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Les chercheurs de l’UNamur contre le COVID-19

Ils ne se sont pas croisés les bras durant le confinement ! A l’instar des chercheurs du monde entier, les chercheurs de l’UNamur sont entrés dans la bataille contre le virus dès le début de la crise. Leur expertise a donné naissance à une vingtaine de projets de recherche, souvent en collaboration avec des chercheurs d’autres universités belges et internationales. Grâce à leurs initiatives et leur travail, la Société prend conscience de l’importance de la recherche scientifique et des nombreuses disciplines impliquées dans la lutte contre une pandémie. En voici un aperçu dans cette liste non exhaustive.

Narilis logo 2017Le projet SANA, collaboration de 6 laboratoires de l’UNamur initiée sous l’impulsion de Benoît Muylkens, est créé dès le début de la crise en mars 2020.  Il a permis une augmentation sensible du nombre de tests, permettant de cibler les noyaux de propagation, et en particulier de tester les personnes les plus exposées : les médecins et personnel de soins de première ligne. En collaboration avec Damien Coupeau, Olivier Debacker œuvre à la mise au point d’un test de détection du SARS-CoV-2 par un système d'amplification de fragments de gènes n'impliquant pas la PCR. Par rapport aux tests RT-qPCR, l'avantage est le coût réduit et la simplicité de l'équipement nécessaire. Grâce au laboratoire de sécurité de niveau 3 (BL3), Nicolas Gillet développe plusieurs systèmes de cultures cellulaires supportant la réplication de ce coronavirus pour analyser un des mécanismes sous-jacent à l’évolution virale.  Henri-François Renard, en collaboration avec des chercheurs de l’UCL, tente quant à lui de mieux comprendre le mécanisme d'entrée du virus dans les cellules afin de lutter efficacement contre les virus du type SARS-CoV-2. A l'heure actuelle, les données relatives à ce mécanisme proposées dans la littérature pour les coronavirus sont très disparates et souvent peu convaincantes. On trouve tout et son contraire. Mieux comprendre l'entrée du virus est donc un préalable indispensable pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles, et développer de nouvelles approches spécifiques et efficaces.   Stéphane Vincent s’intéresse quant à lui à la synthèse d'inhibiteurs de l'adhérence et de l'internalisation du virus dans les cellules hôtes, en collaboration avec l’UCL.  Stéphane Lucas, en collaboration avec l’équipe SANA évalue la capacité des revêtements réalisés par plasma et à base de nanoparticules déposés sur des objets courants (poignées de porte, robinets) à être actifs, c’est-à-dire destructeurs par rapport à certains virus. Il teste s’il est possible de réaliser un spray/aérosol chargé en nanoparticules synthétisées par plasma en vue de désinfecter les surfaces de manière plus efficaces qu’actuellement. Jonathan Douxfils et Jean-Michel Dogné viennent de démarrer des nouvelles collaborations avec les Hôpitaux Iris Sud et la Clinique Saint-Luc de Bouge via intermédiaire de Marie Tré-Hardy et de Julien Favresse.  Le but est d’établir une guidance pour l’implémentation, la validation et l’interprétation appropriées des tests SARS-CoV-2. Ces recherches ont déjà fait l’objet de 3 publications scientifiques acceptées dans des revues internationales. Le Département de Pharmacie, sous l’initiative de Jean-Michel Dogné, est également venu en soutien aux centres médicaux namurois en produisant de la solution hydro-alcoolique, durant la pénurie de gel désinfectant, leur permettant d’assurer leur sécurité et celle des patients. Jean-Michel Dogné, avec Sarah Lessire, Christelle Vancraeynest et Romain Siriez sont également à l’initiative de l’opération 1dessin=1soutien qui a recueilli plus de 500 contributions artistiques de bénévoles visant à soutenir les patients qui n’avaient plus la possibilité de recevoir la visite de leur proche.

A la demande de la SPGE (Société Publique de Gestion des Eaux), la spin-off e-biom de Jonathan Marescaux, en collaboration avec le laboratoire SANA, a également mené des tests pour vérifier la présence du virus dans les eaux usées.

La spin-off QUALIblood, en collaboration avec le Département de pharmacie de l’UNamur, le CHU UCL Namur, le Clinique Saint-Luc de Bouge, le CHU Estaing (France) et le CHU Gabriel Montpied (France) a lancé un essai clinique visant à investiguer la thrombo-inflammation chez les patients atteints du COVID-19. Cette étude multicentrique, qui a reçu les accords éthiques en Belgique et en France est en phase de recrutement de patients. L’objectif est de découvrir des biomarqueurs précoce d’une évolution défavorable de la maladie. Afin de parvenir à ces objectifs, QUALIblood a fait l’acquisition d’une machine de dernière génération permettant de mesurer près de 50 biomarqueurs inflammatoires en une seule série d’analyse augmentant le portfolio d’analyses de la spin-off.

