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Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
En mai 2025, le Département de physique recevait des visiteurs particuliers : deux namurois, Serge Mathot et François Briard, alumni de l’UNamur et membres du CERN. Plusieurs activités étaient au programme, allant de la visite de l’accélérateur à particules, en passant par la vulgarisation scientifique et les séminaires thématiques notamment en sciences du patrimoine. Objectif ? Identifier les domaines ou activités dans lesquels l’UNamur et le CERN pourraient renforcer leur collaboration.

Sur la photo, de gauche à droite : (en haut) Pierre Louette, Directeur du Département de physique ; François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN) ; Julien Colaux, spécialiste IBA, chercheur en physique ; Boris Hespeels, chercheur en biologie ; Alexandre Mayer, chercheur en physique ; Anne-Catherine Heuskin, chercheuse en physique et biophysique. (en bas) André Füzfa, astrophysicien et chercheur en mathématiques ; Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et Michaël Lobet; chercheur en physique.
L’histoire d’amour entre le CERN et l’UNamur ne date pas d’hier. Le complexe d’accélérateurs et le programme expérimental du CERN sont très différents et bien plus grands que ceux du Département de physique de l’UNamur mais les domaines dans lesquels les deux institutions travaillent ont beaucoup de points communs.
De plus, les deux invités ont une histoire personnelle avec l’UNamur. Le Département de physique a eu le plaisir d’accueillir Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et alumni du Département de physique de l’UNamur (1992) ainsi que François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN), et alumni de la Faculté d’informatique de l’UNamur (1994).
Les activités ont débuté par une rencontre entre les invités, la Rectrice Annick Castiaux, la Vice-rectrice à la recherche Carine Michiels, le Directeur du Département de physique Pierre Louette et plusieurs autres membres du Département de physique et de biologie. Après une présentation générale de l’Université, les participants ont pointé les missions communes aux deux institutions : la recherche et le transfert de technologies et de connaissances, le service à la société, la vulgarisation scientifique ou encore l’éducation et la formation.
Focus sur les rencontres
Lunch de la physique – Présentation du CERN
Le lunch de la physique est la rencontre mensuelle entre les étudiants et membres du département de physique et un professionnel, alumni ou non, venant expliquer son parcours et ce qu’il fait au quotidien en tant que physicien.
Durant cette rencontre à laquelle participaient environ 80 personnes, François Briard et Serge Mathot ont présenté le CERN, le plus grand laboratoire pour la physique des particules du monde. La mission du CERN est de comprendre les particules les plus élémentaires et les lois de notre univers.
A l’issue de ce séminaire, les étudiants sont ressortis avec des étoiles plein les yeux. En effet, les possibilités de stages ou même de premier emploi au CERN sont possibles pour les physiciens mais aussi dans de nombreux autres domaines.


Votre formation en physique à l’UNamur est votre meilleur sésame pour être engagé au CERN. C’est plus qu’un diplôme en physique des particules !
Certains programmes de stage au CERN répondent particulièrement bien aux demandes des jeunes étudiant-e-s belges.
La grande majorité des physiciens qui travaillent avec le CERN (plus de 13 000) sont en fait envoyés au CERN pour une période plus ou moins longue par leurs instituts de recherche nationaux qui les emploient. Le CERN offre une opportunité exceptionnelle de développer une expérience internationale avec d'excellentes conditions et dans un environnement unique au monde ! De quoi inspirer nos jeunes étudiants !
La visite de l’accélérateur de particules ALTAÏS et des équipements de la plateforme SIAM
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules ALTAÏS est utilisé dans divers domaines de recherche fondamentale ou recherche appliquée, notamment au travers de partenariats industriels. Le plus gros accélérateur linéaire actuel du CERN permet de produire des faisceaux de particules allant jusqu’à 160 MeV.

Rencontre avec les membres du projet ARC PHOENIX complété par un séminaire en sciences du patrimoine donné par Serge Mathot.
Le projet d'Action Recherche Concertée (ARC) PHOENIX vise à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des pièces de monnaie antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées par la caractérisation des matériaux.
Cette étude conjointe entre le Département de physique et le Namur Institute of Structured Matter (NISM) et le Département d’histoire et l'Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) permettra d'aborder les questions relatives à la chaîne de production et à l'utilisation de ces objets et matériaux dans les sociétés passées.
En parallèle, Serge Mathot a présenté un séminaire en sciences du patrimoine auquel une cinquantaine de personnes ont participé. Il a notamment présenté sa recherche et le tout nouvel accélérateur ELISA: un accélérateur miniaturisé permettant de délivrer un faisceau de protons de 2 MeV utilisé pour réaliser de véritables mesures au Portail de la science.
Rencontre avec François Briard autour de la vulgarisation scientifique
Avoir l'opportunité d'échanger avec François Briard, Chef de groupe du Portail de la science du CERN est une chance rare. Comparer les activités de vulgarisation a permis d'ouvrir de nouvelles pistes, de découvrir et de partager les approches, d'évaluer ce qui fonctionne ou non, en fonction du public cible. Un enrichissement fort satisfaisant pour les membres présents du Confluent des Savoirs (CDS), le service de sensibilisation et de diffusion de la recherche de l’Université de Namur.

Le Portail de la science du CERN est un lieu où l'on peut partir à la découverte du CERN et de la science en vivant des expériences authentiques et innovantes : expositions multimédia immersives, ateliers pratiques en labo, spectacles scientifiques, événements mariant science et culture, ateliers de prototypages sur le thème de l'innovation, visites de sites du CERN, le tout accompagné par du personnel du CERN.
BD Physix - L'énergie
Les professeurs André Füzfa et Michaël Lobet ont pu présenter le projet de bande dessinée réalisée avec l’auteur Jean-Marc Dubois.
Le thème? L’énergie !
Quoi de plus normal que d’en parler avec François Briard, vulgarisateur en chef au CERN, qui est intéressé par ce projet de vulgarisation sur un support accessible aux personnes de 7 à 77 ans !

