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Les séminaires de l'année académique 2013-2014

« Le système nerveux végétatif : un système allostasique » Florian CHOUCHOU le 01 octobre 2013

Le système nerveux végétatif relie le cerveau aux principaux grands systèmes physiologiques de l'organisme. L'activité végétative est largement modulée par certaines boucles réflexes, les centres hypothalamiques et le tronc cérébral. Cependant, des études d'imagerie et d'électrophysiologie chez les humains et les animaux ont démontré l'implication d’autres régions sous-corticales et certaines régions corticales. Ces études ont montré que la modulation de ces structures supérieures du cerveau contribue à l'activité végétative et les informations sensorielles, motrices et émotionnelles sont intégrées par ce système nerveux. À partir de l’exemple du système cardiovasculaire et des différentes méthodes permettant d’explorer la fonction végétative cardiovasculaire, nous verrons en quoi sa physiologie et sa physiopathologie illustrent le concept d’allostasie.

« La douleur et l'hypnose » Yann COJAN le 26 novembre 2013

La douleur est un symptôme extrêmement répandu et causant une grande invalidité tant physique que psychique chez de nombreux patients. Aujourd’hui les voies physiologiques et physiopathologiques de la douleur sont de mieux en mieux connues et de nombreuses études neuroscientifiques ont été et sont menées à ce sujet. Outre une meilleure connaissance de la douleur, des pistes d’interventions thérapeutiques pharmacologiques et non pharmacologiques voient le jour qui mettent entre autres en lumière l’importance de la suggestion et du contrôle personnel que l’individu peut avoir sur ses propres perceptions.
Ce séminaire vous présentera les bases de la douleur ainsi que des pistes d’intervention et de réflexion autour de ce sujet.

« Régulation émotionnelle et haut potentiel intellectuel » Sophie BRASSEUR le 10 décembre 2013

Depuis plusieurs siècles, le haut potentiel intellectuel fascine, dérange ou interpelle mais ne laisse généralement pas indifférent. Au cours de l’histoire le génie et la folie ont fréquemment été associés. Aujourd’hui encore, de nombreux stéréotypes existent. La plupart du temps, ceux-ci présentent les personnes à haut potentiel comme émotionnellement fragiles, incapables de gérer leurs émotions ou encore hypersensibles. Si de nombreux écrits existent et corroborent ces propos, peu de recherches scientifiques se sont intéressées à cette thématique. Durant ce séminaire, nous présenterons les résultats d’un travail de recherche réalisés dans le cadre de notre thèse de doctorat. Nous présenterons les données actuelles concernant le fonctionnement des compétences émotionnelles au sein de cette population et développeront plus particulièrement la question de la régulation émotionnelle et de ses spécificités.

« Enquête sur les signes qui, dès l’enfance, peuvent contribuer à prédire les risques de développer la schizophrénie à l’âge adulte » Emile MEURICE le 04 février 2014

Quand débute chez un sujet « l’incubation » de la schizophrénie ? Au début des prodromes ? ou au début de l’enfance ? Sur base de déficits anatomiques et cognitifs ? Ou avec une forte composante affective, comme le suggèrent des observations cliniques éparses mais impressionnantes ?

Pour tester cette dernière hypothèse, on a d’abord établi l’inventaire de ces « signes », très variables d’un sujet à l’autre, en explorant différentes sources possibles. Cela a permis de constituer un questionnaire à choix multiple. Celui-ci a été proposé à des parents de malades (SZ) et à des témoins (T), en leur demandant de cocher ce qu’ils avaient observé chez leur enfant à différentes périodes entre 0 et 12 ans.

Dans une première étape, exploratoire, le questionnaire comportait 160 questions. Des réponses valables ont été obtenues pour 29 SZ et 27 T. Il en résulte que six signes, dont trois de nature affective, distinguent les deux populations. Mais surtout, en additionnant, chez un même sujet, les réponses décrivant les réactions affectives les plus intenses pour différentes questions, on peut établir des scores nettement discriminatifs pour cet échantillon. Un résultat inattendu a été l’existence de signes nettement prédictifs de normalité à l’âge adulte.

