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Coaching de travail collaboratif à distance

Dans le cadre des projets de Bloc 1 Lhorie Pirnay a réorganisé un coaching du travail de groupes des étudiants en exploitant l’outil TEAMS et ses canaux.

 Mots-clés : approche par projet, Learning by doing, Teams

Retour d’expérience par Lhorie Pirnay, Assistante en Faculté de sciences économiques, sociales et de gestion

Pouvez-vous résumer en une phrase ce que vous retenez de vos expérimentations pédagogiques à distance ?

Coacher du travail de groupe à distance, c’est possible !

Dans quel contexte se situe cette expérience d’enseignement à distance ?

Cela intervient dans le cadre de l’Unité d’enseignement intégrée du bloc 1 qui vient d’être créée cette année. Cette UE rassemble plusieurs cours : économie, management, statistiques, modèles de calculs et bases de données. Au second quadrimestre, les étudiants ont à réaliser un projet. Le principe est celui du learning by doing, apprendre en faisant au travers d’une réalisation concrète. Nous leur avons demandé de produire un diagnostic économique sur une problématique relativement précise qu’ils construisent sur la base d’articles.

Pour réaliser ce projet, ils doivent faire des liens entre les différents cours de l’UE ; certains ayant été donnés au Q1 (économie, statistiques, base de données), d’autres étant donnés en parallèle du projet, au Q2 (management).

Beaucoup ont travaillé sur le marché de l’emploi autour de questions sur la robotisation, les énergies renouvelables. Par ailleurs, pour cette UE, 3 ou 4 séances ex cathedra sont proposées sur le travail collaboratif, sur les outils de collaboration à distance etc.

Qu’avez-vous mis en place en E-learning ?

Le challenge était de basculer le coaching de ces projets à distance ; sachant que nous avions commencé en février en présentiel. On travaille par groupe de 30 étudiants qui sont rassemblés en petites équipes de 5 ou 6. On ne parle pas de TP mais de coaching pour bien marquer la différence. Ici, c’est eux qui gèrent leurs projets, on les guide, on les outille mais on ne leur donne pas les réponses. Ce coaching est structuré. Chaque séance prévue poursuit des objectifs précis : écrire une question de recherche, chercher de la documentation, écrire une introduction, trouver des données pertinentes, analyser les données… Chacune de ces étapes est liée à une évaluation. Chaque semaine, ils devaient rendre leur rapport qui grandissait au fil des séances. Je leur faisais un retour à la séance suivante.

A distance, nous avons rapidement travaillé à l’aide de TEAMS, à l’exception de la première semaine où nous avions utilisé Skype. Nous avons essayé de transposer la façon dont on fonctionnait en présentiel. Dans un premier temps, le coach présentait l’objectif de la séance et montrait comment réaliser la tâche demandée. Ensuite, les équipes se mettaient au travail. Ici TEAMS a été particulièrement pratique grâce à ses canaux. Nous avons créé des canaux pour chaque équipe, en plus du canal général. Chaque équipe se retrouvait sur son canal spécifique et travaillait à la production attendue. Moi, à titre de coach, je passais d’un canal à l’autre, d’une équipe à l’autre, je faisais mes remarques sur leurs productions, je répondais à leurs questions.

Comment travaillaient-ils concrètement ?

De ce que j’ai perçu, les étudiants brainstormaient beaucoup. Un étudiant notait sur un document partagé, par exemple Word, pendant les échanges. Beaucoup ont téléchargé un widget qui permet de travailler les tableurs Excel directement dans TEAMS. Un groupe a utilisé un outil de planification du travail.

Comment avez-vous fait la première semaine avec skype ?

Il n’y avait donc pas l’outil TEAMS et ses canaux. Du coup, avec Skype, après un temps collectif, j’ai donné des rendez-vous successifs aux équipes sur Skype toutes les 20 minutes.

Est-ce que le travail de groupe a fonctionné ?

J’observe qu’ils étaient présents. Je prenais les présences et ils étaient tous connectés (il y avait un risque de pénalité en cas d’absence). La plupart des groupes ont rendu leurs travaux, ce qui est aussi un bon signe. Il est difficile de juger s’il y avait des différences d’investissement entre étudiants. Si c’était le cas, cela n’était pas vraiment perceptible.

Est-ce que le coaching à distance a été bénéfique pour les étudiants ?

Oui, cela les a aidés à avancer sur le rapport. Est-ce que l’accompagnement en présentiel reste meilleur ? Je dirais qu’on est sur un pied d’égalité : j’ai pu donner des tâches, échanger avec eux, réagir à leurs productions... Au sein d’un canal, ils pouvaient s’échanger des fichiers. Il n’y a finalement pas de différence majeure. J’ai toutefois ressenti le fait qu’ils osaient plus poser leurs questions à distance, via le chat ou les conversations privées, par exemple, qui permettaient aux plus timides de s’exprimer.

Est-ce que le coaching à distance a été bénéfique pour l’enseignant ?

Je trouve qu’au niveau de l’organisation c’est vraiment pratique. Pour donner du feedback, il faut normalement réserver un local, s’y rendre etc. Ça prend du temps. C’est beaucoup plus optimal en ligne. On travaille directement sur leur document partagé également ; c’est très pratique. Le désavantage que je verrais à distance, c’est qu’en présentiel, on peut balayer la classe d’un coup d’œil et voir qui a besoin d’aide. C’est moins évident via ce passage d’un canal TEAMS à l’autre.

Une anecdote ?

En général, je passais une fois sur tous les canaux, puis je revenais au canal général. Et une fois je me suis rendu compte qu’un étudiant restait sur ce canal général essentiellement pour me draguer, en fait. Le coaching à distance, ça devient aussi de la drague à distance.