Rencontre sur la thématique de la biophysique
La professeure Anne-Catherine Heuskin et le docteur Boris Hespeels travaillent actuellement sur le projet BEBLOB, un projet Belspo avec le soutien de l’ESA, dans le cadre de l’alliance UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity). Ils s’intéressent notamment à ses étonnantes capacités à résister à de fortes doses de radiation.
Anne-Catherine Heuskin travaille également en radiobiologie. Les particules sont utilisées pour irradier des cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et les empêcher de proliférer : c’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Rencontre avec la FaSEF en ce qui concerne les opportunités de formation des enseignants.
La rencontre a permis d’asseoir la volonté de la FaSEF et de l’UNamur de s’impliquer dans la coordination en Belgique francophone du « Belgian National Teacher Programme » que le CERN souhaite relancer dès 2026. Une réflexion a aussi été initiée concernant d’autres pistes en formation d’enseignants Telle qu’ une intervention prochaine du CERN à la « Salle des Pros », le lieu rassemblant la formation aux différents acteurs de la formation à l'enseignement à l’UNamur.
Une visite du TRAKK
Le TRAKK est le hub créatif namurois porté par 3 partenaires complémentaires sur le terrain : le BEP, le KIKK, et l'UNamur. Outre le lieu, François Briard a pu visiter le ProtoLab , qui fait le lien entre les idées et l'industrie en étant un pôle de recherche et développement décentralisé accessibles aux PME et porteurs de projet en proposant des accompagnements poussés dans le prototypage de produits ou de services.
Les invités du CERN
François Briard - Chef de groupe Portail de la science du CERN, alumni UNamur 1994
Ses spécialités :
- Les systèmes d’information, les applications administratives et les base de données (Oracle)
- La communication grand public
- La logistique d’accueil des visiteurs
- L’organisation d’évènements jusqu’à 80 000 participants.

Diplômé en droit et gestion des technologies de l’information (DGTIC) en 1994 après sa licence et maîtrise en informatique obtenue en 1993, François Briard travaille au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire de Genève, le plus grand laboratoire en physique des particules au monde.
Durant son cursus scolaire, effectué 100% à l'UNamur, il a été vice-président de la Régionale namuroise et délégué des étudiants durant ses années de candidatures en sciences économiques et sociales, option informatique.
Grâce à la formation pluridisciplinaire dispensée à l’UNamur, il a pu saisir plusieurs occasions de réorienter sa carrière au sein du CERN où il a été ingénieur systèmes d’information à partir de 1994 puis, à partir de 2014, , a redirigé sa carrière vers la communication grand-public, jusqu’à devenir Chef de groupe du Portail de la science, qui est le centre de communication grand public du CERN.
Serge Mathot - Referent Applied Physicist au CERN, alumni UNamur 1992
Ses spécialités
- Ion Beam Analysis (IBA)
- Métallurgie, brasage sous vide
- Radio-Frequency Quadrupole (RFQ) linacs, sources d’ions

Serge Mathot obtient son doctorat en sciences appliquées à l’UNamur en 1992, après sa licence en sciences physique en obtenue en 1985.
Il effectue ensuite un post-doctorat au Joint Research Center (EU science hub) de Geel, qui a pour vocation de rassembler des compétences pluridisciplinaires pour développer de nouvelles méthodes de mesure et des outils tels que des matériaux de référence.
Il parfait son expertise en métallurgie physique avant d’être engagé au CERN en 1995 comme Referent Applied Physicist. Il a travaillé sur de nombreux projets de recherche (CLOUD, MACHINA, ELISA…) et a développé de nombreuses pièces pour la fabrication des accélérateurs du CERN.
Le CERN
Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l’Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants ultimes de la matière : les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature.
Les instruments qu’utilise le CERN sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et enregistrent le résultat de ces collisions.
Fondé en 1954, le CERN est situé de part et d’autre de la frontière franco-suisse, près de Genève. Il a été l’une des premières organisations à l'échelle européenne et compte aujourd’hui 25 États membres, dont la Belgique.
Les programmes d’études en physique à l'UNamur
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, des particules élémentaires aux galaxies, vous avez soif de comprendre le pourquoi et le comment des phénomènes naturels que vous observez ? La physique répond à toutes vos questions.

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle).
Les enjeux de cette recherche ?
- Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions,
- Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines,
- Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.
Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.
Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats.

Les principaux résultats de cette analyse :
- Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
- Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
- Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
- Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
- Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
- Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine
Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.
Envie d'en savoir plus ?
Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »
Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"
Pour aller plus loin …
Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé
L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.
- Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
- Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
- Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
- Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
- Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
- L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.
Une étude qui se prolonge en exposition
La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à :
- De mai à début juin 2025 : séminaire de Floreffe
- De juin à septembre 2025 : Pairi Daiza
- D’octobre 2025 à mai 2026 : Musée gaumais
A propos de Julie Duchêne
Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE).

Jean-Marc Dewaele : « Le multilinguisme n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout »
Jean-Marc Dewaele : « Le multilinguisme n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout »
Professeur de linguistique appliquée et de multilinguisme à l’Université de Londres (Birkbeck et Institute of Education à University College London), Jean-Marc Dewaele est un expert des émotions dans l’apprentissage des langues. Ayant grandi en Flandre dans un environnement bilingue, il s’est très tôt intéressé aux interactions entre langues et identités. Il est invité à l’Université de Namur dans le cadre de la Chaire Francqui internationale 2024-2025, intitulée "Multilingualism and language learning. Challenges & Opportunities" en partenariat avec la VUB et l’UGent. Il partage son expertise et met en lumière l’importance des recherches scientifiques sur le multilinguisme et l’acquisition des langues.

