QUALIBLOOD S.A., LA SPIN-OFF UNAMUR QUI COMBAT LA THROMBOSE
01/12/17
3 décès par minutes. C’est le nombre de personnes succombant à une thrombose en Europe. En Belgique, cela représente 25.000 décès par an.
Aider les firmes pharmaceutiques et les laboratoires à mieux traiter et diagnostiquer cette maladie cardiovasculaire est l’ambition de la nouvelle spin-off de l’UNamur : QUALIblood S.A.
Un labo qui épaule les entreprises pharmaceutiquesLes Docteurs Douxfils et Gheldof sont aux commandes de cette entreprise qui fait suite aux travaux de leurs thèses de doctorat. Les recherches de Jonathan Douxfils ont en effet porté sur l’étude d’outils diagnostiques utiles à la prise en charge de patients traités par anticoagulant. Quant à la thèse de Damien Gheldof, elle s’est concentrée sur les biomarqueurs sanguins pouvant prédire les risques de thromboses et hémorragies chez les patients cancéreux. « Lors de nos recherches, des prestations de services ont été réalisées auprès de firmes pharmaceutiques et de diagnostic, indique le Dr. Douxfils. Et nous avons pensé qu’il serait intéressant d’aller plus loin en créant notre propre laboratoire, qui serait accrédité aux normes règlementaires spécifiques de l’industrie pharmaceutique ». |
Un ancrage namuroisQUALIblood S.A. vient d’être fondée par les Docteurs Jonathan Douxfils et Damien Gheldof, ainsi que par le Pr. Bernard Masereel, tous issus du Département de Pharmacie et membres de l’institut NARILIS de l’UNamur.Côté investisseurs, nous retrouvons CGO S.A., une entreprise de l’industriel Philippe Delaunois.Mais aussi la société Namur Invest, le fond UNamur Venture, et le CHU UCL Namur.
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L’objectif du labo? Aider des firmes ou organismes publics à développer des médicaments innovants qui réduiraient les risques de la maladie thrombotique. Leur expertise en analyse sanguine ne se limitant pas à cette thématique, la spin-off contribuerait aussi à la mise au point de tests à visée diagnostique. |
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Réseau et expertise thrombotiqueUn des atouts de QUALIblood réside dans son réseau : « Nos collaborations avec le CHU UCL-Namur ainsi qu’avec le Namur Thrombosis & Hemostasis Center (NTHC) nous mettent en relation avec de nombreux professionnels dans le domaine de l’hématologie, du chercheur au médecin, tout en étant à l’écoute d’une pratique de terrain » déclare Jonathan Douxfils. La spin-off mise aussi sur la rigueur et la qualité de ses analyses, d’où son nom. Le terme « quali » étant le diminutif de « quality ». « Nous voulons promouvoir la qualité des analyses de notre laboratoire en assurance-qualité et sur les normes réglementaires à mettre en place. Nous nous faisons épauler par des consultants externes pour obtenir rapidement les accréditations nécessaires » spécifie le chercheur. « De plus, je fais partie du comité de contrôle de l’anticoagulation de la Société internationale de thrombose hémostase (ISTH), et de divers comités de rédaction dans lesquels nous discutons des normes internationales à appliquer dans les laboratoires ». |
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Des tests sur mesure avantageuxMais ce qui démarque vraiment QUALIblood des autres entreprises de sous-traitance en laboratoire reste sa spécialisation. La jeune spin-off possède notamment divers automates de coagulation, des machines qui servent à simuler la formation d’un caillot chez le patient. « Nous sommes experts dans un domaine bien précis et pouvons donc réaliser des analyses spécifiques et sur mesure pour nos clients » souligne le Dr. Gheldof. Cette capacité à développer des tests sur mesure permet de mettre au point de nouveaux outils de diagnostic aidant au développement de médicaments. Ou encore à assurer un meilleur suivi des patients. « Ces tests sur mesure peuvent être développés en simulant au mieux des situations cliniques in vitro, précise Jonathan Douxfils. Ce qui offre à nos clients la possibilité de mieux concevoir l’efficacité de leur traitement anti-thrombotiques ». |
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La salive de tiques, un médicament intéressantLe sang et la coagulation dépassent toutefois largement le champ des médicaments anti-thromboses. « Les pilules contraceptives et les traitements anti-cancéreux, par exemple, peuvent aussi provoquer des caillots » rappelle le Dr. Douxfils. Aussi, ces tests sur mesure sont possibles pour n’importe quels biomarqueurs sanguins. « A l’avenir, nous pourrions évaluer pour des clients l’impact de de nouvelles thérapies contraceptives sur le risque de thrombose, anticipe le chercheur. Nous le ferions en employant les compétences déjà développées dans le cadre du dosage de biomarqueurs reflétant un risque thrombotique ». Côté clients justement, les porteurs de ce projet collaborent déjà avec des industriels experts mondiaux dans le domaine du diagnostic en hématologie. En ce moment, la spin-off travaille avec Bioxodes, une société qui s’intéresse de près à la tique. Cet arthropode présente en effet un principe actif original dans sa salive qui empêche le sang de sa proie de coaguler. Bioxodes s’en inspire pour concevoir de nouveaux traitements anti-thrombotiques dépourvus d’effets hémorragiques ! Et QUALIblood n’a pas l’intention de s’arrêter là : « Nous n’en sommes qu’au début de l’aventure. Nous avons déjà des contacts avec une série de sociétés, dont de futurs clients potentiels » conclut Damien Gheldof. C.S. |
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Pour davantage d’informationsDamien GHELDOF, directeur de laboratoire et fondateur de « QUALIblood » Jonathan DOUXFILS, CEO et fondateur de « QUALIblood » |