La Faculté de philosophie et lettres vous propose d'étudier les productions de l’esprit humain en quête de sens et de valeurs, en se souciant de restituer les œuvres, documents et courants de pensée dans leur contexte et leur évolution. Un vaste patrimoine à découvrir !

Les études

Vous disposez d'une curiosité pour les langues et les œuvres dans leurs diversité culturelle et temporelle ainsi que d'un intérêt pour la réflexion et l'analyse ? Vous serez alors séduits par l'offre d'enseignement proposée par la Faculté de philosophie et lettres. Bacheliers, masters de spécialisation, doctorats ou formations continues, la Faculté de philosophie et lettres propose un grand nombre de formations, quel que soit votre profil !

étudiants faculté philo et lettres

La recherche

La recherche en Faculté de philosophie et lettres est très diversifiée et veut jeter un regard neuf sur les productions culturelles d’hier et d’aujourd’hui. Des projets scientifiques de dimension nationale et internationale en font un des axes portant du rayonnement de la faculté en Belgique et à l'étranger. Soucieuse de garder un contact avec les enseignements dispensés dans les différentes sections de la faculté, la recherche est développée surtout au niveau des départements.

Professeur de philosophie et lettres

Service à la société

Les enseignants et chercheurs de la Faculté de philosophie et lettres contribuent à développer le dynamisme culturel de la Cité. Par des activités culturelles, des publications, des formations mais aussi par des interventions sur demande, leur travail s'inscrit régulièrement dans le contexte économique et social de la société civile.

Lettres études

Organisation

La Faculté de philosophie et lettres est organisée afin de gérer ses missions d'enseignement, de recherche et de service à la société. Elle dispose de services communs à toute la faculté. Elle compte 6 départements qui sont le reflet de ses différents enseignements, très variés, et tournés vers hier, aujourd'hui et demain.

À la une

Actualités

35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique

Alumni
Physique et astronomie
Patrimoine, culture et sociétés
Matériaux, énergie et environnement

Un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir. De la granulation étrusque à l’analyse PIXE, Serge Mathot a construit une carrière unique, entre patrimoine scientifique et accélérateurs de particules. Portrait d’un alumni passionné, à la croisée des disciplines. 

Photo de Serge Mathot (CERN) lors de sa visite à l'UNamur en mai 2025

Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre vos études puis votre doctorat en physique ?

J’étais fasciné par le domaine de recherche d’un de mes professeurs, Guy Demortier. Il travaillait sur la caractérisation de bijoux antiques. Il avait trouvé le moyen de différencier par analyse PIXE (Proton Induced X-ray Emission) les brasures antiques et modernes qui contiennent du Cadmium, la présence de cet élément dans les bijoux antiques étant controversée à l’époque. Il s’intéressait aux méthodes de brasage antiques en générale et à la technique de granulation en particulier. Il les étudiait au Laboratoire d’Analyses par Réaction Nucléaires (LARN). Le brasage est une opération d'assemblage qui s'obtient par fusion d'un métal d'apport (par exemple à base de cuivre ou d’argent) sans fusion du métal de base. Ce phénomène permet à un métal liquide de pénétrer d’abord par capillarité et ensuite par diffusion à l’interface des métaux à assembler et de rendre la jonction permanente après solidification. Parmi les bijoux antiques, on trouve des brasures faites avec une incroyable précision, les techniques antiques sont fascinantes.

L’étude de bijoux antiques ? On ne s’attend pas à cela en physique.

En effet, c’était l’un des domaines de recherche de l’époque à Namur : les sciences du patrimoine. Le professeur Demortier menait des études sur différents bijoux mais ceux fabriqués par les Étrusques en utilisant la technique dite de granulation, qui est apparue en Éturie au 8è siècle avant JC, est particulièrement incroyable. Elle consiste à déposer sur la surface à décorer des centaines de granules d'or minuscules pouvant atteindre jusqu'à deux dixièmes de millimètre de diamètre et de les fixer sur le bijou par une brasure sans en altérer la finesse. Je me suis donc ainsi formé aussi aux techniques de brasage et à la métallurgie physique.

La caractérisation des bijoux grâce à l’accélérateur de particules du LARN, qui permet une analyse non destructive, donne des informations précieuses pour les sciences du patrimoine. 

C’est d’ailleurs un domaine de collaborations actuel entre le Département de physique et le Département d’histoire de l’UNamur (NDLR: notamment au travers du projet ARC Phoenix).

Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (1990)
Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (1990)

En quoi cela vous a-t-il permis d’obtenir un poste au CERN ?

J’ai postulé un poste de physicien au CERN dans le domaine du vide et des couches minces mais j’ai été invité pour le poste de responsable du service de brasage sous vide. Ce service est très important pour le CERN car il étudie les méthodes d’assemblage de pièces particulièrement délicates et précises pour les accélérateurs. Il fabrique également des prototypes et souvent des pièces uniques. Grosso modo, le brasage sous vide est la même technique que celle que nous étudions à Namur à part qu’elle s’effectue dans une chambre à vide. Cela permet de ne pas avoir d’oxydation, d’avoir un mouillage parfait des brasures sur les parties à assembler et de contrôler très précisément la température pour obtenir des assemblages très précis (on parle de microns !). Je n’avais jamais entendu parler de brasage sous vide mais mon expérience acquise sur la brasure des Etrusques, la métallurgie et mon cursus en physique appliquée telle qu’elle est enseignée à Namur à particulièrement intéressé le comité de sélection. Ils m’ont engagé tout de suite !

Le parcours de Serge Mathot

Parlez-nous du CERN et des projets qui vous occupent

Le CERN est principalement connu pour héberger des accélérateurs de particules dont le célèbre LHC (Grand Collisionneur de Hadrons), un accélérateur de 27 km de circonférence, enterré à environ 100 m sous terre, qui accélère les particules à 99,9999991% de la vitesse de la lumière ! Le CERN a plusieurs axes de recherche en technologie et innovation dans de nombreux domaines : la physique nucléaire, les rayons cosmiques et la formation des nuages, la recherche sur l’antimatière, la recherche de phénomènes rares (comme le boson de Higgs) et une contribution à la recherche sur les neutrinos. C’est aussi le berceau du World Wide Web (WWW). Il y a aussi des projets dans la thématique soins de santé, médecine et des partenariats avec l’industrie. 

La physique nucléaire du CERN est bien différente de celle qu’on fait à l’UNamur avec l’accélérateur ALTAÏS. Mais ma formation en physique appliquée (namuroise) m’a permis de m’intégrer sans soucis dans différents projets de recherche.

