L’institut NISM fédère les activités de recherche des départements de chimie et de physique de l’Université de Namur. Les recherches au sein de l'institut NISM s’articulent autour de divers sujets de recherche en chimie organique, chimie-physique, chimie des (nano)-matériaux, sciences des surfaces, optique et photonique, physique du solide, tant d'un point de vue théorique qu’expérimental.
Les chercheurs et chercheuses de l’institut ont une expertise reconnue dans le domaine de la synthèse et de la fonctionnalisation de systèmes moléculaires et de matériaux innovants, de 0 à 3 dimensions. Ils et elles développent des outils de modélisation analytique et numérique pour la conception rationnelle de molécules et (nano)-matériaux ayant des architectures spécifiques qui confèrent des propriétés finales fonctionnelles.

Ils s’appuient d’un parc technologique de techniques expérimentales avancées pour l'étude des propriétés, chimiques et physiques, de ces systèmes à l’échelle micro- et nanométrique. Les recherches menées au sein de l’institut s’inscrivent dans le domaine de la recherche tant fondamentale, visant à la compréhension et la prédiction des propriétés de la matière structurée, qu’appliquée, ayant pour objectif le développement de matériaux et dispositifs fonctionnels.
Les axes de recherche de NISM sont actuellement regroupés en quatre pôles, dont les périmètres sont flexibles, à l’image de la transdisciplinarité des thématiques de recherche et de la dynamique collaborative entre pôles.
Chaque pôle est représenté par un(e) scientifique définitif(ve) et un(e) scientifique non-définitif(ve) qui, ensemble aux président(e) et vice-président(e) de l’institut, forment le bureau de l’institut.
Les pôles de recherche de NISM
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De la chimie quantique à l’Université de Sfax grâce au programme ERASMUS+
De la chimie quantique à l’Université de Sfax grâce au programme ERASMUS+
Une formation pratique en chimie quantique computationnelle a été organisée du 26 au 30 mai 2025 dans le cadre d’une collaboration ERASMUS+ entre l’Université de Sfax et l’Université de Namur. Cette formation interuniversitaire destinée aux doctorants en chimie et physique de l’Université tunisienne a rassemblé plus de 20 étudiants.

Cette belle initiative est le résultat d’une réflexion sur l’intégration de cours de chimie quantique à l’Université de Sfax initiée par les Professeurs Mahmoud TRABELSI (Université de Sfax et ancien de l’Université de Namur), Besma HAMDI (Université de Sfax) et Benoît CHAMPAGNE (Université de Namur). La réflexion a été maturée au cours des deux dernières décennies, période durant laquelle plusieurs étudiants de l’équipe du Pr. TRABELSI ont séjourné au laboratoire du Pr. CHAMPAGNE.
L’objectif : ajouter une composante de chimie quantique computationnelle à leurs recherches en chimie de synthèse, dont les synthèses à partir de substances biosourcées.
Une doctorante en chimie à l’Université de Sfax, Dhouha ABEIRA, est également impliquée dans le projet. Elle effectue un stage ERASMUS+ dans le laboratoire du Pr. CHAMPAGNE afin d’étudier les propriétés optiques de cristaux moléculaires.
Au programme
Les étudiants ont été initiés au calcul des énergies de réaction et à la simulation des spectres d’absorption UV/visible. Ces deux applications sont typiques des activités en chimie quantique car elles sont directement liées à la compréhension des phénomènes réactionnels et à l’élaboration de nouveaux composés pour l’optique moléculaire.
L’accent a également été mis sur certains aspects techniques des calculs afin de former les étudiants à l’élaboration de protocoles calculatoires en fonction des questions traitées.
L’équipe enseignante
Les cours ont été dispensés par une équipe interuniversitaire.
Pour le Département de chimie de l’Université de Namur :
- Le Professeur Benoît CHAMPAGNE, Directeur du Laboratoire de Chimie Théorique (LCT) de l’Unité de Chimie Physique Théorique et Structurale (UCPTS) ;
- Le Dr. Vincent LIÉGEOIS, pour le soutien informatique à distance et dont la suite de programmes DrawSuite, une série d’applications conçues pour offrir des outils d'analyse des structures et des propriétés moléculaires, a été fort appréciée ;
- Frédéric WAUTELET de la Plateforme Technologique de Calcul Intensif (PTCI) pour le soutien informatique à distance et qui a préparé un cluster (pleiades) dédié à la formation.
Pour le Département de chimie de l’Université de Sfax :
- Le Dr. Mohamed CHELLEGUI, du laboratoire de chimie organique, pour la préparation des travaux pratiques ;
- Dhouha ABEIRA, doctorante en chimie, pour la préparation des travaux pratiques et l’assistance aux étudiants de Sfax.
Les équipes enseignantes remercient chaleureusement les équipes des Relations Internationales de l’Université de Namur et de l'Université de Sfax pour leur aide dans l’élaboration et le suivi du projet ERASMUS+.
Les études en chimie à l’Université de Namur
Les « chimisites » spécialistes de la réactivité de la matière cultivent l’art des expériences et des découvertes. Les produits de leurs connaissances essentielles s’appliquent dans les domaines de la nutrition, la santé, l’hygiène, les transports, le sport, la construction et la protection de l’environnement.

Vers des fenêtres intelligentes à très haute efficacité énergétique ?
Vers des fenêtres intelligentes à très haute efficacité énergétique ?
Les chercheurs de l’ULiège et l’UNamur développent un nouveau matériau électrochrome : le MoWOx.

