Comme discipline, l'histoire prospecte le passé humain dans toute sa complexité : populations, économies, techniques, politiques, religions, arts, idéologies, etc.
Au prix d'entretiens oraux, de recherche dans les dépôts d'archives ou les cabinets de manuscrits, dans les bibliothèques ou les musées, sur les sites archéologiques ou dans certains lieux privilégiés où la nature a fixé des souvenirs du passé, l'histoire ambitionne de repérer des traces laissées par les humains. L'objectif est de connaître le milieu dans lequel ils ont vécu. Elle dépiste tous les témoins possibles.
L'histoire emprunte aux sciences humaines questions et méthodes, qui permettent de saisir des corrélations, de déceler des genèses, en un mot, de comprendre l'aventure humaine.
Deux traits de l'histoire valent d'être soulignés. L'histoire relève d'abord de l’enquête ; elle doit en effet commencer par découvrir le matériau multiforme sur lequel elle va travailler, les "documents" du passé. Ensuite, elle porte sur la connaissance du passé dans la durée, parfois dans la très longue durée, et donc analyse des naissances, des mutations, des évolutions.
Une association d'anciens Alumni est présente au sein du département.
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Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
C’est une première en Wallonie ! La Citadelle de Dinant propose désormais une visite en réalité augmentée qui plonge les visiteurs au cœur de son histoire. À la manœuvre : la société française Histovery, spécialisée dans les reconstitutions patrimoniales, avec le soutien scientifique d’Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur.

Sur la photo : Édouard Lecanuet, assistant de production chez Histovery, la ministre Valérie Lescrenier en charge du Tourisme et du patrimoine, Marc de Villenfagne, administrateur délégué de la Citadelle de Dinant, et Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur, inaugurent l’HistoPad, outil de reconstitution 3D de l’histoire de la Citadelle de Dinant. Un projet validé scientifiquement par Axel Tixhon.
Grâce à une tablette interactive baptisée HistoPad, le public explore les lieux comme jamais auparavant. En différents points du parcours, les visiteurs découvrent des scènes historiques reconstituées en 3D, appuyées par une documentation rigoureuse et une reproduction fidèle des décors, costumes et objets d’époque.
Trois périodes clés ont été retenues pour cette immersion :
- 1821, époque hollandaise et construction du fort
- 1832, période belge durant laquelle la Citadelle devient prison militaire
- 1914, lors de la Première Guerre mondiale, le site est le théâtre d’affrontements
La rigueur historique au service de l’innovation
Le professeur Tixhon a accompagné toutes les étapes du projet, en tant que membre du comité scientifique. Il a dans un premier temps mis en exergue les événements intéressants d’un point de vue historique et les traces encore visibles aujourd’hui, comme des pièces d’artillerie, une ancienne cuisine ou une boulangerie. Il a également fourni à Histovery une documentation pertinente et fiable.
Une reconstitution historique fidèle, jusqu’au moindre détail
Son expertise a permis d’évaluer la justesse historique des reconstitutions.

Ils m’ont demandé de valider des détails, comme les uniformes de l’armée hollandaise ou le maniement des armes », explique-t-il. « Il fallait aussi éviter les anachronismes. L’équipe d’Histovery avait par exemple affiché un portrait du roi Léopold Ier qui datait de 1850 dans le bureau d’un commandant du fort en 1832. Ils avaient également exposé les blasons actuels des 9 provinces belges qui ne correspondaient pas aux blasons de l’époque. Il a donc fallu trouver le bon portrait et les bons blasons.
L’invisible recomposé grâce aux archives
Certains lieux ont aussi été recréés virtuellement à partir de sources iconographiques anciennes, comme un ingénieux mécanisme en bois qui permettait autrefois d’acheminer l’eau de la Meuse jusqu’à la forteresse.
Histovery, déjà connue pour ses réalisations au château de Chambord, au Palais de papes à Avignon ou encore au Fort Alamo aux États-Unis, signe ici une première wallonne, mêlant patrimoine, innovation et rigueur scientifique. Une réussite qui démontre, une fois de plus, la pertinence du dialogue entre les experts de l’Université de Namur et les acteurs socio-économiques et culturels.
L'institut Patrimoines, transmissions, héritages (PaTHs)
L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres. Plusieurs pôles de recherche composent cet institut. Axel Tixhon est membre du pôle HISI (Histoire, sons, images).