Plateforme technologique SIAM - Accélérateur ALTAïS IBMM
Accélérateur ALTAÏS (plateforme technologique Synthèse, Irradiation et Analyse de matériaux - SIAM)

Pour ma part, en plus du développement des méthodes de brasage sous vide, domaine dans lequel j’ai travaillé plus de 20 ans, j’ai beaucoup travaillé en parallèle pour l’expérience CLOUD. Pendant plus de 10 ans et jusque récemment j’en ai été le Coordinateur Technique. CLOUD est une petite mais fascinante expérience au CERN qui étudie la formation des nuages et utilise un faisceau de particules pour reproduire en laboratoire le bombardement atomique à la manière des rayonnements galactiques dans notre atmosphère. A l’aide d’une chambre à nuage ultra propre de 26 m³, de système d’injection de gaz très précis, de champs électriques, de systèmes de lumière UV et de multiples détecteurs, nous reproduisons et étudions l’atmosphère terrestres afin de comprendre si effectivement les rayons galactiques peuvent influencer le climat. Cette expérience fait appelle à différents domaines de physique appliquée et mon parcours à l’UNamur m’a encore bien aidé. 

J’ai été aussi responsable pour le CERN du projet MACHINA –Movable Accelerator for Cultural Heritage In situ Non-destructive Analysis – réalisé en collaboration avec l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN), section de Florence - Italie. Nous avons créé ensemble le premier accélérateur de protons portable pour l’analyse in-situ et non-destructive pour les sciences du patrimoine. MACHINA doit être utilisé prochainement à l’OPD (Opificio delle Pietre Dure), l’un des plus anciens et prestigieux centres de restauration d’œuvres d’art situé également à Florence. L’accélérateur est destiné à voyager aussi dans d’autres musées ou centres de restauration.

Actuellement, je m’occupe du projet ELISA (Experimental LInac for Surface Analysis). Avec ELISA, nous faisons fonctionner un véritable accélérateur de protons pour la première fois dans un lieu ouvert au public : le Portail de la Science (SGW – Science Gateway), le nouveau centre d'exposition permanent du CERN. 

L'accélérateur ELISA du CERN
Accélérateur ELISA (CERN)

ELISA utilise la même cavité accélératrice que MACHINA. Le public peut observer un faisceau de protons extrait à quelques centimètres de leurs yeux. Des démonstrations sont organisées pour montrer différents phénomènes physiques, tels que la production de lumière dans les gaz ou la déviation du faisceau avec des dipôles ou des quadrupôles par exemple. La méthode d'analyse PIXE est également présentée. ELISA est aussi un accélérateur performant que nous utilisons pour des projets de recherche dans le domaine du patrimoine et d’autres comme les couches minces qui sont beaucoup utilisées au CERN. La particularité est que les scientifiques qui viennent travailler avec nous le font devant le public !

Une anecdote à raconter ?

Je me souviens qu’en 1989, je finissais de taper la veille de l’échéance et en pleine nuit mon rapport pour ma bourse IRSIA. Le dossier devait être remis le lendemain à minuit au plus tard. Il n’y avait que très peu d’ordinateurs à l’époque et j’ai donc tapé mon rapport en dernière minute sur le Mac d’une des secrétaires. Une fausse manœuvre et paf ! toutes mes données avaient disparu, grosse panique !!! Le lendemain, la secrétaire m’a aidé à restaurer mon fichier, nous avons imprimé le document et je suis allé le déposer directement dans la boîte aux lettres à Bruxelles, où je suis arrivé après 23h, in extremis, car à minuit, quelqu’un venait fermer la boîte aux lettres. Heureusement, la technologie bien a évolué depuis...

Image
Photo de Serge Mathot

Et je ne résiste pas à vous partager deux images que 35 ans séparent !

A gauche, une statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN - UNamur (photo 1990) et à droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA - CERN (2025). 

Le « photographe » est le même, la boucle est bouclée…

Serge Mathot Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN)
A gauche, Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (photo 1990) – A droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA (2025)

La proximité entre enseignement et recherche inspire et questionne. Cela permet aux étudiants diplômés de s’orienter dans de multiples domaines de la vie active. 

Venez-faire vos études à Namur !

Serge Mathot (mai 2025) - Interview par Karin Derochette

Pour aller plus loin

CERN - le portail de la science

Le Portail de la Science du CERN

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).

cover-omalius-septembre-2025

Quand les mèmes d’internet deviennent un objet de recherche

Littérature

Nés sur Internet, les mèmes font partie intégrante de la culture numérique. Ces images, souvent humoristiques, combinent texte et visuel pour faire passer un message. À l’UNamur, Lieven Vandelanotte, professeur de langue et linguistique anglaises et linguistique générale à la Faculté de philosophie et lettres, s’y est intéressé d’un point de vue linguistique. Dans son nouvel ouvrage, coécrit avec Barbara Dancygier de la University of British Columbia, il décrypte comment ces créations jouent avec les mots, les images et la grammaire. 

Lieven Vandelanotte

Apparu pour la première fois en 1976, le concept de mème a été utilisé par le biologiste Richard Dawkins, qui l’utilisait pour désigner une idée ou une habitude se propageant d’une personne à l’autre. Avec l’essor du numérique, le terme a pris un nouveau sens, désignant désormais ces images partagées et détournées en ligne, souvent accompagnées de texte, qui commentent l’actualité, expriment une émotion ou racontent une situation en quelques mots. Mais pour Lieven Vandelanotte, professeur à la Faculté de philosophie et lettres, les mèmes représentent un nouveau type de langage. « Les mèmes ne sont pas de simples illustrations. Ils combinent texte et image d’une manière qui transforme la façon dont le sens est construit », explique-t-il.

Un regard linguistique sur un langage numérique

Spécialiste du discours et de la linguistique anglaise, Lieven Vandelanotte étudie depuis plusieurs années le discours rapporté ainsi que la multimodalité, c’est-à-dire des productions qui combinent plusieurs modes d’expression, comme l’image et le texte. 

Grâce à son mandat de Professeur de recherche Francqui, obtenu en 2023, il a pu consacrer davantage de temps à cette thématique. « Ce mandat me donne l’occasion d’approfondir mes recherches sur la multimodalité et de finaliser ce livre, un projet que je mûrissais depuis longtemps. »

L’objectif de son travail ? Montrer que dans les mèmes, l’image joue un rôle linguistique à part entière. « Elle peut remplacer un mot, compléter une phrase ou exprimer un point de vue. C’est une véritable composante grammaticale. »

Quand les images construisent le sens

Parmi les mèmes qu’il analyse, Lieven Vandelanotte cite le célèbre Distracted Boyfriend (le petit ami distrait) : un homme détourne le regard de sa compagne pour admirer une autre femme.
« Ce mème illustre l’idée de faire un choix, de changer de préférence, de se détourner d’une option vers une autre. Une idée assez similaire est exprimée par le même qui s’appelle « Sortie 12 » (Exit 12). Un exemple qui mélange les deux, montre que les utilisateurs savent bien que ces images ne servent pas vraiment à parler d’un scénario entre amoureux ou d’une situation sur l’autoroute, mais ils perçoivent que différentes formes, avec des images différentes, peuvent avoir plus ou moins le même sens. »

Mème distracted boyfriend exit 12

Un autre exemple est celui du mème Good Girl Gina, où une jeune femme souriante est associée à des phrases décrivant un comportement « positif ». Dans la version Gets mad at you / Tells you why, l’humour repose sur le contraste avec un stéréotype sexiste : la protagoniste se fâche, mais, contrairement au stéréotype, elle explique pourquoi. « Dans ce cas, l’image remplit le rôle de sujet de la phrase. Elle n’illustre pas le texte, elle en fait partie intégrante et participe pleinement à la construction du sens », souligne Lieven Vandelanotte.