- Cette recherche encore au stade expérimental est basée sur une nouvelle formulation de matériau électrochrome : le MoWOx, un oxyde mixte de molybdène-tungstène
- Cette avancée permet d’envisager une fonctionnalité « double bande », c’est-à-dire une modulation sélective et indépendante des flux de lumière et de chaleur entrants
- Les résultats ont été publiés dans les revues Advanced Optical Materials et ACS Applied Optical Materials
Des scientifiques de l’Université de Liège (ULiège) et de l’Université de Namur (UNamur) ont mis au point un matériau électrochrome novateur capable de réguler indépendamment la lumière et la chaleur dans les bâtiments. Cette avancée, basée sur un oxyde mixte de molybdène-tungstène (MoWOx), ouvre la voie à des fenêtres intelligentes encore plus efficaces et économes en énergie.
Les fenêtres électrochromes sont des vitrages intelligents capables de moduler leur coloration, ou plus généralement leur état de transparence ou opacité, lorsqu'un courant électrique extérieur lui est appliqué. Une telle propriété permet de contrôler l’intensité de rayonnement solaire entrant dans un bâtiment, sans devoir recourir à des stores ou des rideaux. Ce type de fenêtres est déjà fabriqué industriellement et utilisé technologiquement dans certains bâtiments, mais les produits actuels ne permettent pas un contrôle séparé de la lumière visible (VIS) et du rayonnement proche infrarouge (NIR), respectivement liés à la luminosité et à la chaleur incidentes.
Des chercheurs et chercheuses de l'ULiège et de l'UNamur, grâce au soutien du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), ont ainsi développé une nouvelle formulation de matériau électrochrome, intitulée MoWOx, qui repose sur une fonctionnalité « double bande » permettant la modulation sélective et indépendante des flux de lumière et de chaleur entrants.
Par le biais de cette nouvelle formulation, les équipes scientifiques ont démontré l’occurrence d’un mode optique innovant, dit « chaud » (warm), et cela pour la première fois pour ce type d’oxydes. Dans ce mode, le vitrage reste transparent aux radiations infrarouges pour laisser passer la chaleur, tout en ne filtrant que partiellement la lumière visible. Cette caractéristique est particulièrement intéressante pour des climats froids et pour les périodes hivernales, où maximiser les apports de chaleur solaire tout en réduisant l’éblouissement solaire peut diminuer considérablement la consommation énergétique des bâtiments, notamment en termes de chauffage et d’éclairage artificiel.
Un nanomatériau plasmonique pour une filtration optique avancée
Cette fonctionnalité « double bande » repose sur l’incorporation de composés plasmoniques nanostructurés dans la vitre intelligente. Un matériau plasmonique est un matériau dont les électrons libres peuvent osciller collectivement sous l’effet de la lumière. Il peut alors absorber, réfléchir ou diffuser la lumière de manière sélective selon sa composition et sa structure. Et c'est justement dans l’application de ces propriétés plasmoniques du MoWOx au cas des vitrages intelligentes que réside cette innovation.
Sur ces bases, la composition et la morphologie des nanostructures plasmoniques influencent directement la sélectivité optique du filtrage, ce qui permet d’adapter plus précisément le vitrage aux besoins des utilisateurs.
Une application prometteuse pour les bâtiments du futur
Les futurs vitrages intelligents qui intègreront ces nouveaux composant pourront à terme révolutionner la gestion de l’énergie dans les bâtiments. Dans un contexte où la transition énergétique reste une priorité absolue, ces fenêtres novatrices contribueront à atteindre des objectifs de neutralité carbone et à construire des bâtiments à énergie quasi nulle.
Florian Gillissen, chercheur à l’Université de Liège et premier auteur de l'article publié dans Advanced Optical Materials : "Grâce à cette technologie, nous pouvons ajuster en temps réel la transmission de la lumière et de la chaleur à travers les fenêtres, ce qui représente un pas de géant pour l’optimisation énergétique des bâtiments".
Professeur Michaël Lobet, Chercheur qualifié FNRS et premier auteur de l’article publié dans ACS Applied Optical Materials : "La modélisation théorique et numérique a été réalisée à l’UNamur dans l’équipe du professeur Luc Henrard tandis que la synthèse et la caractérisation des matériaux a été réalisée sous la direction du professeur Rudi Cloots et du Dr Anthony Maho de l’Université de Liège. Ce sont ces synergies entre modélisation théorique et fabrication qui ont permis la caractérisation de ces matériaux MoWOx."
Références scientifiques
Florian Gillissen, Michaël Lobet, Jennifer Dewalque, Pierre Colson, Gilles Spronck, Rachel Gouttebaron, Mathieu Duttine, Brandon Faceira, Aline Rougier, Luc Henrard, Rudi Cloots, Anthony Maho, Mixed Molybdenum–Tungsten Oxide as Dual-Band, VIS–NIR Selective Electrochromic Material, Advanced Optical Materials
https://doi.org/10.1002/adom.202401995
Michaël Lobet, Florian Gillissen, Nicolas De Moor, Jennifer Dewalque, Pierre Colson, Rudi Cloots, Anthony Maho, Luc Henrard, Plasmonic Properties of Doped Metal Oxides Investigated through the Kubelka-Munk Formalism, ACS Applied Optical Materials
https://doi.org/10.1021/acsaom.4c00432
Cette étude a été menée dans le cadre du projet PLASMON_EC, financé par le FNRS, en collaboration entre le laboratoire GREEnMat de l’Université de Liège et l’Institut de la matière structurée (NISM) de l’Université de Namur, en connexion étroite avec des chercheurs de l’Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (ICMCB).


Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NISM
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NISM
Plusieurs chercheurs du Namur Institute of Structured Matter (NISM) ont récemment obtenu des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024. L’Institut NISM fédère les activités de recherche des départements de chimie et de physique de l’Université de Namur.

Luca Fusaro : « Cristallisation de phases complexes en espace confiné »
L'objectif de ce projet de recherche (PDR), financé par le FNRS est d'approfondir les connaissances sur les phases cristallines complexes des sels simples. Le projet ambitionne de renforcer les activités de recherche internationales, qui ont débuté en 2016 et ont permis de publier les premiers résultats dans Nature en 2021. Lire l'article en ligne...
Dans cette étude, les chercheurs avaient isolé quatre phases cristallines différentes d'un sel de Fampridine, un composé organique utilisé pour traiter les symptômes de la sclérose en plaques. Deux phases cristallines ont montré une complexité remarquable, appartenant à la classe spéciale des phases de Frank et Kasper (FK).