Le Département d'histoire de l'UNamur
Comme discipline, l'histoire prospecte le passé humain dans toute sa complexité : populations, économies, techniques, politiques, religions, arts, idéologies, etc.

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle).
Les enjeux de cette recherche ?
- Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions,
- Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines,
- Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.
Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.
Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats.

Les principaux résultats de cette analyse :
- Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
- Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
- Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
- Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
- Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
- Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine
Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.
Envie d'en savoir plus ?
Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »
Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"
Pour aller plus loin …
Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé
L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.
- Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
- Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
- Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
- Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
- Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
- L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.
Une étude qui se prolonge en exposition
La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à :
- De mai à début juin 2025 : séminaire de Floreffe
- De juin à septembre 2025 : Pairi Daiza
- D’octobre 2025 à mai 2026 : Musée gaumais
A propos de Julie Duchêne
Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE).

Histoire appliquée : l’apport de l’UNamur à la reconnaissance du Saucisson gaumais en tant qu’IGP
Histoire appliquée : l’apport de l’UNamur à la reconnaissance du Saucisson gaumais en tant qu’IGP
Granuleux à l'extérieur, de taille moyenne avec une texture à la fois tendre et ferme, un fumage subtil, des arômes qui restent en bouche et… un ancrage historique dans son terroir : voilà les atouts qui ont permis au Saucisson gaumais de décrocher le label européen IGP.

Le 26 juillet 2024 marque une date clé pour la Wallonie et ses traditions culinaires avec l’enregistrement de la dénomination « Saucisson gaumais » en tant qu’indication géographique protégée (IGP) par l’Europe. Ce label valorise les spécificités des produits du terroir, tout en préservant le savoir-faire unique des productrices et producteurs locaux. Parmi les acteurs ayant contribué à cette reconnaissance, l’Université de Namur, à travers le projet AgriLabel, a joué un rôle déterminant.
Créé en 2011 à l’initiative du Service public de Wallonie (SPW) et soutenu par le Cabinet du ministre wallon de l’Agriculture, le projet AgriLabel vise à accompagner les producteurs et productrices de la région dans l’obtention de labels de qualité pour leurs produits, notamment les appellations d'origine protégée (AOP) et les indications géographiques protégées (IGP). Informer les consommateurs sur les caractéristiques spécifiques de ces produits est l’un des objectifs poursuivis par l’Europe en octroyant ces labels, tout en les protégeant des imitations ou usurpations de nom de produit. Cet accompagnement repose sur un partenariat entre deux institutions académiques : l’Université de Liège-Gembloux Agro-Bio Tech et l’Université de Namur.
Dans ce cadre, l’Université de Liège-Gembloux se concentre principalement sur les aspects techniques liés à la production, tels que la caractérisation du produit et du procédé de fabrication ainsi que la délimitation de l’aire géographique de production. De son côté, l’UNamur se charge de démontrer le lien sociohistorique entre le produit et son terroir, sa réputation et sa notoriété dans le temps, éléments essentiels pour la reconnaissance d’une dénomination AOP ou IGP.
L’intervention de Natacha Aucuit : une expertise historique au service des produits du terroir
Natacha Aucuit, chercheuse spécialisée en histoire de l’alimentation à l’UNamur et membre de l'ILEE et Transitions, apporte, sous la supervision de la Professeure Isabelle Parmentier, une contribution clé au sein de la cellule AgriLabel. Depuis 2013, elle s’attelle à l’élaboration des demandes d’enregistrement de produits tels que, entre autres, la Fraise de Wépion ou le Jambon d’Ardenne IGP. Son rôle consiste principalement à établir un lien historique documenté entre le produit et son terroir, en s’appuyant sur des recherches rigoureuses et une démarche scientifique.
Dans le cas du Saucisson gaumais, ce travail a nécessité une immersion dans le passé agricole et alimentaire de la région. Historiquement, la Gaume, légèrement plus chaude que l’Ardenne, partage avec cette dernière un climat propice à l’élevage de porcs, alimentés en particulier de glands et de faines dans les forêts locales. Ces pratiques ancestrales, bien que délaissées au début du XXe siècle au profit d’élevages en porcherie, ont laissé un héritage durable, notamment dans la fabrication de saucissons. Le Saucisson gaumais, tout comme son cousin ardennais, se distingue par un processus de fabrication spécifique où la méthode de fumage et la texture de la mêlée confèrent au produit son caractère unique.
L’obtention du label IGP pour le Saucisson gaumais est le fruit d’un long processus. En effet, les démarches peuvent prendre plusieurs années, notamment en raison des phases d’élaboration, de consultation et des procédures administratives complexes au niveau régional, national, et européen, et des questions posées par les instances nationales et européennes.

