Aller au contenu. | Aller à la navigation

Université
Facultés
Études et Formations
Recherche
Service à la société
International

Argumentaire et thématiques

Il est largement avéré que les personnes en situation de handicap font l’objet de représentations sociales et d’images stéréotypées qui ont pour effet de les stigmatiser, de les marginaliser et bien souvent de les exclure de l’espace publique et politique. Dès lors, ce qui est en jeu au travers de ces mécanismes discriminants, c’est l’inclusion sociale des personnes handicapées et leur citoyenneté, c’est-à-dire la « réelle opportunité » (Sen) qu’elles ont d’être de véritables acteurs de leur communauté sociale et politique tout en reconnaissant pleinement leurs particularités identitaires.


L’inclusion dont il est question doit être distinguée de l’intégration-assimilation (selon laquelle tout citoyen doit se conformer aux normes sociales « ordinaires ») et de l’insertion (selon laquelle les minorités bénéficient de conditions particulières et adaptées, mais qui les excluent, à des degrés divers, de la communauté citoyenne « ordinaire ») : une dynamique inclusive vise à créer un espace de citoyenneté commun à tous.


Les leviers d’une politique d’inclusion sont multiples ; ils renvoient et répondent, plus ou moins directement, à deux types d’injustice (Fraser). Injustice « distributive », d’un côté, lorsque les biens, commodités, revenus, mais aussi les droits et prérogatives sont alloués inéquitablement entre les uns et les autres ; injustice « culturelle », d’un autre côté, lorsque les représentations sociales relatives à des catégories de personnes sont sources de déni de reconnaissance, voire de mépris social. Bien que ces deux types d’injustice soient imbriquées et entretiennent des relations de cause à effet multiples dans la réalité sociale, les actions sociales d’inclusion sont conçues pour répondre plus directement soit à une distribution inéquitable, soit à un déni de reconnaissance.


Le colloque « Handicap, citoyenneté et inclusion sociale », qui fait suite à un dossier publié par La Revue Nouvelle en avril 2016, portera une attention plus particulière aux questions de reconnaissance, d’estime de soi, d’expression et d’autodétermination comme vecteurs d’inclusion sociale et de citoyenneté sur base d’une discussion critique de différentes thématiques qui s’inscrivent dans le contexte social actuel.


Une première thématique portera sur des freins et des facilitateurs à la citoyenneté, tels que les représentations sociales, l’autodétermination, l’accès à l’information et la participation à la sphère publique.


Un second thème traitera de l’accès et de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sens où ceux-ci constituent un enjeu essentiel en tant que sources d’inclusion ou d’exclusion, pour les personnes en situation de handicap.


Un troisième thème aura trait à la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes en situation de handicap, bien souvent exclues du champ de l’épanouissement personnel, de l’estime de soi, du respect de leur intimité, de la capacité de vie de couple et de vie parentale.


Une quatrième thématique abordera l’expression artistique dont le rôle potentiel dans l’inclusion sociale des personnes handicapées mentales peut être considérablement réduit par le manque de reconnaissance sociale de leurs performances et productions artistiques.


À partir de chacun de ces thèmes, nous poserons la question des conditions de possibilité d'une inclusion citoyenne et d'une participation sociale réelle de la personne en situation de handicap, comme le met en avant la récente Convention de l'ONU de 2006.

 

Comité organisateur

Vincent Colin (ARAPH / PATH), Marie-Martine Gernay (Fonds de soutien Marguerite-Marie Delacroix / ARAPH), Stéphane Leyens (Département de sciences, philosophies, sociétés / ESPHIN, UNamur), Mireille Meert (Département de sciences, philosophies, sociétés, UNamur), Michel Mercier (UNamur / UCLille), Lucie Taquin (ARAPH / PATH), en collaboration avec Jean-Philippe Cobbaut (Centre d'éthique médicale, UCLille) et Martin Desseilles (Faculté de médecine, UNamur).