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Baptiste de Fraipont

Diplômé ingénieur de gestion (promo 2006) à l’Université de Namur, Baptiste de Fraipont est un jeune chef d’entreprise. Ce trentenaire revient avec nous sur son parcours universitaire et professionnel, qui l’a amené à diriger aujourd’hui l’entreprise de fabrication de crème glacée De Smet, située à Enghien. Vous rêvez de devenir un jeune entrepreneur, mais le contexte économique vous fait peur ? Ne manquez pas les conseils de Baptiste et inspirez-vous de sa recette : une bonne formation, un esprit d’entreprendre, et puis… oser !
Baptiste de Fraipont portraitPourquoi avoir débuté vos études à l’Université de Namur ?

J’ai fait mes humanités à Bruxelles. Mes parents habitaient dans le Brabant wallon et ont déménagé dans la région de Namur au moment où j'entrais à l’Université. J’ai un peu "fait le tour" des grandes universités en Belgique. Je savais que je voulais faire des études de gestion. Mon père est un ancien de Namur également, ce qui a certainement joué. Finalement, j’ai choisi Namur principalement pour son côté familial, la proximité entre les professeurs et les étudiants. Je m’étais dit que je commencerais les candis à Namur et que je verrais pour la suite. Et finalement, j’y suis resté jusqu’au bout !

D’après vous, quelle est la caractéristique de l’Université de Namur, qu’on ne retrouve pas ailleurs ?

Ce que j’ai apprécié à Namur, outre le côté familial, c’est qu’il s’agit d’une université qui se trouve au cœur d’une "vraie" ville, par rapport à Louvain-la-Neuve, par exemple, et autour de laquelle il y a une vraie vie, au-delà de l’aspect purement universitaire.

Aviez-vous déjà un objectif professionnel bien défini au moment où vous avez débuté vos études ?

Oui, même s’il n’était pas défini de manière très précise. Je m’intéressais déjà depuis longtemps à l’entrepreneuriat. J’avais notamment participé en fin d’humanités au projet « mini-entreprise ». J’ai toujours eu en tête de créer un jour ma propre entreprise.

À Namur, vous êtes-vous également investi dans des projets qui développaient la culture d’entrepreneuriat chez les étudiants ?

Pas tellement. Il y en avait très peu à l’époque. Pendant mes études, je me suis beaucoup investi dans le scoutisme. J’ai également participé à la création de camps de sport pour les jeunes. Je me souviens cependant avoir participé à un concours de business plan dans le cadre de l’Université. Ce type de projets commençait seulement à l’époque. Je me rends compte que ceux de ma génération ont moins un focus sur l’entrepreneuriat que ne l’ont les générations plus jeunes. On parle beaucoup plus de culture entrepreneuriale maintenant qu’à l’époque.

Diriez-vous, à la lumière de votre expérience, que les initiatives visant à développer l’entrepreneuriat chez les jeunes apportent un réel plus ?

Oui, je pense que c’est une très bonne chose. Tout le monde ne se destine pas forcément à l’entrepreneuriat, mais c’est une partie importante de la vie économique d’un pays. Donc je pense que donner cette possibilité de découverte à des étudiants est très positif !

Lors de vos études, un professeur vous a-t-il particulièrement marqué ?

Je n’ai pas un professeur en tête, mais plusieurs. Je me souviens de Monsieur Van Wymeersch. Lorsque j’ai racheté ma société, j’ai été revoir une partie de ses cours, qui m’étaient encore très utiles. J’ai fait mon mémoire avec Monsieur Schepens qui était en même temps actif sur le marché du travail et était un entrepreneur.

Imaginons un étudiant se lançant, à la rentrée, dans des études de gestion. Son rêve : devenir entrepreneur. Avec le recul, quels conseils lui donneriez-vous ?

D’abord, je lui dirais que la formation est importante : à la fois lors des études, mais aussi au début de la carrière professionnelle. J’ai commencé d’abord dans de grosses sociétés. J’y ai travaillé pendant sept ans avant de devenir entrepreneur, et je considère que c’est une bonne chose. Ça permet de se forger une expérience avant d’être livré à soi-même. Ensuite, je lui dirais qu’il faut oser. Durant les études de gestion, on nous parle beaucoup de gestion du risque, et il y en a plus quand on se destine à être entrepreneur. Donc, il faut savoir prendre le risque, même si il y aura toujours une certaine dose d’incertitude... Il faut parfois se jeter à l’eau et voir ce qui se passera par la suite, en acceptant de ne pas savoir tout maîtriser. 

Être jeune entrepreneur, c’est donc encore possible aujourd’hui, dans le contexte économique actuel ?

Oui, c’est peut-être même plus facile qu’il y a quelques années. Pour la génération de mes parents, l'entrepreneur n’avait pas du tout la même image qu’actuellement. Quelqu’un qui faisait des études devait trouver un bon job dans une grande société pour s’assurer un avenir et avoir une certaine stabilité. Maintenant, la carrière évolue beaucoup plus vite : on change de travail plus souvent, même dans les grosses sociétés. Quand je vois mes camarades de promotion, on a tous déjà changé deux ou trois fois de boulot en dix ans… Du coup, on est dans un système qui est plus entrepreneurial, même dans le cadre de grosses sociétés. Donc, c’est possible. Les banques ont toujours des budgets pour financer des projets. Elles sont peut-être plus strictes qu’avant, mais ce n’est peut-être pas plus mal parce que cela limite le risque pour celui qui se lance.

Aujourd’hui, vous êtes à la tête de votre entreprise, ce qui a toujours été votre rêve. Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?

Ce qui me plaît le plus, c’est le fait qu’on peut directement avoir un impact sur les choses : nos décisions sont tout de suite traduites dans les faits, et c’est assez valorisant. Dans les grosses sociétés, on est beaucoup plus spécialisés. On est une toute petite partie d’un énorme système et nos décisions n’ont pas toujours un impact réel sur la direction du navire.

Vous avez suivi la mission princière en Malaisie et à Singapour, à laquelle participait également notre Université. Les contacts à l’étranger font aussi partie des aspects intéressants de votre travail ?

C’était ma première mission. C’est très intéressant parce qu’on y rencontre beaucoup d’entrepreneurs de partout en Belgique. En partant, j’avais deux objectifs : développer le marché au niveau international et rencontrer d’autres représentants d’entreprises similaires pour faire du networking.

Et ça a marché ?

Oui ! Nous sommes surtout présents en Europe, dans les pays limitrophes de la Belgique, mais on a lancé il y a un peu plus de deux ans un projet en Nouvelle-Zélande. On a constaté que l’industrie alimentaire belge était assez reconnue à l’étranger, et nos produits sont fabriqués à base de chocolat belge... On a donc utilisé ce case study pour l’appliquer à d’autres pays, comme la Malaisie.

Finalement, comment expliquez-vous votre choix de rachat de l’entreprise familiale des glaces De Smet ?

J’avais toujours eu en tête de créer ma société en partant de rien, mais j’hésitais à me lancer. Puis j’ai entendu parler de quelqu’un qui avait racheté une entreprise et je me suis dit : « pourquoi ne pas regarder les entreprises qu’il y a sur le marché et qui sont à reprendre ? » Je me suis mis à chercher et je suis tombé assez rapidement sur cette entreprise-ci. La première rencontre fut un peu le fruit du hasard et, de fil en aiguille, le projet s’est concrétisé. Je n’ai pas cherché spécifiquement une entreprise dans la production de glaces, même si mes parents vous diraient qu’à l’âge de quatre ans, je voulais être marchand de glaces !

 

Propos recueillis par Morgane Belin