Cet article est tiré de la rubrique "Invité" du magazine Omalius de mars 2025.
Comment votre parcours personnel a-t-il influencé votre intérêt pour le multilinguisme ?
J’ai grandi à Bruges, dans une famille bilingue. Je parlais le français avec mes parents et étudiais dans une école néerlandophone. Pendant mes études secondaires, mes camarades me faisaient ressentir que j’étais différent. Je comprenais leur dialecte ouest-flamand, mais je ne le parlais pas, ce qui me donnait l’impression de ne pas être totalement des leurs. Très jeune, cela m’a amené à me poser la question « pourquoi les bilingues sont-ils différents des monolingues ? » Plus tard, j’ai étudié le français à la Vrije Universiteit de Bruxelles. Là encore, j’ai ressenti une forme de tension linguistique. Les interviews pour des jobs académiques en Belgique tournaient toujours autour de mon profil linguistique et idéologique. Lorsque j’ai postulé à l’Université de Londres, on m’a demandé : « What can you contribute to this department? » Je me souviens avoir pensé : « Voilà la question que j’attendais ! On s’intéresse enfin à ce que je peux apporter et non à mon origine ».
Au quotidien, vous dites préférer utiliser l’anglais pour les affaires académiques, le néerlandais avec votre femme et vous réservez le français pour les blagues. Comment expliquez-vous cette répartition des langues ?
Je pense que chez toutes les personnes multilingues, chaque langue remplit une fonction spécifique et véhicule certaines connotations. Par exemple, si je veux faire rire mon épouse, j’utiliserai le français avec un accent allemand ou flamand local. Certains mots nous paraissent plus juteux ou amusants et on aime les intégrer à notre langage. On absorbe ce que l’on entend autour de soi et on le reproduit.
Justement, pourquoi certaines langues intègrent-elles des mots étrangers, comme l’anglais dans le français ou le flamand ?
Il n’existe pas de langue pure, elles évoluent toutes sans cesse, en intégrant des influences extérieures. En Belgique, je remarque que les nouvelles générations utilisent beaucoup plus de mots anglais qu’il y a 30 ans. À l’époque, lorsqu’on jurait en néerlandais, on disait godverdomme, alors qu’aujourd’hui, on entend plutôt shit ou fuck. Cette évolution s’explique par l’omniprésence de la culture anglophone qui favorise l’absorption progressive de certains mots. On remarque aussi cela en France, où le français a intégré de nombreux mots arabes, notamment sous l’influence de la musique rap. Chaque génération cherche à se distinguer de la précédente et cela passe souvent par l’adoption d’un langage qui lui est propre.
Comment donner le goût des langues aux étudiants ?
La notion d’enjoyment est très importante. C’est d’ailleurs une thématique qui a été étudiée par Laurence Mettewie, professeure à la Faculté de philosophie et de lettres de l’UNamur. Il a été montré que les étudiants wallons prennent plus de plaisir à apprendre l’anglais que le néerlandais, malgré des stratégies didactiques identiques. L’anglais est perçu comme une langue « cool », sans enjeu politique, contrairement au néerlandais, qui reste lié aux tensions politiques. Pourtant, apprendre la deuxième langue nationale est essentiel pour la cohésion du pays. Pour susciter l’intérêt des étudiants, il faut éveiller leur curiosité culturelle. Actuellement, beaucoup de personnes veulent apprendre le coréen grâce à la musique K-pop, car ils veulent comprendre les paroles. Cela prouve qu’une culture peut motiver à apprendre une langue. Pour enseigner les langues, il ne faut pas se limiter aux règles de grammaire. Il faut proposer aux étudiants des chansons, leur montrer des extraits de films, leur faire lire des textes captivants… ils doivent ressentir de la satisfaction en se rendant compte qu’ils sont capables de comprendre des choses concrètes et qu’ils progressent malgré les difficultés.
Vous avez étudié le concept de flow dans l’apprentissage des langues. De quoi s’agit-il ?
Le flow, c’est un état de concentration intense où l’apprenant est totalement absorbé dans ce qu’il est en train de faire. Il perd alors la notion du temps, car il prend plaisir à apprendre. Pour atteindre cet état, plusieurs conditions doivent être réunies, comme un bon équilibre entre le niveau de difficulté et les compétences de l’étudiant ; car une tâche trop facile ennuie, mais une tâche trop difficile décourage. Il est aussi essentiel d’avoir des objectifs clairs, recevoir du feedback ou encore ressentir un sentiment de contrôle. Créer ces conditions en classe est un défi, mais lorsque c’est réussi, le flow favorise à la fois la motivation et les performances des apprenants.
Comment voyez-vous l’évolution de l’enseignement des langues dans les prochaines années, notamment avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) ?
Il serait dangereux de croire que l’IA va simplifier l’apprentissage des langues. Ces outils peuvent être utiles pour améliorer la qualité d’un texte, mais il faut rester prudent. L’IA fonctionne relativement bien pour des textes factuels, comme des contrats, mais dès qu’il s’agit de textes académiques nécessitant une argumentation, elle montre rapidement ses limites. Un texte généré par IA se repère d’ailleurs assez rapidement, car la voix de l’auteur est absente. Or, sans cette voix, il n’y a pas d’argumentation personnelle. Je préfère lire un texte dans un anglais imparfait mais authentique, plutôt qu’un texte parfait mais produit par une machine. L’IA peut être un bon outil, à condition de savoir s’en servir intelligemment. C’est un peu comme un dictionnaire ou un manuel d’élocution. Cela peut être un bon soutien à l’apprentissage, mais il ne faut pas en abuser.
Le multilinguisme est-il réellement un atout ?
Être multilingue ou multiculturel, c’est avoir accès à des mondes insoupçonnés. Le monolingue est enfermé dans une seule pièce, mais il ne se rend pas compte du monde extérieur qui l’entoure. Apprendre une autre langue, c’est mieux comprendre la sienne et sa propre culture, car chaque langue a ses propres codes. Par exemple, en arabe, une conversation commencera forcément par de longues salutations, tandis qu’en anglais, on ira plus rapidement au but. Ces différences existent aussi à l’écrit, où chaque culture suit ses propres conventions. Peu importe les langues parlées – qu’il s’agisse du berbère, de l’arabe, de l’espagnol ou du polonais –, le multilinguisme est une richesse. Il faut encourager les parents à transmettre leur langue maternelle à leurs enfants. Maîtriser plusieurs langues améliore même les performances scolaires. Les recherches montrent que les enfants lettrés dans leur langue d’origine réussissent souvent mieux. Contrairement aux idées reçues, jongler entre plusieurs langues n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout.
Cet article est tiré de la rubrique "Invité" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).


180 secondes pour parler de recherche
180 secondes pour parler de recherche
La 11e édition du concours Ma Thèse en 180 secondes (MT180) s’est tenue ce vendredi 28 mars 2025 à la Faculté des sciences. Ce sont trois biologistes qui représenteront l’UNamur à la finale belge qui se tiendra à Mons le 21 mai prochain.

