Aller au contenu. | Aller à la navigation

Université
Facultés
Études et Formations
Recherche
Service à la société
International

Nicolas Franckx

Diplômé en ingénieur de gestion de l'Université de Namur en 2009, Nicolas Franckx nous a quitté beaucoup trop tôt, emporté par la maladie en juin 2015. Son ami Florian Genart a tenu à honorer sa mémoire en livrant son témoignage.

L'histoire de Nicolas, un engagement à aller de l’avant…

Nicolas FranckxC’est ce 20 juin dernier que Nicolas, au terme d’une longue et pénible maladie, s’en est allé trop rapidement.

Le temps s’écoule, les grains du sablier de la vie tombent les uns après les autres laissant derrière eux un amas cristallin de souvenirs précieux. Pourtant nous n’oublions pas et chacun d’entre nous continue de penser à lui. Le voilà parti à 29 ans, en pleine fleur de l’âge, au moment où chacun se lance dans la vie et vole de ses propres ailes.

C’est en pensant à cela, qu’aujourd’hui je me dis que nous avons eu plus de chance que lui. Pourquoi est-ce lui qui a été touché et pas un autre ? Nous sommes entourés de mystères : mystère de la vie qui nous est donnée sans que nous comprenions pourquoi, mystère de la condition humaine, cette lumière composée de tant d’obscurité, mystère de la mort, donnée sans que nous en saisissions le sens. Nous pouvons et devons parfois nous estimer chanceux face à cette inégalité qui touche beaucoup d’hommes sur cette terre. Le cancer, c’est cette maladie infecte que l’homme et la médecine moderne tentent en vain de dompter, c’est la maladie du siècle.

Le besoin de raconter se fait ressentir, écrire pour ne pas oublier et partager avec les autres qui était Nicolas. Mais au fond, qui était vraiment Nicolas ? À vous anciens et actuels élèves du collège et de l'Université dont il a fait lui-même partie, j’aimerais vous faire partager un fragment de sa vie, une leçon de vie.

C’est en mai 1986 que Nicolas naît à la clinique Saint-Anne d’Anderlecht. Né de parents tous deux médecins de profession, bien connus et appréciés des Enghiennois. Il grandit entouré de ses 3 sœurs, Caroline, Anne-Charlotte et Pauline, la petite dernière. Sa position d’unique garçon lui vaut un rôle privilégié de grand frère. Les Franckx, une famille très soudée, donnent à leurs 4 enfants une solide éducation axée sur l’ouverture et le partage.   

Après des maternelles et primaires à l'école néerlandophone de Markevallei de Kokejane, il part au Collège Saint-Augustin où il suit 4 années de latin grec. M. Cuvelier se souvient : «  Son passage au collège m’a laissé de lui le souvenir d’un jeune ado attachant, assez serein et plein d’humour. Sans être un ardent défenseur du travail assidu, il se préparait convenablement à ses études supérieures, terminant son parcours en latin math de manière fort honorable ».

Très vite, dès ses cinq ans, Nicolas intègre les scouts qu’il poursuivra jusqu’à son adolescence. Il pratiquera aussi le basket, et même le football en tant que gardien de but. Il aimait la pratique du sport et surtout le respect des règles que celui-ci implique et l’esprit d’équipe. Sa maman Colette se confie : « il aimait se ressourcer sportivement dès que l’occasion se présentait et par exemple, il a participé aux premières avec son meilleur ami d’enfance Florian Godefroid ; Course bien évidemment remportée par ce binôme triomphant malgré une rotule cassée pour Nicolas ! »

Pendant ses années universitaires il pratiquera le rugby aux côtés de ses copains de mêlée, le quinze de la Vierge de Namur. Ce n’est  pas pour rien qu’il fut aussi cofondateur du Sportikot, un kot à projets qui avait pour vocation de créer des évènements sportifs tels que les joggings de décrassage le long des berges de la Sambre, le beach-volley au profit d’enfants défavorisés…

Diplômé en 2004 du collège, il entame des études d’ingénieur de Gestion aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur avec spécialisation en informatique de gestion (MI). Il était également président du CEE (nouvellement UStart), comité entrepreneurial et membre de l’alumni de l’Université de Namur. Fervent amateur des guindailles universitaires comme tout bon « student », il aimait organiser des pré-soirées chez lui et sortir ensuite avec ses amis au réputé Bunker organisé tous les mardis et jeudis.
Impatient de rentrer dans la vie active, il réalise ses premiers pas professionnels chez Baxter puis chez Accenture et assure avec brio, alternant les missions de Conseiller analyste tantôt à Singapore, tantôt à Chicago.

C’est alors, en 2010 qu’il est une première fois frappé par la maladie et qu’il entame un traitement lourd par hadronthérapie en Allemagne. Cartésien dans l’âme, Nicolas ne parlait que très peu de sa maladie, ne perdant jamais espoir. Son père Alain, qui lui faisait son pansement chaque matin, raconte : « Avec Nicolas au stade encore précoce de la maladie, nous avions l’image mais pas le son ».

A peine remis sur pied, il se met au golf avec passion, d’abord à Enghien et ensuite au golf d’Hullencourt. Il atteindra même en peu de temps l’honorable classement d’Handicap 14. Nicolas Thimister, ancien ami des FUNDP, partagea de nombreuses parties en sa compagnie, dont une mémorable en Suisse. « Au départ du 15 de Crans-Montana, Nico envoya un superbe drive slicé sur le toit d’un chalet. Le bruit fit sursauter une bonne partie des vacanciers de passage… A moins que ce ne fut le bon rire de Nico qui suivit directement !? Il a toujours su garder son esprit combatif, son sourire et son optimisme sans faille… afin que rien ne vienne gâcher la récompense tant attendue, la dégustation de son cigare du 19iéme trou. Même lors de notre dernière partie, 20 jours avant son départ et bien que terriblement affaibli, il resta égal à lui-même en rangeant avec son large sourire, une excellente carte… et comme à son habitude sans jamais se plaindre d’aucun maux. »

Malheureusement cette rémission s’avère de courte durée : la maladie reprend et c’est à nouveau une lutte permanente contre la souffrance que Nicolas entame avec courage. Il voulait nous démontrer par sa force d’avancer, que la science ne pouvait pas tout expliquer. Les médecins ont plus d’une fois été surpris par sa résistance inexplicable défiant leurs pronostics. "La Casa" où il allait fumer régulièrement le cigare, était devenu un refuge qui l'accueillait très chaleureusement.

En 29 ans d’existence il avait déjà entrepris beaucoup de projets, ouvert de nombreuses portes. Sa fiancée, Lorraine, était sa source d’inspiration, son leitmotiv.

Telle est son histoire : une vie riche faite de moments intenses, qu’il a partagés avec ses amis et ses proches. Nous ne l’oublierons pas !

« Le chagrin de l’avoir perdu, ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l’avoir connu. Le souvenir est le parfum de l’âme ».  George Sand.

Une fondation dénommée « Keeping me alive » est actuellement en cours de création. Ses sœurs les fondatrices, en concertation avec lui, désirent récolter des fonds pour aider la recherche thérapeutique contre ce type de cancer qu’est le carcinome adénoïde kystique des glandes salivaires. Jusqu’il y a peu ce cancer n’atteignait que les personnes âgées mais il concerne de plus en plus de jeunes de moins de 25 ans à l’heure actuelle. Contact : franckx.caroline@gmail.com

Florian Genart