La Cellule AgriLabel, bien qu’elle ne fasse pas de prospection, répond aux demandes des producteurs en fonction de leurs motivations et des spécificités de chaque dossier.
Actuellement, plusieurs autres dossiers sont en cours, tels que le Miel wallon au niveau européen et le Boudin blanc de Liège au niveau national. Ces initiatives témoignent de la dynamique continue de valorisation des produits du terroir wallons, basée sur les recherches historiques et techniques des deux universités partenaires.
En somme, AgriLabel, avec l’expertise de l’UNamur, accueille une démarche d’Histoire appliquée où la recherche académique est mobilisée pour valoriser et protéger le patrimoine gastronomique régional. Le succès du Saucisson gaumais en tant qu’IGP est un exemple éloquent de cette collaboration fructueuse entre savoirs académiques et savoir-faire locaux.
En savoir plus sur le sujet ?
Retrouvez un article autour du même sujet dans le magazine Omalius de juin 2018 (p.6).

Des étudiants en histoire dévoilent l'évolution de l'image du loup
Des étudiants en histoire dévoilent l'évolution de l'image du loup
Le loup, longtemps banni de nos contrées, a fait un retour remarqué en Wallonie depuis 2016. Cet être mystérieux, désormais protégé, suscite autant de fascination que de crainte. Du 11 au 27 avril 2024, l'exposition "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" convie les publics à plonger au cœur d’une exploration historique.

Élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en Histoire, l’exposition se tient dans le cadre du cours de Projet culturel. Sous la direction de la Professeure Isabelle Parmentier, elle est le fruit de deux collaborations.
En effet, les étudiants d’histoire ont bénéficié de l’expertise de Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du PolleN et de l’Institut ILEE de l’UNamur. À travers une recherche interdisciplinaire et innovante, celle-ci a décidé de se pencher sur l’histoire du loup en Wallonie aux 18e et 19e siècles. En tant que commissaire scientifique du projet, Julie Duchêne apporte les aspects historique, paléogénétique et éthologique pour construire l’exposition.
Par ailleurs, les podcasts "Histoire(s) du grand méchant loup" de Céline Rase, chercheuse en histoire, ont servi de point de départ à la construction du fil rouge de l’exposition. En tant que source supplémentaire, les podcasts ont apporté une dimension narrative à l’exposition et ont offert une perspective sur l’évolution de l’image du loup dans l’histoire au fil du temps.
En conjuguant les données scientifiques de Julie Duchêne avec les récits évocateurs de Céline Rase, les étudiants ont créé un projet à la fois instructif et culturel. Cette exposition est conçue pour tous les publics. Des visites guidées animées par les étudiants et étudiantes seront proposées aux écoles, offrant une expérience éducative pour les jeunes générations.
Un des objectifs du projet est de permettre aux étudiants en histoire de pratiquer une communication du savoir scientifique via la médiation au grand public. C’est une manière de se plonger dans une forme plus professionnalisante de réalisation
« En tant qu'historien, notre travail se porte généralement sur le contenu. Ici, c'est différent. Nous nous occupons de toute l'organisation (…) et prenons aussi en charge les aspects liés à la communication de l’événement. Cette expérience donne une dimension plutôt professionnalisante des études en histoire et c'est très chouette. », partage Cécile Bourdon, étudiante en histoire. « La dimension pédagogique du projet est importante. Offrir des visites à des élèves de niveaux scolaires différents peut aider à nous familiariser à l’utilisation de la pédagogie et à développer des compétences en vulgarisation scientifique », ajoute Théo Di Pillo, autre étudiant participant au projet.
Découvrez, apprenez, émerveillez-vous !
L'exposition "Même pas peur" promet des découvertes inattendues à chaque tournant. A travers ce projet culturel, l’accent est mis sur l'importance de la recherche scientifique pour mieux comprendre le loup et son rôle dans notre écosystème.
Du 11 au 27 avril 2024 au Business and learning center.
Envie de soutenir les recherches sur le loup ?
Les recherches génétiques sur le loup menées par Julie Duchêne sont soutenues par une campagne de crowdfunding. Les analyses ADN ont effectivement un coût. Les fonds récoltés participeront à déterminer l’origine géographique de chacun des loups wallons conservés ainsi que leur sexe. L'intégralité des dons récoltés sera utilisée pour réaliser ces analyses génétiques.

Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
Axel Tixhon, garant scientifique d’un projet historique en réalité augmentée
C’est une première en Wallonie ! La Citadelle de Dinant propose désormais une visite en réalité augmentée qui plonge les visiteurs au cœur de son histoire. À la manœuvre : la société française Histovery, spécialisée dans les reconstitutions patrimoniales, avec le soutien scientifique d’Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur.

Sur la photo : Édouard Lecanuet, assistant de production chez Histovery, la ministre Valérie Lescrenier en charge du Tourisme et du patrimoine, Marc de Villenfagne, administrateur délégué de la Citadelle de Dinant, et Axel Tixhon, professeur au Département d’histoire de l’UNamur, inaugurent l’HistoPad, outil de reconstitution 3D de l’histoire de la Citadelle de Dinant. Un projet validé scientifiquement par Axel Tixhon.
Grâce à une tablette interactive baptisée HistoPad, le public explore les lieux comme jamais auparavant. En différents points du parcours, les visiteurs découvrent des scènes historiques reconstituées en 3D, appuyées par une documentation rigoureuse et une reproduction fidèle des décors, costumes et objets d’époque.
Trois périodes clés ont été retenues pour cette immersion :
- 1821, époque hollandaise et construction du fort
- 1832, période belge durant laquelle la Citadelle devient prison militaire
- 1914, lors de la Première Guerre mondiale, le site est le théâtre d’affrontements
La rigueur historique au service de l’innovation
Le professeur Tixhon a accompagné toutes les étapes du projet, en tant que membre du comité scientifique. Il a dans un premier temps mis en exergue les événements intéressants d’un point de vue historique et les traces encore visibles aujourd’hui, comme des pièces d’artillerie, une ancienne cuisine ou une boulangerie. Il a également fourni à Histovery une documentation pertinente et fiable.
Une reconstitution historique fidèle, jusqu’au moindre détail
Son expertise a permis d’évaluer la justesse historique des reconstitutions.