180 secondes pour présenter de manière claire et concise à un public varié (dont plusieurs classes de secondaire) leur sujet de thèse : voilà le défi qu’ont relevé les 10 candidats de cette nouvelle édition du concours MT180 UNamur. Introduite par Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques et présentée par Aline Wilmet, cette édition 2025 a rassemblé 10 candidats provenant des Facultés de sciences, médecine et philosophie et lettres qui se sont à nouveau illustrés dans cet exercice de vulgarisation : Petra Manja (microbiologie), Laëtitia Riss (philosophie de l’histoire), Nicolas Gros (sciences du patrimoine), Jenny Ha (chimie organique), Audrey Verhaeghe (microbiologie), Margaux Mignolet (neurosciences), Lindsay Sprimont (neurosciences), Marine Ote (microbiologie), Thomas Rouma (immunologie) et Bastien Tirtiaux (microbiologie).

Cette année encore, il a été difficile de départager nos candidats dont les prestations témoignent toujours d’un très haut niveau. Elles ont été évaluées par un jury constitué de personnalités internes et externes à l’UNamur et issues du monde de la recherche, de l’enseignement et de la communication scientifique.
- Géraldine Tran – Rédactrice en chef d'Athéna, revue de vulgarisation scientifique du Service Public de Wallonie
- François-Xavier Fiévez – Pédagogue et didacticien à l’UNamur, comédien et improvisateur, Vice-recteur aux affaires sociales, étudiantes, au genre, au sport et à la culture
- Charlotte Benedetti – Directrice du Pavillon de Namur, centre d’exposition, d’expérimentation et d’innovations du KIKK asbl. Ce lieu dédié aux cultures numériques décloisonne les disciplines et s’empare simultanément des arts, des sciences et des technologies.
- Nathan Uyttendaele – Mathématicien, vulgarisateur et vidéaste YouTube de la chaine Chat Sceptique, ancien candidat au concours MT180 et détenteur d’un prix de vulgarisation scientifique du Fond Wernaers du FNRS

Le prix du public a été décerné à Petra Manja pour son pitch « Dormir pour ne pas mourir ». Le deuxième prix du jury a été attribué à Thomas Rouma pour son pitch « Comment se débarrasser d'un pique-assiette ?! ». Le premier prix du jury a été décerné à Margaux Mignolet pour son pitch « Le monde de Dory l'anticorps » !

Afin de les préparer de manière optimale aux exigences du concours et à celles de leur soutenance de thèse ou de conférences, les candidats ont bénéficié de formations à la communication vulgarisée, à la construction d’un pitch structuré, ainsi qu’à la prise de parole en public permettant de maitriser une gestuelle naturelle et de gérer le stress provoqué par un tel exercice. Cette formation est organisée par Aline Wilmet, médiatrice scientifique au Confluent des Savoirs et coach en communication scientifique et par Jacques Neefs, comédien, metteur en scène et enseignant au conservatoire de Bruxelles. Cette formation, s’étalant sur trois mois dans le cadre de MT180, est également déclinée en format court (de 1h à 2 journées de formation) pour la communauté universitaire et également proposée à l’interuniversitaire.
Aline Wilmet nous décrit la formation vécue par les candidats :
“Chaque année, Le Confluent des Savoirs propose une formation approfondie pour préparer les candidats à une communication claire et concise. Notre objectif est de donner la possibilité aux jeunes chercheurs de pratiquer un exercice de communication difficile qu’est celui de la communication au grand public. Il s’agit de communiquer un message clair et concret, ancré dans le quotidien ou à l'aide d’un storytelling faisant appel aux émotions, à un vécu commun ou au quotidien de la recherche... Il n’y a pas qu’une recette magique. Il faut adapter son propos sans pour autant dénaturer sa recherche. C’est un travail minutieux que de choisir le message qui va faire mouche auprès du public tout en transmettant de manière claire et accessible les objectifs, les enjeux et la méthode de travail menée par les chercheurs dans le cadre de leur thèse de doctorat. En trois minutes, il est évident qu’il n’est pas possible de tout dire d’une recherche aux multiples axes et d’en mettre en évidence toutes les subtilités. Mais l’enjeu est pour moi bien au-delà du concours : c’est un exercice de communication, une première étape qui permet d’ouvrir à d’autres actions de vulgarisation : une interview de journaliste, participer à une conférence, une rencontre avec le public, un atelier lors du Printemps des Sciences, un article vulgarisé, etc.
Qui peut mieux parler de sa recherche qu’un chercheur ? Ayant moi-même participé au concours avec ma thèse lors de la 2e édition en 2015, l'exercice m’a permis d’appréhender mon sujet autrement, de lui donner plus de valeur parce que je me suis rendue compte qu’il pouvait intéresser un public plus large que celui des spécialistes. C'est valorisant, c’est motivant, c’est challengeant, on apprend et on partage plein de choses. C’est une belle aventure humaine qui est, en prime, valorisée dans le cadre de la formation doctorale !”
Le concours en images
Retrouvez toutes les prestations des candidats namurois sur le YouTube de l’UNamur ! Afin de garder un peu de suspens, les prestations de nos trois lauréats seront disponibles en ligne après la finale nationale qui aura lieu à Mons le 21 mai prochain.

Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
Le Département de physique reçoit une délégation du CERN
En mai 2025, le Département de physique recevait des visiteurs particuliers : deux namurois, Serge Mathot et François Briard, alumni de l’UNamur et membres du CERN. Plusieurs activités étaient au programme, allant de la visite de l’accélérateur à particules, en passant par la vulgarisation scientifique et les séminaires thématiques notamment en sciences du patrimoine. Objectif ? Identifier les domaines ou activités dans lesquels l’UNamur et le CERN pourraient renforcer leur collaboration.

