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Où en est la théorie de la lecture?

Longtemps « parent pauvre » des études littéraires, les recherches sur la lecture ont connu un essor remarquable durant les années 70 et 80 du 20ème  siècle, que ce soit sous la bannière de l’esthétique de la réception (Hans Robert Jauss, Wolfgang Iser) ou de la sémiotique de la lecture (Michel Charles, Philippe Hamon, Michael Riffaterre, Umberto Eco). Toutefois, en dépit de leurs différences, ces théories ont toutes valorisé la dimension cérébrale ou cognitive de l’activité lectrice. Ce n’est qu’à partir des travaux de Michel Picard et de Vincent Jouve que l’on a commencé à s’intéresser également à la dimension affective de la lecture, qui recouvre des phénomènes de participation, d’identification, de réaction aux structures et contenus imaginaires et fantasmatiques des textes. Ainsi est-on progressivement parvenu à élaborer une vision plus complète des mécanismes en jeu dans l’activité de lecture.

Cependant, il importe de se demander si le lecteur est réellement pensable, et ne constitue pas un « casse-tête théorique », selon les propres termes de Vincent Jouve. N’y a-t-il pas en effet contradiction dans les termes entre la théorie de la lecture, par essence générale et abstraite, et les pratiques concrètes et individuelles de lecture, quant à elles soumises aux idiosyncrasies de chaque individu ? Quel équilibre peut-on dès lors trouver entre aspirations théoriques et empirisme relativiste ? Par les réponses qu’il apportera à de semblables questions, parmi d’autres, Vincent Jouve esquissera non seulement un état des lieux des théories contemporaines de la lecture, mais indiquera également les voies futures qui leur sont ouvertes.