Prof. Dr. Anke Bosse

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Friederike Mayröcker - Inventions d'une langue
(suite)
   

© Profil online: Poesiealbum

Depuis 55 ans, la vie de Friederike Mayröcker est «pointée sur le bout du crayon de l’écriture». Née en 1924, commençant à écrire à l’âge de 15 ans, elle publie son premier poème en 1946. Il est vrai que les premiers poèmes de Mayröcker s’inspirent de techniques expressionnistes et surréalistes; mais elle sait déjà développer, à partir de la technique surréaliste de l’Ecriture automatique, ses propres procédés d’imagination – procédés qui joueront un rôle éminent dans son écriture jusqu’aujourd’hui.

Après avoir traversé une phase de pure expérimentation linguistique, Friederike Mayröcker excelle dans tous les genres et transgresse systématiquement leurs limites. Afin d’inventer sa langue, elle s’engage intensément dans un jeu d’imagination, qui cherche à sonder les champs sémantiques dans la langue même, qui fait valoir les effets kaléidoscopiques et suggestifs de la citation et qui traverse de permanentes réflexions poétologiques. En y interposant d’autres principes d’invention, l’écrivaine se forge de plus en plus un style bien spécifique.
     


© Profil online, Oktober.
Jahresrückblick 2001

C’est ainsi que, renouant en quelque sorte avec ses débuts influencés par le surréalisme, elle se base essentiellement sur le souvenir. Mayröcker y voit un fascinant lieu de passage, un médium, un processus magique qui permet de révéler des images enfouies de l’inconscient. Mais chez elle, le souvenir devient décryptage de signes et, en tant que tel, travail linguistique. Et si des expériences subjectives s’ancrent dans le paysage textuel, les textes mayröckeriens, eux, les font éclater pour les ouvrir en direction de ce qui est général. C’est ainsi que, au-delà du ressort simplement autobiographique, la vie de Friederike Mayröcker devient le matériau de l’écrivaine, son fonds de ressources et d’invention tout à la fois.

Tout au long des années, le style mayröckerien a su garder et renouveler sa force innovatrice grâce à la précision, la rigueur, l’obsession qui poussent l’écrivaine à suivre la nécessité d’écrire, nécessité qu’elle nomme «la malédiction d’une grâce». En fait, son style est marqué par des contradictions fascinantes. Parvenir à faire fusionner des tels disparités, c’est, d’après Friederike Mayröcker, le cœur même de tout art.

Ecrivaine extrêmement productive et innovative, Friederike Mayröcker a sû publier le nombre impressionnant de 80 textes en Allemagne et en Autriche, et elle se voit reconnue aujourd’hui comme un des grands auteurs contemporains d’Autriche, couronnée de nombreux prix.


Friederike Mayröcker:
Pour moi, écrire ne signifie pas seulement ...
Mon poème, je le façonne avec rigueur ...
Les choses à faire déchirer le cœur
la lettre provenant de Nagoya
l'arrangement d'un poème