Sur la photo, de gauche à droite : (en haut) Pierre Louette, Directeur du Département de physique ; François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN) ; Julien Colaux, spécialiste IBA, chercheur en physique ; Boris Hespeels, chercheur en biologie ; Alexandre Mayer, chercheur en physique ; Anne-Catherine Heuskin, chercheuse en physique et biophysique. (en bas) André Füzfa, astrophysicien et chercheur en mathématiques ; Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et Michaël Lobet; chercheur en physique.
L’histoire d’amour entre le CERN et l’UNamur ne date pas d’hier. Le complexe d’accélérateurs et le programme expérimental du CERN sont très différents et bien plus grands que ceux du Département de physique de l’UNamur mais les domaines dans lesquels les deux institutions travaillent ont beaucoup de points communs.
De plus, les deux invités ont une histoire personnelle avec l’UNamur. Le Département de physique a eu le plaisir d’accueillir Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN) et alumni du Département de physique de l’UNamur (1992) ainsi que François Briard, Chef de groupe Portail de la science (CERN), et alumni de la Faculté d’informatique de l’UNamur (1994).
Les activités ont débuté par une rencontre entre les invités, la Rectrice Annick Castiaux, la Vice-rectrice à la recherche Carine Michiels, le Directeur du Département de physique Pierre Louette et plusieurs autres membres du Département de physique et de biologie. Après une présentation générale de l’Université, les participants ont pointé les missions communes aux deux institutions : la recherche et le transfert de technologies et de connaissances, le service à la société, la vulgarisation scientifique ou encore l’éducation et la formation.
Focus sur les rencontres
Lunch de la physique – Présentation du CERN
Le lunch de la physique est la rencontre mensuelle entre les étudiants et membres du département de physique et un professionnel, alumni ou non, venant expliquer son parcours et ce qu’il fait au quotidien en tant que physicien.
Durant cette rencontre à laquelle participaient environ 80 personnes, François Briard et Serge Mathot ont présenté le CERN, le plus grand laboratoire pour la physique des particules du monde. La mission du CERN est de comprendre les particules les plus élémentaires et les lois de notre univers.
A l’issue de ce séminaire, les étudiants sont ressortis avec des étoiles plein les yeux. En effet, les possibilités de stages ou même de premier emploi au CERN sont possibles pour les physiciens mais aussi dans de nombreux autres domaines.


Votre formation en physique à l’UNamur est votre meilleur sésame pour être engagé au CERN. C’est plus qu’un diplôme en physique des particules !
Certains programmes de stage au CERN répondent particulièrement bien aux demandes des jeunes étudiant-e-s belges.
La grande majorité des physiciens qui travaillent avec le CERN (plus de 13 000) sont en fait envoyés au CERN pour une période plus ou moins longue par leurs instituts de recherche nationaux qui les emploient. Le CERN offre une opportunité exceptionnelle de développer une expérience internationale avec d'excellentes conditions et dans un environnement unique au monde ! De quoi inspirer nos jeunes étudiants !
La visite de l’accélérateur de particules ALTAÏS et des équipements de la plateforme SIAM
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules ALTAÏS est utilisé dans divers domaines de recherche fondamentale ou recherche appliquée, notamment au travers de partenariats industriels. Le plus gros accélérateur linéaire actuel du CERN permet de produire des faisceaux de particules allant jusqu’à 160 MeV.

Rencontre avec les membres du projet ARC PHOENIX complété par un séminaire en sciences du patrimoine donné par Serge Mathot.
Le projet d'Action Recherche Concertée (ARC) PHOENIX vise à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des pièces de monnaie antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées par la caractérisation des matériaux.
Cette étude conjointe entre le Département de physique et le Namur Institute of Structured Matter (NISM) et le Département d’histoire et l'Institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) permettra d'aborder les questions relatives à la chaîne de production et à l'utilisation de ces objets et matériaux dans les sociétés passées.
En parallèle, Serge Mathot a présenté un séminaire en sciences du patrimoine auquel une cinquantaine de personnes ont participé. Il a notamment présenté sa recherche et le tout nouvel accélérateur ELISA: un accélérateur miniaturisé permettant de délivrer un faisceau de protons de 2 MeV utilisé pour réaliser de véritables mesures au Portail de la science.
Rencontre avec François Briard autour de la vulgarisation scientifique
Avoir l'opportunité d'échanger avec François Briard, Chef de groupe du Portail de la science du CERN est une chance rare. Comparer les activités de vulgarisation a permis d'ouvrir de nouvelles pistes, de découvrir et de partager les approches, d'évaluer ce qui fonctionne ou non, en fonction du public cible. Un enrichissement fort satisfaisant pour les membres présents du Confluent des Savoirs (CDS), le service de sensibilisation et de diffusion de la recherche de l’Université de Namur.

Le Portail de la science du CERN est un lieu où l'on peut partir à la découverte du CERN et de la science en vivant des expériences authentiques et innovantes : expositions multimédia immersives, ateliers pratiques en labo, spectacles scientifiques, événements mariant science et culture, ateliers de prototypages sur le thème de l'innovation, visites de sites du CERN, le tout accompagné par du personnel du CERN.
BD Physix - L'énergie
Les professeurs André Füzfa et Michaël Lobet ont pu présenter le projet de bande dessinée réalisée avec l’auteur Jean-Marc Dubois.
Le thème? L’énergie !
Quoi de plus normal que d’en parler avec François Briard, vulgarisateur en chef au CERN, qui est intéressé par ce projet de vulgarisation sur un support accessible aux personnes de 7 à 77 ans !

Rencontre sur la thématique de la biophysique
La professeure Anne-Catherine Heuskin et le docteur Boris Hespeels travaillent actuellement sur le projet BEBLOB, un projet Belspo avec le soutien de l’ESA, dans le cadre de l’alliance UNIVERSEH (European Space University for Earth and Humanity). Ils s’intéressent notamment à ses étonnantes capacités à résister à de fortes doses de radiation.
Anne-Catherine Heuskin travaille également en radiobiologie. Les particules sont utilisées pour irradier des cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et les empêcher de proliférer : c’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Rencontre avec la FaSEF en ce qui concerne les opportunités de formation des enseignants.
La rencontre a permis d’asseoir la volonté de la FaSEF et de l’UNamur de s’impliquer dans la coordination en Belgique francophone du « Belgian National Teacher Programme » que le CERN souhaite relancer dès 2026. Une réflexion a aussi été initiée concernant d’autres pistes en formation d’enseignants Telle qu’ une intervention prochaine du CERN à la « Salle des Pros », le lieu rassemblant la formation aux différents acteurs de la formation à l'enseignement à l’UNamur.
Une visite du TRAKK
Le TRAKK est le hub créatif namurois porté par 3 partenaires complémentaires sur le terrain : le BEP, le KIKK, et l'UNamur. Outre le lieu, François Briard a pu visiter le ProtoLab , qui fait le lien entre les idées et l'industrie en étant un pôle de recherche et développement décentralisé accessibles aux PME et porteurs de projet en proposant des accompagnements poussés dans le prototypage de produits ou de services.
Les invités du CERN
François Briard - Chef de groupe Portail de la science du CERN, alumni UNamur 1994
Ses spécialités :
- Les systèmes d’information, les applications administratives et les base de données (Oracle)
- La communication grand public
- La logistique d’accueil des visiteurs
- L’organisation d’évènements jusqu’à 80 000 participants.

