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Philosophie

Mondialisation et transformation du politique

Sous le double effet de la mondialisation et de la sécularisation, le modèle de l’Etat-nation, qui constituait classiquement le cadre de réflexion de la philosophie politique, est l’objet d’une remise en cause radicale. Le pluralisme et le multiculturalisme des sociétés libérales modernes contrastent avec l’homogénéité culturelle de la nation, tandis que l’enchâssement de l’Etat dans des logiques systémiques mondiales restreint fortement sa capacité d’action, notamment sur le plan socio-économique.

La mondialisation économique et politique signifie en effet la « périphérisation » de l’Etat : le fait que l’Etat ne peut plus être perçu comme une instance centrale et souveraine de régulation sur un territoire donné, mais comme un acteur engagé à l’échelle mondiale dans des relations d’interdépendance avec d’autres Etats, d’institutions internationales, d’ONG, de multinationales, de groupements de citoyens, etc. Prenant acte de ce fait, les recherches entreprises par Laurent de Briey invitent à une revalorisation de l’inspiration républicaine selon laquelle l’Etat n’est pas un simple instrument devant assurer une juste coexistence des libertés individuelles, mais le lieu où une collectivité exerce collectivement son autonomie et affirme sa conception de la société juste et de la vie bonne.

Ces recherches articulent le développement théorique d’un républicanisme critique, se démarquant du libéralisme politique dominant et son application pratique à l’analyses de politiques publiques comme l’autorisation du mariage homosexuel, le port de signes convictionnels par des représentants politiques, l’activation des politiques sociales ou les réformes fiscales, etc. Elles permettent également de mettre en évidence les fondements philosophiques des clivages politiques.

Enfin, ces recherches s’appuient sur des travaux antérieurs relevant de l’épistémologie morale. Ceux-ci défendent la légitimité de nos prétentions rationnelles à la validité dans le champ morale es jugements moraux (exigence d’impartialité des normes pratiques) comme des jugements éthiques (capacité des normes pratiques à conférer un sens à l’existence), mais affirment la faillibilité de toute énonciation effective des jugements pratiques et la nécessité dès lors de prendre réflexivement en compte cette faillibilité dans le passage à l’action. Les acquis de ses recherches antérieures continuent d’être valorisés dans nos travaux actuels.