Les phases FK sont connues depuis 1959 comme une grande famille d’alliages métalliques, mais l’étude a démontré que des simples molécules pharmaceutiques peuvent cristalliser avec une complexité similaire, ce qui n’était pas connu auparavant.
Par ce nouveau projet, les chercheurs souhaitent aller plus loin en utilisant principalement des techniques de résonance magnétique nucléaire (RMN) à l'état solide et diffraction des rayons X (DRX) sur poudres et monocristaux. Cette étude sera effectuée en collaboration avec autres chercheurs de l’Institut NISM (Nikolay Tumanov, Carmela Aprile et Johan Wouters), ainsi qu’avec des collaborateurs travaillant dans d’autres pays, comme Riccardo Montis (Université de Urbino, Italie) et Simon Coles (Directeur du National Crystallography Service (NCS), Université de Southampton, UK).
Stéphane Vincent (avec UCLouvain) : « NPN cofactor synthesis and roles »
Le projet de recherche (PDR) "NPN cofactor synthesis and roles" est à l'interface entre biochimie fondamentale et enzymologie. Il repose sur la découverte récente, par une équipe de l'UCLouvain, d'un nouveau cofacteur, nommé NPN, de structure très originale. Il s'agit d'un dinucléotide portant un complexe de Nickel. Il est impliqué dans des réactions enzymatiques importantes mais sa réactivité, sa biosynthèse et son mécanisme d'action sont très peu connus. De plus, il est présent dans 20% des génomes bactériens et 50% des génomes d'Archaea (archéobactéries), mais seulement une infime fraction des enzymes l'employant ont été caractérisées.
Le projet de recherche repose sur la complémentarité des expertises de Benoit Desguin (UCLouvain, biochimie) et Stéphane Vincent (chimie bio-organique). L'objectif principal du projet et de comprendre le rôle et le mécanisme de ce cofacteur grâce à des études biochimiques, structurales et cinétiques. Des analogues du cofacteur NPN vont être synthétisés par l'équipe de l’UNamur : elles seront conçues de manière à élucider le mode d'interaction et de réaction du cofacteur NPN avec les enzymes l'employant.
Johan Wouters (avec UCLouvain) : « Déracémisation par cristallisation dans l'ère de la chimie verte ».
Ce projet de recherche (PDR) est une co-promotion des professeurs Tom Leyssens (UCLouvain) et Johan Wouters (UNamur). Il vise à faire entrer le processus de déracémisation par cristallisation dans l'ère de la « chimie verte ».
La déracémisation est un terme utilisé en chimie pour décrire le processus de séparation d'un mélange racémique en ses deux énantiomères, c'est-à-dire les formes chirales (gauche et droite) d'une molécule. Dans l'industrie pharmaceutique, 50 % des composés médicamenteux commercialisés contiennent un centre chiral, essentiel à leur fonctionnement. Lorsqu'un énantiomère a l'effet pharmacologique désiré, l'autre peut être inactif ou avoir des effets indésirables. C'est pourquoi les nouveaux médicaments sont souvent commercialisés sous forme de composés énantiopurs (c’est-à-dire débarrassés de leur « jumeau chiral » impur).
La façon la plus courante d'obtenir des médicaments chiraux implique encore la formation d'un mélange racémique. Il peut alors être produit par des techniques de séparation chimique ou physique, avec une perte de rendement de 50 %. Si le composé en question est « racémisable », l'énantiomère indésirable peut techniquement être retransformé en un mélange racémique, ce qui permet d'obtenir un rendement théorique de 100 %. Au cours de la dernière décennie, diverses méthodologies de déracémisation basées sur la cristallisation ont été développées. Cependant, toutes ces méthodes nécessitent l'utilisation de grandes quantités de solvant car il s'agit de processus de cristallisation.
Cette recherche vise à amener ces processus à un niveau supérieur, non seulement en les rendant plus efficaces (moins chronophages), mais aussi en les faisant entrer dans le domaine de la « chimie verte ». Pour ce faire, les chercheurs proposent des variantes mécano-chimiques pour les conglomérats et les composés racémiques.
Ces procédés seront
- Intrinsèquement ‘verts » puisque l'énantiomère indésirable est transformé en énantiomère désiré ;
- Permis par la mécanochimie qui élimine le besoin de solvant, ce qui les rend plus « verts » que les méthodes basées sur les solutions.
- Les plus « verts » possibles, grâce à leur efficacité (échelle de temps très rapide et faible consommation d'énergie).
Catherine Michaux, Stéphane Vincent et Guillaume Berionni ont obtenu un financement équipement (EQP).
Ce financement permettra d’acquérir un appareillage de calorimétrie par titration isotherme (ITC) à haut débit, unique en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est une méthode non destructive à haute résolution permettant une caractérisation complète des détails chimiques d'une interaction en solution.
Son acquisition permettra aux chimistes de l'UNamur, mais aussi à leurs collaborateurs, d'analyser n'importe quelle liaison, dans un vaste champ d'application, s'étendant de la biochimie à la chimie supramoléculaire.
Bourse de doctorat FRIA - Noah Deveaux (PI - Benoît Champagne)
“Interrupteurs moléculaires ONL "dans tous leurs états" : des solutions aux surfaces fonctionnalisées et aux solides.”
Cette thèse de doctorat au sein du Laboratoire de Chimie Théorique (Département de chimie) et du Pôle Modélisation multi-échelle par le calcul à haute performance (HPC-MM) de l’Institut NISM vise à développer des méthodologies computationnelles multi-échelles innovantes pour étudier et optimiser des interrupteurs moléculaires multi-états et multifonctionnels, composants clés des dispositifs logiques et des nouvelles générations de technologies de stockage de données.
En plus des variations des réponses optiques linéaires, il est avantageux de considérer les changements des réponses optiques non linéaires (ONL), qui permettent une lecture de données à haute résolution tout en évitant leur destruction. L'objectif principal est de prédire et d'interpréter les réponses ONL de ces interrupteurs moléculaires dans différents environnements de la matière, à savoir en solution, greffés sur des surfaces et à l'état solide.
De plus, une attention particulière sera accordée à la modélisation des défauts et du désordre orientationnel au sein des matériaux afin de mieux représenter les conditions réelles. Ces méthodes prédictives seront validées expérimentalement au travers de collaborations étroites avec des équipes de synthèse et de caractérisation.
FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

L'institut NISM
Les recherches au sein de NISM s’articulent autour de divers sujets de recherche en chimie organique, chimie-physique, chimie des (nano)-matériaux, sciences des surfaces, optique et photonique, physique du solide, tant d'un point de vue théorique qu’expérimental.
L’expertise des chercheurs est reconnue dans le domaine de la synthèse et de la fonctionnalisation de systèmes moléculaires et de matériaux innovants, de 0 à 3 dimensions.

ALTAïS – Pénétrer dans les profondeurs de la matière pour répondre aux enjeux actuels
ALTAïS – Pénétrer dans les profondeurs de la matière pour répondre aux enjeux actuels
Fondé il y a une cinquantaine d’années, le Laboratoire d'Analyse par Réactions Nucléaires (LARN) du Département de physique de l’Université de Namur abrite un accélérateur de particules tandem 2MV nommé ALTAÏS (Accélérateur Linéaire Tandetron pour l’Analyse et l’Implantation des Solides), en service depuis 1999.

Cet article a été réalisé pour la rubrique "Euréka" du magazine Omalius #36 de mars 2025.
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules permet l'analyse (IBA) et la modification (IBMM) de couches minces de nombreux matériaux. Stimulé par le besoin critique de nouveaux matériaux fonctionnels, le développement de ces techniques s’est accéléré au 21e siècle. Elles sont essentielles dans de nombreux domaines de recherche fondamentale et sont également utilisées en recherche appliquée, au travers de partenariats industriels.
Des développements innovants sur mesure
Le rôle de Tijani Tabarrant est essentiel pour garantir le bon fonctionnement de cet équipement complexe. Il est responsable de sa maintenance afin d'assurer une continuité dans les recherches. En parallèle, il contribue de manière significative aux recherches en concevant et en développant diverses chambres à vide, qui sont cruciales pour nos expériences. Pour mener à bien ces projets, il collabore étroitement avec l'atelier mécanique, dont l'expertise et les ressources sont indispensables.

Grâce à leur soutien, je peux transformer mes conceptions en prototypes fonctionnels, en bénéficiant de leur savoir-faire en usinage et en assemblage. Cette synergie entre mon travail et l'atelier mécanique renforce notre capacité à innover pour répondre aux défis scientifiques du laboratoire, tout en veillant à la sécurité et à l'efficacité des opérations.
Des technologies de pointe au service des enjeux à venir
La force de l’IBMM (Ion Beam Modification of Materials) est de pouvoir modifier les propriétés électroniques, optiques, mécaniques ou magnétiques de divers matériaux de façon contrôlée. C’est ce qu’on appelle « fonctionnaliser les matériaux ».
L’IBA (Ion Beam Analysis) est une famille de techniques d’analyse non-invasives et très versatiles qui permet d’étudier la composition chimique des matériaux. Elle joue un rôle prépondérant, depuis des décennies en astrophysique nucléaire, science des matériaux, sciences du vivant ou encore sciences du patrimoine et archéologie.

Grâce à l’accélérateur et à un système bien particulier, il est par exemple possible de reproduire et mesurer les réactions nucléaires qui se produisent dans les étoiles. Ces données sont essentielles pour les astrophysiciens nucléaires afin de mieux comprendre l’évolution stellaire.
Matériaux
En microélectronique, l'implantation ionique, indispensable pour le dopage des semi-conducteurs, est une étape clé dans la fabrication des puces électroniques. L’IBA permet d’analyser la présence de ces dopants, mais aussi celle de l'hydrogène, un élément pouvant influencer la durée de vie des composants électroniques.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire, les irradiations par faisceaux d’ions permettent de simuler les effets des dégâts radiatifs sur les matériaux utilisés pour l’enrobage du combustible nucléaire ou le stockage des déchets radioactifs. On évalue ainsi leur durabilité sur le long terme.
Dans les réacteurs, l’hydrogène issu de l’hydrolyse peut fragiliser les gaines de protection du combustible. L’IBA permet d’étudier ces phénomènes pour améliorer leur résistance. Par ailleurs, l’exploitation de la spectroscopie gamma pour caractériser les déchets radioactifs est indispensable pour faire face à un enjeu majeur : celui du démantèlement des centrales nucléaires.

