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Yves Poullet

On connaît Yves Poullet recteur de l’Université de Namur, Yves Poullet professeur à la Faculté de droit, Yves Poullet fondateur et directeur du CRIDS (Centre de Recherche en Information et Droit)… Mais derrière le recteur, le professeur et le chercheur de l’UNamur se cache aussi un ancien étudiant un brin fêtard, appréciant les blagues potaches, amateur de foot et de mousse au chocolat… Rencontre avec cet ancien candidat en droit (promo 1971), qui nous dit tout sur son expérience estudiantine namuroise !
Yves Poullet, vous êtes originaire de la région tournaisienne (Estaimbourg). Pourquoi avoir choisi de commencer vos études aux FUNDP ?

Photo interview recteur

C’était le choix de mon papa qui avait gardé un excellent souvenir de Namur. Il me semble que c’était un choix qui s’expliquait par la volonté d’un père de protéger son fils, qui à l’époque était un an à l’avance et n’était peut-être pas tout à fait mûr. D’autre part, mon frère (ndlr : Pierre, promo 1970) y était déjà inscrit et je le suivais d’un an.

Étiez-vous un étudiant très appliqué, voire modèle, ou plutôt fêtard ?

Est-ce que j’étais un étudiant très appliqué ? Certainement pas… J’avais une chance extraordinaire : je suivais mon frère, qui avait des notes de cours très bien faites. Je n’avais donc pas de marge de difficulté à cet égard ! J’étais un étudiant aimant bien fêter les choses avec mes compagnons, des vieux amis que je rencontre encore maintenant.

Vous étiez donc en kot durant ces années d’études?

J’ai fait une année au « home » de l’Université (ndlr : il s’agit du home central, au 61 rue de Bruxelles). Une année de rêve car lorsque vous arrivez à l’université, vous avez toujours ce problème de la solitude. Et j’ai eu l’occasion de découvrir des personnes qui, comme moi, arrivaient d’un peu partout, ainsi que des amis flamands. Dans mon couloir, il y avait pas mal de néerlandophones avec qui je garde beaucoup de contacts et d’amitiés. C’était une vie un peu semblable à l’internat, avec les blagues stupides et ridicules qu’on peut y faire… Pour ma deuxième année, j’avais un kot au Musée Rops, qui était à l’époque une maison avec des kots.

Si vous deviez nous parler d’une anecdote marquante de vos années d'études à Namur, quelle serait-elle? 

J'ai en tête des souvenirs liés à des guindailles sympathiques. Aujourd’hui, on voit moins ce sens de l’amusement, et de l’amusement collectif. Par exemple, je me souviens que nous avions enregistré le cours d’un professeur et, au moment de l’interruption, nous avions rebranché l’enregistrement. Le professeur suivant a alors attendu très longuement, jusqu’au moment où il a croisé le professeur qui, en principe, était censé donner cours puisqu’on entendait sa voix… Ce sont des souvenirs qui restent ! J’étais aussi délégué sport et je me souviens d’avoir organisé avec le Révérend Père Maon, académique de la Faculté de droit, une balade dans les Fagnes. Nous étions partis avec une trentaine d’étudiants.

À ce propos, nous avons trouvé dans nos archives une photo de vous en tenue de sport, aux côtés du Père Maon notamment. Pourriez-vous nous remettre cette photo en contexte ?

J’étais jeune assistant et nous avions décidé de faire un match de mini-foot avec une équipe composée d’assistants et de professeurs contre les étudiants.

Yves Poullet et RP Mahon sport

On a aussi fait des matches sur le terrain de sport au-dessus de la Citadelle. L’ambiance était très  bon enfant. Le contact avec les étudiants était très direct.

Un professeur vous a-t-il particulièrement marqué à Namur ?

Le RP Maon était véritablement l’âme de la Faculté de droit, il lui donnait une dimension humaine très importante. Je crois qu’il a marqué de nombreuses générations. C’est évident qu’il m’a aussi marqué, parce que c’est lui qui m’a demandé, quand j’étais à l’époque en 1re licence à Leuven, si ça m’intéressait de devenir assistant.

A. Maes, Y. Poullet (alors assistant et doctorant), M. Beaufays, P. Maon et P. Duchesne prêts à disputer le match de mini-foot profs-étudiants       >


Lorsque vous avez débuté vos études, le choix de poursuivre dans la recherche s’est-il directement imposé à vous ? Était-ce un objectif dès le départ ?

Je ne l’imaginais absolument pas, car je souhaitais partir dans les pays en voie de développement et avoir une carrière qui était tout à fait différente. Et progressivement, le goût pour l’enseignement et le contact avec les étudiants m’y ont amené. La recherche n’a pas été en réalité ma première préoccupation. Je l’ai découverte en dernière année d’université. Une fois sur le tas, ce que j’estimais le plus important était d’être assistant avec les étudiants et ce fut réellement une période bénie ! Ensuite j’ai eu le choix de faire une thèse de doctorat à Louvain ou de continuer à Namur. La philosophie d’approche de Namur me paraissait correspondre beaucoup plus à ce que je souhaitais.

À la lumière de votre expérience, quel est le changement le plus marquant chez les étudiants d'aujourd'hui, par rapport aux étudiants d'alors ?

On colle souvent des clichés aux étudiants actuels, en disant qu’ils sont plus individualistes, que leur relation à l’enseignement est beaucoup plus distante... J’ai surtout l’impression que ce sont des étudiants plus fragilisés. Avant, les études duraient un temps, mais il n’y avait pas de stress. Les parents ont aujourd’hui un stress de plus en plus important par rapport à leurs enfants. Je n’ai pas eu souvenir d’avoir vu mes parents se préoccuper de cette manière-là de notre réussite universitaire. À l’époque, on faisait des études universitaires en estimant que c’était un peu notre "devoir d’État". À l’heure actuelle il y a énormément de stress. C’est un stress sociétaire, cela doit être difficile. Avant, les études étaient indéniablement plus faciles en terme de quantité de matière qu’elles ne le sont actuellement. Quand je vois le cours que je donne, je n’imagine pas, en première année de mon temps, recevoir autant de contenu.

À l’époque, il y avait aussi moins de personnes qui se lançaient dans des études universitaires, alors que maintenant, c’est souvent le chemin habituel quand on sort de l’enseignement secondaire… 

Tout à fait. On a des auditoires qui se massifient parce que les gens savent que l’entrée dans la vie professionnelle passe souvent par là.

La fonction de recteur vous laisse aujourd'hui peu de temps libre. Durant les vacances ou vos heures de loisir, quels sont vos hobbys ou vos passions ?  Et votre plat préféré ?

J’adore les voyages, visiter les monuments historiques. J’adore Rome, surtout ce qui relève de la période baroque. J’adore la musique classique : j'en ai d'ailleurs à la maison, parce que mon épouse joue du violoncelle. J’apprécie le tennis, mais malheureusement je n’en fais plus depuis un an. Il est temps que je m’y remette ! En ce qui concerne le plat préféré, j’aime vraiment le gibier, même si je ne suis pas chasseur. Un bon faisan aux chicons… Et de la mousse au chocolat. Mais ça, tout le monde le sait !

 

Propos recueillis par Morgane Belin