Ils m’ont demandé de valider des détails, comme les uniformes de l’armée hollandaise ou le maniement des armes », explique-t-il. « Il fallait aussi éviter les anachronismes. L’équipe d’Histovery avait par exemple affiché un portrait du roi Léopold Ier qui datait de 1850 dans le bureau d’un commandant du fort en 1832. Ils avaient également exposé les blasons actuels des 9 provinces belges qui ne correspondaient pas aux blasons de l’époque. Il a donc fallu trouver le bon portrait et les bons blasons.
L’invisible recomposé grâce aux archives
Certains lieux ont aussi été recréés virtuellement à partir de sources iconographiques anciennes, comme un ingénieux mécanisme en bois qui permettait autrefois d’acheminer l’eau de la Meuse jusqu’à la forteresse.
Histovery, déjà connue pour ses réalisations au château de Chambord, au Palais de papes à Avignon ou encore au Fort Alamo aux États-Unis, signe ici une première wallonne, mêlant patrimoine, innovation et rigueur scientifique. Une réussite qui démontre, une fois de plus, la pertinence du dialogue entre les experts de l’Université de Namur et les acteurs socio-économiques et culturels.
L'institut Patrimoines, transmissions, héritages (PaTHs)
L’institut Patrimoines, Transmissions, Héritages (PaTHs) est une fédération de centres et de groupes de recherche qui ont vu le jour dans et autour de la Faculté de philosophie et lettres. Plusieurs pôles de recherche composent cet institut. Axel Tixhon est membre du pôle HISI (Histoire, sons, images).

Le Département d'histoire de l'UNamur
Comme discipline, l'histoire prospecte le passé humain dans toute sa complexité : populations, économies, techniques, politiques, religions, arts, idéologies, etc.

Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Une première en Belgique : une chercheuse de l’UNamur révèle l’histoire oubliée des loups wallons grâce à l’ADN ancien
Entre 2020 et 2025, la chercheuse Julie Duchêne a mené dans le cadre de sa thèse de doctorat en histoire, une enquête inédite mêlant histoire et biologie pour retracer la cohabitation entre humains et loups en Wallonie et au Luxembourg, du 18e au début du 20e siècle. Grâce à une approche interdisciplinaire novatrice, incluant l’analyse ADN de spécimens naturalisés du 19e siècle, son travail éclaire les mécanismes ayant conduit à l’extinction locale de l’espèce. Un travail de recherche rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires scientifiques et culturels.

Dans sa thèse de doctorat, Julie Duchêne (Docteure en Histoire UNamur/FNRS-FRESH) a sorti de l’ombre l’histoire inexplorée de la relation entre les humains et les loups dans les territoires wallons et luxembourgeois durant l’époque charnière qui y a vu l’extinction de l’espèce (18e-début du 20e siècle).
Les enjeux de cette recherche ?
- Comprendre la complexité de cette coexistence dans nos régions,
- Identifier l’influence des activités humaines sur la vie des loups et celle des loups sur les activités humaines,
- Décrypter les mécanismes ayant mené à l’extinction de Canis lupus.
Pour ce faire, la chercheuse a déployé une méthodologie pluridisciplinaire pionnière en Belgique, combinant d’une part analyses historiques et documentaires, et d’autre part analyses morphologiques et ADN des loups naturalisés du 19e siècle conservés au sein d’une douzaines d’institutions, musées et lieux partenaires en Wallonie. Grâce à la collaboration entre le laboratoire E-BIOM et l’Université de Namur, 13 spécimens ont ainsi été étudiés selon un protocole rigoureux, respectueux de l’intégrité des pièces historiques.
Si l’ADN ancien est souvent dégradé par le temps, les conditions de conservation ou les produits utilisés lors de la naturalisation, 9 échantillons sur 13 ont donné des résultats.

Les principaux résultats de cette analyse :
- Espèce confirmée : Tous les spécimens analysés appartiennent à l’espèce Canis lupus lupus, écartant l’hypothèse de chiens ou d’hybrides.
- Lien de parenté identifié : Deux loups, dont l’un conservé par la famille de Bonhome à Mozet, présentent un lien de parenté avéré.
- Haplotypes dominants : La majorité des loups appartiennent aux haplotypes H4 et H8, issus d’une métapopulation historiquement présente de l’ouest de la France à l’Allemagne.
- Découverte d’un haplotype disparu : Le loup de Habay, conservé par la famille de Beaulieu, présente un profil génétique unique, probablement issu d’une population aujourd’hui éteinte.
- Diversité génétique passée plus élevée : Les loups des 18e et 19e siècles montrent une plus grande diversité génétique que les populations actuelles.
- Wallonie, carrefour historique : Déjà à l’époque, la région se situait à la croisée de deux grandes voies de dispersion lupine : l’une venant de France, l’autre d’Allemagne.