Dans le domaine de l’aérospatial, les irradiations par faisceau d’ions permettent de tester la résistance des matériaux spatiaux face aux rayonnements cosmiques, améliorant la conception des satellites et des engins spatiaux.
Pour la production et stockage de l’hydrogène, l’IBA aide à concevoir des revêtements anti-diffusion. En effet, l’hydrogène est un tout petit atome qui diffuse facilement à travers les matériaux. Le stockage de l’hydrogène est un enjeu clé pour la transition énergétique.
Dans la vie quotidienne, les écrans de téléphones, les pare-brise ou encore les fenêtres bénéficient de traitements de surface permettant de moduler leur opacité, mais aussi leurs propriétés anti-rayure, anti-reflet ou anti-salissure. Ces effets sont obtenus grâce à la synthèse et l’optimisation de couches minces de surface, en collaboration avec l’industrie du verre. L’IBA permet la caractérisation de ces couches minces, ce qui apporte une aide au développement de nouvelles fonctionnalités.
Sciences du vivant
Une des stations terminales d’ALTAïS est dédiée à l’étude de la réponse des cellules aux radiations (protons, hélium, carbone).
Ainsi, les chercheurs peuvent procéder à des études sur :
- la génération de cellules cancéreuses radiorésistantes et l’élaboration de stratégies pour les re-sensibiliser,
- l’implication de la mitochondrie dans la résistance à la radiothérapie ;
- l’influence de la composition des lipides membranaires sur la réponse au traitement par radiothérapie
Ils étudient l’effet FLASH - irradiation à très haut débit de dose - sur un ver C. elegans. L’effet FLASH permet de conserver le contrôle tumoral mais aussi d’épargner les tissus sains, ce qui est d’une importance capitale dans le traitement des tumeurs.
Ils effectuent également des reprogrammations de cellules du système immunitaire avec des nanoparticules d’or et le rayonnement ionisant (RX ou protons).

En radiobiologie, nous utilisons des particules pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. C’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Dans les années 2000, les chercheurs ont contribué à des études in-vivo sur l’incorporation du fluor dans l’émail des dents, qui ont permis d’améliorer la compréhension des processus de minéralisation des dents.
Plus récemment, l’accélérateur a également été utilisé pour irradier des rotifères avant de les envoyer sur la station internationale ISS ainsi que des fourmis afin d’analyser et quantifier leur résistance dans des conditions extrêmes.

Patrimoine géologique, archéologie et culturel
Au Département de physique de l’UNamur, le professeur Guy Demortier, fut l’un des pionniers dans l’utilisation des IBA pour la caractérisation d’objets anciens ou de fossiles. Ces analyses contribuent à déterminer les méthodes de fabrication et la provenance des matériaux utilisés pour la confection des artefacts historiques, comme c’est le cas au laboratoire AGLAE, installé dans le musée du Louvre, qui effectue ce genre d’analyses quotidiennement. L’analyse de la coloration d’objets géologiques naturels (par exemple, des spéléothèmes) apporte également son lot d’informations quant à l’évolution du climat et de l’environnement d’une zone géologique particulière.
Mais il peut également s’agir de fossiles. L’étude d’un Anchiornis Huxleyi, ce dinosaure qui pourrait être le chaînon manquant vers l’évolution des oiseaux, a par exemple révélé la présence de soufre, correspondant probablement à la présence d’une plume.

Avec l’arrivée récente du Professeur Julien Colaux, un nouvel élan a été pris et s’inscrit dans une perspective plus large.

Nous développons actuellement un nouvel axe de recherches en sciences du patrimoine, notamment traduit par le lancement du projet interdisciplinaire ARC-Phoenix en octobre 2024. Ce projet regroupe des chercheurs en physique, archéologie et histoire qui travaillent à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des monnaies antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées.
L’accélérateur ALTAïS fait partie des équipements de pointe de la plateforme technologique SIAM (Synthèse, Irradiation et Analyse des Matériaux).
Les chercheurs des Instituts NISM, NARILIS et ILEE l’utilisent quotidiennement pour repousser les limites de l’inconnu. Le Département accueille également des activités de travaux pratiques d’étudiants en physique et biologie.
Fortes de leur longue expérience dans les (nano)matériaux fonctionnels, la microélectronique, le photovoltaïque, les batteries, les sciences de la vie et les sciences du patrimoine, les équipes pluridisciplinaires de chercheurs sont des acteurs clé dans la compréhension de la matière au sens fondamental, des interactions physiques à l’échelle atomique et dans le développement de nouvelles technologies appliquées aux enjeux mondiaux actuels.
Les thématiques de recherche au Département de physique
La Département de physique se décline en 4 thématiques de recherche porteuses et originales :
- La Physique du vivant
- Les matériaux : synthèse, simulations et analyses
- L’optique et la photonique
- La didactique de la physique
Cet article est tiré de la rubrique "Eureka" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).


De la chimie quantique à l’Université de Sfax grâce au programme ERASMUS+
De la chimie quantique à l’Université de Sfax grâce au programme ERASMUS+
Une formation pratique en chimie quantique computationnelle a été organisée du 26 au 30 mai 2025 dans le cadre d’une collaboration ERASMUS+ entre l’Université de Sfax et l’Université de Namur. Cette formation interuniversitaire destinée aux doctorants en chimie et physique de l’Université tunisienne a rassemblé plus de 20 étudiants.

