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Des armes

Par Gil Anidjar.

Le propre de l’homme, ce serait la peine de mort. Jacques Derrida cite cette étrange proposition, suggérant immédiatement de s’armer de patience — une patience infinie, éternelle, voire létale — pour en décider vraiment.

Ou bien le propre de l’homme aurait à voir avec une autre arme, une autre machine de mort, “l’instrument d’un crime contre l’humanité,” peut-être, mais interprétée “comme machine au service de la dignité de l’homme” (La peine de mort, 268).

Que penser d’une telle arme, d’une telle machine?

Et que faire de cette "connivence essentielle,” dont Genet aurait témoigné, entre "l'arme du crime et l'arme de l'exécution capitale" (58), entre les moyens de destruction? Quoi des armes, après Derrida? Ou peut-être: qui, des armes?

N’y va-t-il pas de l’homme et de son propre? À moins que ce soit d’une machine qu’il en retourne? Quelle différence — désarme?