Diplômé en droit et gestion des technologies de l’information (DGTIC) en 1994 après sa licence et maîtrise en informatique obtenue en 1993, François Briard travaille au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire de Genève, le plus grand laboratoire en physique des particules au monde.
Durant son cursus scolaire, effectué 100% à l'UNamur, il a été vice-président de la Régionale namuroise et délégué des étudiants durant ses années de candidatures en sciences économiques et sociales, option informatique.
Grâce à la formation pluridisciplinaire dispensée à l’UNamur, il a pu saisir plusieurs occasions de réorienter sa carrière au sein du CERN où il a été ingénieur systèmes d’information à partir de 1994 puis, à partir de 2014, , a redirigé sa carrière vers la communication grand-public, jusqu’à devenir Chef de groupe du Portail de la science, qui est le centre de communication grand public du CERN.
Serge Mathot - Referent Applied Physicist au CERN, alumni UNamur 1992
Ses spécialités
- Ion Beam Analysis (IBA)
- Métallurgie, brasage sous vide
- Radio-Frequency Quadrupole (RFQ) linacs, sources d’ions

Serge Mathot obtient son doctorat en sciences appliquées à l’UNamur en 1992, après sa licence en sciences physique en obtenue en 1985.
Il effectue ensuite un post-doctorat au Joint Research Center (EU science hub) de Geel, qui a pour vocation de rassembler des compétences pluridisciplinaires pour développer de nouvelles méthodes de mesure et des outils tels que des matériaux de référence.
Il parfait son expertise en métallurgie physique avant d’être engagé au CERN en 1995 comme Referent Applied Physicist. Il a travaillé sur de nombreux projets de recherche (CLOUD, MACHINA, ELISA…) et a développé de nombreuses pièces pour la fabrication des accélérateurs du CERN.
Le CERN
Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l’Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants ultimes de la matière : les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature.
Les instruments qu’utilise le CERN sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et enregistrent le résultat de ces collisions.
Fondé en 1954, le CERN est situé de part et d’autre de la frontière franco-suisse, près de Genève. Il a été l’une des premières organisations à l'échelle européenne et compte aujourd’hui 25 États membres, dont la Belgique.
Les programmes d’études en physique à l'UNamur
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, des particules élémentaires aux galaxies, vous avez soif de comprendre le pourquoi et le comment des phénomènes naturels que vous observez ? La physique répond à toutes vos questions.

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle).
Les enjeux de cette recherche ?
- Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions,
- Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines,
- Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.
Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.
Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats.

Les principaux résultats de cette analyse :
- Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
- Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
- Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
- Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
- Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
- Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine
Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.
Envie d'en savoir plus ?
Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »
Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"
Pour aller plus loin …
Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé
L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.
- Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
- Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
- Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
- Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
- Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
- L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.
Une étude qui se prolonge en exposition
La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à :
- De mai à début juin 2025 : séminaire de Floreffe
- De juin à septembre 2025 : Pairi Daiza
- D’octobre 2025 à mai 2026 : Musée gaumais
A propos de Julie Duchêne
Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE).

Jean-Marc Dewaele : « Le multilinguisme n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout »
Jean-Marc Dewaele : « Le multilinguisme n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout »
Professeur de linguistique appliquée et de multilinguisme à l’Université de Londres (Birkbeck et Institute of Education à University College London), Jean-Marc Dewaele est un expert des émotions dans l’apprentissage des langues. Ayant grandi en Flandre dans un environnement bilingue, il s’est très tôt intéressé aux interactions entre langues et identités. Il est invité à l’Université de Namur dans le cadre de la Chaire Francqui internationale 2024-2025, intitulée "Multilingualism and language learning. Challenges & Opportunities" en partenariat avec la VUB et l’UGent. Il partage son expertise et met en lumière l’importance des recherches scientifiques sur le multilinguisme et l’acquisition des langues.