Cette belle initiative est le résultat d’une réflexion sur l’intégration de cours de chimie quantique à l’Université de Sfax initiée par les Professeurs Mahmoud TRABELSI (Université de Sfax et ancien de l’Université de Namur), Besma HAMDI (Université de Sfax) et Benoît CHAMPAGNE (Université de Namur). La réflexion a été maturée au cours des deux dernières décennies, période durant laquelle plusieurs étudiants de l’équipe du Pr. TRABELSI ont séjourné au laboratoire du Pr. CHAMPAGNE.
L’objectif : ajouter une composante de chimie quantique computationnelle à leurs recherches en chimie de synthèse, dont les synthèses à partir de substances biosourcées.
Une doctorante en chimie à l’Université de Sfax, Dhouha ABEIRA, est également impliquée dans le projet. Elle effectue un stage ERASMUS+ dans le laboratoire du Pr. CHAMPAGNE afin d’étudier les propriétés optiques de cristaux moléculaires.
Au programme
Les étudiants ont été initiés au calcul des énergies de réaction et à la simulation des spectres d’absorption UV/visible. Ces deux applications sont typiques des activités en chimie quantique car elles sont directement liées à la compréhension des phénomènes réactionnels et à l’élaboration de nouveaux composés pour l’optique moléculaire.
L’accent a également été mis sur certains aspects techniques des calculs afin de former les étudiants à l’élaboration de protocoles calculatoires en fonction des questions traitées.
L’équipe enseignante
Les cours ont été dispensés par une équipe interuniversitaire.
Pour le Département de chimie de l’Université de Namur :
- Le Professeur Benoît CHAMPAGNE, Directeur du Laboratoire de Chimie Théorique (LCT) de l’Unité de Chimie Physique Théorique et Structurale (UCPTS) ;
- Le Dr. Vincent LIÉGEOIS, pour le soutien informatique à distance et dont la suite de programmes DrawSuite, une série d’applications conçues pour offrir des outils d'analyse des structures et des propriétés moléculaires, a été fort appréciée ;
- Frédéric WAUTELET de la Plateforme Technologique de Calcul Intensif (PTCI) pour le soutien informatique à distance et qui a préparé un cluster (pleiades) dédié à la formation.
Pour le Département de chimie de l’Université de Sfax :
- Le Dr. Mohamed CHELLEGUI, du laboratoire de chimie organique, pour la préparation des travaux pratiques ;
- Dhouha ABEIRA, doctorante en chimie, pour la préparation des travaux pratiques et l’assistance aux étudiants de Sfax.
Les équipes enseignantes remercient chaleureusement les équipes des Relations Internationales de l’Université de Namur et de l'Université de Sfax pour leur aide dans l’élaboration et le suivi du projet ERASMUS+.
Les études en chimie à l’Université de Namur
Les « chimisites » spécialistes de la réactivité de la matière cultivent l’art des expériences et des découvertes. Les produits de leurs connaissances essentielles s’appliquent dans les domaines de la nutrition, la santé, l’hygiène, les transports, le sport, la construction et la protection de l’environnement.

Vers des fenêtres intelligentes à très haute efficacité énergétique ?
Vers des fenêtres intelligentes à très haute efficacité énergétique ?
Les chercheurs de l’ULiège et l’UNamur développent un nouveau matériau électrochrome : le MoWOx.

- Cette recherche encore au stade expérimental est basée sur une nouvelle formulation de matériau électrochrome : le MoWOx, un oxyde mixte de molybdène-tungstène
- Cette avancée permet d’envisager une fonctionnalité « double bande », c’est-à-dire une modulation sélective et indépendante des flux de lumière et de chaleur entrants
- Les résultats ont été publiés dans les revues Advanced Optical Materials et ACS Applied Optical Materials
Des scientifiques de l’Université de Liège (ULiège) et de l’Université de Namur (UNamur) ont mis au point un matériau électrochrome novateur capable de réguler indépendamment la lumière et la chaleur dans les bâtiments. Cette avancée, basée sur un oxyde mixte de molybdène-tungstène (MoWOx), ouvre la voie à des fenêtres intelligentes encore plus efficaces et économes en énergie.
Les fenêtres électrochromes sont des vitrages intelligents capables de moduler leur coloration, ou plus généralement leur état de transparence ou opacité, lorsqu'un courant électrique extérieur lui est appliqué. Une telle propriété permet de contrôler l’intensité de rayonnement solaire entrant dans un bâtiment, sans devoir recourir à des stores ou des rideaux. Ce type de fenêtres est déjà fabriqué industriellement et utilisé technologiquement dans certains bâtiments, mais les produits actuels ne permettent pas un contrôle séparé de la lumière visible (VIS) et du rayonnement proche infrarouge (NIR), respectivement liés à la luminosité et à la chaleur incidentes.
Des chercheurs et chercheuses de l'ULiège et de l'UNamur, grâce au soutien du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), ont ainsi développé une nouvelle formulation de matériau électrochrome, intitulée MoWOx, qui repose sur une fonctionnalité « double bande » permettant la modulation sélective et indépendante des flux de lumière et de chaleur entrants.
Par le biais de cette nouvelle formulation, les équipes scientifiques ont démontré l’occurrence d’un mode optique innovant, dit « chaud » (warm), et cela pour la première fois pour ce type d’oxydes. Dans ce mode, le vitrage reste transparent aux radiations infrarouges pour laisser passer la chaleur, tout en ne filtrant que partiellement la lumière visible. Cette caractéristique est particulièrement intéressante pour des climats froids et pour les périodes hivernales, où maximiser les apports de chaleur solaire tout en réduisant l’éblouissement solaire peut diminuer considérablement la consommation énergétique des bâtiments, notamment en termes de chauffage et d’éclairage artificiel.
Un nanomatériau plasmonique pour une filtration optique avancée
Cette fonctionnalité « double bande » repose sur l’incorporation de composés plasmoniques nanostructurés dans la vitre intelligente. Un matériau plasmonique est un matériau dont les électrons libres peuvent osciller collectivement sous l’effet de la lumière. Il peut alors absorber, réfléchir ou diffuser la lumière de manière sélective selon sa composition et sa structure. Et c'est justement dans l’application de ces propriétés plasmoniques du MoWOx au cas des vitrages intelligentes que réside cette innovation.
Sur ces bases, la composition et la morphologie des nanostructures plasmoniques influencent directement la sélectivité optique du filtrage, ce qui permet d’adapter plus précisément le vitrage aux besoins des utilisateurs.
Une application prometteuse pour les bâtiments du futur
Les futurs vitrages intelligents qui intègreront ces nouveaux composant pourront à terme révolutionner la gestion de l’énergie dans les bâtiments. Dans un contexte où la transition énergétique reste une priorité absolue, ces fenêtres novatrices contribueront à atteindre des objectifs de neutralité carbone et à construire des bâtiments à énergie quasi nulle.
Florian Gillissen, chercheur à l’Université de Liège et premier auteur de l'article publié dans Advanced Optical Materials : "Grâce à cette technologie, nous pouvons ajuster en temps réel la transmission de la lumière et de la chaleur à travers les fenêtres, ce qui représente un pas de géant pour l’optimisation énergétique des bâtiments".
Professeur Michaël Lobet, Chercheur qualifié FNRS et premier auteur de l’article publié dans ACS Applied Optical Materials : "La modélisation théorique et numérique a été réalisée à l’UNamur dans l’équipe du professeur Luc Henrard tandis que la synthèse et la caractérisation des matériaux a été réalisée sous la direction du professeur Rudi Cloots et du Dr Anthony Maho de l’Université de Liège. Ce sont ces synergies entre modélisation théorique et fabrication qui ont permis la caractérisation de ces matériaux MoWOx."
Références scientifiques
Florian Gillissen, Michaël Lobet, Jennifer Dewalque, Pierre Colson, Gilles Spronck, Rachel Gouttebaron, Mathieu Duttine, Brandon Faceira, Aline Rougier, Luc Henrard, Rudi Cloots, Anthony Maho, Mixed Molybdenum–Tungsten Oxide as Dual-Band, VIS–NIR Selective Electrochromic Material, Advanced Optical Materials
https://doi.org/10.1002/adom.202401995
Michaël Lobet, Florian Gillissen, Nicolas De Moor, Jennifer Dewalque, Pierre Colson, Rudi Cloots, Anthony Maho, Luc Henrard, Plasmonic Properties of Doped Metal Oxides Investigated through the Kubelka-Munk Formalism, ACS Applied Optical Materials
https://doi.org/10.1021/acsaom.4c00432
Cette étude a été menée dans le cadre du projet PLASMON_EC, financé par le FNRS, en collaboration entre le laboratoire GREEnMat de l’Université de Liège et l’Institut de la matière structurée (NISM) de l’Université de Namur, en connexion étroite avec des chercheurs de l’Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (ICMCB).


Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NISM
Appels FNRS 2024 : Focus sur l’Institut NISM
Plusieurs chercheurs du Namur Institute of Structured Matter (NISM) ont récemment obtenu des financements du F.R.S – FNRS à la suite des appels dont les résultats ont été publiés en décembre 2024. L’Institut NISM fédère les activités de recherche des départements de chimie et de physique de l’Université de Namur.

Luca Fusaro : « Cristallisation de phases complexes en espace confiné »
L'objectif de ce projet de recherche (PDR), financé par le FNRS est d'approfondir les connaissances sur les phases cristallines complexes des sels simples. Le projet ambitionne de renforcer les activités de recherche internationales, qui ont débuté en 2016 et ont permis de publier les premiers résultats dans Nature en 2021. Lire l'article en ligne...
Dans cette étude, les chercheurs avaient isolé quatre phases cristallines différentes d'un sel de Fampridine, un composé organique utilisé pour traiter les symptômes de la sclérose en plaques. Deux phases cristallines ont montré une complexité remarquable, appartenant à la classe spéciale des phases de Frank et Kasper (FK).

Les phases FK sont connues depuis 1959 comme une grande famille d’alliages métalliques, mais l’étude a démontré que des simples molécules pharmaceutiques peuvent cristalliser avec une complexité similaire, ce qui n’était pas connu auparavant.
Par ce nouveau projet, les chercheurs souhaitent aller plus loin en utilisant principalement des techniques de résonance magnétique nucléaire (RMN) à l'état solide et diffraction des rayons X (DRX) sur poudres et monocristaux. Cette étude sera effectuée en collaboration avec autres chercheurs de l’Institut NISM (Nikolay Tumanov, Carmela Aprile et Johan Wouters), ainsi qu’avec des collaborateurs travaillant dans d’autres pays, comme Riccardo Montis (Université de Urbino, Italie) et Simon Coles (Directeur du National Crystallography Service (NCS), Université de Southampton, UK).
Stéphane Vincent (avec UCLouvain) : « NPN cofactor synthesis and roles »
Le projet de recherche (PDR) "NPN cofactor synthesis and roles" est à l'interface entre biochimie fondamentale et enzymologie. Il repose sur la découverte récente, par une équipe de l'UCLouvain, d'un nouveau cofacteur, nommé NPN, de structure très originale. Il s'agit d'un dinucléotide portant un complexe de Nickel. Il est impliqué dans des réactions enzymatiques importantes mais sa réactivité, sa biosynthèse et son mécanisme d'action sont très peu connus. De plus, il est présent dans 20% des génomes bactériens et 50% des génomes d'Archaea (archéobactéries), mais seulement une infime fraction des enzymes l'employant ont été caractérisées.
Le projet de recherche repose sur la complémentarité des expertises de Benoit Desguin (UCLouvain, biochimie) et Stéphane Vincent (chimie bio-organique). L'objectif principal du projet et de comprendre le rôle et le mécanisme de ce cofacteur grâce à des études biochimiques, structurales et cinétiques. Des analogues du cofacteur NPN vont être synthétisés par l'équipe de l’UNamur : elles seront conçues de manière à élucider le mode d'interaction et de réaction du cofacteur NPN avec les enzymes l'employant.
Johan Wouters (avec UCLouvain) : « Déracémisation par cristallisation dans l'ère de la chimie verte ».
Ce projet de recherche (PDR) est une co-promotion des professeurs Tom Leyssens (UCLouvain) et Johan Wouters (UNamur). Il vise à faire entrer le processus de déracémisation par cristallisation dans l'ère de la « chimie verte ».
La déracémisation est un terme utilisé en chimie pour décrire le processus de séparation d'un mélange racémique en ses deux énantiomères, c'est-à-dire les formes chirales (gauche et droite) d'une molécule. Dans l'industrie pharmaceutique, 50 % des composés médicamenteux commercialisés contiennent un centre chiral, essentiel à leur fonctionnement. Lorsqu'un énantiomère a l'effet pharmacologique désiré, l'autre peut être inactif ou avoir des effets indésirables. C'est pourquoi les nouveaux médicaments sont souvent commercialisés sous forme de composés énantiopurs (c’est-à-dire débarrassés de leur « jumeau chiral » impur).
La façon la plus courante d'obtenir des médicaments chiraux implique encore la formation d'un mélange racémique. Il peut alors être produit par des techniques de séparation chimique ou physique, avec une perte de rendement de 50 %. Si le composé en question est « racémisable », l'énantiomère indésirable peut techniquement être retransformé en un mélange racémique, ce qui permet d'obtenir un rendement théorique de 100 %. Au cours de la dernière décennie, diverses méthodologies de déracémisation basées sur la cristallisation ont été développées. Cependant, toutes ces méthodes nécessitent l'utilisation de grandes quantités de solvant car il s'agit de processus de cristallisation.
Cette recherche vise à amener ces processus à un niveau supérieur, non seulement en les rendant plus efficaces (moins chronophages), mais aussi en les faisant entrer dans le domaine de la « chimie verte ». Pour ce faire, les chercheurs proposent des variantes mécano-chimiques pour les conglomérats et les composés racémiques.
Ces procédés seront
- Intrinsèquement ‘verts » puisque l'énantiomère indésirable est transformé en énantiomère désiré ;
- Permis par la mécanochimie qui élimine le besoin de solvant, ce qui les rend plus « verts » que les méthodes basées sur les solutions.
- Les plus « verts » possibles, grâce à leur efficacité (échelle de temps très rapide et faible consommation d'énergie).
Catherine Michaux, Stéphane Vincent et Guillaume Berionni ont obtenu un financement équipement (EQP).
Ce financement permettra d’acquérir un appareillage de calorimétrie par titration isotherme (ITC) à haut débit, unique en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est une méthode non destructive à haute résolution permettant une caractérisation complète des détails chimiques d'une interaction en solution.
Son acquisition permettra aux chimistes de l'UNamur, mais aussi à leurs collaborateurs, d'analyser n'importe quelle liaison, dans un vaste champ d'application, s'étendant de la biochimie à la chimie supramoléculaire.
Bourse de doctorat FRIA - Noah Deveaux (PI - Benoît Champagne)
“Interrupteurs moléculaires ONL "dans tous leurs états" : des solutions aux surfaces fonctionnalisées et aux solides.”
Cette thèse de doctorat au sein du Laboratoire de Chimie Théorique (Département de chimie) et du Pôle Modélisation multi-échelle par le calcul à haute performance (HPC-MM) de l’Institut NISM vise à développer des méthodologies computationnelles multi-échelles innovantes pour étudier et optimiser des interrupteurs moléculaires multi-états et multifonctionnels, composants clés des dispositifs logiques et des nouvelles générations de technologies de stockage de données.
En plus des variations des réponses optiques linéaires, il est avantageux de considérer les changements des réponses optiques non linéaires (ONL), qui permettent une lecture de données à haute résolution tout en évitant leur destruction. L'objectif principal est de prédire et d'interpréter les réponses ONL de ces interrupteurs moléculaires dans différents environnements de la matière, à savoir en solution, greffés sur des surfaces et à l'état solide.
De plus, une attention particulière sera accordée à la modélisation des défauts et du désordre orientationnel au sein des matériaux afin de mieux représenter les conditions réelles. Ces méthodes prédictives seront validées expérimentalement au travers de collaborations étroites avec des équipes de synthèse et de caractérisation.
FNRS, la liberté de chercher
Chaque année, le F.R.S.-FNRS lance des appels pour financer la recherche fondamentale. Il a mis en place une gamme d'outils permettant d’offrir à des chercheurs, porteurs d’un projet d’excellence, du personnel scientifique et technique, de l’équipement et des moyens de fonctionnement.

