme sur Mars, l’étude de l’adaptation du vivant et la protection des astronautes constituent une priorité pour les agences spatiales. Parallèlement, la recherche fondamentale s’intéresse toujours à l’origine de la vie et à la possibilité de son existence ailleurs dans l’Univers.

Boris Hespeels Chercheur en biologie au sein de l'Institut ILEE

Sensibiliser les plus jeunes et susciter des vocations

Enfin, le projet BeBlob s’inscrit dans la vocation de l’UNamur de diffuser la science au plus grand nombre. Un volet didactique et pédagogique accompagnera ainsi l’expérience : Physarum polycephalum sera introduit dans les écoles pour mettre en valeur la recherche, l’aventure humaine vécue par l’astronaute belge au sein de l’ISS, et pour susciter des vocations scientifiques grâce à la combinaison inspirante entre exploration spatiale et propriétés extraordinaires de cet organisme.

Station spatiale internationale (ISS)

Mission spatiale 2026

Découvrez les autres expériences scientifiques sélectionnées pour être menées à bord de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la mission de l’astronaute Raphaël Liégeois en 2026

 

 

Un projet SPP Politique scientifique fédérale (BELSPO-Belgian Science Policy Office), avec le soutien de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Logos ESA - Belspo

UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity) s’inscrit dans le cadre de l’initiative «Universités européennes», promue par la Commission européenne. Elle ambitionne de développer un espace pour relever les défis sociétaux, sociaux et environnementaux découlant de la politique spatiale européenne.

Une nouvelle étude révèle que les anxiolytiques perturbent la migration des saumons

Biologie
Durable
ODD 14 - Vie aquatique
ODD 6 - Eau propre et assainissement
Santé

Une équipe de recherche internationale dirigée par l'Université suédoise des sciences agricoles a découvert comment la pollution pharmaceutique modifie le comportement et les schémas de migration du saumon de l'Atlantique. Le professeur Eli Thoré, du Département de biologie et de l'institut de recherche ILEE de l'Université de Namur, a contribué à cette étude de terrain inédite, qui vient d'être publiée dans « Science ».

Adult salmon - Credit Jorgen Wiklund

Crédit image | Jörgen Wiklund

Contrairement aux études précédentes menées en laboratoire, cette expérience à grande échelle s'est déroulée dans une rivière suédoise et a combiné une exposition pharmaceutique réaliste avec une télémétrie de pointe pour suivre le comportement de 279 saumons juvéniles (smolts) au cours de leur migration vers la mer. Les saumons ont été exposés soit à l'anxiolytique clobazam (une benzodiazépine), soit à un analgésique courant, soit aux deux, soit à aucun des deux. Les médicaments ont été administrés au moyen d'implants à libération lente, à des doses reproduisant les concentrations mesurées précédemment chez les poissons sauvages des rivières polluées.

Les chercheurs ont constaté que les saumons exposés au clobazam franchissaient les barrières migratoires de deux à huit fois plus vite que les autres groupes. Étonnamment, une proportion plus élevée - plus du double - de ces poissons a atteint la mer en vie. Mais s'agit-il d'une bonne nouvelle ?

« À première vue, il peut s'agir d'un effet positif », déclare le professeur Eli Thoré, qui a contribué à l'analyse des données, à l'interprétation et à la publication de l'étude. « Mais de tels changements de comportement peuvent entraîner des coûts cachés. En se déplaçant plus rapidement, les poissons peuvent prendre plus de risques ou utiliser l'énergie de manière moins efficace, ce qui pourrait compromettre leurs chances de survivre au voyage de retour pour frayer. Sans parler des répercussions que cela pourrait avoir sur d'autres espèces et sur l'écosystème dans son ensemble ».

Des expériences complémentaires en laboratoire ont montré que les saumons exposés au clobazam se comportaient moins socialement et ne parvenaient pas à se regrouper étroitement lorsqu'ils étaient confrontés à un brochet prédateur. La formation de bancs est une stratégie clé de lutte contre les prédateurs chez les poissons, et la perte de ce type de comportement peut accroître la vulnérabilité à l'état sauvage.

Salmon-Eli Thoré - Credit Michael Bertram
Credit | Michael Bertram

C'est la première fois que les effets comportementaux de médicaments psychiatriques sont testés à grande échelle sur des poissons migrateurs dans leur habitat naturel. Le professeur Thoré a participé au projet lors de ses recherches postdoctorales à l'Université suédoise des sciences agricoles (SLU) et reste activement impliqué dans la collaboration aujourd'hui.

« Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un partenariat à long terme entre l'UNamur et la SLU », explique-t-il. « Nous travaillons ensemble sur plusieurs projets afin de mieux comprendre comment les polluants pharmaceutiques affectent le comportement et l'écologie des animaux sauvages, et comment nous pouvons atténuer ces effets. C'est une collaboration productive, et je la vois évoluer vers un lien structurel à long terme entre nos institutions ».