Mème Get mad at you

Il cite aussi la catégorie des when-memes, où une phrase débutant par When… (Quand…) se conclut par une image. Par exemple : « When you’re at a party full of people you don’t know so you stay with your friend the whole time » (Quand tu es à une fête pleine de gens que tu ne connais pas, donc tu restes avec ton ami tout le temps), accompagné de la photo d’un petit koala accroché à une jambe. « Ici, l’image vient terminer la phrase. Elle n’illustre pas directement la situation, elle en fournit la conclusion, comme un segment syntaxique à part entière. »

mème when

Ces analyses sont au cœur de l’ouvrage The Language of Memes, coécrit par Barbara Dancygier et Lieven Vandelanotte et publié chez Cambridge University Press.

Présenté comme le premier livre d’analyse linguistique approfondie des mèmes Internet, il propose une nouvelle approche de l’étude des genres multimodaux et explore la manière dont les images et les textes s’articulent pour créer du sens.

Cover de l’ouvrage The Language of Memes

Quand ça se déroule dans le train…

Au cours des dernières années, Lieven Vandelanotte a participé à de nombreux colloques pour présenter les résultats de ses recherches sur les mèmes, mais aucun n'était aussi original que le récent colloque « Railway Aesthetics ». Celui-ci s'est déroulé dans des trains en mouvement. Allant de Vienne à Bucarest, puis de Bucarest à Istanbul, les participants vivant ensemble dans les wagons pendant toute la durée de la conférence. Avec Justin Bai de l'Université du Colorado, il y a présenté un exposé sur l'utilisation des trains dans les mèmes Internet et les discours sur les réseaux sociaux, comme dans l'exemple ci-joint (un « when-meme » mettant en scène le regretté chef Anthony Bourdain, l’air très cool, reflétant ironiquement l'attitude de quelqu'un qui parvient à ne pas se faire moquer par un serveur français). 

mème train

L’UNamur active au sein du réseau Relief : de nouvelles collaborations envisagées

Institution

C’est officiel : l’Université de Namur intègre le Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones (RELIEF). Elle devient ainsi le quatrième partenaire de ce réseau aux côtés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), de l’Université Savoie Mont Blanc et de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO).

Logo Relief

Fin octobre, la Rectrice Annick Castiaux, accompagnée du Vice-recteur aux relations internationales et à la coopération Stéphane Leyens, était en visite à l’Université Savoie Mont Blanc. Le but : identifier les opportunités de collaborations bilatérales entre les deux institutions.

Les professeurs Denis Saint-Amand (Faculté de philosophie et lettres, président du Namur Institute of Language and Transmediality) et Johan Yans (directeur du Département de géologie et président du Institute of Life,Earth and Environment) faisaient également partie de la délégation UNamur. L’Université Savoie Mont Blanc était représentée par son Président, Philippe Briand, ainsi que par Mareva Sabatier (Vice-présidente du conseil d’administration, en charge des personnels), Pascal Hot (Vice-président en charge de la recherche) ou encore Emilie Viret-Thasiniphone (directrice des relations internationales).

Des rencontres ont eu lieu avec des représentants de différents instituts et laboratoires : mathématiques, physique, science de la terre et géologie, administration des entreprises, littérature. Des opportunités de collaborations dans ces domaines ont été évoquées. 

Relief : Une opportunité stratégique pour l’UNamur

Le Réseau RELIEF (Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones) regroupe quatre universités : l’UNamur, l’Université Savoie Mont Blanc, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ainsi que la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO). 

Créé en 2015, le réseau RELIEF a pour ambition de :

  • Favoriser les échanges et les interactions entre institutions partenaires ;
  • Développer des projets conjoints de qualité à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone, pour les étudiants et les enseignants-chercheurs ;
  • Renforcer la visibilité et l’impact des initiatives portées par le réseau et ses membres.

Invitée à rejoindre RELIEF en 2025, l’UNamur se réjouit de cette intégration.

Image
Photo d'Annick Castiaux

C’est une belle opportunité pour notre université de renforcer ses collaborations existantes, d’en initier de nouvelles et de valoriser l’expertise de l’UNamur au sein d’un espace francophone d’innovation, de formation et de recherche

Annick Castiaux Rectrice de l’UNamur

En savoir plus :

SPiN : un nouveau centre de recherche pour penser les sciences autrement

Sciences, philosophies et sociétés

À l’heure où la désinformation, la post-vérité et le complotisme fragilisent la confiance dans les sciences, l’UNamur accueille SPiN (Science & Philosophy in Namur), un nouveau centre de recherche interdisciplinaire qui interroge la place des sciences dans la société. Fondé en septembre dernier par Olivier Sartenaer, professeur de philosophie des sciences à l’UNamur, SPiN rassemble des philosophes et des scientifiques autour d’une vision commune : développer une réflexion critique et accessible sur les sciences dans toute leur diversité.

L'équipe de recherche d'Oliver Sartenaer (Centre SPiN, ESPHIN)

De gauche à droite : Doan Vu Duc,  Maxime Hilbert, Charly Mobers, Olivier Sartenaer,  Louis Halflants, Andrea Roselli, Gauvain Leconte-Chevillard, Eve-Aline Dubois.

Si l’UNamur se distingue par la présence d’un département de philosophie des sciences au sein de sa Faculté des sciences, aucun centre de recherche n’était jusqu’ici spécifiquement dédié aux enjeux épistémologiques, éthiques, politiques et métaphysiques des sciences. SPiN vient combler ce vide. 

 

Logo du centre SPiN de l'Institut ESPHIN

« Plusieurs facteurs contingents ont permis la création de SPiN : l’absence d’une structure de recherche spécifiquement dédiée à ces thématiques et l’arrivée quasiment simultanée de quatre jeunes philosophes des sciences. C’est un peu un alignement des planètes », explique Olivier Sartenaer.

A ses côtés, on retrouve Juliette Ferry-Danini (Faculté d’informatique), Thibaut De Meyer (Faculté de philosophie et lettres) et Gaëlle Pontarotti (Faculté des sciences), qui forment le noyau dur de SPiN.