Cet article est tiré de la rubrique "Invité" du magazine Omalius de mars 2025.
Comment votre parcours personnel a-t-il influencé votre intérêt pour le multilinguisme ?
J’ai grandi à Bruges, dans une famille bilingue. Je parlais le français avec mes parents et étudiais dans une école néerlandophone. Pendant mes études secondaires, mes camarades me faisaient ressentir que j’étais différent. Je comprenais leur dialecte ouest-flamand, mais je ne le parlais pas, ce qui me donnait l’impression de ne pas être totalement des leurs. Très jeune, cela m’a amené à me poser la question « pourquoi les bilingues sont-ils différents des monolingues ? » Plus tard, j’ai étudié le français à la Vrije Universiteit de Bruxelles. Là encore, j’ai ressenti une forme de tension linguistique. Les interviews pour des jobs académiques en Belgique tournaient toujours autour de mon profil linguistique et idéologique. Lorsque j’ai postulé à l’Université de Londres, on m’a demandé : « What can you contribute to this department? » Je me souviens avoir pensé : « Voilà la question que j’attendais ! On s’intéresse enfin à ce que je peux apporter et non à mon origine ».
Au quotidien, vous dites préférer utiliser l’anglais pour les affaires académiques, le néerlandais avec votre femme et vous réservez le français pour les blagues. Comment expliquez-vous cette répartition des langues ?
Je pense que chez toutes les personnes multilingues, chaque langue remplit une fonction spécifique et véhicule certaines connotations. Par exemple, si je veux faire rire mon épouse, j’utiliserai le français avec un accent allemand ou flamand local. Certains mots nous paraissent plus juteux ou amusants et on aime les intégrer à notre langage. On absorbe ce que l’on entend autour de soi et on le reproduit.
Justement, pourquoi certaines langues intègrent-elles des mots étrangers, comme l’anglais dans le français ou le flamand ?
Il n’existe pas de langue pure, elles évoluent toutes sans cesse, en intégrant des influences extérieures. En Belgique, je remarque que les nouvelles générations utilisent beaucoup plus de mots anglais qu’il y a 30 ans. À l’époque, lorsqu’on jurait en néerlandais, on disait godverdomme, alors qu’aujourd’hui, on entend plutôt shit ou fuck. Cette évolution s’explique par l’omniprésence de la culture anglophone qui favorise l’absorption progressive de certains mots. On remarque aussi cela en France, où le français a intégré de nombreux mots arabes, notamment sous l’influence de la musique rap. Chaque génération cherche à se distinguer de la précédente et cela passe souvent par l’adoption d’un langage qui lui est propre.
Comment donner le goût des langues aux étudiants ?
La notion d’enjoyment est très importante. C’est d’ailleurs une thématique qui a été étudiée par Laurence Mettewie, professeure à la Faculté de philosophie et de lettres de l’UNamur. Il a été montré que les étudiants wallons prennent plus de plaisir à apprendre l’anglais que le néerlandais, malgré des stratégies didactiques identiques. L’anglais est perçu comme une langue « cool », sans enjeu politique, contrairement au néerlandais, qui reste lié aux tensions politiques. Pourtant, apprendre la deuxième langue nationale est essentiel pour la cohésion du pays. Pour susciter l’intérêt des étudiants, il faut éveiller leur curiosité culturelle. Actuellement, beaucoup de personnes veulent apprendre le coréen grâce à la musique K-pop, car ils veulent comprendre les paroles. Cela prouve qu’une culture peut motiver à apprendre une langue. Pour enseigner les langues, il ne faut pas se limiter aux règles de grammaire. Il faut proposer aux étudiants des chansons, leur montrer des extraits de films, leur faire lire des textes captivants… ils doivent ressentir de la satisfaction en se rendant compte qu’ils sont capables de comprendre des choses concrètes et qu’ils progressent malgré les difficultés.
Vous avez étudié le concept de flow dans l’apprentissage des langues. De quoi s’agit-il ?
Le flow, c’est un état de concentration intense où l’apprenant est totalement absorbé dans ce qu’il est en train de faire. Il perd alors la notion du temps, car il prend plaisir à apprendre. Pour atteindre cet état, plusieurs conditions doivent être réunies, comme un bon équilibre entre le niveau de difficulté et les compétences de l’étudiant ; car une tâche trop facile ennuie, mais une tâche trop difficile décourage. Il est aussi essentiel d’avoir des objectifs clairs, recevoir du feedback ou encore ressentir un sentiment de contrôle. Créer ces conditions en classe est un défi, mais lorsque c’est réussi, le flow favorise à la fois la motivation et les performances des apprenants.
Comment voyez-vous l’évolution de l’enseignement des langues dans les prochaines années, notamment avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) ?
Il serait dangereux de croire que l’IA va simplifier l’apprentissage des langues. Ces outils peuvent être utiles pour améliorer la qualité d’un texte, mais il faut rester prudent. L’IA fonctionne relativement bien pour des textes factuels, comme des contrats, mais dès qu’il s’agit de textes académiques nécessitant une argumentation, elle montre rapidement ses limites. Un texte généré par IA se repère d’ailleurs assez rapidement, car la voix de l’auteur est absente. Or, sans cette voix, il n’y a pas d’argumentation personnelle. Je préfère lire un texte dans un anglais imparfait mais authentique, plutôt qu’un texte parfait mais produit par une machine. L’IA peut être un bon outil, à condition de savoir s’en servir intelligemment. C’est un peu comme un dictionnaire ou un manuel d’élocution. Cela peut être un bon soutien à l’apprentissage, mais il ne faut pas en abuser.
Le multilinguisme est-il réellement un atout ?
Être multilingue ou multiculturel, c’est avoir accès à des mondes insoupçonnés. Le monolingue est enfermé dans une seule pièce, mais il ne se rend pas compte du monde extérieur qui l’entoure. Apprendre une autre langue, c’est mieux comprendre la sienne et sa propre culture, car chaque langue a ses propres codes. Par exemple, en arabe, une conversation commencera forcément par de longues salutations, tandis qu’en anglais, on ira plus rapidement au but. Ces différences existent aussi à l’écrit, où chaque culture suit ses propres conventions. Peu importe les langues parlées – qu’il s’agisse du berbère, de l’arabe, de l’espagnol ou du polonais –, le multilinguisme est une richesse. Il faut encourager les parents à transmettre leur langue maternelle à leurs enfants. Maîtriser plusieurs langues améliore même les performances scolaires. Les recherches montrent que les enfants lettrés dans leur langue d’origine réussissent souvent mieux. Contrairement aux idées reçues, jongler entre plusieurs langues n’est ni un danger ni un obstacle, mais un véritable atout.
Cet article est tiré de la rubrique "Invité" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).


180 secondes pour parler de recherche
180 secondes pour parler de recherche
La 11e édition du concours Ma Thèse en 180 secondes (MT180) s’est tenue ce vendredi 28 mars 2025 à la Faculté des sciences. Ce sont trois biologistes qui représenteront l’UNamur à la finale belge qui se tiendra à Mons le 21 mai prochain.

180 secondes pour présenter de manière claire et concise à un public varié (dont plusieurs classes de secondaire) leur sujet de thèse : voilà le défi qu’ont relevé les 10 candidats de cette nouvelle édition du concours MT180 UNamur. Introduite par Carine Michiels, Vice-rectrice à la recherche et aux bibliothèques et présentée par Aline Wilmet, cette édition 2025 a rassemblé 10 candidats provenant des Facultés de sciences, médecine et philosophie et lettres qui se sont à nouveau illustrés dans cet exercice de vulgarisation : Petra Manja (microbiologie), Laëtitia Riss (philosophie de l’histoire), Nicolas Gros (sciences du patrimoine), Jenny Ha (chimie organique), Audrey Verhaeghe (microbiologie), Margaux Mignolet (neurosciences), Lindsay Sprimont (neurosciences), Marine Ote (microbiologie), Thomas Rouma (immunologie) et Bastien Tirtiaux (microbiologie).