L'institut NISM
Les recherches au sein de NISM s’articulent autour de divers sujets de recherche en chimie organique, chimie-physique, chimie des (nano)-matériaux, sciences des surfaces, optique et photonique, physique du solide, tant d'un point de vue théorique qu’expérimental.
L’expertise des chercheurs est reconnue dans le domaine de la synthèse et de la fonctionnalisation de systèmes moléculaires et de matériaux innovants, de 0 à 3 dimensions.

ALTAïS – Pénétrer dans les profondeurs de la matière pour répondre aux enjeux actuels
ALTAïS – Pénétrer dans les profondeurs de la matière pour répondre aux enjeux actuels
Fondé il y a une cinquantaine d’années, le Laboratoire d'Analyse par Réactions Nucléaires (LARN) du Département de physique de l’Université de Namur abrite un accélérateur de particules tandem 2MV nommé ALTAÏS (Accélérateur Linéaire Tandetron pour l’Analyse et l’Implantation des Solides), en service depuis 1999.

Cet article a été réalisé pour la rubrique "Euréka" du magazine Omalius #36 de mars 2025.
Capable de générer des faisceaux d'ions constitués de n’importe quel élément stable avec des énergies allant jusqu'à 16 Mega electron-Volt (MeV), l’accélérateur de particules permet l'analyse (IBA) et la modification (IBMM) de couches minces de nombreux matériaux. Stimulé par le besoin critique de nouveaux matériaux fonctionnels, le développement de ces techniques s’est accéléré au 21e siècle. Elles sont essentielles dans de nombreux domaines de recherche fondamentale et sont également utilisées en recherche appliquée, au travers de partenariats industriels.
Des développements innovants sur mesure
Le rôle de Tijani Tabarrant est essentiel pour garantir le bon fonctionnement de cet équipement complexe. Il est responsable de sa maintenance afin d'assurer une continuité dans les recherches. En parallèle, il contribue de manière significative aux recherches en concevant et en développant diverses chambres à vide, qui sont cruciales pour nos expériences. Pour mener à bien ces projets, il collabore étroitement avec l'atelier mécanique, dont l'expertise et les ressources sont indispensables.

Grâce à leur soutien, je peux transformer mes conceptions en prototypes fonctionnels, en bénéficiant de leur savoir-faire en usinage et en assemblage. Cette synergie entre mon travail et l'atelier mécanique renforce notre capacité à innover pour répondre aux défis scientifiques du laboratoire, tout en veillant à la sécurité et à l'efficacité des opérations.
Des technologies de pointe au service des enjeux à venir
La force de l’IBMM (Ion Beam Modification of Materials) est de pouvoir modifier les propriétés électroniques, optiques, mécaniques ou magnétiques de divers matériaux de façon contrôlée. C’est ce qu’on appelle « fonctionnaliser les matériaux ».
L’IBA (Ion Beam Analysis) est une famille de techniques d’analyse non-invasives et très versatiles qui permet d’étudier la composition chimique des matériaux. Elle joue un rôle prépondérant, depuis des décennies en astrophysique nucléaire, science des matériaux, sciences du vivant ou encore sciences du patrimoine et archéologie.

Grâce à l’accélérateur et à un système bien particulier, il est par exemple possible de reproduire et mesurer les réactions nucléaires qui se produisent dans les étoiles. Ces données sont essentielles pour les astrophysiciens nucléaires afin de mieux comprendre l’évolution stellaire.
Matériaux
En microélectronique, l'implantation ionique, indispensable pour le dopage des semi-conducteurs, est une étape clé dans la fabrication des puces électroniques. L’IBA permet d’analyser la présence de ces dopants, mais aussi celle de l'hydrogène, un élément pouvant influencer la durée de vie des composants électroniques.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire, les irradiations par faisceaux d’ions permettent de simuler les effets des dégâts radiatifs sur les matériaux utilisés pour l’enrobage du combustible nucléaire ou le stockage des déchets radioactifs. On évalue ainsi leur durabilité sur le long terme.
Dans les réacteurs, l’hydrogène issu de l’hydrolyse peut fragiliser les gaines de protection du combustible. L’IBA permet d’étudier ces phénomènes pour améliorer leur résistance. Par ailleurs, l’exploitation de la spectroscopie gamma pour caractériser les déchets radioactifs est indispensable pour faire face à un enjeu majeur : celui du démantèlement des centrales nucléaires.

Dans le domaine de l’aérospatial, les irradiations par faisceau d’ions permettent de tester la résistance des matériaux spatiaux face aux rayonnements cosmiques, améliorant la conception des satellites et des engins spatiaux.
Pour la production et stockage de l’hydrogène, l’IBA aide à concevoir des revêtements anti-diffusion. En effet, l’hydrogène est un tout petit atome qui diffuse facilement à travers les matériaux. Le stockage de l’hydrogène est un enjeu clé pour la transition énergétique.
Dans la vie quotidienne, les écrans de téléphones, les pare-brise ou encore les fenêtres bénéficient de traitements de surface permettant de moduler leur opacité, mais aussi leurs propriétés anti-rayure, anti-reflet ou anti-salissure. Ces effets sont obtenus grâce à la synthèse et l’optimisation de couches minces de surface, en collaboration avec l’industrie du verre. L’IBA permet la caractérisation de ces couches minces, ce qui apporte une aide au développement de nouvelles fonctionnalités.
Sciences du vivant
Une des stations terminales d’ALTAïS est dédiée à l’étude de la réponse des cellules aux radiations (protons, hélium, carbone).
Ainsi, les chercheurs peuvent procéder à des études sur :
- la génération de cellules cancéreuses radiorésistantes et l’élaboration de stratégies pour les re-sensibiliser,
- l’implication de la mitochondrie dans la résistance à la radiothérapie ;
- l’influence de la composition des lipides membranaires sur la réponse au traitement par radiothérapie
Ils étudient l’effet FLASH - irradiation à très haut débit de dose - sur un ver C. elegans. L’effet FLASH permet de conserver le contrôle tumoral mais aussi d’épargner les tissus sains, ce qui est d’une importance capitale dans le traitement des tumeurs.
Ils effectuent également des reprogrammations de cellules du système immunitaire avec des nanoparticules d’or et le rayonnement ionisant (RX ou protons).

En radiobiologie, nous utilisons des particules pour irradier des cultures de cellules cancéreuses afin de détruire leur matériel génétique et de les empêcher de proliférer. C’est la base de la radiothérapie et de la protonthérapie.
Dans les années 2000, les chercheurs ont contribué à des études in-vivo sur l’incorporation du fluor dans l’émail des dents, qui ont permis d’améliorer la compréhension des processus de minéralisation des dents.
Plus récemment, l’accélérateur a également été utilisé pour irradier des rotifères avant de les envoyer sur la station internationale ISS ainsi que des fourmis afin d’analyser et quantifier leur résistance dans des conditions extrêmes.