Une phase de confirmation a été réalisée sur 80 paires de sujets et en limitant le nombre de questions à 78. Ses premiers résultats confirment dans l’ensemble ceux de l’étude exploratoire.

Ces résultats seront présentés. Ils seront discutés, notamment en ce qu’ils peuvent apporter à la compréhension psychopathologique, aux perspectives d’amélioration de traitement des malades avérés et à d’éventuels espoirs de prévention. Des questions éthiques qui se posent seront soulignées.

« La « santé mobile » (mHealth) pour le patient, le médecin et l’économiste ? » Olivier ETHGEN le 18 février 2014

L’utilisation des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) se généralise sans cesse au sein de nos sociétés contemporaines. Santé publique et médecine ne font évidemment pas exception. Au contraire, la médecine est certainement l'un des domaines où l’utilisation des nouvelles TIC est perçue pour être une des plus prometteuses. Les avancées technologiques et le déploiement d’internet de ces dernières années ont été tels qu’aujourd’hui une multitude de paramètres médicaux peuvent être mesurés, suivis, enregistrés et communiqués à distance par le patient lui-même, simplement via son smartphone ou sa tablette. Cet afflux de données en conditions « réelles » qu’est en train de générer cette « santé mobile » (mHealth) ne peut laisser indifférent l’économiste de la santé, constamment à l’affût « d’expériences réelles » pour aider aux choix, souvent difficiles, en matière d’affectation des ressources de santé.

« Arrêter de fumer : la première consultation » Laurence GALANTI le 04 mars 2014

L’aide à l’arrêt à l’arrêt du tabac, souvent perçu comme difficile, nécessite une prise en charge globale avec un renforcement de la motivation, un accompagnement psychologique et le traitement de la dépendance physique.

Le tabac est une drogue qui induit une dépendance physique et psychologique chez le fumeur dès lors victime de son tabagisme. La dépendance physique est principalement liée à la nicotine qui se fixe sur les récepteurs nicotiniques de la zone de récompense du cerveau, l’arrêt du tabac entraînant ainsi différents symptômes de manque. Le tabac est également responsable d’une dépendance psychologique.

La consommation de tabac permet en effet au fumeur d’occulter certains besoins physiques et psychologiques. L’aide à l’arrêt du tabac nécessite un accompagnement global. La consultation de tabacologie permet d’informer le fumeur sur les effets nocifs du tabac sur la santé et la qualité de vie. Elle est l’occasion d’initier ou de stimuler la motivation à l’arrêt du tabac dans le cadre d’entretien motivationnel. Le degré de dépendance physique sera évalué afin d’être traité, la dépendance psychologique analysée pour permettre un accompagnement optimal.

« Psychopathologie et philosophie du visage en prison » Jérôme ENGLEBERT le 18 mars 2014

Le corps et le visage sont le berceau de notre identité. Il s’agit là d’un thème de référence de la philosophie et d’une matière essentielle à la démarche clinique. En effet, demander à nos patients, porteurs de psychopathologies franches ou non, comment ils vivent avec leur corps et leur visage se révèle bien plus qu’anecdotique. Après cette introduction, nous évoquerons le cas du dispositif carcéral. La prison est une machine à objectivation qui a pour fonction de contrôler espace, temps et corps des détenus. Nous verrons que, parmi les matières auxquelles s’attaque l’univers carcéral, il y a le visage. Celui-ci est traité de façon sournoise, on ne l’attaque pas vraiment de front, mais l’on comprend vite qu’il soit nécessaire de le maîtriser. Que faire face à ce constat ? Comment le clinicien peut-il lutter ? Foucault nous rappelle que « là où il y a pouvoir, il y a résistance ». Le clinicien, et son patient, doivent donc inventer un concept, nous pourrions presque dire qu’ils doivent philosopher. Le fruit de leur réflexion est la « liberté carcérale ». Oxymore source peut-être, dans le pire des cas, de certaines manifestations de la folie ; mais également à l’origine de l’agencement, de la mise en abîme du projet, au fond de ce qui pourrait s’appeler « psychothérapie ».