Ces découvertes soulignent la richesse génétique passée des loups en Europe et la position stratégique de la Wallonie, déjà carrefour de dispersion au 19e siècle. Une situation qui fait écho à la recolonisation actuelle du territoire par les lignées germano-polonaise et italo-alpine
Cette étude met en lumière l’importance des collections patrimoniales pour mieux comprendre l’histoire évolutive des espèces et les enjeux contemporains de conservation.
Envie d'en savoir plus ?
Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude et le projet « Loup qui es-tu ? »
Brochure explicative du projet "Loup, qui es-tu ?"
Pour aller plus loin …
Déconstruire les idées reçues sur le loup pour un débat mieux informé
L’analyse historique et scientifique réalisée par Julie Duchêne permet aussi de nuancer certaines idées reçues sur le loup, souvent relayées dans les débats actuels.
- Les attaques sur l’être humain ont existé, mais elles restent marginales et à relativiser. Les plaintes concernaient surtout les pertes de bétail (moutons, vaches, chevaux…).
- Le loup ne vit pas que dans la forêt. Historiquement, il fréquentait aussi champs, routes, étangs ou landes. Sa présence dépend de nombreux facteurs, pas d’un habitat unique.
- Les confrontations ne sont pas unilatérales. Elles résultent aussi de l’expansion humaine dans les milieux naturels, et non uniquement d’incursions du loup.
- Les populations ne cherchaient pas à exterminer l’espèce. Elles visaient une régulation, intégrant les nuisances lupines comme d’autres aléas naturels.
- Le loup joue un rôle écologique positif, en régulant les populations de grands herbivores, ce qui favorise la régénération des forêts.
- L’extinction du loup n’est pas due uniquement aux politiques d’éradication. Elle résulte d’un ensemble de facteurs, dont la pression croissante de l’être humain sur les milieux naturels.
Une étude qui se prolonge en exposition
La recherche de Julie Duchêne a aussi servi à mettre en place l’exposition « Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles », élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en histoire dans le cadre du cours de Projet culturel. Une exposition qui fait notamment halte à :
- De mai à début juin 2025 : séminaire de Floreffe
- De juin à septembre 2025 : Pairi Daiza
- D’octobre 2025 à mai 2026 : Musée gaumais
A propos de Julie Duchêne
Julie Duchêne est docteure en Histoire de l’UNamur, spécialiste en histoire environnementale et en histoire appliquée (Public History). Boursière FNRS-FRESH, elle a défendu au printemps 2025 sa thèse de doctorat intitulée « Les loups, de nuisibles à invisibles. Le rôle des politiques de lutte dans la disparition des loups des territoires wallon et luxembourgeois (18e-20e siècles), menée sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier (directrice du Pôle de l'histoire environnementale, institut ILEE).

Histoire appliquée : l’apport de l’UNamur à la reconnaissance du Saucisson gaumais en tant qu’IGP
Histoire appliquée : l’apport de l’UNamur à la reconnaissance du Saucisson gaumais en tant qu’IGP
Granuleux à l'extérieur, de taille moyenne avec une texture à la fois tendre et ferme, un fumage subtil, des arômes qui restent en bouche et… un ancrage historique dans son terroir : voilà les atouts qui ont permis au Saucisson gaumais de décrocher le label européen IGP.