Cette année encore, il a été difficile de départager nos candidats dont les prestations témoignent toujours d’un très haut niveau. Elles ont été évaluées par un jury constitué de personnalités internes et externes à l’UNamur et issues du monde de la recherche, de l’enseignement et de la communication scientifique.
- Géraldine Tran – Rédactrice en chef d'Athéna, revue de vulgarisation scientifique du Service Public de Wallonie
- François-Xavier Fiévez – Pédagogue et didacticien à l’UNamur, comédien et improvisateur, Vice-recteur aux affaires sociales, étudiantes, au genre, au sport et à la culture
- Charlotte Benedetti – Directrice du Pavillon de Namur, centre d’exposition, d’expérimentation et d’innovations du KIKK asbl. Ce lieu dédié aux cultures numériques décloisonne les disciplines et s’empare simultanément des arts, des sciences et des technologies.
- Nathan Uyttendaele – Mathématicien, vulgarisateur et vidéaste YouTube de la chaine Chat Sceptique, ancien candidat au concours MT180 et détenteur d’un prix de vulgarisation scientifique du Fond Wernaers du FNRS

Le prix du public a été décerné à Petra Manja pour son pitch « Dormir pour ne pas mourir ». Le deuxième prix du jury a été attribué à Thomas Rouma pour son pitch « Comment se débarrasser d'un pique-assiette ?! ». Le premier prix du jury a été décerné à Margaux Mignolet pour son pitch « Le monde de Dory l'anticorps » !

Afin de les préparer de manière optimale aux exigences du concours et à celles de leur soutenance de thèse ou de conférences, les candidats ont bénéficié de formations à la communication vulgarisée, à la construction d’un pitch structuré, ainsi qu’à la prise de parole en public permettant de maitriser une gestuelle naturelle et de gérer le stress provoqué par un tel exercice. Cette formation est organisée par Aline Wilmet, médiatrice scientifique au Confluent des Savoirs et coach en communication scientifique et par Jacques Neefs, comédien, metteur en scène et enseignant au conservatoire de Bruxelles. Cette formation, s’étalant sur trois mois dans le cadre de MT180, est également déclinée en format court (de 1h à 2 journées de formation) pour la communauté universitaire et également proposée à l’interuniversitaire.
Aline Wilmet nous décrit la formation vécue par les candidats :
“Chaque année, Le Confluent des Savoirs propose une formation approfondie pour préparer les candidats à une communication claire et concise. Notre objectif est de donner la possibilité aux jeunes chercheurs de pratiquer un exercice de communication difficile qu’est celui de la communication au grand public. Il s’agit de communiquer un message clair et concret, ancré dans le quotidien ou à l'aide d’un storytelling faisant appel aux émotions, à un vécu commun ou au quotidien de la recherche... Il n’y a pas qu’une recette magique. Il faut adapter son propos sans pour autant dénaturer sa recherche. C’est un travail minutieux que de choisir le message qui va faire mouche auprès du public tout en transmettant de manière claire et accessible les objectifs, les enjeux et la méthode de travail menée par les chercheurs dans le cadre de leur thèse de doctorat. En trois minutes, il est évident qu’il n’est pas possible de tout dire d’une recherche aux multiples axes et d’en mettre en évidence toutes les subtilités. Mais l’enjeu est pour moi bien au-delà du concours : c’est un exercice de communication, une première étape qui permet d’ouvrir à d’autres actions de vulgarisation : une interview de journaliste, participer à une conférence, une rencontre avec le public, un atelier lors du Printemps des Sciences, un article vulgarisé, etc.
Qui peut mieux parler de sa recherche qu’un chercheur ? Ayant moi-même participé au concours avec ma thèse lors de la 2e édition en 2015, l'exercice m’a permis d’appréhender mon sujet autrement, de lui donner plus de valeur parce que je me suis rendue compte qu’il pouvait intéresser un public plus large que celui des spécialistes. C'est valorisant, c’est motivant, c’est challengeant, on apprend et on partage plein de choses. C’est une belle aventure humaine qui est, en prime, valorisée dans le cadre de la formation doctorale !”
Le concours en images
Retrouvez toutes les prestations des candidats namurois sur le YouTube de l’UNamur ! Afin de garder un peu de suspens, les prestations de nos trois lauréats seront disponibles en ligne après la finale nationale qui aura lieu à Mons le 21 mai prochain.
Événements
Soutenance publique de thèse de doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie - Elisabeth TERLINDEN
Observance et culture écrite à l’abbaye de Saint-Jacques, à Liège, sous les abbés Renier de Sainte-Marguerite et Roger de Bloemendael (1408-1471)
Résumé
Durant les derniers siècles du Moyen Âge, l’abbaye bénédictine de Saint-Jacques à Liège fut confrontée, à l’instar de nombreuses autres communautés religieuses, à une série de bouleversements (troubles politiques et économiques, difficultés de recrutement, tensions internes, remise en question de la discipline régulière, etc.). Pourtant, et en dépit de ces difficultés, elle devint l’un des fleurons de la réforme dite « de l’observance » dans nos régions. Sous les longs abbatiats de Renier de Sainte-Marguerite (1408-1436) et de Roger de Bloemendael (1436-1471), qui entreprirent de restaurer la communauté, celle-ci connut un renouveau manifeste. La gouvernance de ces deux abbés fut en effet marquée par une renaissance matérielle, spirituelle et culturelle évidente, dont plusieurs types de sources rendent compte. Manuscrits médiévaux réels ou « virtuels », catalogues et inventaires de l’époque moderne, textes normatifs et narratifs ont permis d’appréhender non seulement la réalité de la réforme, mais également l’impact de cette dernière sur les pratiques de l’écrit de l’abbaye liégeoise.
Les membres du jury
- Prof. Chiara RUZZIER (Présidente), UNamur
- Prof. Xavier HERMAND (Promoteur, Secrétaire), UNamur
- Prof. Renaud ADAM, ULiège
- Prof. Paul BERTRAND, UCLouvain
- Prof. Cécile CABY, Sorbonne Université
Vous êtes cordialement invités à assister à cette soutenance. La proclamation sera suivie d’un drink à la Salle académique.
Cours préparatoires
Top départ pour une période de révisions

Un programme pour chaque discipline
Durant la fin du mois d’août et début septembre, l’UNamur propose aux élèves de rhéto des cours préparatoires adaptés à leur future formation.
Ces sessions de révisions sont spécialement conçues pour accompagner les élèves dans leur transition vers l’université. En renforçant leurs bases dans les matières clés de leur future discipline, elles leur permettent d’aborder leur première année avec confiance.
Ces cours préparatoires sont aussi une excellente opportunité pour découvrir le campus, rencontrer de futurs camarades et se familiariser avec les méthodes d’apprentissage propres à l’enseignement supérieur.
Une préparation au concours d’entrée en médecine
Pour les élèves qui souhaitent commencer les études de médecine, deux sessions sont également organisées selon un calendrier spécifique pour préparer le concours d’entrée.