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Nos anciens venus de Flandre

Louis Roppe, Christian Vincke, Patrick Van Hoestenberghe, Carl Bevernage et Ivo Onkelinx ont plusieurs choses en commun : ils sont amis, originaires de Flandre et ils ont tous suivi à Namur leurs candidatures en philosophie et lettres préparatoires au droit, qu’ils ont débutées en 1962. Autre point commun : tous sont nostalgiques de leurs années en droit à Namur. Plus de 50 ans plus tard, et après avoir poursuivi de brillantes carrières en Flandre, ils ont souhaité visiter leur ancienne Université et parcourir le campus où ils ont vécu leurs plus belles années d’études.

flandersAu lendemain de la rentrée académique à l’UNamur, l’ancien bourgmestre d’Hasselt et avocat Louis Roppe, le juriste et consultant en finance Christian Vincke, le notaire Patrick Van Hoestenberghe et les avocats Carl Bevernage et Ivo Onkelinx se présentent à la Faculté de droit pour une rencontre avec le doyen Marc Nihoul et le professeur Hendrik Vuye (à g. sur la photo). L’ambiance est détendue, l’heure est résolument aux souvenirs. La plupart reviennent pour la première fois à l’Université de Namur. « Je suis revenu une seule fois, pour déposer mon fils aîné, mais cela remontait à une vingtaine d’années », indique C. Bevernage.

Pourquoi avoir choisi Namur pour débuter leurs études, leur demande-t-on d’emblée ? La réputation jésuite des Facultés était vraisemblablement un atout indiscutable. « C’était rassurant pour les parents, synonyme d’une bonne éducation. Il était important pour eux de savoir que l’on était bien encadrés ». « À l’époque, dans les chambres du 61 rue de Bruxelles (le home central, NDLR), les lumières s’éteignaient automatiquement à 22h30, avec un avertissement à 21h30. Cette surveillance donnait confiance aux parents ».  Pour d’autres, le choix était tout personnel : « j’ai fait mon choix à la plus grande surprise de mes parents, et pour le plus grand plaisir de ma grand-mère qui était originaire de Mouscron », indique l’un des visiteurs. « Pour moi, c’était la langue. Je trouvais que les deux langues étaient importantes », poursuit son camarade. Une tradition familiale parfois : « Mon père a également fait ses études ici. Je l’ai suivi, mais c’était aussi un choix personnel de ma part », précise Louis Roppe. « Moi, j’habitais près de Louvain. Je m’étais mis d’accord de venir à Namur avec un copain, car ici, je pouvais venir en kot », ajoute un autre.

Ces étudiants font alors partie de la première génération d’étudiants véritablement néerlandophones à Namur. « Avant, il y avait pas mal de personnes qui venaient de Flandre, mais dont la langue maternelle était le français ». Des pionniers donc. À cette époque, les étudiants flamands représentaient jusqu’à 30 % des étudiants en droit. « Pour améliorer notre français, nous voulions fréquenter les francophones. Mais il faut bien reconnaître que les Flamands restaient tout de même un petit peu entre eux. D’ailleurs regardez, 50 ans plus tard, nous sommes tous restés amis ! Nous avons par contre perdu le contact avec nos camarades francophones. » « Les étudiants germanistes cherchaient également à nous trouver pour pratiquer un peu leur néerlandais et nous les connaissions assez bien. C’étaient seulement des francophones et non des flamands, car ce n’était pas autorisé », indique C. Bevernage, qui a épousé une ancienne en langues et littératures germaniques. Le professeur Hendrik Vuye souligne le lien qui unit encore aujourd’hui les étudiants venus de Flandre à l’Université de Namur : « Presque à chaque fois que je prends la parole quelque part en Flandre, il y a des anciens de l’Université qui viennent se présenter... Le lien qu’ils ont conservé avec l’UNamur est formidable ».

Très vite, nos anciens évoquent leurs anciens professeurs jésuites, qui sont restés pour eux quasi légendaires. « Il y a une salle Maon, incroyable ! », lance un ancien.  « Les professeurs que nous avons eu ici étaient formidables. On aimait aller au cours, c’était fascinant. À notre époque, la plupart des professeurs étaient des jésuites. Il y avait quelques exceptions : de Dorlodot en histoire du droit et encyclopédie du droit. Avec lui, tout le monde avait entre 10 et 12 et quand quelqu’un avait 14, toute la Faculté le savait ! ». On évoque aussi le professeur Dejong, en littérature néerlandaise, et René Noël en histoire économique, qui n’étaient pas jésuites. « Le Père Maon était incroyable, en droit romain. Je me rappelle encore vivement de ce qu’il expliquait ». « Il y a toutes sortes de légendes qui courent sur le Père Maon, c’était vraiment le père fondateur de la Faculté », indique Hendrik Vuye.  

Sont également évoqués le RP Lahaye en philosophie, le RP Joset, en histoire, et le RP Wankenne, qui fut recteur. Les anecdotes ne manquent pas ! « J’ai conservé le cours du père Lahaye, je l’ai ouvert il y a peu. L’essence de son cours était l’intersubjectivité. Nous avons tous été un peu intersubjectifs par la suite ! » (rires).

Nos anciens se renseignent également sur l’évolution de leur première Alma Mater : changement de nom (en 2013), nombre d’étudiants, nombre de filles dans l’auditoire (une seule rangée à l’époque !), évolution du nombre d’étudiants flamands, présence de professeurs jésuites…

Nous les laissons poursuivre leur visite de la Faculté et leurs discussions. Mais nous les retrouvons en fin de journée, particulièrement ensoleillée, sur la passerelle surplombant la Sambre, face à l’Arsenal.

Le temps d’une photo souvenir, et de leur souhaiter de revenir régulièrement encore à l’Université de Namur !


Propos recueillis par Morgane Belin