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Naissance de l'écrivain - naissance du pastiche

 

L'auteur, au sens moderne du mot, trouve sa définition moderne dans le courant du XVIIe siècle. Au moment précis où s'autonomise l'activité littéraire, où naît la figure moderne de l'écrivain, on ne s'étonnera pas de voir surgir également cette pratique professionnelle distinctive qu’est le pastiche littéraire. Ce sont très précisément les catégories mises en place dans le courant du XVIIe siècle qui permettront à l’Abbé Sellier de soutenir l’idée qu’il y aurait une séparation de nature entre « la bonne parodie [qui] est une plaisanterie fine, convenant aux beaux esprits », et le burlesque « qui ne veut plaire qu’à la populace ». Cette distinction, qui est tout idéologique, et qui ne correspond à rien dans les faits, est clairement de même nature que celle qui opposera encore, au XIXe et au XXe siècles, le pastiche à la parodie.

Il apparaît donc clairement que le pastiche et la parodie prennent une part croissante dans les pratiques littéraires d’un XVIIe siècle où émerge la définition encore actuelle du style comme « manière dont chacun s’exprime » (Dictionnaire de Richelet). L’un et l’autre s’imposent à travers la pratique de l’imitation des auteurs modernes que divers facteurs mettent au goût du jour, et malgré les variations nécessaires que continue de produire une esthétique qui lie le style à un genre, à un sujet (noble ou vulgaire) ou à la diversité des manières d’un seul individu. Sans qu’ils apparaissent dans le vocabulaire des Belles Lettres sous leur sens actuel, le pastiche et la parodie sont ainsi déjà préparés à l’usage paradigmatique que leur conférera Marmontel et, après lui, l’esthétique littéraire de nos contemporains.