Répondre à une demande sociétale forte

SPiN s’inscrit dans une dynamique de recherche engagée au cœur des débat contemporains. 

Image
Olivier Sartenaer

On ressent un réel besoin d’éclairage des citoyens sur ces questions. C’était important pour nous qu’une structure de recherche reflète cette demande sociétale grandissante et accueille des recherches sur ces thématiques. 

Olivier Sartenaer Professeur de philosophie des sciences à l’UNamur

Les chercheurs de SPiN explorent un large éventail de thématiques, avec en toile de fond une interrogation sur notre rapport à la connaissance scientifique. Parmi ceux-ci :

  • le rapport entre sciences et pseudosciences ;
  • le réductionnisme dans les sciences ;
  • le déterminisme génétique et l’hérédité ;
  • l’éthique médicale et la santé publique (vaccinations, pandémies) ;
  • l’éthologie,
  • le perspectivisme.

Ces recherches sont portées par une équipe interdisciplinaire composée d’enseignants-chercheurs, de doctorants et de postdoctorants issus des différentes facultés de l’UNamur.

Un lieu de rencontre académique…mais aussi citoyen

SPiN organise des séminaires hebdomadaires consacrés aux recherches en cours en philosophie des sciences ainsi que des séminaires liés à des thématiques plus spécifiques : la santé, les sciences du vivant, la cosmologie et les théories de l’émergence et du réductionnisme dans les sciences naturelles.

Mais SPiN ne se limite pas à la sphère académique : le centre entend faire sortir ces questions hors des murs de l’université, au travers d’événements et d’activités accessibles à toutes et tous. Un événement inaugural est d’ores et déjà planifié pour le printemps prochain sur une thématique d’actualité : la méfiance dans les sciences. Plus d’infos à venir ! 

En savoir plus sur le centre de recherche SPiN

35 ans entre deux accélérateurs – Le voyage de Serge Mathot, ou l’art de souder l’histoire à la physique

Alumni
Physique et astronomie
Patrimoine, culture et sociétés
Matériaux, énergie et environnement

Un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir. De la granulation étrusque à l’analyse PIXE, Serge Mathot a construit une carrière unique, entre patrimoine scientifique et accélérateurs de particules. Portrait d’un alumni passionné, à la croisée des disciplines. 

Photo de Serge Mathot (CERN) lors de sa visite à l'UNamur en mai 2025

Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre vos études puis votre doctorat en physique ?

J’étais fasciné par le domaine de recherche d’un de mes professeurs, Guy Demortier. Il travaillait sur la caractérisation de bijoux antiques. Il avait trouvé le moyen de différencier par analyse PIXE (Proton Induced X-ray Emission) les brasures antiques et modernes qui contiennent du Cadmium, la présence de cet élément dans les bijoux antiques étant controversée à l’époque. Il s’intéressait aux méthodes de brasage antiques en générale et à la technique de granulation en particulier. Il les étudiait au Laboratoire d’Analyses par Réaction Nucléaires (LARN). Le brasage est une opération d'assemblage qui s'obtient par fusion d'un métal d'apport (par exemple à base de cuivre ou d’argent) sans fusion du métal de base. Ce phénomène permet à un métal liquide de pénétrer d’abord par capillarité et ensuite par diffusion à l’interface des métaux à assembler et de rendre la jonction permanente après solidification. Parmi les bijoux antiques, on trouve des brasures faites avec une incroyable précision, les techniques antiques sont fascinantes.

L’étude de bijoux antiques ? On ne s’attend pas à cela en physique.

En effet, c’était l’un des domaines de recherche de l’époque à Namur : les sciences du patrimoine. Le professeur Demortier menait des études sur différents bijoux mais ceux fabriqués par les Étrusques en utilisant la technique dite de granulation, qui est apparue en Éturie au 8è siècle avant JC, est particulièrement incroyable. Elle consiste à déposer sur la surface à décorer des centaines de granules d'or minuscules pouvant atteindre jusqu'à deux dixièmes de millimètre de diamètre et de les fixer sur le bijou par une brasure sans en altérer la finesse. Je me suis donc ainsi formé aussi aux techniques de brasage et à la métallurgie physique.

La caractérisation des bijoux grâce à l’accélérateur de particules du LARN, qui permet une analyse non destructive, donne des informations précieuses pour les sciences du patrimoine. 

C’est d’ailleurs un domaine de collaborations actuel entre le Département de physique et le Département d’histoire de l’UNamur (NDLR: notamment au travers du projet ARC Phoenix).

Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (1990)
Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (1990)

En quoi cela vous a-t-il permis d’obtenir un poste au CERN ?

J’ai postulé un poste de physicien au CERN dans le domaine du vide et des couches minces mais j’ai été invité pour le poste de responsable du service de brasage sous vide. Ce service est très important pour le CERN car il étudie les méthodes d’assemblage de pièces particulièrement délicates et précises pour les accélérateurs. Il fabrique également des prototypes et souvent des pièces uniques. Grosso modo, le brasage sous vide est la même technique que celle que nous étudions à Namur à part qu’elle s’effectue dans une chambre à vide. Cela permet de ne pas avoir d’oxydation, d’avoir un mouillage parfait des brasures sur les parties à assembler et de contrôler très précisément la température pour obtenir des assemblages très précis (on parle de microns !). Je n’avais jamais entendu parler de brasage sous vide mais mon expérience acquise sur la brasure des Etrusques, la métallurgie et mon cursus en physique appliquée telle qu’elle est enseignée à Namur à particulièrement intéressé le comité de sélection. Ils m’ont engagé tout de suite !

Le parcours de Serge Mathot

Parlez-nous du CERN et des projets qui vous occupent

Le CERN est principalement connu pour héberger des accélérateurs de particules dont le célèbre LHC (Grand Collisionneur de Hadrons), un accélérateur de 27 km de circonférence, enterré à environ 100 m sous terre, qui accélère les particules à 99,9999991% de la vitesse de la lumière ! Le CERN a plusieurs axes de recherche en technologie et innovation dans de nombreux domaines : la physique nucléaire, les rayons cosmiques et la formation des nuages, la recherche sur l’antimatière, la recherche de phénomènes rares (comme le boson de Higgs) et une contribution à la recherche sur les neutrinos. C’est aussi le berceau du World Wide Web (WWW). Il y a aussi des projets dans la thématique soins de santé, médecine et des partenariats avec l’industrie. 

La physique nucléaire du CERN est bien différente de celle qu’on fait à l’UNamur avec l’accélérateur ALTAÏS. Mais ma formation en physique appliquée (namuroise) m’a permis de m’intégrer sans soucis dans différents projets de recherche.