Le 26 juillet 2024 marque une date clé pour la Wallonie et ses traditions culinaires avec l’enregistrement de la dénomination « Saucisson gaumais » en tant qu’indication géographique protégée (IGP) par l’Europe. Ce label valorise les spécificités des produits du terroir, tout en préservant le savoir-faire unique des productrices et producteurs locaux. Parmi les acteurs ayant contribué à cette reconnaissance, l’Université de Namur, à travers le projet AgriLabel, a joué un rôle déterminant.
Créé en 2011 à l’initiative du Service public de Wallonie (SPW) et soutenu par le Cabinet du ministre wallon de l’Agriculture, le projet AgriLabel vise à accompagner les producteurs et productrices de la région dans l’obtention de labels de qualité pour leurs produits, notamment les appellations d'origine protégée (AOP) et les indications géographiques protégées (IGP). Informer les consommateurs sur les caractéristiques spécifiques de ces produits est l’un des objectifs poursuivis par l’Europe en octroyant ces labels, tout en les protégeant des imitations ou usurpations de nom de produit. Cet accompagnement repose sur un partenariat entre deux institutions académiques : l’Université de Liège-Gembloux Agro-Bio Tech et l’Université de Namur.
Dans ce cadre, l’Université de Liège-Gembloux se concentre principalement sur les aspects techniques liés à la production, tels que la caractérisation du produit et du procédé de fabrication ainsi que la délimitation de l’aire géographique de production. De son côté, l’UNamur se charge de démontrer le lien sociohistorique entre le produit et son terroir, sa réputation et sa notoriété dans le temps, éléments essentiels pour la reconnaissance d’une dénomination AOP ou IGP.
L’intervention de Natacha Aucuit : une expertise historique au service des produits du terroir
Natacha Aucuit, chercheuse spécialisée en histoire de l’alimentation à l’UNamur et membre de l'ILEE et Transitions, apporte, sous la supervision de la Professeure Isabelle Parmentier, une contribution clé au sein de la cellule AgriLabel. Depuis 2013, elle s’attelle à l’élaboration des demandes d’enregistrement de produits tels que, entre autres, la Fraise de Wépion ou le Jambon d’Ardenne IGP. Son rôle consiste principalement à établir un lien historique documenté entre le produit et son terroir, en s’appuyant sur des recherches rigoureuses et une démarche scientifique.
Dans le cas du Saucisson gaumais, ce travail a nécessité une immersion dans le passé agricole et alimentaire de la région. Historiquement, la Gaume, légèrement plus chaude que l’Ardenne, partage avec cette dernière un climat propice à l’élevage de porcs, alimentés en particulier de glands et de faines dans les forêts locales. Ces pratiques ancestrales, bien que délaissées au début du XXe siècle au profit d’élevages en porcherie, ont laissé un héritage durable, notamment dans la fabrication de saucissons. Le Saucisson gaumais, tout comme son cousin ardennais, se distingue par un processus de fabrication spécifique où la méthode de fumage et la texture de la mêlée confèrent au produit son caractère unique.
L’obtention du label IGP pour le Saucisson gaumais est le fruit d’un long processus. En effet, les démarches peuvent prendre plusieurs années, notamment en raison des phases d’élaboration, de consultation et des procédures administratives complexes au niveau régional, national, et européen, et des questions posées par les instances nationales et européennes.

La Cellule AgriLabel, bien qu’elle ne fasse pas de prospection, répond aux demandes des producteurs en fonction de leurs motivations et des spécificités de chaque dossier.
Actuellement, plusieurs autres dossiers sont en cours, tels que le Miel wallon au niveau européen et le Boudin blanc de Liège au niveau national. Ces initiatives témoignent de la dynamique continue de valorisation des produits du terroir wallons, basée sur les recherches historiques et techniques des deux universités partenaires.
En somme, AgriLabel, avec l’expertise de l’UNamur, accueille une démarche d’Histoire appliquée où la recherche académique est mobilisée pour valoriser et protéger le patrimoine gastronomique régional. Le succès du Saucisson gaumais en tant qu’IGP est un exemple éloquent de cette collaboration fructueuse entre savoirs académiques et savoir-faire locaux.
En savoir plus sur le sujet ?
Retrouvez un article autour du même sujet dans le magazine Omalius de juin 2018 (p.6).