Un problème mondial avec une pertinence locale

Des résidus pharmaceutiques tels que le clobazam sont fréquemment détectés dans les rivières européennes, y compris dans les cours d'eau belges. Une étude mondiale réalisée en 2022 a révélé qu'une rivière sur quatre dans le monde contient des concentrations pharmaceutiques considérées comme dangereuses pour la vie aquatique. Les rivières de Bruxelles ont été classées parmi les 20 % les plus contaminées.

 « Les médicaments comme le clobazam sont conçus pour agir sur le cerveau à faible dose, et il en va de même lorsqu'ils sont absorbés par les poissons », explique le professeur Thoré. «n Nos résultats montrent que même de très faibles concentrations, pertinentes pour l'environnement, peuvent modifier la migration et le comportement d'une espèce importante sur le plan écologique, économique et culturel, comme le saumon. »

Il ajoute : « Le saumon vit également en Belgique, notamment dans la Meuse. Dans le cadre du projet ORION, une initiative Interreg lancée il y a quelques mois seulement et réunissant des partenaires de Wallonie, de Flandre et de France, nous utilisons maintenant le saumon comme espèce sentinelle pour étudier l'influence des polluants sur la santé de la Meuse et de ses habitants. Ce que nous avons observé en Suède est tout à fait pertinent chez nous ».

Logo interreg ORION

Comme il l'a expliqué dans une interview accordée à De Standaard : 

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Picture of Eli Thoré

Cette recherche souligne la nécessité d'une réglementation appropriée des émissions pharmaceutiques et de technologies efficaces de traitement des eaux usées, et pourrait encourager le développement de médicaments plus écologiques et plus respectueux de l'environnement. 

Eli Thoré Professeur au Département de biologie et chercheur au sein de l'Institut ILEE

Mini-bio - Prof. Eli Thoré

Eli Thoré est professeur au Département de biologie et expert en comportement animal et en recherche sur la pollution environnementale à l'Université de Namur (Belgique), où il dirige le Laboratoire de Biodynamique Adaptative (LAB), qui fait partie de l'Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE). Il est également membre de l'Institut Life, Earth and Environment (ILEE). Son équipe adopte une approche intégrative pour comprendre comment les animaux réagissent aux changements environnementaux, en particulier ceux induits par l'activité humaine, y compris la pollution pharmaceutique. En se concentrant sur le comportement animal ainsi que sur ses mécanismes sous-jacents et ses conséquences écologiques plus larges - et en reliant ces différentes échelles - son équipe s'efforce de faire progresser les connaissances scientifiques et de contribuer à des écosystèmes prospères qui peuvent catalyser le développement durable.

Lire l'article scientifique publié dans Science: Pharmaceutical pollution influences river-to-sea migration in Atlantic salmon (Salmo salar)

Un four pour reproduire des processus magmatiques des roches de Mars

Géologie
UNIVERSEH

Max Collinet, professeur de géologie à la Faculté des sciences et chercheur au sein de l’Institute of Life, Earth and Environment (ILEE), vient d’obtenir un financement équipement (EQP) du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024.  

Photo de Max Collinet, logo FNRS et ILEE

Les roches qui composent la croûte des planètes présentent une grande diversité de compositions chimiques et minéralogiques. Ces roches proviennent pour la plupart du refroidissement lent de magmas issus de la fusion d’autres roches situées plus en profondeur (ce que l’on nomme le manteau).

Entre leur source et la surface, les magmas subissent des transformations continues, car des cristaux se forment et se séparent, modifiant progressivement leur composition. Il est théoriquement possible d’utiliser les roches de surface pour en déduire la composition de l’intérieur des planètes. Cela nécessite cependant une compréhension détaillée des processus magmatiques, qui peuvent être partiellement reproduits en laboratoire.

 

Le financement obtenu sera utilisé pour acquérir un four capable d’atteindre des températures allant jusqu’à 1600 °C, afin d’étudier les équilibres chimiques entre les magmas et les différents cristaux qui s’y forment.

Lame mince de météorite martienne (shergottite)
Lame mince de météorite martienne (shergottite) : basalte à olivine (grands cristaux colorés), une roche formée par la cristallisation d’un magma originaire du manteau à la surface de Mars qui a ensuite été éjectée par un impact.

Deux objectifs

Le premier objectif est de contraindre les processus magmatiques à l’origine de roches vieilles de plus de 3,5 milliards d’années, analysées par le rover Perseverance sur Mars. Cela devrait permettre d’identifier la nature des roches du manteau en profondeur mais aussi de mieux comprendre comment la croûte martienne, dans son ensemble, s’est formée.

Le second objectif est d’étudier des processus magmatiques encore plus anciens, actifs il y a plus de 4,5 milliards d’années, à une époque où les planètes étaient toujours en cours de formation et n’avaient pas encore atteint leur taille finale. À cette époque, le système solaire était peuplé de petites planètes miniatures, les planétésimaux, dont la très grande majorité a été incorporée par les planètes, alors en pleine croissance. Certains fragments de ces planétésimaux ont survécu et forment ce que l’on appelle aujourd’hui les astéroïdes.