Plateforme technologique SIAM - Accélérateur ALTAïS IBMM
Accélérateur ALTAÏS (plateforme technologique Synthèse, Irradiation et Analyse de matériaux - SIAM)

Pour ma part, en plus du développement des méthodes de brasage sous vide, domaine dans lequel j’ai travaillé plus de 20 ans, j’ai beaucoup travaillé en parallèle pour l’expérience CLOUD. Pendant plus de 10 ans et jusque récemment j’en ai été le Coordinateur Technique. CLOUD est une petite mais fascinante expérience au CERN qui étudie la formation des nuages et utilise un faisceau de particules pour reproduire en laboratoire le bombardement atomique à la manière des rayonnements galactiques dans notre atmosphère. A l’aide d’une chambre à nuage ultra propre de 26 m³, de système d’injection de gaz très précis, de champs électriques, de systèmes de lumière UV et de multiples détecteurs, nous reproduisons et étudions l’atmosphère terrestres afin de comprendre si effectivement les rayons galactiques peuvent influencer le climat. Cette expérience fait appelle à différents domaines de physique appliquée et mon parcours à l’UNamur m’a encore bien aidé. 

J’ai été aussi responsable pour le CERN du projet MACHINA –Movable Accelerator for Cultural Heritage In situ Non-destructive Analysis – réalisé en collaboration avec l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN), section de Florence - Italie. Nous avons créé ensemble le premier accélérateur de protons portable pour l’analyse in-situ et non-destructive pour les sciences du patrimoine. MACHINA doit être utilisé prochainement à l’OPD (Opificio delle Pietre Dure), l’un des plus anciens et prestigieux centres de restauration d’œuvres d’art situé également à Florence. L’accélérateur est destiné à voyager aussi dans d’autres musées ou centres de restauration.

Actuellement, je m’occupe du projet ELISA (Experimental LInac for Surface Analysis). Avec ELISA, nous faisons fonctionner un véritable accélérateur de protons pour la première fois dans un lieu ouvert au public : le Portail de la Science (SGW – Science Gateway), le nouveau centre d'exposition permanent du CERN. 

L'accélérateur ELISA du CERN
Accélérateur ELISA (CERN)

ELISA utilise la même cavité accélératrice que MACHINA. Le public peut observer un faisceau de protons extrait à quelques centimètres de leurs yeux. Des démonstrations sont organisées pour montrer différents phénomènes physiques, tels que la production de lumière dans les gaz ou la déviation du faisceau avec des dipôles ou des quadrupôles par exemple. La méthode d'analyse PIXE est également présentée. ELISA est aussi un accélérateur performant que nous utilisons pour des projets de recherche dans le domaine du patrimoine et d’autres comme les couches minces qui sont beaucoup utilisées au CERN. La particularité est que les scientifiques qui viennent travailler avec nous le font devant le public !

Une anecdote à raconter ?

Je me souviens qu’en 1989, je finissais de taper la veille de l’échéance et en pleine nuit mon rapport pour ma bourse IRSIA. Le dossier devait être remis le lendemain à minuit au plus tard. Il n’y avait que très peu d’ordinateurs à l’époque et j’ai donc tapé mon rapport en dernière minute sur le Mac d’une des secrétaires. Une fausse manœuvre et paf ! toutes mes données avaient disparu, grosse panique !!! Le lendemain, la secrétaire m’a aidé à restaurer mon fichier, nous avons imprimé le document et je suis allé le déposer directement dans la boîte aux lettres à Bruxelles, où je suis arrivé après 23h, in extremis, car à minuit, quelqu’un venait fermer la boîte aux lettres. Heureusement, la technologie bien a évolué depuis...

Image
Photo de Serge Mathot

Et je ne résiste pas à vous partager deux images que 35 ans séparent !

A gauche, une statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN - UNamur (photo 1990) et à droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA - CERN (2025). 

Le « photographe » est le même, la boucle est bouclée…

Serge Mathot Serge Mathot, Referent Applied Physicist (CERN)
A gauche, Statuette en Or (Egypte), env. 2000 ans av.J.C, analysée au LARN (photo 1990) – A droite, copie (en Laiton) de la Dame de Brassempouy, analysée avec ELISA (2025)

La proximité entre enseignement et recherche inspire et questionne. Cela permet aux étudiants diplômés de s’orienter dans de multiples domaines de la vie active. 

Venez-faire vos études à Namur !

Serge Mathot (mai 2025) - Interview par Karin Derochette

Pour aller plus loin

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Le Portail de la Science du CERN

Cet article est tiré de la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #38 (Septembre 2025).

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Quand les mèmes d’internet deviennent un objet de recherche

Littérature

Nés sur Internet, les mèmes font partie intégrante de la culture numérique. Ces images, souvent humoristiques, combinent texte et visuel pour faire passer un message. À l’UNamur, Lieven Vandelanotte, professeur de langue et linguistique anglaises et linguistique générale à la Faculté de philosophie et lettres, s’y est intéressé d’un point de vue linguistique. Dans son nouvel ouvrage, coécrit avec Barbara Dancygier de la University of British Columbia, il décrypte comment ces créations jouent avec les mots, les images et la grammaire. 

Lieven Vandelanotte

Apparu pour la première fois en 1976, le concept de mème a été utilisé par le biologiste Richard Dawkins, qui l’utilisait pour désigner une idée ou une habitude se propageant d’une personne à l’autre. Avec l’essor du numérique, le terme a pris un nouveau sens, désignant désormais ces images partagées et détournées en ligne, souvent accompagnées de texte, qui commentent l’actualité, expriment une émotion ou racontent une situation en quelques mots. Mais pour Lieven Vandelanotte, professeur à la Faculté de philosophie et lettres, les mèmes représentent un nouveau type de langage. « Les mèmes ne sont pas de simples illustrations. Ils combinent texte et image d’une manière qui transforme la façon dont le sens est construit », explique-t-il.

Un regard linguistique sur un langage numérique

Spécialiste du discours et de la linguistique anglaise, Lieven Vandelanotte étudie depuis plusieurs années le discours rapporté ainsi que la multimodalité, c’est-à-dire des productions qui combinent plusieurs modes d’expression, comme l’image et le texte. 

Grâce à son mandat de Professeur de recherche Francqui, obtenu en 2023, il a pu consacrer davantage de temps à cette thématique. « Ce mandat me donne l’occasion d’approfondir mes recherches sur la multimodalité et de finaliser ce livre, un projet que je mûrissais depuis longtemps. »

L’objectif de son travail ? Montrer que dans les mèmes, l’image joue un rôle linguistique à part entière. « Elle peut remplacer un mot, compléter une phrase ou exprimer un point de vue. C’est une véritable composante grammaticale. »

Quand les images construisent le sens

Parmi les mèmes qu’il analyse, Lieven Vandelanotte cite le célèbre Distracted Boyfriend (le petit ami distrait) : un homme détourne le regard de sa compagne pour admirer une autre femme.
« Ce mème illustre l’idée de faire un choix, de changer de préférence, de se détourner d’une option vers une autre. Une idée assez similaire est exprimée par le même qui s’appelle « Sortie 12 » (Exit 12). Un exemple qui mélange les deux, montre que les utilisateurs savent bien que ces images ne servent pas vraiment à parler d’un scénario entre amoureux ou d’une situation sur l’autoroute, mais ils perçoivent que différentes formes, avec des images différentes, peuvent avoir plus ou moins le même sens. »

Mème distracted boyfriend exit 12

Un autre exemple est celui du mème Good Girl Gina, où une jeune femme souriante est associée à des phrases décrivant un comportement « positif ». Dans la version Gets mad at you / Tells you why, l’humour repose sur le contraste avec un stéréotype sexiste : la protagoniste se fâche, mais, contrairement au stéréotype, elle explique pourquoi. « Dans ce cas, l’image remplit le rôle de sujet de la phrase. Elle n’illustre pas le texte, elle en fait partie intégrante et participe pleinement à la construction du sens », souligne Lieven Vandelanotte.