Des étudiants en histoire dévoilent l'évolution de l'image du loup
Des étudiants en histoire dévoilent l'évolution de l'image du loup
Le loup, longtemps banni de nos contrées, a fait un retour remarqué en Wallonie depuis 2016. Cet être mystérieux, désormais protégé, suscite autant de fascination que de crainte. Du 11 au 27 avril 2024, l'exposition "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" convie les publics à plonger au cœur d’une exploration historique.

Élaborée par les étudiants et étudiantes de troisième année de bachelier en Histoire, l’exposition se tient dans le cadre du cours de Projet culturel. Sous la direction de la Professeure Isabelle Parmentier, elle est le fruit de deux collaborations.
En effet, les étudiants d’histoire ont bénéficié de l’expertise de Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du PolleN et de l’Institut ILEE de l’UNamur. À travers une recherche interdisciplinaire et innovante, celle-ci a décidé de se pencher sur l’histoire du loup en Wallonie aux 18e et 19e siècles. En tant que commissaire scientifique du projet, Julie Duchêne apporte les aspects historique, paléogénétique et éthologique pour construire l’exposition.
Par ailleurs, les podcasts "Histoire(s) du grand méchant loup" de Céline Rase, chercheuse en histoire, ont servi de point de départ à la construction du fil rouge de l’exposition. En tant que source supplémentaire, les podcasts ont apporté une dimension narrative à l’exposition et ont offert une perspective sur l’évolution de l’image du loup dans l’histoire au fil du temps.
En conjuguant les données scientifiques de Julie Duchêne avec les récits évocateurs de Céline Rase, les étudiants ont créé un projet à la fois instructif et culturel. Cette exposition est conçue pour tous les publics. Des visites guidées animées par les étudiants et étudiantes seront proposées aux écoles, offrant une expérience éducative pour les jeunes générations.
Un des objectifs du projet est de permettre aux étudiants en histoire de pratiquer une communication du savoir scientifique via la médiation au grand public. C’est une manière de se plonger dans une forme plus professionnalisante de réalisation
« En tant qu'historien, notre travail se porte généralement sur le contenu. Ici, c'est différent. Nous nous occupons de toute l'organisation (…) et prenons aussi en charge les aspects liés à la communication de l’événement. Cette expérience donne une dimension plutôt professionnalisante des études en histoire et c'est très chouette. », partage Cécile Bourdon, étudiante en histoire. « La dimension pédagogique du projet est importante. Offrir des visites à des élèves de niveaux scolaires différents peut aider à nous familiariser à l’utilisation de la pédagogie et à développer des compétences en vulgarisation scientifique », ajoute Théo Di Pillo, autre étudiant participant au projet.
Découvrez, apprenez, émerveillez-vous !
L'exposition "Même pas peur" promet des découvertes inattendues à chaque tournant. A travers ce projet culturel, l’accent est mis sur l'importance de la recherche scientifique pour mieux comprendre le loup et son rôle dans notre écosystème.
Du 11 au 27 avril 2024 au Business and learning center.
Envie de soutenir les recherches sur le loup ?
Les recherches génétiques sur le loup menées par Julie Duchêne sont soutenues par une campagne de crowdfunding. Les analyses ADN ont effectivement un coût. Les fonds récoltés participeront à déterminer l’origine géographique de chacun des loups wallons conservés ainsi que leur sexe. L'intégralité des dons récoltés sera utilisée pour réaliser ces analyses génétiques.
Événements
Rentrée académique 2025-2026
Au programme pour tous et toutes
09h30 | Cérémonie d'accueil des nouveaux étudiants
11h00 | Célébration de la rentrée à la Cathédrale Saint-Aubain (Place Saint-Aubain - 5000 Namur) puis accueil des étudiants par les Cercles.
Cérémonie officelle de rentrée académique 2025-2026
Save the date !