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Photo de Max Collinet

Nous pouvons également étudier les météorites provenant de ces planétésimaux et reproduire les processus magmatiques qui en sont à l’origine, afin de comprendre pourquoi les planètes du système solaire sont couvertes de roches aux compositions si variées.

Max Collinet Professeur de géologie, Faculté des sciences et Institut ILEE

Max Collinet - Mini CV

Max Collinet a rejoint l’Université de Namur en septembre 2023.  Il apporte une expertise unique en pétrologie magmatique et géologie planétaire. Ayant exploré les roches martiennes à travers l'étude de météorites, il a également examiné les météorites d'astéroïdes au MIT de Boston. À l’UNamur, il a l'ambition de développer un laboratoire de pétrologie expérimentale et de collaborer avec des physiciens. 

Photos de Max Collinet

Engagé dans le programme UNIVERSEH, Max Collinet se positionne comme une figure clé dans le domaine géologique et spatial.

Pour aller plus loin, lire notre article précédent : Comprendre les roches de Mars tombées sur la Terre : portrait d’un géologue avec la tête dans les étoiles

L’institut ILEE - Institute of Life, Earth and Environment

L'Institut de la Vie, de la Terre et de l'Environnement de l'Université de Namur réunit une équipe d'experts issus de divers horizons et disciplines pour travailler en collaboration en utilisant des technologies innovantes et des méthodes scientifiques rigoureuses afin d'apporter des contributions significatives au domaine des sciences de l'environnement.  Les chercheurs collaborent dans des recherches interdisciplinaires autour de 5 domaines de recherche.

Logo institut de recherche ilee

FNRS, la liberté de chercher

Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale.  Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement. 

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Événements

26

ILEE-NARILIS lunch seminar

Séminaire

ILEE-NARILIS lunch seminar

Biologie
26
12:45 - 14:00
Université de Namur, auditoire L12 - rue Grafé, 1 - 5000 Namur

We are pleased to invite you to a seminar given byDr. Aniruddha Chatterjee, Department of Pathology, Dunedin School of Medicine, University of Otago, New Zealand.  Invited by Frédéric Silvestre (Department of Biology), who visited Otago University in November 2024 to meet with Aniruddha and other collaboration partners. Further cooperation is possible, supported by the partnership agreement between Otago University and UNamur and the Erasmus+ International Mobility Exchange fellowship.

Charting the DNA methylome landscape in cancer, chronic disease and phenotype

Abstract: Our team has developed some of the first pipelines for genome-scale DNA methylation analysis. Our work has revealed aberrant methylation and expression patterns in several cancer types and revealed new mechanism of epigenetic regulation in cancer cells. We are now applying cutting-edge whole genome scale DNA methylation analysis in tissues as well as well as in cell free DNA (epigenetic liquid biopsy) and epigenetic editing platforms to investigate clinically relevant biomedical questions in cancer (for example, methylation map of colorectal, prostate, lung cancer and pancreatic cancer patients). Our work in epigenetic editing has implication in revealing causal function and new epigenetic regulation. In this talk, I will present the key findings from some of our works over the years and also elaborate on some recent and future directions in understanding the role of DNA methylation events in cancer metastasis, early detection, and treatment monitoring in solid cancers and also in chronic diseases and phenotype. 

More information on the ILEE website

01

ILEE-NISM (lunch) seminar

Séminaire

ILEE-NISM (lunch) seminar

Physique
1
11:00 - 12:00
Université de Namur, Faculté des sciences, S05 - rue Grafé, 2 - 5000 Namur
Personne de contact :  Mayer Carolin

Monthly seminar for ILEE members to present their research during lunch. This time we are happy to welcome PhD Michael Shribak from the Marine Biological Laboratory, University of Chicago.

High-Sensitivity Birefringence Mapping Using Near-Circularly Polarized Light

I will describe several techniques for mapping a two-dimensional birefringence distribution, which can be classified according to the optical schemes and principles of work:

  • Illumination geometry (transmitted light/reflected light)
  • Image acquisition (sequential acquisition/simultaneous acquisition)
  • Polarization control (electrically controlled variable retardance/mechanical rotation).

This classification facilitates a comparative analysis of the capabilities and limitations in these methods for birefringence characterization. 
Polychromatic polarizing microscopy (PPM) provides unique capabilities to alternative methods. It leverages vector interference to generate vivid, full-spectrum colors at extremely low retardances, down to < 10 nm. PPM is a significant departure from conventional polarizing microscopes that rely on Newton interference, which requires retardances above 400 nm for color formation. Furthermore, PPM's color output directly reflects the orientation of the birefringent material, a feature absent in conventional microscopy where color is solely determined by retardance.

Joint seminar of ILEE & NISM!

Le séminaire est accessible à des personnes externes également, pas besoin de s'inscrire.

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Ce contenu est en cours de migration. Nous vous invitons à consulter la page externe de l'institut de recherche.