Mème Get mad at you

Il cite aussi la catégorie des when-memes, où une phrase débutant par When… (Quand…) se conclut par une image. Par exemple : « When you’re at a party full of people you don’t know so you stay with your friend the whole time » (Quand tu es à une fête pleine de gens que tu ne connais pas, donc tu restes avec ton ami tout le temps), accompagné de la photo d’un petit koala accroché à une jambe. « Ici, l’image vient terminer la phrase. Elle n’illustre pas directement la situation, elle en fournit la conclusion, comme un segment syntaxique à part entière. »

mème when

Ces analyses sont au cœur de l’ouvrage The Language of Memes, coécrit par Barbara Dancygier et Lieven Vandelanotte et publié chez Cambridge University Press.

Présenté comme le premier livre d’analyse linguistique approfondie des mèmes Internet, il propose une nouvelle approche de l’étude des genres multimodaux et explore la manière dont les images et les textes s’articulent pour créer du sens.

Cover de l’ouvrage The Language of Memes

Quand ça se déroule dans le train…

Au cours des dernières années, Lieven Vandelanotte a participé à de nombreux colloques pour présenter les résultats de ses recherches sur les mèmes, mais aucun n'était aussi original que le récent colloque « Railway Aesthetics ». Celui-ci s'est déroulé dans des trains en mouvement. Allant de Vienne à Bucarest, puis de Bucarest à Istanbul, les participants vivant ensemble dans les wagons pendant toute la durée de la conférence. Avec Justin Bai de l'Université du Colorado, il y a présenté un exposé sur l'utilisation des trains dans les mèmes Internet et les discours sur les réseaux sociaux, comme dans l'exemple ci-joint (un « when-meme » mettant en scène le regretté chef Anthony Bourdain, l’air très cool, reflétant ironiquement l'attitude de quelqu'un qui parvient à ne pas se faire moquer par un serveur français). 

mème train

L’UNamur active au sein du réseau Relief : de nouvelles collaborations envisagées

Institution

C’est officiel : l’Université de Namur intègre le Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones (RELIEF). Elle devient ainsi le quatrième partenaire de ce réseau aux côtés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), de l’Université Savoie Mont Blanc et de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO).

Logo Relief

Fin octobre, la Rectrice Annick Castiaux, accompagnée du Vice-recteur aux relations internationales et à la coopération Stéphane Leyens, était en visite à l’Université Savoie Mont Blanc. Le but : identifier les opportunités de collaborations bilatérales entre les deux institutions.

Les professeurs Denis Saint-Amand (Faculté de philosophie et lettres, président du Namur Institute of Language and Transmediality) et Johan Yans (directeur du Département de géologie et président du Institute of Life,Earth and Environment) faisaient également partie de la délégation UNamur. L’Université Savoie Mont Blanc était représentée par son Président, Philippe Briand, ainsi que par Mareva Sabatier (Vice-présidente du conseil d’administration, en charge des personnels), Pascal Hot (Vice-président en charge de la recherche) ou encore Emilie Viret-Thasiniphone (directrice des relations internationales).

Des rencontres ont eu lieu avec des représentants de différents instituts et laboratoires : mathématiques, physique, science de la terre et géologie, administration des entreprises, littérature. Des opportunités de collaborations dans ces domaines ont été évoquées. 

Relief : Une opportunité stratégique pour l’UNamur

Le Réseau RELIEF (Réseau d’Échanges et de Liaisons entre Institutions d’Enseignement Supérieur Francophones) regroupe quatre universités : l’UNamur, l’Université Savoie Mont Blanc, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ainsi que la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO). 

Créé en 2015, le réseau RELIEF a pour ambition de :

  • Favoriser les échanges et les interactions entre institutions partenaires ;
  • Développer des projets conjoints de qualité à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone, pour les étudiants et les enseignants-chercheurs ;
  • Renforcer la visibilité et l’impact des initiatives portées par le réseau et ses membres.

Invitée à rejoindre RELIEF en 2025, l’UNamur se réjouit de cette intégration.

Image
Photo d'Annick Castiaux

C’est une belle opportunité pour notre université de renforcer ses collaborations existantes, d’en initier de nouvelles et de valoriser l’expertise de l’UNamur au sein d’un espace francophone d’innovation, de formation et de recherche

Annick Castiaux Rectrice de l’UNamur

En savoir plus :

SPiN : un nouveau centre de recherche pour penser les sciences autrement

Sciences, philosophies et sociétés

À l’heure où la désinformation, la post-vérité et le complotisme fragilisent la confiance dans les sciences, l’UNamur accueille SPiN (Science & Philosophy in Namur), un nouveau centre de recherche interdisciplinaire qui interroge la place des sciences dans la société. Fondé en septembre dernier par Olivier Sartenaer, professeur de philosophie des sciences à l’UNamur, SPiN rassemble des philosophes et des scientifiques autour d’une vision commune : développer une réflexion critique et accessible sur les sciences dans toute leur diversité.

L'équipe de recherche d'Oliver Sartenaer (Centre SPiN, ESPHIN)

De gauche à droite : Doan Vu Duc,  Maxime Hilbert, Charly Mobers, Olivier Sartenaer,  Louis Halflants, Andrea Roselli, Gauvain Leconte-Chevillard, Eve-Aline Dubois.

Si l’UNamur se distingue par la présence d’un département de philosophie des sciences au sein de sa Faculté des sciences, aucun centre de recherche n’était jusqu’ici spécifiquement dédié aux enjeux épistémologiques, éthiques, politiques et métaphysiques des sciences. SPiN vient combler ce vide. 

 

Logo du centre SPiN de l'Institut ESPHIN

« Plusieurs facteurs contingents ont permis la création de SPiN : l’absence d’une structure de recherche spécifiquement dédiée à ces thématiques et l’arrivée quasiment simultanée de quatre jeunes philosophes des sciences. C’est un peu un alignement des planètes », explique Olivier Sartenaer.