Patrimoine géologique, archéologie et culturel
Au Département de physique de l’UNamur, le professeur Guy Demortier, fut l’un des pionniers dans l’utilisation des IBA pour la caractérisation d’objets anciens ou de fossiles. Ces analyses contribuent à déterminer les méthodes de fabrication et la provenance des matériaux utilisés pour la confection des artefacts historiques, comme c’est le cas au laboratoire AGLAE, installé dans le musée du Louvre, qui effectue ce genre d’analyses quotidiennement. L’analyse de la coloration d’objets géologiques naturels (par exemple, des spéléothèmes) apporte également son lot d’informations quant à l’évolution du climat et de l’environnement d’une zone géologique particulière.
Mais il peut également s’agir de fossiles. L’étude d’un Anchiornis Huxleyi, ce dinosaure qui pourrait être le chaînon manquant vers l’évolution des oiseaux, a par exemple révélé la présence de soufre, correspondant probablement à la présence d’une plume.

Avec l’arrivée récente du Professeur Julien Colaux, un nouvel élan a été pris et s’inscrit dans une perspective plus large.

Nous développons actuellement un nouvel axe de recherches en sciences du patrimoine, notamment traduit par le lancement du projet interdisciplinaire ARC-Phoenix en octobre 2024. Ce projet regroupe des chercheurs en physique, archéologie et histoire qui travaillent à renouveler notre compréhension des parchemins médiévaux et des monnaies antiques. L'intelligence artificielle sera exploitée pour analyser les données générées.
L’accélérateur ALTAïS fait partie des équipements de pointe de la plateforme technologique SIAM (Synthèse, Irradiation et Analyse des Matériaux).
Les chercheurs des Instituts NISM, NARILIS et ILEE l’utilisent quotidiennement pour repousser les limites de l’inconnu. Le Département accueille également des activités de travaux pratiques d’étudiants en physique et biologie.
Fortes de leur longue expérience dans les (nano)matériaux fonctionnels, la microélectronique, le photovoltaïque, les batteries, les sciences de la vie et les sciences du patrimoine, les équipes pluridisciplinaires de chercheurs sont des acteurs clé dans la compréhension de la matière au sens fondamental, des interactions physiques à l’échelle atomique et dans le développement de nouvelles technologies appliquées aux enjeux mondiaux actuels.
Les thématiques de recherche au Département de physique
La Département de physique se décline en 4 thématiques de recherche porteuses et originales :
- La Physique du vivant
- Les matériaux : synthèse, simulations et analyses
- L’optique et la photonique
- La didactique de la physique
Cet article est tiré de la rubrique "Eureka" du magazine Omalius #36 (Mars 2025).

Événements
Soutenance publique de thèse de doctorat en Sciences physiques - Andrea Scarmelotto
The FLASH effect in 2D and 3D in vitro models upon proton irradiation
Abstract
Radiotherapy is a cornerstone of cancer treatment and is currently administered to approximately half of all cancer patients. However, the cytotoxic effects of ionizing radiation on normal tissues represent a major limitation, as they restrict the dose that can be safely delivered to patients and, consequently, reduce the likelihood of effective tumor control. In this context, delivering radiation at ultra-high dose rates (UHDR, > 40 Gy/s) is gaining increasing attention due to its potential to spare healthy tissues surrounding the tumor and to prevent radiation-induced side effects, as compared to conventional dose rates (CONV, on the order of Gy/min).
The mechanism underlying this protective effect—termed the FLASH effect—remains elusive, driving intensive research to elucidate the biological processes triggered by this type of irradiation.
In vitro models offer a valuable tool to support this research, allowing for the efficient screening of various beam parameters and biological responses in a time- and cost-effective manner. In this study, multicellular tumor spheroids and normal cells were exposed to proton irradiation at UHDR to evaluate its effectiveness in controlling tumor growth and its cytotoxic impact on healthy tissues, respectively.
We report that UHDR and CONV irradiation induced a comparable growth delay in 3D tumor spheroids, suggesting similar efficacy in tumor control. In normal cells, both dose rates induced similar levels of senescence; however, UHDR irradiation led to lower apoptosis induction at clinically relevant doses and early time points post-irradiation.
Taken together, these findings further highlight the potential of UHDR irradiation to modulate the response of normal tissues while maintaining comparable tumor control.
Jury
- Prof. Thomas BALLIGAND (UNamur), Président
- Prof. Stéphane LUCAS (UNamur), Secrétaire
- Prof. Carine MICHIELS (UNamur)
- Dr Sébastien PENNINCKX (Hôpital Universitaire de Bruxelles)
- Prof. Cristian FERNANDEZ (Université de Bern)
- Dr Rudi LABARBE (IBA)
Soutenance publique de thèse de doctorat en Sciences chimiques - Nicolas Niessen
Main-Group Chemistry with Boranes and Borenium Cations in a Geometrically Constrained Environment
Abstract
Due to their unique chemical, physical and photophysical properties, organoboron compounds and in particular triarylboranes play a central role in chemistry and in catalysis. Trivalent neutral boron Lewis acids, which are planar trigonal species, have been shown to exhibit enhanced Lewis acidity and electrophilicities when constrained in a pyramidal trigonal environment. Within the context of the emerging area of geometrically constrained main-group elements, the fundamental experimental and computational investigations of the impact of structural deformation on the physicochemical properties and reactivity of borane derivatives is of interest. This thesis will explore successively the development of geometrically constrained intramolecular FLP and of cationic boron Lewis superacid based on the aza-boratriptycene scaffold, then the synthesis of pyramidalyzed electron-deficient borenium cation with tethered pyridine and NHC ligands embedded in the triptycene scaffold and will finally focus on chiral borenium cations as new Lewis acids. A collaborative work dealing with the combination of the strong 9-sulfonium-10-boratriptycene with hindered Lewis bases is finally performed for developing latent FLP. This work deepens our understanding of the synthesis of constrained boron Lewis acids species, a key step to develop new pyramidal boron Lewis superacids, deblocking new kinds of reactivity in main-group chemistry. For instance, electrophilic Csp2–H borylation reactions of electron-poor aromatics were observed, new unusual binding mode at weakly coordinating anions were discovered and encouraging steps were initiated for reaching new chiral boron-based Lewis acids, opening the path toward new horizons in main-group chemistry.
Jury
- Prof. Benoît CHAMPAGNE (UNamur), Président
- Prof. Guillaume BERIONNI (UNamur), Secrétaire
- Prof. Olivier CHUZEL (Aix-Marseille Université)
- Prof. Raphaël ROBIETTE (UCLouvain)
- Prof. Stéphane VINCENT (UNamur)
1st Global Chinese Materials Conference (GCMC2025)
The First Global Chinese Materials Conference and the Founding Meeting of the Global Chinese Materials Scholars Association will be held at the University of Namur, Belgium. The theme of this conference is "Materials Frontier in the AI Era".

The conference is co-organized by the University of Namur, Belgium and Wuhan University of Technology, China and supported by Foshan Xianhu Laboratory and other organisms.
More info on the GCMC2025 website...