Aller au contenu. | Aller à la navigation

Université
Facultés
Études et Formations
Recherche
Service à la société
International

François Bersez

Jongler avec les TIC, oser l’e-business et tirer le meilleur parti de l’e-commerce : autant de prati ques indispensables à la croissance des entreprises dans une économie 2.0. Un défi relevé avec brio par l’entreprise Quatrième Dimension qui a reçu le prix de la PME de l’Année 2016. L’occasion de rencontrer François Bersez, cofondateur et administrateur délégué de 4D, mais également ancien étudiant de notre Université.

François BersezFrançois Bersez est un entrepreneur dans l’âme. Il a créé, à partir de ce qui n’était au départ qu’un job d’étudiant, le leader wallon de l’imprimerie et de la broderie sur textile... Des auditoires de l’Université aux ateliers de Naninne, retour sur une success story namuroise.

François Bersez, vous êtes né en 1968 à Renaix. Pourquoi avoir choisi l’UNamur pour faire vos études ?

Dans le domaine de l’informatique, Namur était particulièrement réputée. Je pense que je n’ai même pas cherché ailleurs ! (Ndlr : Le tout premier Institut d’informatique de Belgique a été créé aux FUNDP en 1970).

Vous avez suivi vos candidatures en sciences économiques, orientation informatique (promo 1989), avant d’entamer la maîtrise en informatique (promo 1993). Cette double formation a-t-elle été un véritable atout ?

Tout à fait. Je pense que je n’aurais pas pu trouver meilleure école en tant qu’entrepreneur. L’Université est une ouverture sur le monde, et c’est bien de connaître l’environnement dans lequel on entreprend.  J’y ai appris plein de choses, même en dehors de l’informatique,  comme le droit ou la comptabilité. Pour un entrepreneur, c’est un bagage précieux.

Pour vous, quelle est la spécificité de l’Université de Namur ?

Bon, moi, « ça date » ! (rires) Mais c’est une Université à taille humaine, une Université où s’établit une certaine proximité entre professeurs et étudiants. J’ai vraiment apprécié ce parcours. J’ai encore des contacts avec des gens qui étaient avec moi aux études. C’étaient de belles années.

Y a-t-il des professeurs qui vous ont particulièrement marqué ?

Oui, bien sûr. Philippe Van Bastelaer, le professeur du cours de « réseaux de télécommunications » par exemple. J’ai fait mon mémoire avec Jean-Luc Hainaut. J’ai toujours été un passionné de systèmes d’information, de bases de données... Ce sont des choses que j’ai pu appliquer dans mon entreprise.

Votre entreprise a obtenu le prix de la PME de l’Année (organisé par le groupe IPM) sur la thématique du numérique. Comment 4D a-t-elle négocié ce virage ?

Dès le début, nous avons identifié les processus, nous avons créé un système d’information unique et spécifique pour l’entreprise. Nous avons deux développeurs à temps plein afin d’adapter notre ERP « maison » en fonction des besoins de l’équipe. (Ndlr : ERP, Enterprise Resource Planning, en français : progiciel de gestion  intégré).

Quel que soit le domaine d’activité d’une entreprise, il est important qu’elle investisse dans ses outils informatiques ?

Tout à fait. Le développement informatique est là pour aider les gens, pas pour les contrôler. Il leur permet de travailler avec une maîtrise de l’ensemble de la chaîne et une estimation presque parfaite des capacités de production. Il y a donc moins d’incertitudes et moins de stress. Aujourd’hui, il existe des entreprises qui sont des pépites mais qui vont mourir parce qu’elles n’ont pas su prendre le tournant numérique, alors que leur produit en lui-même est génial.

Comment avez-vous été amené à vous lancer dans le monde de l’entreprise, et dans le secteur de l’imprimerie textile ?

J’y suis arrivé par hasard. Je travaillais pour un petit artisan de Namur afin de payer mes guindailles. Je vendais des t-shirts aux cercles... Et quand je me suis rendu compte que le produit pouvait intéresser n’importe qui et qu’il y avait moyen d’en automatiser la production, tout est parti de là. Nous n’avons rien fait d’extraordinaire, le métier  existait avant : nous avons professionnalisé le secteur, on s’est donné les outils des grands. Nous avons ouvert un bistrot qui nous a permis de manger pendant qu’on lançait l’entre-prise... J’ai toujours été entrepreneur dans l’âme. J’étais fort actif dans les cercles estudiantins. C’est moi qui ai fondé Le Petit Bitu 2 ! (Ndlr : le célèbre estaminet estudiantin situé rue de Bruxelles).

4D se distingue aussi par sa présence sur un terrain à la fois très local et international. Comment concilier les deux ?

On parle aussi bien à l’amicale des pêcheurs qu’à la grande entreprise internationale. Nous sommes présents partout en Belgique : à Namur, Mons, Charleroi, Bruxelles, Ostende... Notre capacité de réaction rapide, même pour les petites commandes, est un point fort. Mais même si le marché local est important, il ne suffit pas. Depuis quelques années, nous avons un bureau à Cologne. Nous sommes présents à l’international avec certains produits de niche, très spécialisés. À l’international, tout passe par le web et nos plateformes de vente en ligne. Ces dernières années, nous avons investi près de 2,5 millions dans les transferts sérigraphiques, sorte de décalcomanies pour t-shirts.

Avec le recul de votre expérience, quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui se sent la fibre  entrepreneuriale et aimerait se lancer ?

Je n’aime pas donner de conseils. La clé, c’est le travail. Personnellement, j’ai toujours eu l’intime conviction que ça allait aller, même si cela a pris du temps. Il faut y croire. On peut « se planter », ce n’est pas grave, on peut toujours recommencer. Et il faut prendre du plaisir. Prendre du plaisir, voilà mon conseil !

Propos recueillis par Morgane Belin