A ses côtés, on retrouve Juliette Ferry-Danini (Faculté d’informatique), Thibaut De Meyer (Faculté de philosophie et lettres) et Gaëlle Pontarotti (Faculté des sciences), qui forment le noyau dur de SPiN.

Répondre à une demande sociétale forte

SPiN s’inscrit dans une dynamique de recherche engagée au cœur des débat contemporains. 

Image
Olivier Sartenaer

On ressent un réel besoin d’éclairage des citoyens sur ces questions. C’était important pour nous qu’une structure de recherche reflète cette demande sociétale grandissante et accueille des recherches sur ces thématiques. 

Olivier Sartenaer Professeur de philosophie des sciences à l’UNamur

Les chercheurs de SPiN explorent un large éventail de thématiques, avec en toile de fond une interrogation sur notre rapport à la connaissance scientifique. Parmi ceux-ci :

  • le rapport entre sciences et pseudosciences ;
  • le réductionnisme dans les sciences ;
  • le déterminisme génétique et l’hérédité ;
  • l’éthique médicale et la santé publique (vaccinations, pandémies) ;
  • l’éthologie,
  • le perspectivisme.

Ces recherches sont portées par une équipe interdisciplinaire composée d’enseignants-chercheurs, de doctorants et de postdoctorants issus des différentes facultés de l’UNamur.

Un lieu de rencontre académique…mais aussi citoyen

SPiN organise des séminaires hebdomadaires consacrés aux recherches en cours en philosophie des sciences ainsi que des séminaires liés à des thématiques plus spécifiques : la santé, les sciences du vivant, la cosmologie et les théories de l’émergence et du réductionnisme dans les sciences naturelles.

Mais SPiN ne se limite pas à la sphère académique : le centre entend faire sortir ces questions hors des murs de l’université, au travers d’événements et d’activités accessibles à toutes et tous. Un événement inaugural est d’ores et déjà planifié pour le printemps prochain sur une thématique d’actualité : la méfiance dans les sciences. Plus d’infos à venir ! 

En savoir plus sur le centre de recherche SPiN

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Événements

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Hollywood vs Trump 2.0 : L'empire contre-attaque ?

Séminaire

Hollywood vs Trump 2.0 : L'empire contre-attaque ?

Philosophie
10
10:40 - 12:40
Université de Namur, Faculté de Philosophie et Lettres, salle académique - rue Grafé, 1 - 5000 Namur
Personne de contact :  Laoureux Sébastien

Conférence de Dork Zabunyan (Université Paris VIII), organisée par le Centre Arcadie de l'Institut ESPHIN et le Département de philosophie.

Affiche du séminaire

Conférence organisée par le Centre Arcadie et le Département de philosophie dans le cadre du cours « Philosophie du cinéma » et du Master de spécialisation "Cultures et pensées cinématographiques".

Dork Zabunyan est professeur en études cinématographiques à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Parmi ses publications : Les Cinémas de Gilles Deleuze (Bayard, 2011), L'Insistance des luttes - Images, soulèvements, contre-révolutions (De l'incidence éditeur, 2016), Foucault va au cinéma (Bayard, 2011) avec Patrice Maniglier,  Jacques Rancière et le monde des images (Mimesis, 2023).

En 2020 il publiait Fictions de Trump. Puissances des images et exercices du pouvoir (Le point du jour). Dans cette conférence, il s’agira de reprendre ce travail dans le contexte du second mandat de Trump.

Présentation de l’ouvrage

Le corps de Donald Trump est presque partout, hors de nous, sur nos écrans, pris dans des canaux d'information qui en disséminent les images fixes et animées. Il est aussi présent en nous, de manière plus ou moins flottante, dans l'esprit de ses détracteurs comme de ses partisans. Le 45e président des États-Unis d'Amérique n'est toutefois pas l'unique sujet du livre. À partir de ses innombrables représentations audiovisuelles, avant comme après son élection, il s'agit ici d'explorer la fonction des images dans l'exercice du pouvoir aujourd'hui, les histoires qu'elles racontent comme les discours qu'elles conditionnent. Deux questions parcourent cet essai : quel est cet étrange amour pour le pouvoir, véhiculé par les images d'un dirigeant autoritaire, auquel adhèrent des individus qui n'ont aucun intérêt à voter pour lui ? Quels contre-feux filmiques, réels ou imaginés, sont susceptibles de mobiliser les puissances des images pour se soustraire à ce pouvoir, voire pour le contrarier ?

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Grande Conférence Namuroise (GCN) | Rencontre avec Caroline De Mulder

Congrès / Colloque / Conférence

De roman en roman, Caroline De Mulder arpente les territoires sombres de l'âme humaine avec acuité. Lauréate du prix Victor Rossel pour son premier roman Ego Tango, elle s’est imposée comme une figure incontournable de la littérature belge francophone. Professeure de lettres et romancière, elle conjugue rigueur intellectuelle et audace narrative.

Son dernier roman, La pouponnière d’Himmler, nous plonge dans l’univers glaçant des « Lebensborn » (maternité nazies), révélant avec finesse les contradictions d’un système de sélection génétique obsédé par la vie… mais qui alimente une idéologie visant la mort. Le destin de ces enfants mâles si choyés n’est-il pas de mourir glorieusement pour l’Allemagne ? À travers une écriture immersive et fine, Caroline de Mulder reste au plus près des flux de pensée de ses personnages tout en faisant éprouver puissamment le hors-champ et en suggérant toute la complexité de l’époque.

Caroline De Mulder viendra partager son parcours, ses inspirations et les coulisses de ses œuvres lors d’une rencontre exceptionnelle. Une occasion unique de dialoguer avec une autrice qui interroge notre histoire et notre humanité avec force et subtilité.

La conférence aura lieu de 18h30 à environ 20h30 et sera suivie d'un drink.

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Fonder, bâtir, prier. Aux origines des abbayes de moniales cisterciennes dans les Pays-Bas méridionaux (XIIIe siècle)

Congrès / Colloque / Conférence
Congrès / Colloque / Conférence
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Faculté de philosophie et lettres Institut PaTHs

Fonder, bâtir, prier. Aux origines des abbayes de moniales cisterciennes dans les Pays-Bas méridionaux (XIIIe siècle)

11
09:30 - 12
17:00
Abbaye Notre-Dame du Vivier - Rue Notre Dame du Vivier, 153 - 5024 Namur
S'inscrire à l'événement

Organisé sur le site de l’ancienne abbaye Notre-Dame du Vivier, ce colloque entend cerner les raisons du succès des mulieres religiosae avant 1250, les circonstances concrètes dans lesquelles les fondations et affiliations se sont déroulées, ainsi que les modalités de la pérennisation institutionnelle et matérielle des communautés jusqu’au terme du XIIIe siècle. Cette exploration du temps des origines s’appuiera sur un dialogue poussé entre historiens et archéologues, qui se veut être la spécificité de la rencontre.