Catherine Linard, en collaboration avec Sciensano et des chercheurs de l’ULB, de l’UCL et de l’UHasselt, soutient le groupe d'experts sur la stratégie de sortie du confinement (GEES) par des analyses spatiales dont l’objectif est d’identifier les facteurs explicatifs (et prédictifs) de l'évolution spatio-temporelle de l'épidémie et des foyers de transmission (mobilité, démographie, environnement) et prédire l'évolution spatio-temporelle de l'épidémie en Belgique.  Dans une recherche fondamentale, Frédéric Silvestre s’intéresse à la compréhension des mécanismes épigénétiques à l'échelle populationnelle qui pourraient influencer la virulence du SARS-CoV-2, en collaboration avec des chercheurs de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) et de l’Université de Californie Davis (USA).

Un consortium interuniversitaire et interdisciplinaire a vu le jour, à l’initiative de naXys, l’Institut de recherche Namurois des systèmes complexes. Depuis plusieurs semaines, il étudie l’évolution de la pandémie en Belgique. Une équipe de professeurs et de chercheurs a créé plusieurs modèles pertinents qui reposent sur des données statistiques fournies par Sciensano. Les modèles projettent les situations que nous pourrons être amenés à vivre en Belgique selon les décisions des autorités. Ils prédisent les scénarios de demain. Ces estimations comprennent une tendance moyenne et des intervalles peuvent être calculés donnant une idée de « bornes de confiance » entre lesquelles on devrait se situer. Les modèles permettent des simulations à court terme mais également à plus long terme si, par exemple, on cherche à évaluer l’évolution de l’épidémie pendant les vacances d’été. Chaque modèle peut être adapté à un objectif particulier. Les membres du consortium namurois sont Morgane Dumont, Timoteo Carletti, Sébastien Clesse, Nicolas Franco, Catherine Linard, Alexandre Mauroy, Jean-Philippe Platteau, Annick Sartenaer et Vincenzo Verardi.  Certains d’entre eux collaborent aussi avec le GEES pour faire des projections jusqu’à décembre 2020.   En savoir plus…

Dans une étude publiée récemment, le CERPE (Centre de recherches en économie régionale et politique économique) analyse l’impact sur les perspectives budgétaires de la Région wallonne, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale.  Il estime notamment que le coût des dépenses engagées par le gouvernement wallon pour 2020 avoisine le milliard d’euros, dont 350 millions de réorientations budgétaires. Avec un collègue de l’UCL, Marcus Dejardin est en charge du volet belge d’une enquête internationale auprès d'étudiants universitaires. Initiée par l’Erasmus Universiteit Rotterdam, cette enquête vise à étudier le comportement individuel pendant la crise du coronavirus, laquelle conduit les pouvoirs publics à prendre un certain nombre de mesures. Cette recherche devrait aider à mieux comprendre l'impact de ces mesures sur le comportement. Jean-Philippe Platteau, professeur émérite et Vincenzo Verardi, chercheur au sein du Centre de Recherche en Economie du Développement (CRED) utilisent le modèle épidémiologique SEIR avec différenciation par classe d'âge pour comprendre l'influence de la structure sociale d’un pays sur l'efficacité des stratégies de déconfinement. A cette fin, ils ont comparé la situation telle qu’elle existe en Belgique, avec ce qu’elle aurait été si la structure sociale allemande ou italienne avait remplacé celle des Belges. Ils démontrent que les mesures de déconfinement pourraient être nettement plus libérales si les Belges avaient les mêmes fréquences de visites, ou interactions sociales, que les Allemands mais devraient être beaucoup plus strictes s’ils avaient les interactions des Italiens.


Stéphane Lucas et Richard Coos, en collaboration avec l’équipe SANA, ont développé une alternative au système de prélèvements pour les tests (écouvillons).  


Nathalie Burnay mène une enquête tout public sur les ressentis de l’impact du confinement. Cette enquête a pour objectif de donner la parole à chacun d'entre nous, de manière à pouvoir exprimer nos ressentis, nos émotions.  

Martin Desseilles, membre des Institut Transitions et ESPHIN, Hélène Givron et Joelle Berrewaerts, ont quant à eux menés des enquêtes en ligne à destination des étudiants, des membres du personnel UNamur ainsi que des pharmaciens d’officine (en collaboration avec la Société Scientifiques des Pharmaciens Francophones - SSPF) et des médecins généralistes (en association avec le Collège de médecine Générale - CMG), dans le contexte de la pandémie et du confinement afin d’évaluer l’impact en terme de santé mentale, de résilience et de modification des pratiques. Ils collaborent avec leurs collègues de McGill à l’évaluation de l’impact de la pandémie sur les médecins de famille au Québec.

TRAKKLe TRAKK (hub créatif namurois) - soutenu par des fonds européens FEDER - a fédéré sa communauté (et d'autres membres de la communauté des FabLabs) autour d’un projet de prototype de pousse seringue.

Bravo à tous pour leur investissement !

De nombreuses initiatives de plateformes collaboratives ont également été créées en Belgique et à l’étranger pour faciliter l’échange de données, ou pour rassembler en un seul endroit les informations et les projets. De quoi aider les chercheurs, notamment, dans leurs différents projets.  En savoir plus...

Les chercheurs de l'UNamur se sont également exprimés sur le sujet par le biais de notre rubrique « La parole à nos expert·e·s », où nous vous proposons de prendre de la hauteur et d'aborder, sous un angle original, des questions variées telles que l’écologie, l’économie, le télétravail, la santé mentale, la politique ou encore le bien-être.  Bonne lecture…

03/06/2020