L’objectif de cette communication est de discuter de la question du visage en prison. Nous évoquerons les conséquences psychopathologiques et existentielles du dispositif carcéral à travers ce prisme touchant au processus d’identité.

« L'expertise en santé mentale : us et abus de la pathologie » André-Marie ALLARD le 25 mars 2014

Notions juridiques, irresponsabilité, dangerosité, cas cliniquesLa conférence sera basée sur des notions juridiques de base, du contexte de travail, des notions d'irresponsabilité et de dangerosité, de cas cliniques et de recherches personnelles.

« L'influence de la musique sur l'accès et le partage des émotions » Anne WEISGERBER le 1er avril 2014

C’est un fait largement accepté: la musique a un pouvoir émotionnel important qui caractérise sa popularité. De plus en plus de recherches scientifiques s’intéressent à ce lien entre musique et émotions. Est-ce que la musique exprime vraiment des émotions ? S’agit-il de vraies émotions au même titre que celles représentée sur un visage (e.g., un sourire) ou dans une vocalisation (e.g., un sanglot) ? Comment la musique exprime-t-elle des émotions et quel apport cela peut avoir pour nos compétences d’identification et d’expression de nos émotions ? Cette dernière question sera mise en avant lors de cette présentation. Plusieurs études nous montrent que la musique facilite l’accès au contenu émotionnel pour mieux identifier des visages émotionnels, par exemple. En outre, des personnes ayant des difficultés d’identifier et d’exprimer leurs émotions (i.e. alexithymie) reconnaissaient plus des visages exprimant de la colère en condition musique « empreinte de colère » (contrairement à la condition de musique de fond joyeuse). L’humain est un être social et le partage des émotions est un élément essentiel de son bien-être et sa santé. Cette capacité à exprimer ses émotions varie selon les individus et elle est altérée dans certaines pathologies. Dans nos études, nous avons observé que les gens partagent leurs souvenirs avec plus de mots émotionnels et des mots liés à l’émotion précise lorsque ce récit est accompagné d’une musique émotionnellement congruente au souvenir (e.g. musique joyeuse et souvenir joyeux). Ces observations favorisent l’effet bénéfique de la musique sur le partage des émotions et relèvent la question de l’utilisation pratique de la musique.

Cette présentation abordera le lien entre musique et accès/partage des émotions. Des déficits en psychopathologie et des pistes d’effet bénéfique de la musique en intervention seront abordés.

« Handicap, Attitudes et représentations sociales » Sébastien FONTAINE le 22 avril 2014

Analyse d’une enquête quantitative comparative auprès de la population francophone de Belgique à propos des perceptions et des représentations des différents handicaps.

Dans cet exposé je propose d’approcher les représentations sociales des handicaps par l’analyse d’une recherche quantitative sondant les attitudes, les comportements et les opinions en Belgique francophone. Trois dimensions ont été suivies : les sentiments et attitudes envers le handicap en étudiant la peur, la compassion et le sentiment d’inconfort ; la place de la personne handicapée en utilisant des cercles concentriques autour du répondant ; et enfin la citoyenneté et les droits des personnes en situation de handicap.

L’originalité de la recherche présentée réside dans l’analyse comparative entre des opinions et des attitudes envers différents types de handicap. Nous avons mis au point un procédé permettant de comparer les attitudes envers trois handicaps types : le handicap moteur, le handicap mental léger et le handicap sensoriel, afin de tester les différences de représentations envers ces objets dans le but de faire émerger les représentations sociales envers des handicaps précités.