Affiche du colloque avec logos des sponsors

Le succès du monachisme cistercien féminin dans les Pays-Bas méridionaux au XIIIe siècle – plus d’une quarantaine de maisons dans les diocèses de Liège et de Cambrai – est un puissant révélateur des aspirations d’une société en transformation, qui s’enthousiasme pour les nouvelles formes de spiritualité et de vie religieuse. Pour autant, le phénomène reste étonnamment peu étudié, malgré la richesse des sources archéologiques et historiques.

Au programme

Jeudi 11 décembre 2025

9h30 : Accueil

10h00 : Introduction par le comité organisateur du colloque

Session 1 – Présidence : Marie-Élisabeth Henneau (Université de Liège)

10h30 : Alexis Grélois (Université de Rouen-Normandie, GRHis) – L’appartenance des moniales à l’ordre cistercien (XIIe-XIIIe siècle) : faux débats et vraies questions

11h30 : Pause-café

11h45 : Michel Dubuisson (Abbaye de Villers asbl), Patrice Gautier (Musées royaux d’Art et d’Histoire), Louise Hardenne (Musées royaux d’Art et d’Histoire) – L’abbaye de La Cambre dans la filiation villersoise

12h35 : Pause repas

Session 2 – Présidence : Jeroen Deploige (Universiteit Gent)

13h40 : Marie-Christine Laleman (Ville de Gand), Els De Paermentier (Universiteit Gent) – L’abbaye de la Byloque à Gand : entre mémoire archéologique et richesse d’archives

14h30 : Pierre-Hugues Tilmant (SPW, AWaP), Marie Verbeek (SPW, AWaP), Sarah Cremer (Institut royal du Patrimoine artistique), Nicolas Ruffini-Ronzani (Université de Namur/Archives de l’État à Namur) – Dossier de fondation de l’abbaye Notre-Dame du Vivier : l’archéologie permet-elle de lever un coin du voile ?

15h20 : Pause-café

15h40 : François De Vriendt (Société des Bollandistes) – Mémoire et dévotion dans les communautés féminines du Hainaut et du Namurois. Quelle place pour les figures et les traditions locales ?

16h30 : Robin Moens (FWO/KU Leuven) – (Que) des murs spirituels ? La spiritualité des mulieres religiosae clôturées dans et hors de l’espace monastique

17h20 : fin de la première journée

18h00 : verre de l’amitié offert par le SPW

Vendredi 12 décembre 2025

Session 3 – Présidence : Geneviève Laurent (SPW, AWaP)

9h00 : Philippe Mignot (SPW, AWaP) – L’abbaye de Clairefontaine : données archéologiques sur les origines

9h50 : Vincent Debonne (Vlaamse Overheid–Agentschap Onroerend Erfgoed), Robin Moens (FWO/KU Leuven) – Des sœurs un peu plus lentes que nous le pensions. L’abbaye cistercienne du Val-des-Vierges près d’Audenarde

10h40 : Pause-café

11h00 : visite de l’ancienne abbaye Notre-Dame du Vivier, en compagnie des archéologues de l’AWaP

12h00 : pause repas

Session 4 – Présidence : Mathieu Piavaux (Université de Namur)

13h00 : Virginie Boulez (SPW, AWaP), Alain Marchandisse (FNRS/Université de Liège) – La Paix-Dieu 1240-1244. Fondation d’une abbaye de cisterciennes sous l’épiscopat de Robert de Thourotte. Dialogue des sources historiques et archéologiques

13h50 : Marie Demelenne (Musée royal de Mariemont), Patrice Gautier (Musées royaux d’Art et d’Histoire), Jean-François Nieus (FNRS/Université de Namur) – L’ermite, la dame et les clercs. Aux origines de l’abbaye de L’Olive (Morlanwelz)

14h40 : pause-café

15h00 : Emmanuel Bodart (Archives de l’État à Namur) – L’abbaye de Félixpré près de Givet. Nouvelles révélations sur sa fondation et sa dotation (1246-1266)

15h30 : Paul Lambrechts (Herita vzw) – L’abbaye d’Herkenrode, un millénaire d’histoire : comment interpréter mythes, fouilles et sources, et comment les incorporer dans un projet pour l’avenir ?

16h00 : Benoît Rouzeau (Université de Picardie Jules Verne, Trame UR 4284/ LAMOP UMR 858) – Conclusions générales

16h30 : fin du colloque

Programme au format PDF 

Comité organisateur 

  • Aurore Carlier - Société archéologique de Namur
  • Patrice Gautier - Musées royaux d’Art et d’Histoire
  • Xavier Hermand - Université de Namur
  • Fiona Lebecque - Société archéologique de Namur
  • Jean-François Nieus - FNRS/Université de Namur
  • Matthieu Pignot - FNRS/Université de Namur
  • Nicolas Ruffini-Ronzani - Université de Namur/Archives de l’État
  • Pierre-Hugues Tilmant - SPW, AWaP
  • Marie Verbeek - SPW, AWaP

Informations pratiques

Le comité organisateur des journées d’étude tient à remercier les propriétaires de l’abbaye Notre-Dame du Vivier pour leur accueil et la mise à disposition des locaux.

Autour de ces Journées d’étude gravite une multitude d’évènements consacrés à l’Abbaye Notre-Dame du Vivier de Marche-les-Dames. Pour en savoir plus, consultez le programme sur www.lasan.be

Tous les événements

Rencontrez les actrices et acteurs de la Faculté

Plus de portraits
La Vie, c'est avant tout l'imprévu, puis l'adaptation en vue de progresser. La formation de l'intelligence et du cœur est une base essentielle pour en faire une réussite. Venez donc avec votre curiosité d'esprit, votre enthousiasme, votre volonté de faire aboutir votre projet.
Christophe Flament
Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres
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La passion de comprendre et de se comprendre dans le monde dans lequel nous vivons atteste la vocation d'ouverture de la philosophie à l'universel.
Louis Carré
Directeur du Département de philosophie
Voir le contenu

Bibliothèques de la Faculté

  • Philosophie
  • Histoire
  • Langues et littératures françaises et romanes
  • Langues et littératures germaniques : Unité de Néerlandais
  • Archéologie et sciences de l'art

Voyez le portail des bibliothèques de l'Université de Namur qui donne accès à tous les répertoires des publications.

Cellule d'Appui Pédagogique

La Faculté de philosophie et lettres est dotée d’une Cellule d’appui pédagogique (CAP) dont la mission première est d’organiser des activités d'aide à la réussite à destination des étudiants (principalement de Bac 1). Elle gère (pour partie) l’évaluation des enseignements par les étudiants et anime la réflexion pédagogique au sein de la faculté.

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Professeurs et élèves

Contacts et localisation

La Faculté de philosophie et lettres vous accueille au cœur du campus namurois.